vendredi 31 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Russie, pays de cocagne 2.0

La Russie de Poutine va-t-elle gagner ses galons de pays refuge pour les grands incompris de ce monde ? Si Edward Snowden est le plus bel exemple de cette nouvelle politique, le risque de dérive est malgré tout omniprésent chez l'ancien homme fort des services secrets russes. Comment comparer la liberté d'information défendue par Snowden (révélations sur les écoutes de la NSA américaine) et l'accueil triomphal accordé à Gérard Depardieu, acteur rechignant à payer ses impôts en France. Mais le pire est à venir. 
Silvio Berlusconi, ancien chef du gouvernement italien, poursuivi de toute part par la justice en raison de ses affaires louches, soirées olé-olé (Bunga Bunga en langage berlusconien) et pressions sur la presse et la justice, vient de déclarer que Poutine serait prêt à lui offrir le poste de ministre des Finances. A 79 ans, le Cavaliere se rêve encore membre de la confrérie des puissants du monde. Un dernier sursaut de mégalomanie qui a fait rire le maître du Kremlin mais pourrait donner des idées aux incompris, rejetés et désavoués de tous bords. Jérôme Cahuzac postulera-t-il au ministère du Budget russe ? Même si placer des roubles sur un compte secret à Singapour s'avérerait sans nul doute moins rentable que des euros. 
Sepp Blatter, celui qui fait rimer foot et magouille, rebondira-t-il avec délectation au poste de coordinateur du mondial 2018 en... Russie ? Et si au passage Vladimir pouvait nous débarrasser de Jean-Marie Le Pen, Michel Sardou et Jacques Séguéla (le must dans la catégorie vieux râleurs jamais contents), je lui accorde ma reconnaissante éternelle.

jeudi 30 juillet 2015

Cinéma - Petit Prince générateur de rêves


Adapter le chef-d'œuvre de Saint-Exupéry n'est pas une mince affaire. Mark Osborne contourne la difficulté en jouant sur le contraste entre rêve et réalité.


Le projet a mis neuf années avant d'être bouclé ? Neuf années durant lesquelles le producteur français Dimitri Rassam a cherché la bonne idée pour contourner cet Everest de la littérature française et le réalisateur qui aurait l'envergure pour se frotter à un tel défi. Tout s'est débloqué quand Mark Osborne a rejoint le bateau. Le réalisateur de Kung Fu Panda et Bob L'éponge a pris le risque de signer un film d'animation plus intelligent que comique. Toute la difficulté résidait dans l'univers graphique du roman mondialement célèbre grâce aux aquarelles de l'auteur. Comment incorporer ces dessins en partie naïfs dans un long-métrage en images de synthèse ? Osborne a imaginé un film dans le film.
Dans un futur proche, carré et gris, une petite fille est poussée à l'excellence par sa mère exigeante. Pour intégrer la prestigieuse école Wuerth, elles aménagent à proximité de l'établissement. Pendant que la mère travaille d'arrache-pied pour assurer le quotidien, la fillette doit suivre un programme harassant, à la minute près, au cours duquel elle doit intégrer mathématiques, géométrie et autres formules savantes et peut réjouissantes. Le hic, c'est le voisin. Sa maison, totalement extravagante, tombe en ruine. Dans son jardin il tente de réparer un vieil aéronef. Un biplan à hélice que les lecteurs du Petit Prince reconnaissent malgré son état de délabrement avancé.

