mardi 8 septembre 2009

BD - Évolution comique à la mode "Silex and the City" de Jul


Comment critiquer notre société, s'en moquer plus exactement, sans attaquer frontalement les acteurs ? Facile, il suffit de transposer son petit monde dans une autre période. Goscinny, dans Astérix, a atteint les sommets du genre, transformant sa BD comique pour enfant en brûlot politique très actuel au moment de sa publication. 

Dans la même veine, Jul propose un « Silex and the city », se déroulant à la préhistoire. On suit la vie quotidienne d'une famille banale. Le père, professeur, va se lancer en politique, n'hésitant pas pour remporter le scrutin à s'allier avec les peu fréquentables cannibales. Sa femme est prof de préhistoire-Géo en ZEP (zone d'évolution prioritaire). 

Leurs enfants sont aussi le reflet de la jeunesse actuelle. Web, la fille, est une fashion victim en admiration devant Rahan de la Pétaudière, beau gosse de riche se promenant toujours avec Lacoste, son bébé crocodile. Url, le garçon, est un alter-darwiniste radical, anti-fourrure, anti-chasse et anti-feu. 

Rapidement on se prend au jeu, devinant dans cette préhistoire de pacotille toutes les tares en devenir de notre société de consommation. Le tout dessiné à la Reiser pour grossir le trait.

« Silex and the city », Dargaud, 13,50 € 

lundi 7 septembre 2009

Roman - Prisonniers bourreaux

La liberté peut parfois être pire que la captivité. Philippe Carrese dans cette « Enclave » étudie la psychologie d'esclaves devenus bourreaux.


« Ils sont partis ce matin. »
La première phrase de ce roman de Philippe Carrese résume l'étonnement des prisonniers du camp de Medved' en Slovaquie. On est en janvier 1945. Ils, ce sont les soldats allemands. Depuis des années, des centaines d'hommes et de femmes sont prisonniers dans ce camp de travail isolé dans la montagne. Au début ils creusaient des galeries dans une mine. Puis la guerre devenant de plus en plus dure, ils ont eu pour tâche de fabriquer des cercueils. Des milliers de cercueils livrés partout dans le Reich par une voie ferrée, seul lien avec le reste du pays.

Les Allemands sont partis, en une nuit. Les prisonniers n'osent y croire. Et quand les plus téméraires veulent partir eux aussi, ils meurent dans l'explosion d'un pont miné par l'armée nazie. Les montagnes enneigées d'un côté, un ravin infranchissable de l'autre, les prisonniers de Medved' sont libres mais bloqués dans leur camp. Il ne faudra que trois jours pour que tout se remette en ordre, avec reprise du travail et chefs donnant des ordres.

Tout est gris

Les tortionnaires ne sont plus là, mais l'enfermement reste et de nouveaux bourreaux semblent avoir pris le pouvoir. Ces événements, le lecteur les vit à travers le regard de Mathias, un jeune garçon qui aura le bonheur de retrouver sa mère au départ des Allemands. Mais il comprendra rapidement et l'écrira dans des cahiers d'écoliers, que la vie à Medved' sera tout aussi rude dans les prochains mois. Pourtant, ce n'était déjà pas la joie : « Ici les couleurs n'existaient pas. Les façades en bois, les wagons, les grilles et leurs barbelés, les vêtements, les arbres de la forêt, les gardes-chiourmes et leurs supérieurs aryens, le ciel, la peau des hommes, tout était gris. Même le sang des suppliciés ne produisait aucune trace de rouge. »

Medved' en plus de produire des cercueils, servait également de centre reproducteur pour le Reich. Dans le « Palais », le bâtiment des officiers, une vingtaine de femmes, blondes, jeunes, répondant aux critères de la race aryenne, servaient de reproductrices. Pour assurer l'avenir de la race. Servir de putains aussi...

