vendredi 6 juin 2014

Cinéma - « Tristesse Club », le “Papaoutai“ de Vincent Mariettte


Prenez trois bons comédiens, une région pleine de beaux paysages, une maison ronde et abandonnée au bord d’un lac et quelques tordus de bon aloi. Rajoutez un père que l’on ne voit jamais. Liez le tout avec des dialogues percutants et... une Porsche et vous obtenez un bon petit film français, divertissant tout en étant intelligent. « Tristesse Club », premier film de Vincent Mariette, est la somme de tous ces ingrédients pour 1 h 30 de divertissement assuré.

Ce n’est pas un chef-d’œuvre, certes, mais l’ensemble fonctionne parfaitement. Premier à entrer en scène, Léon (Laurent Lafitte de la Comédie française), ancien champion de tennis, largué par sa femme et détesté par son fils de dix ans. Surtout quand il lui demande un chèque pour payer l’essence de sa Porsche. Second à l’écran, Bruno (Vincent Macaigne), frère de Léon, entrepreneur toujours puceau qui tente vainement de cacher sa calvitie naissante avec ses cheveux longs. Cela fait longtemps qu’ils ne se parlent plus. Pourtant ils vont se retrouver ensemble dans la région de leur enfance devant la porte du crématorium local pour les funérailles de leur père, Arthur. Et dans la salle d’attente, surprise, ils ne trouvent que Chloé (Ludivine Sagnier), troisième enfant d’Arthur, collectionneur de maîtresse et expert en lâche abandon de famille.

Le timide, la mystérieuse
Une fois ce trio composé, le film semble rouler tout seul. Deux trois rebondissements permettent à la famille tombée du ciel de se découvrir, s’aimer ou se détester. Vincent Macaigne, en timide maladif, incapable d’aller vers les autres, surtout les femmes dont il tombe régulièrement amoureux, joue sa partition sans fausse note. Elle n’est pas nouvelle, mais il est le meilleur dans ce personnage plein de tendresse. Le Bouvil du XXIe siècle. Laurent Lafitte est plus caricatural. Beau gosse, attiré par le moindre short moulant (féminin uniquement), il est resté un grand enfant pour qui la frime est un mode de vie. Enfin, Ludivine Sagnier tient le rôle le plus mystérieux. Cette demi-sœur, tombée on ne sait d’où, intrigue. Séduit aussi. Notamment Bruno, qui en retrouverait presque le sourire, si ce n’était les circonstances.
Mais le véritable héros du film, que l’on ne voit jamais, c’est Arthur, le père cavaleur. En se confiant, les trois façonnent son portrait. Pas reluisant, mais attachant quand même.

jeudi 5 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Le coup de la serviette

Les apparences sont trompeuses. Nous en avons fait les frais, mon épouse et moi, au second jour de notre escapade dans ce même hôtel quatre étoiles de la Costa Brava dont je vous parle depuis lundi. Principal motif de notre choix : la possibilité de profiter d'un sauna. Rien de tel pour éliminer toxines et fatigue récurrente qu'un séjour de 15 minutes dans une pièce à 70 °C. On en sort totalement détendu, comme débarrassé du stress accumulé depuis des mois.
Celui de l'hôtel est installé à côté des vestiaires de la piscine couverte. Mon épouse sort la première. Pose sa serviette sur un banc et s'apprête à entrer dans la douche. Arrive un jeune couple avec une fillette de moins de deux ans. Indécrottable, ma femme fait une risette à l'enfant qui lui retourne le sourire. La maman aussi. Je vois la scène de loin, derrière le brouillard formé par ma transpiration aussi intense qu'un arrosage automatique...
Ma femme sort de la douche... Sa superbe serviette Speedo bleue posée sur le banc a disparu. Pour moi, seule explication possible : le couple l'a emportée par inadvertance. "Impossible, réplique mon épouse. Je l'ai mise au bout du banc quand ils sont entrés, très loin de leurs affaires". Et elle pénètre d'un pas décidé dans l'enceinte de la piscine couverte.
Craignant le pire, je jette un œil persuadé de voir le bassin se remplir de sang (faut pas trop énerver ma femme...). Ouf, elle a récupéré sa serviette, effectivement bien planquée, et pas par inadvertance, vu la culpabilité affichée sur le visage de la maman kleptomane. Voler les serviettes de l'hôtel, je veux bien, mais pas touche à celles des clients !
À suivre.

Cinéma - "Edge of Tomorrow" ou la guerre infinie dans une boucle temporelle

Tom Cruise, pris dans une boucle temporelle, met des mois pour gagner une guerre contre des envahisseurs extraterrestres. Scènes spectaculaires en 3D assurées.


