lundi 26 mai 2014

Fantastique - Virus numérique inventé par Koji Suzuki

Après avoir fait trembler la planète entière avec sa trilogie « Ring », Koji Suzuki imagine une suite, tout aussi effrayante, à cette histoire de virus numérique.

Les bonnes histoires fantastiques n'ont jamais de fin. C'est le principe même des cauchemars. S'ils restent si longtemps présents à notre esprit c'est en raison de leur issue toujours incertaine. Certes, à un moment on se réveille, mais rien n'est terminé. On sait pertinemment qu'en cas de nouveau sommeil, on a toutes les chances de replonger dans l'horreur. Koji Suzuki a parfaitement intégré ce principe puisqu'il signe avec « S, Sadako » le prolongement de sa trilogie « Ring ». Comme si cette histoire de cassette vidéo maudite traversait les années et s'adaptait aux nouvelles technologies. Le récit, plus ramassé et un tantinet plus optimiste, peut se lire sans avoir auparavant tremblé devant les 1000 pages de la première histoire, récemment rééditée dans une intégrale chez Pocket.
20 ans après « Ring », les héros de « S, Sadako » sont les descendants de certains des protagonistes du premier opus. Takanori est le fils du médecin légiste qui a autopsié les premières victimes de la vidéo. Anaké, sa petite amie, est professeur dans un collège. Le jeune homme, contre l'avis de ses riches parents qui le destinaient à une carrière dans la médecine, a fait des études artistiques. Aujourd'hui, il vivote en s'occupant d'effets spéciaux dans une petite société de production télé. Dans le cadre de son travail, son chef lui confie une clé USB contenant l'enregistrement d'un suicide diffusé sur le net.

Takanori visionne la séquence pour tenter d'en tirer des images, pas trop violentes, à intégrer dans un programme de télévision un peu trash. Il copie le film sur son ordinateur et le regarde plusieurs fois. On voit un homme se préparer, la tête hors champ, monter sur un tabouret, puis le faire basculer et tournoyer au bout d'une corde. Le lendemain, il regarde de nouveau la séquence et constate que le cadre a bougé. Désormais, le visage est visible. Anaké le voit aussi et reconnaît l'homme qui, il y a de cela bien des années, a tenté de l'assassiner. Kashiwada, un tueur en série de petites filles, exécuté le mois dernier.
Quel rapport entre Anaké et ce suicidé qui n'en est pas un ? Pourquoi au bout de quelques secondes le corps disparaît ? Takanori va enquêter pour tenter de dissiper le malaise grandissant. Anaké, orpheline, a un passé rempli de trous. Son futur mari et père de l'enfant qu'elle porte aura la surprise de découvrir que son enfance à lui aussi contient des zones d'ombres. Il serait même mort (de noyade) durant deux années avant de « ressusciter ».
Koji Suzuki multiplie les interrogations pour mieux intriguer le lecteur. Au début, le lien avec Ring est ténu, mais les révélations du père de Takanori vont permettre de faire le lien avec le chef-d'œuvre de celui que l'on a surnommé le « Stephen King japonais ». C'est peut-être un peu excessif, même s'il faut reconnaître que certains passages, notamment quand le couple se retrouve sur les lieux des précédentes tueries, peut provoquer un sérieux hérissement des poils.
« S, Sadako », Koji Suzuki, Fleuve Noir, 15,90 €


dimanche 25 mai 2014

BD : Le retour des superhéros français


Comment, il existe des superhéros français ? Pas notre SuperDupont national, non, de véritables personnages aux pouvoirs exceptionnels, capables de sauver la planète... ou de rayer un continent de la carte en fonction de leurs humeurs. « SuperWorld », écrit par Jean-Marc Rivière et dessiné par Francesca Follini, se déroule à Paris dans un futur proche. Dans le premier tome, le lecteur a fait connaissance avec les enfants des superhéros, disparus depuis 15 ans après avoir mis en place un bouclier protecteur contrer une invasion extraterrestre. Tamara, fille de Zoltar, le plus puissant des gardiens de l'univers, assiste à la destruction du bouclier et à la réapparition des héros. Le second tome montre la difficile cohabitation entre les enfants et les parents. D'autant que les superhéros ne sont plus les bienvenus. Parqués dans un ghetto, ils sont sous le contrôle de la police. Un mélange entre complot planétaire, action et psychologie qui donne une touche très frenchie à une BD qui aurait tout à fait sa place aux USA.

« SuperWorld » (tome 2), Delcourt, 14,95 €

samedi 24 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Horreur restaurée

Le festival de Cannes joue la nostalgie pour ses dernières séances. Le film de clôture ce samedi soir, hors compétition, est la version restaurée (et présentée par Quentin Tarantino, le "faquin" selon Jean-Luc Godard) de "Pour une poignée de dollars" de Sergio Leone.
Jeudi soir, pour clore la quinzaine des réalisateurs, "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hopper a horrifié les festivaliers. Ce film -déjà 40 ans à son actif- n'a rien perdu de son côté malsain. Tourné dans une maison isolée du Texas, enfiévré par l'été torride, 40° à l'ombre, une véritable légende le précède avant même sa diffusion.