La petite fille et l'aviateur
Le papy gâteux est en réalité l'aviateur du récit de Saint-Exupéry. Pour entrer en contact avec la petite fille qui s'échine à intégrer des équations complexes, il lui envoie, sous forme d'un avion en papier, la première page de son récit, quand perdu dans le désert, il a rencontré ce gamin qui lui a demandé de lui dessiner un mouton. La technique change pour ces passages directement inspirés du livre. Exit la précision des ordinateurs, place au tremblé du papier découpé en stop motion. La rose, le départ de la planète, l'arrivée sur terre et la rencontre avec le renard, les grands thèmes du roman d'Antoine de Saint-Exupéry sont repris sous forme de courtes scénettes, comme des rêves dans la vie trop rigide et triste de la fillette. Séduite par cet univers, elle délaisse de plus en plus ses devoirs et rend régulièrement visite à son voisin rêveur. Son quotidien, de triste, devient joyeux et festif. Oubliés les livres ternes, place à l'émerveillement du vol d'un papillon... Le scénario d'Osborne donne l'occasion aux enfants de s'identifier à cette fillette en mal de rêveries. Elle va s'approprier l'histoire jusqu'au dénouement. Triste. Trop triste. Elle ne veut pas croire à cette histoire de serpent. Persuadée que le Petit Prince, son Petit Prince est toujours en vie, elle entreprend un voyage risqué pour en être sûre. C'est la troisième partie du film, la plus inventive, où les deux univers se mélangent et se complètent à merveille.
Si dans la version originale c'est Jeff Bridges qui prête sa voix à l'aviateur, dans la version française André Dussolier donne une profondeur humaine à ce personnage décalé. Florence Foresti est méconnaissable dans le rôle de la mère trop occupée. Mention spéciale à Guillaume Gallienne dans la peu du serpent. Un comédien qui s'était déjà illustré en donnant sa voix à Paddington.
Un film pour toute la famille, qui donne envie de redécouvrir le roman original et d'être moins exigeant avec ses enfants, la rêverie restant le meilleur chemin pour l'épanouissement personnel.

DE CHOSES ET D'AUTRES - Sacré plan bis, Yanis


Savez-vous comment on appelait en argot londonien de la fin du XIXe siècle un tricheur aux dés ? Une récente lecture (Le magicien de Whitechapel, de Benn, Dargaud) m'a fait découvrir qu'ils répondaient au sobriquet de « Grecs ». Décidément les inventeurs de la démocratie, s'ils ont dominé le bassin méditerranéen il y a plus de 2000 ans, ont beaucoup perdu de leur prestige. Oublions la triste époque des colonels, quand une dictature militaire restait la meilleure garantie contre le risque communiste... Assimiler les Grecs à des tricheurs paraît un peu exagéré, même si les récentes révélations sur le « plan B » de Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances grec, confirme cette impression. Quand on n'a plus d'argent pour miser, la raison veut que l'on déclare forfait. 
Pas Varoufakis qui en bon « Grec » (dans le sens tricheur) a imaginé un audacieux tour de passe-passe. L'idée de base consiste à pirater le logiciel de l'administration fiscale grecque. L'objectif, créer des comptes parallèles qui ne fonctionnent pas en euros, mais en « euros bis ». Une nouvelle monnaie virtuelle (pour ne pas dire de singe), mais une monnaie quand même, reconnue par l'État grec. Varoufakis, qui n'a jamais caché sa passion pour le rock, semble également avoir de grandes capacités à imaginer des intrigues dignes des meilleurs thrillers. Au chômage depuis son éviction du gouvernement, je lui suggère de se reconvertir dans l'écriture. Jean Van Hamme vient d'annoncer son intention de se retirer des aventures de Largo Winch, le milliardaire frondeur. Varoufakis devrait postuler. Il a déjà la moitié du prochain scénario...  

mercredi 29 juillet 2015

DVD - La réalité pour ultime inspiration

Un flic, par ailleurs écrivain, devient le « nègre », d'un redoutable assassin. « Pacte avec un tueur » est un film noir, typique des années 80.Blessé dans un hold-up, un policier en fait un best-seller. Des années plus tard, sans inspiration, un tueur va lui proposer de raconter sa vie jalonnée de meurtres. Avec deux objectifs : être le "gentil" de l'histoire et dénoncer les magouilles de son ancien patron, un riche homme d'affaires de Californie. Le scénario, alléchant, est signé Larry Cohen, une pointure dans sa catégorie. Lancé avec la création de la série des "Envahisseurs", il a multiplié les scripts, les vendant aux plus offrants, se réservant quelques réalisations, généralement les plus gore comme la série des "Monstres".