Cela commence un peu comme « Starship Troopers », la suite ressemble au « Jour de la Marmotte » : « Edge of Tomorrow » de Doug Liman va cependant beaucoup plus loin dans le scénario de science-fiction futé et bourré de trouvailles.
Adaptée d’un roman japonais, cette superproduction américaine a pour cadre une Europe envahie par des hordes d’extraterrestres sanguinaires. Comme durant la Seconde guerre mondiale, la France est occupée. Les USA sont préservés et utilisent la Grande-Bretagne comme tête de pont d’un gigantesque débarquement. Après de sérieux revers, les Humains peuvent reprendre le dessus grâce à des armures décuplant leurs forces. Le commandant William Cage (Tom Cruise), ancien publicitaire, est chargé de susciter des vocations. Il passe en boucle à la télévision pour galvaniser le peuple. Il prend pour exemple Rita Vrataski (Emily Blunt), surnommée “l’Ange de Verdun”. À la veille du débarquement, il est envoyé à Londres. Ses supérieurs veulent qu’il couvre l’attaque. Problème, Cage est lâche et veule. Il refuse, tente même de s’enfuir.

L’état-major n’apprécie guère. Il est dégradé et affecté à une unité qui sera en première ligne. Les 20 premières minutes du film montrent la préparation et le larguage sur la plage normande. Cage panique, passe à travers les balles et se retrouve nez à nez avec “l’Ange de Verdun”. En tentant de la protéger, il est tué par un Alpha, sorte d’officier alien. Trou noir. Et rebelote. Cage va revivre à l’infini cette journée. À chaque fois qu’il est tué, il revient au début. À force d’expérience, comme dans un jeu vidéo, il va aller de plus en plus loin et finalement comprendre qu’il a ainsi la possibilité de gagner la guerre à lui tout seul.
Amour éternel
Le film est trépidant. Pas un moment de répit. Tom Cruise a un rôle en or. De l’arrogant communicant au héros incompris, il déballe toute la palette de son talent. Si le people fait souvent l’unanimité contre lui, il n’en demeure pas moins que c’est un des meilleurs comédiens, et ce depuis des années.


Il apprend à se battre, tue à tire-larigot, meurt plus que de raison et n’abandonne jamais l’espoir. D’autant qu’il met dans la confidence la rugueuse Rita et en plus de sauver le monde, fait tout pour la maintenir en vie. Car l’amour, dans son cas, devient réellement éternel, même s’il ne dure à chaque fois qu’une petite journée. Seul bémol parfois la grosse artillerie des effets spéciaux occupe un peu trop l’écran (encore plus en 3D), Mais pour une bonne partie du public de ce genre de film, c’est obligatoire. Plus que les paradoxes temporels et parallèles avec l’Histoire mondiale...
_____________________________________________________
Ô temps, reprend ton vol

“Edge of Tomorrow” est plus un film de science-fiction que d’action. En imaginant la possibilité de revivre à l’infini une même journée, tout en se souvenant des précédentes, les scénaristes démontrent que la meilleure façon de gagner une bataille c’est d’anticiper. À son dixième débarquement, Cage parvient, presque les yeux fermés, à éviter des dizaines d’attaques. Un éloge appuyé à l’apprentissage, le savoir...
Le thème du paradoxe temporel est très présent dans la littérature de science-fiction. Philip K. Dick en est le maître absolu. Mais dans le genre, le film de Doug Liman a des airs de ressemblance avecLa Brèche" de Christophe Lambert (l’écrivain, pas l’acteur). Dans un futur proche, une société de télévision envoie deux reporters dans le passé pour filmer le débarquement du 6 juin 1944. Passé et futur se mélangent, avec des interactions de plus en plus fortes. Comme dans le film, mais en sens inverse... (Fleuve Noir et Pocket)

mercredi 4 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Bouffer à volonté

