Violette (Virginie Efira), mère célibataire, est criblée de dettes. Elle multiplie les petits boulots mais ne parvient pas à joindre les deux bouts. Prise en flagrant délit de vol de viande dans un supermarché, son procès est médiatisé. Cette mère qui a basculé dans la délinquance pour nourrir ses enfants émeut la France. Elle devient un symbole de la famille soudée. Paul-André (Benoît Poelvoorde), célibataire endurci, est riche à millions. Il n'a plus besoin de travailler depuis longtemps. Dans sa grande maison il s'ennuie. En découvrant le témoignage de Violette à la télévision, il a l'impression de comprendre ce qui lui manque le plus dans cette vie morne : une famille.
Amour et énergie
Mais pour être sûr de faire le bon choix, il préfère tester avant de s'engager. Paul-André contacte Violette et lui propose cet étonnant marché : il efface toutes ses dettes si elle accepte de lui louer sa famille durant un mois. Cela implique qu'il s'installe chez elle, fasse comme s'il était son compagnon et s'occupe des deux enfants qui deviendraient de fait un peu les siens. Un peu comme si un Duquesnoy se mettait en (faux) ménage avec une Groseille.L'idée du scénario est venue à Jean-Pierre Améris de son expérience personnelle. Comme Paul-André il a longtemps refusé de s'engager, de s'investir dans une descendance. Mais l'amour est venu contrecarrer ses projets. Il l'a raconté en juillet dernier à Perpignan lors de l'avant-première de son film au Castillet. Il rencontre celle qui va devenir sa compagne. Mais elle a déjà des enfants. Et le voilà propulsé de solitaire un peu ours à chef de famille.
C'est cette évolution de la mentalité du héros qui est au centre du film. Il faut bien l'avouer, au début le personnage de Paul-André est très antipathique. Il semble penser que tout s'achète. Comme si l'amour, la bonté, l'amitié n'existaient pas. Benoît Poelvoorde a donné une épaisseur à cet homme, mal dans sa peau depuis son enfance et son rejet par sa mère (remarquable Edith Scob). Violette, plus solaire et impulsive, va mettre du temps à dompter ce grand timide introverti. Elle saura lui expliquer que la famille ce n'est pas un concept abstrait mais une boule d'énergie et d'amour qui ne cesse d'évoluer. Elle sera tendre ou dure en fonction des circonstances.
Virginie Efira change complètement de registre, abandonnant sa distinction habituelle pour des expressions et des poses dignes des plus effrontées des cagoles du Sud. Cela finit -forcément- en histoire d'amour, même si le chemin sera long et tortueux pour que le riche bourgeois décèle toute la richesse d'une vie de famille simple et sans majordome, en l'occurrence François Morel dont on ne dira jamais combien il est précieux dans ce type de réalisation.

Elle endosse la peau de cette fille de paysan avec une aisance incroyable. Izïa Higelin, déjà récompensée d'un César pour son premier rôle dans le film Mauvaise fille est de ces comédiennes qui osent tout. Au volant de son tracteur ou juchée en haut de la moissonneuse-batteuse, elle est crédible de bout en bout. Une femme forte, mais pleine de doutes. Attachée à cette terre, ce patrimoine, cette vie au grand air. Pourtant elle est insatisfaite, bloquée par l'étroitesse d'esprit de ses voisins. Une double personnalité peu évidente à interpréter. Mais Izïa Higelin a de qui tenir. Cette fille de saltimbanque, après nombre de concerts et trois albums, a décidé, comme son père Jacques à ses débuts, de toucher à tout ce qui peut être artistique. Sur scène, son énergie débordante fait des merveilles, son dernier tube La Vague en est l'illustration parfaite. Devant une caméra, il faut parfois savoir aller contre son tempérament. Delphine est secrète, timide et introvertie. C'est dire s'il s'agissait d'un rôle de composition pour la fougueuse Izïa.
Quatre-vingt-dix euros. Le prix de bonnes chaussures de ville. La conductrice de Haute-Garonne récemment verbalisée car elle était au volant en tongs aurait mieux fait de craquer pour une paire de Louboutin (même si ces talons de 15 cm ne favorisent pas l'utilisation des pédales). Certes le prix n'est pas le même, mais au moins c'est joli. Le paradoxe c'est que l'affaire rendue publique a permis aux consommateurs de constater que la gardienne de la paix s'est montrée un peu trop zélée. Il n'est pas interdit stricto sensu de conduire en tongs. Mais le représentant de la loi peut exiger que « tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. » Freiner en urgence avec des tongs est effectivement handicapant et dangereux. Surtout si on transpire des pieds. Les tongs, longtemps appelées claquettes dans les campagnes françaises, sont pourtant incontournables dans la région en été. Idéales pour faire le trajet du bungalow à la plage, leur confort pousse nombre de vacanciers à ne plus les quitter. Si en voiture on peut encore argumenter, par contre en scooter, elles sont complètement interdites. Paradoxe ultime : un conducteur de deux-roues qui porte bien un casque mais est habillé en short, tee-shirt et tongs. Et le « friday wear » mode anglo-saxonne qui privilégie la tenue sportive-classe le vendredi, n'autorise personne à venir travailler en tongs. La limite de la décontraction reste le bon goût. 
Melting pot de genres dans ce roman signé Catherine Velle. « Un pas dans les nuages » a des airs de terroir avec ses longues odes à la beauté des Cévennes, un embryon de thriller avec un mystérieux « méchant » qui en veut la belle héroïne et enfin un petit côté fleur bleue avec la romance entre la solitaire et le météorologue taciturne. Cette hésitation dans l'orientation principale du texte est la seule réservé à émettre. On est forcément un peu déçu car ces 350 pages sont un peu courtes pour bien développer l'intrique policière, donner réellement l'envie d'aller crapahuter sur les pentes du mont Aigoual et vibrer à cette histoire de coup de foudre un peu téléphonée, météo oblige. Reste un roman idéal pour se distraire en vacances, dépaysant et sans prise de tête. 