"Pacte avec un tueur" est longtemps resté dans les cartons des maisons de production. Larry Cohen espérait des "superstars" pour interpréter les deux rôles principaux. Finalement ce sera James Woods pour Cleve, le tueur et Brian Dennehy en policier, connu sous son nom de plume, Dennis Meechum

Après une scène d'ouverture nerveuse et sanglante (un hold-up dans le dépôt du commissariat où Dennis officie), on retrouve le flic dans une descente sur le port. Un peu enrobé, il a toutes les peines à suivre un voleur de diamants. D'ailleurs ce dernier est sur le point de lui tirer dessus quand un tueur providentiel fait son apparition et lui sauve la vie. Cleve tient à Dennis car il est persuadé que ce dernier est l'homme idéal pour raconter sa vie, son œuvre. Depuis une vingtaine d'années, Cleve officie comme tueur à gages pour un riche magnat. Licencié comme un malpropre, il veut se venger en dévoilant comment le milliardaire a acquis son pactole. Dennis, s'il refuse dans un premier temps, accepte car il n'a plus d'inspiration et ses éditeurs lui mettent de plus en plus la pression. Typique des films des années 80 s'appuyant sur un duo désapparié, "Pacte avec un tueur" est réalisé par John Flynn dont le plus gros succès reste "Haute Sécurité" avec Stallone.

Larry Cohen dans le texte
La sortie du film en DVD permet de retrouver cette ambiance des années 80, quand fumer partout était permis et que l'absence de téléphones portables simplifiait certains rebondissements. L'époque aussi où les producteurs avaient toujours le dernier mot. Dans les bonus, Larry Cohen revient sur la genèse de ce film et sa fin qu'il qualifie de "catastrophique". Il est vrai que la scène finale confine au ridicule quand la fille de Dennis se précipite dans les bras du méchant, armé de surcroît, se transformant en otage idiote et pathétique. Dans cette même interview de Larry Cohen, il distille avec fiel des piques sur les acteurs et les producteurs, révélant au passage qu'en plus de sa forte paranoïa (c'est toute la trame des Envahisseurs) il souffre d'une excroissance de l'ego quand il déclare sans ambages que le film aurait forcément été meilleur si c'était lui qui l'avait réalisé...
"Pacte avec un tueur", Wild Side, 19,99 euros le DVD, 24,99 euros le blu-ray


BD - Mobutu s'envoie en l'air


Le Zaïre, anciennement Congo Belge continue de fasciner la bande dessinée francophone depuis les très polémiques aventures de Tintin dans la colonie créée de toute pièce par le roi Léopold II. Pourtant Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro ne sont pas Belges. Français bon teint ils racontent dans de roman graphique de plus de 100 pages un pan méconnu de l'histoire du pays longtemps sous la coupe du dictateur sanguinaire Mobutu. Désireux de propulser son pays au firmament des nations africaines, il voulait placer un satellite zaïrois en orbite. Pour la gloriole, mais aussi (et surtout) espionner ses voisins. Il passe un accord avec une société privée allemande à qui il assure logistique et protection. En 1978, alors que les Français sont aux balbutiement du programme Ariane, Mobutu est sur le point de réussir son pari. La base est opérationnelle et le petit-fils de Von Braun est aux manettes. La BD raconte comment un jeune ingénieur, Manfred, va se retrouver au centre de ce mic-mac compliqué, petit Blanc manipulé par de grands Noirs. Paradoxalement, le plus sympathique dans cette histoire semble Mobutu. Ou du moins le plus réaliste et le moins retors. Edifiant.