Notre séjour, mon épouse et moi, dans cet hôtel quatre étoiles de la Costa Brava (voir chroniques de lundi et mardi) prend enfin la tournure calme et farniente tant espérée. Après un cocktail siroté au bar de la piscine, retour à la chambre pour une mini sieste.
Trois heures plus tard, panique à bord. On descend en vitesse au restaurant en espérant qu'ils servent encore. Heureusement, nous sommes en Espagne. Même si la clientèle est composée à 90 % d'étrangers, les horaires restent très larges.
Nous préférons la véranda pour bénéficier du soleil couchant et allons à tour de rôle détailler le buffet. Très varié. Et très copieux. La pire des choses pour mon régime (obligatoire dans mon cas) et celui de mon épouse (totalement superflu, mais elle sait se sacrifier pour m'encourager). Plein de bonnes résolutions, je me compose une assiette de hors-d'œuvre à base de tomates, salades et concombres frais. Je mâchouille sans conviction mes crudités quand ma chérie revient avec des petits pâtés chauds, des toasts garnis et des friands à la viande "à partager", me dit-elle. J'avoue, je n'avais pas repéré cet étal, sinon ma volonté aurait fondu comme glace au soleil.
Chaque déplacement vers le buffet, à l'intérieur, nous provoque les mêmes sensations. Le bonheur d'un silence feutré en opposition au vacarme de la véranda. La structure n'est pas en cause, mais une tablée de huit personnes et quasiment du double de bouteilles de vin vides. Je reconnais Monique, ses amis et d'autres clients, d'humeur plus enjouée qu'à l'accueil tout à l'heure. Leurs rires résonnent tant et plus. Pour le dîner en amoureux, on repassera...
À suivre...

DVD - Baston à foison dans « Homefront »

Jason Statham, ancien flic et père protecteur.

Depuis son rôle dans la trilogie du « Transporteur », Jason Statham a acquis la stature de vedette de film de baston. Costaud cet Anglais à la gueule de baroudeur. Et raide. Il le prouve à maintes reprises dans « Homefront », film de Gary Fleder sur un scénario de Sylvester Stallone basé sur un roman de Chuck Logan. Phil Broker, flic infiltré, participe à la chute d’un gros bonnet de la drogue. Mais au cours de l’interpellation, il provoque la mort du fils de ce dernier. Mis au vert, il va s’installer, anonyme, dans une petite ville de Louisiane, avec Maddy sa fille de dix ans (Izabela Vidovic). Il retape une vieille maison en bois, tentant de faire oublier la mort récente de sa mère à la gamine.
Le sud des États-Unis, d’après le film, est peuplé de ploucs peu accueillants. Quand Maddy flanque une dérouillée à un gamin qui lui a volé sa casquette, Broker est convoqué à l’école et sermonné par la psychologue (Rachelle LeFevre). Mais la mère du petit voleur, à la rancune tenace, va demander à son frère Gator (James Franco) de dire ses quatre vérités à ce malotru. Et c’est reparti pour quelques scènes de combat, rapides et brèves. Broker, sous des dehors de papa poule, est un redoutable combattant.

Les amateurs de balayette, uppercuts et autres kick-low seront aux anges. D’autant qu’avec la vidéo, ils peuvent se passer au ralenti des combinaisons, qui en réalité ne dépassent que rarement les trois secondes. Le DVD offre quelques curiosités dont une fin “rallongée” digne d’un roman Harlequin et quelques scènes coupées. Souvent des dialogues entre le père et sa fille, en voiture. On ne sait pas si elles ont été écartées en raison de leur manque d’action ou en raison du fait que la jeune débutante semble meilleure actrice que Jason Statham.

Wild Side, 19,99 euros



DE CHOSES ET D'AUTRES - Activités recto verso

Toujours en train de patienter dans le hall de cet hôtel de la Costa Brava (chronique d'hier), mon épouse et moi devons attendre que Monique en ait fini avec Svetlana, la réceptionniste. "J'ai pas eu cette feuille, moi !" réclame-t-elle. La jeune slave lui tend immédiatement un exemplaire des activités comprises dans le séjour. Du sauna au minigolf à la salle de sport. La cliente y jette un œil rapide et repart à l'attaque. "Et je n'ai pas eu le plan de l'hôtel non plus... »
Là, on sent la réceptionniste atteindre des limites dans sa zénitude quand elle répond, fixant Monique dans les yeux : "Retournez la feuille madame." KO debout, Monique ne sait pas quoi répliquer et abandonne enfin ce comptoir. 

Ma femme, toujours compatissante envers les gens dont les emplois requièrent une patience à toute épreuve pour avaler les couleuvres, tend la réservation et nos pièces d'identité avec un grand sourire. Cela prendra trois minutes pour récupérer les cartes magnétiques.
Laps de temps durant lequel j'observe, au guichet d'à-côté, un autre psychodrame se nouer. Le couple ami arrivé en même temps que Monique et son petit mari moustachu, sans doute vexé de ne pas avoir obtenu le repas gratuit, faire le forcing pour obtenir une place dans le parking de l'hôtel. A l'œil bien sûr.
Je ne connaîtrai pas le fin mot de l'histoire. Je suis simplement étonné, en repassant devant la réception trente minutes plus tard, de ne pas les retrouver en train de négocier un avantage supplémentaire au guichet. En chœur, nous pensons "Bon débarras... » Mais c'est oublier qu'un hôtel, même quatre étoiles, c'est petit. Très petit.
À suivre...