Bordel et maternité

Quelques enfants sont nés et vivent toujours à Medved'. D'autres ont été enlevés à leurs parents comme Dieter « et ses petits camarades blonds aux yeux bleus, des représentants parfaits de la race aryenne, conduits vers Medved', et oubliés là par l'administration de Heinrich Himmler. Paradoxe total. La pérennité de la race pure passait par Medved', et c'était une impasse. »

La situation va aller en empirant au fur et à mesure de la prise de pouvoir de Dankso, un prisonnier « au regard froid, perçant, un regard de guerrier ». Il y voit une opportunité inespérée de prendre sa revanche. Dankso, sous couvert de démocratie, va instaurer une véritable dictature qui fera au final presque autant de morts que la barbarie des nazis. Mathias va raconter ces quelques jours de liberté et comment la communauté va basculer. Des mois plus tard, il tentera de fuir. Mais il devra affronter une multitude de dangers, de la « police » de la république de Medved' aux mines laissés par les Allemands et les animaux sauvages de la forêt.

Ce roman, d'une grande dureté, est signé Philippe Carrese. Un auteur marseillais que l'on n'attendait pas dans ce genre. Il s'est surtout fait connaître en signant des polars truculents aux accents provençaux. Il démontre dans ce texte qu'il peut aborder tous les genres, même les plus dramatiques.

« Enclave », Philippe Carrese, Plon, 20 € 

dimanche 6 septembre 2009

BD - Trois albums pour trois versions de l'Orient

Qu’il soit moyen ou extrême, l’Orient est au centre de ces trois bandes dessinées.

Parmi les très nombreuses productions de Joann Sfar, "Les olives noires", série dessinée par Emmanuel Guibert, est la plus historique mais pas la moins philosophique. La troisième partie de ce feuilleton se passe en Israël, il y a 2 000 ans. Le jeune Gamaliel est à la recherche de son père. Alors que la population de Jérusalem gronde contre l’occupant romain, notre héros va au cirque admirer les gladiateurs. Certains dialogues entre mécréants et religieux donnent le ton de cet album oscillant sans cesse entre la comédie d’action et la réflexion sur la force du peuple juif. Sfar, déjà remarqué avec "Le chat du rabbin", enfonce le clou avec ces délicieuses olives… (Dupuis, 8,99 €)

Loin de la Méditerranée, au bord du Mékong exactement, Sera, franco-vietnamien revient dans "Impasse et rouge" sur la prise de Phnom-Pehn par les forces communistes. L’auteur était adolescent au moment des faits. Le récit de cette guerre civile, il l’a recueilli de la bouche de Yem, un des employés de son père. Des images rouges et sombres, la guerre dans toute son horreur : une vision de l’histoire contemporaine suivie par le génocide d’une grande partie du peuple cambodgien par les Khmers rouges. (Albin Michel, 19 €)

Dernière destination orientale dans "La voie du kung-fu" de Grégoire Loyau. Panique au monastère des moines boxeurs : on vient de dérober l’OEuf du dragon. Chan, le petit cuisinier, est chargé par le grand prêtre de retrouver ce joyau. Débute une poursuite dans le labyrinthe des illusions. 

Dessin rondouillard pour cet album aux faux airs d’Alice au pays des merveilles. (Les Humanos, 12,35 €) 

samedi 5 septembre 2009

Roman - "Lobster", homard alors !


Le résumé de ce roman est totalement iconoclaste. Un homard, nommé Lobster, sur le point d'être mangé par Anjelina, une belle passagère du Titanic, profite du naufrage du paquebot pour retourner dans son élément naturel. Dans la panique du sauvetage, il tente de se venger de l'humaine pour finalement réussir à la faire jouir grâce à son énorme appendice… 

Mais il ne s'agit là que des trente premières pages de ce roman de Guillaume Lecasble qui n'y va pas avec le dos de la cuillère (en or) dans l'excessif. Car une fois cette première scène d'amour dans les cris de noyade et glaçons d'icebergs, il faut bien donner une suite à cette amourette qui ne sera pas sans lendemains. La belle rejoint son père à New York et vit dans l'obsession de cette jouissance intense qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Elle va donc chaque jour acheter des homards, espérant que par un hasard extraordinaire son amant fera partie du lot. Lobster lui a rejoint les fonds de l'Atlantique, régnant sur une montagne de ses congénères qui se repaissent des cadavres des passagers de troisième classe du Titanic.