« Mobutu dans l'espace », Futuropolis, 18 €

DE CHOSES ET D'AUTRES - Lointaines vacances

Il faut se rendre à la raison, les vacances sont terminées. Ma semaine à la campagne n'est plus qu'un lointain souvenir. Retour au train-train quotidien et dans quelques jours aux horaires de bureau. Mais à peine les valises déballées, on se met à rêver à de nouvelles destinations. « La Polynésie française » suggère mon épouse toujours prompte à la nostalgie et au romantisme. « On y a déjà vécu, répliqué-je. Quitte à aller très loin je te propose plutôt Kepler-452b. » Mon imagination, nourrie de centaines de romans de SF, tente de la convaincre. « Kepler452b est une exoplanète. Semblable à la terre, elle tourne autour d'une étoile comparable au soleil. Nous aurons une planète vierge pour nous tout seuls. Des continents à explorer, des plages désertes. Comme dans les romans de Brussolo ou les BD de Léo, on découvrira de nouvelles espèces animales ou végétales, des fleurs géantes d'une couleur inconnue et des êtres de lumière, aussi éphémères qu'un coucher de soleil, aussi beaux qu'une nuit de pleine lune. Des profondeurs des océans jailliront des mammifères doux et intelligents, comme les dauphins, mais en plus « lolcat ». Tels deux nouveaux Adam et Eve, nous vivrons dans un paradis pur et non souillé par les Parisiens ou pire, de pseudo-stars de la téléréalité. De vraies vacances de rêve, sans Tour de France ni Fort Boyard... » Elle me considère d'un air attendri, pianote sur l'ordi et me rétorque, ironique : « Chéri, Kepler452b est à 1400 km années-lumière de la maison. Soit un voyage de 1,3 million de kilomètres puissance 16. Ça va nous coûter un bras. »

mardi 28 juillet 2015

BD - Vie de Chien

La mode des blogs BD a permis à nombre d'auteurs de se lancer dans l'autofiction. Souvent une psychanalyse au rabais avec quelques lecteurs mongoliens pour avancer dans des commentaires soit laudateurs, soit clairement trollesques. Et puis il y a les autres. Ceux qui dessinent vite et bien, qui ont plein de choses à raconter mais qui préfèrent transformer le tout en délire compulsif. Monsieur Le Chien dénote déjà dans son pseudonyme. Petit, poilu, laid, méchant, égocentrique, de droite et obsédé sexuel, il a tout pour plaire. On pense à une caricature extrême, mais au fil des pages de gags et autres histoires courtes reprises dans le 4e volet de ses aventures, on se dit que finalement, le portrait semble assez crédible. 
Notamment quand il raconte sa vie de famille (Hélène une compagne aux gros seins et ses deux enfants, dont une fillette fan de licorne...). Il tente de jouer son rôle de père. En vain. Logique quand on sait qu'il ne se lave pas, pue des pieds et ne crache jamais sur les expériences sexuelles extrêmes. On le déteste. Et puis on se reconnaît un peu. Et quand il se fait larguer, on se lamente en sa compagnie. Etrange comme les pires salauds parviennent à émouvoir. Mais même les chiens sont attendrissants...