mardi 3 juin 2014

BD - Les nouveaux amoureux utilisent "La technique du périnée"


Il y a quelques décennies, Martin Veyron expliquait que « L'amour propre ne le reste jamais très longtemps » dans une BD épousant parfaitement l'air du temps. Plus de 30 ans plus tard, c'est le tandem Ruppert et Mulot qui se penche sur les errements sentimentaux d'amateurs de sensations fortes. JH, artiste contemporain, passe beaucoup de temps sur un site spécialisé dans les rencontres virtuelles. Depuis quelques mois, il retrouve régulièrement Sarah. Par smartphones interposés, ils se donnent mutuellement du plaisir. Quand JH veut aller plus loin et rencontrer la belle Sarah, elle va beaucoup tergiverser. Pour finalement accepter le contact physique, mais dans un repas échangiste à l'issue duquel elle va lui lancer un défi : ne pas éjaculer une seule fois durant les quatre mois quelle va passer aux USA. Tout en lui donnant une technique pour quand même faire l'amour et jouir. 
Ce roman graphique de plus de 100 pages aurait pu virer à la pantalonnade pornographique. Par bonheur, les jeux sexuels des deux héros ne sont pas montrés mais suggérés. Surtout, l'album explique que l'expérimentation de pratiques sexuelles « libérées » n'empêche en rien les sentiments. Et pour une fois qu'une histoire d'amour révèle de véritables trucs pour atteindre la plénitude sexuelle, on ne va pas se priver de la lire et d'en tirer la substantifique moelle.

« La technique du périnée », Dupuis, 20,50 €

DE CHOSES ET D'AUTRES - Étonnants touristes (1)

Jeune, j'ai beaucoup voyagé. Aujourd'hui, je me contente de faire un peu de tourisme. La semaine dernière, durant trois jours et en compagnie de mon épouse qui elle aussi en avait bien besoin, j'ai tout coupé pour un séjour dans un hôtel de la Costa Brava. Trois jours au calme, loin de l'actualité et des soucis du quotidien. En théorie.

Dans la réalité, notre chemin a croisé d'étonnants touristes. Français, bien évidemment... Premier choc à la réception de l'hôtel. Un groupe de quatre personnes, deux couples, accapare la jeune femme au sourire radieux. Elle a du mérite. Son badge nous apprend qu'elle s'appelle Svetlana. Zen, Svetlana, malgré les grimaces d'un petit moustachu en short et sandales ouvertes (avec chaussettes). « J'ai demandé vue sur la mer. Je n'ai pas la vue. Vous devez m'offrir le repas de midi en dédommagement ! ». Nous observons le pauvre homme monter dans les tours. Il devient rouge. Gare à la crise d'apoplexie. Discrètement, Svetlana demande à un responsable qui, fort de son expérience, renifle le vindicatif un peu lourd et donne son accord.
Il est tout fier maintenant le petit moustachu. Il appelle bruyamment sa femme restée en retrait. « Monique ! Monique ! ». La prend à témoin pour se vanter de son efficacité et de s'étonner auprès de ses amis : « Vous auriez dû négocier le repas du midi. Quand, même, on n'a pas la vue ! ». Nous avançons d'un pas, persuadés que notre tour arrive. Perdu, c'est Monique qui part à l'assaut de la pauvre Svetlana.
À suivre...

lundi 2 juin 2014

DVD - Le difficile métier de mère passé à la moulinette par Valérie Lemercier

Valérie Lemercier en mère incompétente dans « 100% cachemire ».

Executive woman habituée à donner des ordres, Aleksandra (Valérie Lemercier) a tout pour être heureuse. Cette Parisienne, directrice d'un grand magazine féminin, en plus d'un bel appartement dans le 7e arrondissement a un mari directeur de galerie (Gilles Lellouche) et un amant romancier à succès (Bruno Podalydès). Seul problème : elle n'a pas d'enfant. Ce n'est pas un choix. Bien au contraire. Mais après trois fausses couches et un traitement éprouvant, elle n'en peut plus et décide d'adopter. Habituée à la rapidité de décision dans le cadre de son boulot, elle brûle les étapes et en échange d'une grosse enveloppe, se voit confier après quelques semaines d'attente un gamin russe de 7 ans (Samatin Pendev).