Entre histoire d'amour et de désespoir, ce roman inclassable de Guillaume Lecasble entraîne le lecteur dans une farandole de coïncidences et autres quiproquos. Les personnages se croisent, se ratent, s'aiment et se perdent mais jamais ils ne s'oublient. C'est d'ailleurs le sort que ce roman vous réserve, jamais vous n'oublierez ce homard rougeâtre à la queue porteuse d'étranges pouvoirs…

« Lobster » de Guillaume Lecasble aux éditions du Seuil, 10 € (roman paru en 2003) 

vendredi 4 septembre 2009

BD - La griffe du Génie


Si cette série porte le nom de son personnage principal, Sinbad, il n'est pourtant pas au centre de l'intrigue de ce second tome. Les femmes lui volent la vedette. Azn a, qui peut se transformer en panthère, et Turabah, la méchante magicienne. Arleston et Alwett, les scénaristes, ont notamment développé le personnage d'Azna. Sinbad, en l'embrassant, a rompu le charme qui l'envoûtait. 

Elle peut ainsi choisir librement son apparence : une redoutable panthère aux griffes acérée, ou une ravissante jeune femme, tout aussi redoutable et aux ongles dévastateurs. Azna qui tombe amoureuse de Sinbad. Mais ce dernier semble peu concerné. Il est tout à sa quête : retrouver ses parents. Ce récit de 52 planches se décompose en plusieurs scènes indépendantes, plantant de plus en plus le décor de ce Bagdad de légende, celui des mille et une nuits, entre djinn et génie. 

Une diversité qui semble plaire au dessinateur, Pierre Alary. Il se régale dans ces décors alambiqués et chatoyants. Un plaisir encore plus accru quand il se met à dessiner des belles femmes, peu vêtues et aux courbes généreuses et tentatrices. Un régal pour les yeux.

« Sinbad » (tome 2), Soleil, 12,90 € 

jeudi 3 septembre 2009

BD - Un Tueur de plus en plus philosophe


La Havane. Le tueur est en mission. Il doit assassiner un jeune et brillant politicien cubain. D'habitude, il ne se pose pas de questions. Mais cette fois il ne sent pas ses commanditaires. Et puis il apprécie ce pays. Alors il va tenter de jouer un double jeu. Le septième titre de cette série écrite par Matz et dessinée par Jacamon marque un tournant. 

Le héros, froid et sans pitié des précédents épisodes, s'humanise. Un changement longuement expliqué dans un prologue où le tueur s'interroge sur l'Homme et sa propension à torturer, tuer, massacrer : « Tout le monde s'accorde à dire que l'homme est intelligent. Mais il est surtout mauvais. Et il hésite rarement à se livrer à ses pulsions les plus ignobles. » A Cuba, il considère que ce n'est pas le pire des pays. 

Alors pourquoi ne pas collaborer avec les Castristes et s'installer dans cette île, victime du blocus américain mais où on ne meurt pas de faim et où les soins sont gratuits. Reste à passer le premier obstacle bureaucratique, la belle Katia, qui elle aussi pourrait bien jouer un double jeu. Une BD très réaliste de qui la rend encore plus passionnante.

« Le Tueur » (tome 7), Casterman, 10,40 € 

mercredi 2 septembre 2009

BD - Jeunes, naïfs... et désopilants


Attention, rigolade assurée ! « La vie en slip » de Steve Baker fait partie de ces petites pépites à ne pas manquer dans la masse des nouveautés de la rentrée. Des gags hilarants, portés par trois personnages impayables. 

Trois gamins pas très futés, aux patronymes improbables : Jean-Paul Farte, Pedro Spinouza et Gilles Delouze. Alors, quand ils s'interrogent sur le sens de la vie, c'est du pain béni pour un auteur n'hésitant pas à transgresser quelques règles. Par exemple montrer ses trois héros en slip, heureux de s'amuser comme des fous dans une maison désertée par leurs parents. Bien sûr la vie ne se résume pas à une partie de cache-cache (dans les poubelles ou la cuvettes des WC), il y a également quelques empêcheurs de tourner en rond. 