« Homuncule », Fluide Glacial, 16 €

DE CHOSES ET D'AUTRES - Mon GPS déraille

Cap au sud. Villégiature terminée dans ce département verdoyant du Nord de la région, retour vers le Languedoc chaud et sec. Si à l'aller, nous avions opté pour la route « Est », passant par le Pas de l'Escalette et le viaduc de Millau, pour rejoindre Perpignan, on opte cette fois en faveur du trajet « Ouest », via Toulouse et Castelnaudary. Comme à chaque périple de plus de 200 km, je sors le GPS de la boîte à gants et planifie le trajet. A l'aller, malgré une mise à jour des cartes, il a souvent déraillé, ne reconnaissant pas les infrastructures récentes. Rebelote en sens inverse. Un œil sur la route, un autre sur la carte en couleur, je me retrouve tout à coup dans les champs. En réalité nous circulons à 100 km/h sur une superbe 2x2 voies. D'après Oncle « Tom », nous sommes en pleine campagne, loin du trajet recommandé. S'il disait vrai, je devrais faire du gymkhana entre les énormes ballots de paille dispersés sur les chaumes ou slalomer parmi les troupeaux de ruminants. Par chance, le son est coupé. Sinon nous aurions eu droit à la voix féminine autoritaire « Faites demi-tour dès que possible ! », voire des cris d'hystérie (même si les machines paniquent rarement) : « Attention aux vaches ! » Les panneaux me confirme la bonne direction, je file et quand le GPS a enfin recalculé l'itinéraire je constate satisfait avoir gagné cinq bonnes minutes. Sympa le raccourci. Le plus impressionnant restera ce viaduc non répertorié. Si la formule avait été en mémoire, mon GPS m'aurait certainement dit : « Attention, vous venez de décoller... » 

lundi 27 juillet 2015

BD - Le bon filon de Christophe Bec


Certains aigris pourraient lui reprocher de ne pas beaucoup se renouveler. Certes les multiples scénarios de Christophe Bec ont un air de similitude indéniable. Mais n'est-ce pas, également, le signe de la parfaite cohérence de son univers ? Il ne faut pas prendre chacun de ses albums pour une création différente, mais comme une piste nouvelle de son oeuvre suprême. Que cela soit aux Humanoïdes, chez Soleil et maintenant aux éditions Casterman il est toujours question de puissance supérieure face à notre infinie médiocrité, notre fragilité et manque de clairvoyance. « Eternum » débute par la découverte d'un sarcophage dans les entrailles de la lune minière Aldéma, au milieu de la voie lactée. Il dégage un rayon lumineux intense se propageant au-delà des limites connues de l'univers. 
Quelques semaines plus tard, tous les hommes de la colonie se sont entretués. Des scientifiques arrivent pour tenter de comprendre ce qui se passe. Dans le sarcophage, une femme, image de la perfection, en état de semi coma. Eve ? Quand un second rayon lumineux fait son apparition, l'Humanité tremble. Ouvertement inspirée des grands films de science-fiction des années 80, cette série est née de l'envie de Jaouen de dessiner ce genre d'univers. On approuve à 100%

« Eternum », Casterman, 13,50 €

DE CHOSES ET D'AUTRES - Les fantômes du presbytère

Dernière escapade dans la verdoyante campagne de ce hameau d'un département rural de la région. Logés chez des amis, ils nous ont demandé, à notre arrivée, qu'elle chambre nous préférions. La bâtisse est effectivement vaste et habituée à accueillir les grandes réunions de famille. Soit la belle et grande chambre à l'étage, dotée d'une fenêtre plein sud, soit la petite, au rez-de-chaussée, juste éclairée par un fenestron en partie caché par un rosier. Malgré son exiguïté en totale opposition avec nos trois énormes valises, mon épouse préfère cette dernière. Sachant qu'on n'y fera que dormir, elle a simplement testé les lits pour prendre sa décision. Le bon sens féminin l'emportera toujours sur l'impétuosité masculine. 
Comme nous sommes dans un presbytère, encore habité par le curé du village il y a moins de 40 ans, j'imagine sans peine que cette chambre, petite, spartiate et proche de la cuisine devait être dévolue à la bonne. La nuit je m'endors en pensant à cette vieille fille qui n'a peut-être jamais connu l'amour, esclave des temps anciens, sans congés payés et encore moins de RTT. De quoi cauchemarder. Mais pas autant que dans l'autre chambre. Elle était attribuée à la mère du curé. Vers la fin de sa vie, impotente, elle ne la quittait plus. Son fils avait alors fait abattre une partie du mur mitoyen entre église et presbytère pour qu'elle puisse assister, bien installée derrière un miroir sans tain, aux offices célébrés par son rejeton. Entre la bonne et la mère, devinez qui est venue hanter mes nuits dans le presbytère ?