La comédie de Valérie Lemercier n'en est pas véritablement une. Ce qui explique en partie le sentiment étrange du spectateur en visionnant ce film. A côté de très bonnes trouvailles et scènes jubilatoires (l'arrivée des enfants à l'aéroport, les réunions de famille chez le mari, les disputes avec le co-propriétaire réactionnaire) on n'arrive pas à savoir exactement si cette « mère » est une femme à fleur de peau ou une ordure sans cœur. La fin donne la réponse, mais cela semble un peu contre-nature, trop mis en évidence au surligneur fluorescent.
Si l'on met de côté cet aspect indécis de « 100 % cachemire », on passe un bon moment, avec des personnages marquants comme ce gamin, petit dur au regard de tueur mais qui ne se nourrit qu'avec du lait ou la belle-mère (Nanou Garcia) maman possessive et tyrannique,exceptionnelle dans l'outrance. Gilles Lellouche a encore le meilleur rôle. Le plus crédible dans le costume de l'homme pressé qui se découvre un instinct paternel. Même si lui aussi n'est pas épargné par un scénario trop dense par moment.
Cette édition en DVD et Blu-ray bénéficie d'une version inédite du film. Valérie Lemercier, après la sortie en salles qui n'a convaincu que peu de spectateurs, a passé quelques nuits pour retrouver l'esprit original du scénario. Elle trouve son film plus équilibré et s'en explique dans les bonus qui comptent également trois scènes coupées et un bêtisier d'anthologie avec une succession de fous rires perturbant la scène du surimi.

Wild Side, 19,99 €

dimanche 1 juin 2014

Cinéma - Maléfique, une Jolie méchante

Grosse production de chez Disney, «Maléfique» revient sur l’histoire de la fée qui a jeté un sort à la Belle au bois dormant. Maléfique interprétée par Angelina Jolie.  


Star internationale qui fait rêver des millions de fans, Angelina Jolie semble avoir pris un pari très risqué en endossant le rôle de la méchante sorcière du conte de la Belle au Bois dormant. C’est un peu comme si elle endossait le costume de Dark Vador dans le prochain Star Wars (qui est également produit par Disney). Mais son personnage est-il véritablement méchant? «Elle est pleine de haine et de vengeance, explique l’actrice américaine lors d’une présentation dans un grand hôtel parisien.


Jeune, elle est pleine de bonne volonté. Mais elle est abusée et perd son humanité. L’idée du film est de comprendre qui est ce personnage et ne pas le juger. » Sans en dévoiler l’intrigue, il faut savoir que l’amour maternel est au coeur de cette superproduction de 200 millions de dollars. Angelina, pour entrer dans la peau du personnage, est passée par la case effets spéciaux. Cornes, prothèses sur le visage, maquillage: le résultat est bluffant. Dans sa robe noire, elle est véritablement impressionnante. « J’ai même fait peur à mes enfants » confie-t-elle.
Également productrice du film, elle a résolu son problème de garde en leur donnant un petit rôle de figuration, notamment dans la scène du baptême. «C’est la scène clé du film, celle où il fallait être le plus fidèle au dessin animé de 1959. Mais on a imaginé tout ce qui s’est passé avant.» Selon l’actrice, «le message est intéressant pour les enfants car ils sont attirés par les choses sombres. Malheureusement, il y a un véritable mal dans le monde, comme ces jeunes filles kidnappées au Nigeria. C’est d’une cruauté inimaginable. »
Maléfique, dans sa jeunesse, est une jeune fée au cœur pur. Elle protège une forêt et toutes les créatures magiques qui la peuplent. Quand le danger se précise, elle prend la tête d’une armée pour une des scènes les plus marquantes. Un combat dantesque, où la 3D est utilisée judicieusement par le réalisateur Robert Stromberg. Si c’est sa première réalisation, c’est un “grand” des effets spéciaux.
Un petit air d’Avatar
Remarqué dans Avatar de James Cameron, on retrouve un peu de son imaginaire dans la découverte de la forêt par la petite Aurore, la Belle princesse maudite par Maléfique. Pour interpréter cette nouvelle princesse Disney, les producteurs ont choisi Elle Fanning. Sa chevelure blonde et vaporeuse, son sourire enfantin, ses yeux émerveillés feront rêver des millions de petites filles.

Juste retour des choses car Elle Fanning a confié qu’elle avait «toujours rêvé d’être une princesse Disney. Ce film était vraiment excitant.» Compliqué aussi : «Le défi le plus important pour moi c’était les effets spéciaux. Quand on est debout sur une table devant un fond vert, il faut faire appel à son imagination.» Angelina Jolie, au contraire, adore. Au début du film, elle survole son royaume tel un rapace protecteur. «Vous me mettez sur une grue et je suis heureuse. J’adorerai voler, c’est la liberté ultime.»