Wagner en premier. Une grosse brute qui aime particulièrement utiliser Gilles comme ballon de rugby. Son chien, Tibia, est pas mal aussi dans le genre perturbateur. Crocs affûtés, intelligente limitée : les slips des trois héros risquent de finir en lambeaux. Et puis il y a Zoé. Jean-Paul en est fou amoureux. Mais il a encore quelques progrès à faire pour percer tous les mystères du genre féminin...

« La vie en slip » (tome 1), Dupuis, 9,45 € 

mardi 1 septembre 2009

Roman - Mary, l'invisible

Faire tomber le masque. Tel est le but ultime de l'anthropologue étudiant in-situ une communauté. Jocelyn Bonnerave, l'auteur de ce roman laissant un goût amer et désagréable en bouche, a beaucoup étudié les sciences humaines. Qu'on ne s'étonne pas donc si le narrateur de ces « Nouveaux Indiens » est un jeune chercheur français, nommé simplement A. Il va passer quelques semaines sur un campus américain, en Californie, pour y étudier les méthodes d'enseignement d'un musicien dans une école avant-gardiste. Les premières pages sur roman pourraient nous faire croire que l'on va s'immerger dans ce petit monde élitiste, brillant et libre. Mais les recherches de A vont dévier quand il croisera une affiche avec ces quelques mots : « We miss you Mary ». Il va alors enquêter sur cette jeune femme, encore présente dans le cœur de ses amies. Mary est morte récemment. Etudiante en danse, brillante, mais anorexique. La maladie l'a emportée. En un an.

A, de plus en plus obnubilé par ce destin tragique, creuse un peu. Il découvre que Mary était également étudiante en anthropologie. Et que sa maladie s'était amplifiée après un séjour en Amérique latine. L'infirmière du campus ne dira pas grand chose, si ce n'est qu'elle maigrissait par « à coups ». A va se décider à rencontrer Gary, le dernier petit ami de Mary. Il ira passer une soirée chez lui et remarquera immédiatement une robe accrochée au dessus du poste de télévision. Gary explique : « Mary l'a mise à sécher là deux jours avant de partir pour l'hôpital. Quand je l'ai rencontrée, cette robe la moulait parfaitement. Depuis le retour de Bolivie, c'était devenu comme un étalon. Elle flottait chaque semaine un peu plus. La robe vide est la dernière étape de l'anorexie : maintenant, il n'y a plus personne dedans. »

Qu'est-il arrivé exactement à Mary ? Quel rôle ont joué Gary, ses profs, ses amis ? Petit à petit, Jocelyn Bonnerave démasque les coupables, directs et indirects. Il fait découvrir à son héros l'inimaginable. Roman sensuel et cru, « Nouveaux Indiens » ne peut laisser indifférent par sa thématique et son dénouement.

« Nouveaux Indiens », Jocelyn Bonnerave, Seuil, 16 € 

lundi 31 août 2009

Roman - Papou trip dans « Le cannibale et les termites »

Enlevés par des Papous révolutionnaires, un groupe de touristes occidentaux va vivre l'enfer dans la jungle de Nouvelle-Guinée.


Roman dense, riche en personnages et en émotions, « Le cannibale et les termites » de Stéphane Dovert fait partie des bonnes surprises de la rentrée littéraire française. Un texte très éloigné de la platitude ambiante, nombrilique et bien pensante. Il se rapproche plus d'un roman américain, avec du souffle, des idées et des situations exceptionnelles mais tout à fait plausibles.

L'auteur débute par un tour d'horizon des personnages principaux. Des gens normaux qui vont se retrouver par hasard au mauvais endroit au mauvais moment. Des touristes, partis en excursion pour une journée dans la forêt de Papouasie occidentale, région rattachée à l'Indonésie. Il y a Ludivine, l'enseignante idéaliste, rejetant le système éducatif classique, mais bien incapable de trouver une alternative efficace. Aymeric, l'ingénieur agronome, spécialiste de la noix de cajou, profitant de sa situation professionnelle pour voyager et collectionner les conquêtes : « Depuis près de trente ans, Aymeric n'avait cessé de courir le monde en chasseur qui, aux trophées des gazelles africaines, veut ajouter à son mur celui de l'Ariane du Pérou et de la tigresse du Bengale ». Aymeric qui aimerait bien conclure avec Ludivine...

Énigmatique Peter

Vanessa et Fabien forment un couple au bord de l'implosion. Elle, jeune cadre dynamique, étouffe dans la petite ville de Melun. Lui, au chômage depuis peu de temps, est passionné par les avions. C'est lui qui a eu l'idée de ce voyage en Papouasie. Enfin il y a Peter. Le seul américain du groupe. Ce millionnaire, héritier de l'empire forgé par son grand-père (des restaurants spécialisés dans le poulet grillé), est accompagné de Jalizar, jeune Indonésien, son amant. Peter insaisissable et peu communicatif, « lorsqu'il parlait, sa bouche était comme disloquée. La commissure de ses lèvres se lançait dans un ballet antagoniste. Lorsque la partie gauche se relevait, la droite s'affaissait automatiquement ; comme s'il ne pouvait jamais vraiment choisir un sentiment. L'apparence était néanmoins trompeuse. Il était en permanence submergé par ses sentiments. » Pour compléter vous rajoutez une veuve retraitée, Monique et un guide, Leonardus.

Envahissante forêt

La balade en pirogue se déroule sans problème. En fin d'après-midi, petite escale pour siroter un verre. C'est là que le groupe tombe sur une demi-douzaine de Papous indépendantistes. « Ils portaient tous une arme en évidence, arc, machette ou fusil. Le plus âgé était affublé d'un vieux revolver et une immense canine de cochon lui traversait le nez. » Les Papous trouvent des arguments pour obliger le groupe d'occidentaux à les suivre. Commence alors un long périple dans la forêt, hostile et agressive. Une marche forcée qui va durer plusieurs semaines, modifiant sensiblement la perception du monde de ces hommes et femmes n'ayant jamais vécu que dans le confort et la sécurité.

On apprécie spécialement les descriptions de cet univers vert, humide et sans fin. Les escales dans certains villages sont riches en découvertes. Mais les touristes restent avant tout des otages que les militaires indonésiens ont bien l'intention de libérer. Coûte que coûte... On ressort complètement moite de ce roman allant crescendo dans la violence : un effet conjugué de la forêt humide et du machiavélisme des humains.

« Le cannibale et les termites », Stéphane Dovert, Métailié, 17 € 

dimanche 30 août 2009

BD - Les affres de Petite Nature


A quoi ressemble la vie d'un dessinateur de BD ? Votre curiosité sera en partie soulagée en lisant les aventures de Petite Nature. Ces histoires courtes prétendent mettre en scène des événements marquants de la vie de Chauzy, le dessinateur. Il réalise ces histoires complètes avec la complicité de Barrois, au scénario. 

C'est déjà le troisième tome et on rit toujours autant aux déboires de ce grand échalas n'ayant pas son pareil pour se mettre dans des situations abracadabrantesques. Par exemple, quand il accepte d'accompagner un de ses fils, ado période rebelle, dans un cours d'éducation sexuelle, il a le malheur d'être désigné volontaire pour simuler un cunnilingus sur un sexe féminin en plastique mais vibrant. Cela part en vrille et il devient la risée de l'assistance, au grand désespoir de son fils... Des enfants omniprésents dans ce recueil. Ce sont eux qui ont eu l'idée d'inscrire leur père, séparé et solitaire, à une émission de relooking. 

Le dessinateur urbain va devoir se transformer en une sorte de bucheron rustre pour le plus grand plaisir des présentateurs, des folles excentriques et branchées. Le héros rencontre également dans ces pages une famille du Nord, des femmes aux cuisses monumentales, des films japonais pas très nets et des lecteurs en dédicace. 

Autant de situations se transformant en véritables catastrophes pour le plus grand plaisir des lecteurs qui rient aux malheurs de Chauzy tout en admirant ses dessins, petits bijoux caricaturaux en couleurs directes.

« Petite Nature » (tome 3), Fluide Glacial, 12,95 €