A sa sortie en salles, le choc est absolu. Un nouveau cinéma d'horreur vient de naître. Non seulement il vous "met le nez dedans" grâce à des effets spéciaux sanguinolents, mais surtout il plonge le spectateur dans une angoisse permanente et exponentielle. Chaque apparition de Leatherface, le manieur de tronçonneuse (mais aussi de crocs de bouchers et de toute une panoplie de couteaux acérés), garantit des mois de cauchemars.
Si ce film, devenu culte, a ouvert la voie à d'autres productions comme "Les griffes de la Nuit" ou "Saw", jamais il n'a été égalé. Interdit aux moins de 18 ans, il n'est sorti en France qu'en 1982. Pire en Grande-Bretagne, les Anglais n'ont pu trembler devant cet Everest du gore qu'en 1999.
L'hommage de Cannes est justifié. Le cinéma, reflet de la vie, est un art complexe capable de faire ressortir toutes les émotions humaines. Dans une salle obscure on rit souvent, on pleure parfois. Et avec "Massacre à la tronçonneuse" on a peur. Très peur.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.
Pour le palmarès c'est par là ! 

BD - Mais qui va hériter de la CX diesel ?


Sous une couverture « boule à facettes » manquant de lisibilité (ne vous laissez pas arrêter par ce détail), Fabcaro (textes), James (dessin) et BenGrrr (couleurs) poursuivent la saga de la famille totalement déjantée de « Amour, passion et CX diesel ». Un troisième recueil de gags dans la veine des deux précédents : hilarant ! Quatre frères et sœurs, dans la force de l'âge, se disputent l'héritage à venir de parents de plus en plus séniles. Notamment la CX diesel du patriarche qui fait fantasmer tout le monde. Cette voiture semble personnaliser le pouvoir absolu dans une famille où les ratés sont légion. 
On rit donc aux tentatives de drague pathétiques du directeur de discothèque auprès de l'étudiante en philosophe, babysitter pour financer ses études. Le fils homo se désespère comme une midinette quand il se fait larguer par son mec en cuir. Heureusement il retrouve le bonheur auprès d'Abdelatif. Cela donne aux auteurs une source inépuisable de gags autour des clichés racistes de la famille française de base. Mordante et sans pitié, cette série est une des meilleures d'un nouveau Fluide Glacial en mal « d'Umour et Bandessinées ».

« Amour, passion et CX diesel » (tome 3), Fluide Glacial, 12 €

vendredi 23 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Les marches de la jalousie

Que ne ferait-on pas pour trois minutes d'exposition médiatique ? Chaque soir, au moment de la montée des marches du Palais des festivals à Cannes, c'est un défilé de personnalités, plus ou moins célèbres, qui marquent de longues pauses devant les dizaines de photographes. Ces derniers se focalisent essentiellement sur les femmes aux tenues hors de prix. Certaines ne viennent que pour paraître, avoir un minimum d'existence publique, comme pour monnayer et faire fructifier ensuite cette invitation obtenue après des semaines de travail acharné de leur agent. Elles se montrent sous toutes les coutures, abreuvent les objectifs de sourires crispés jusqu'à l'intervention d'un des membres du service d'ordre qui les pousse vers la salle de projection. Pas sûr qu'elles y restent. Comment briller dans le noir ?

Le Graal consiste à arriver avec l'équipe du film en compétition. Aurélie Filipetti, ministre de la Culture, a jeté son dévolu sur "Saint Laurent" de Bertrand Bonello. Elle enfile son plus beau smoking (signé Yves Saint-Laurent, cela va de soi...) et pique une belle colère quand elle apprend qu'elle ne sera pas l'unique représentante du gouvernement sur les marches. Fleur Pellerin, ravissante secrétaire d'État au commerce extérieur, a reçu elle aussi un carton d'invitation. Le Canard Enchaîné révèle que le cabinet de Manuel Valls himself a finalement arbitré cette "affaire d'État". A Aurélie Filipetti les flashes des photographes au côté de Léa Seydoux et Gaspard Ulliel. Quant à Fleur Pellerin, elle a dû se contenter de l'entrée de service... La jalousie, ce mal français !

Chronique "De choses et d'autres" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

BD - Trois tueries dans le nouveau "Doggybags" d'Ankama


Traque dans les égouts, char d'assaut en folie et parc d'attraction de zombies sont les trois thèmes des histoires complètes qui composent le menu de la 5e livraison de Doggybags, la revue pour lecteurs avertis du Label 619 de chez Ankama. Toujours avec le scénariste Run aux manettes, on retrouve des habitués (Ducoudray et Neyef) et des petits jeunes qui montent comme El Puerto, Tomeus et Kartinka. Ce dernier, dessinateur de la dernière partie, avait imaginé une histoire d'amour contrariée dans un parc d'attraction de zombies. Run et Ducoudray ont étoffé le scénario et cela donne un récit particulièrement angoissant. Le plus original du lot, le plus classique côté dessin. 
Neyef et Ducoudray nous entraînent dans le sillage d'un certain Shawn Nelson. Un peu perturbé ce jeune américain : complètement dépendant des drogues de synthèse, il creuse son jardin à la recherche d'une mine d'or. Jusqu'à ce qu'il croise le chemin d'un dragon. Il subtilise un char pour avoir une armure comme Saint-Georges... La dernière histoire revient sur une légende urbaine des égouts new-yorkais. Du premier degré bien sanglant, marque de fabrique de Doggybags.

« Doggybags » (tome 5), Ankama, 13,90 €

jeudi 22 mai 2014

Cinéma - La conquête de l'Ouest à la folie dans "The Homesman" de Tommy Lee Jones


Si les USA sont aujourd'hui les maîtres du monde, les premiers colons de ce jeune pays ont surmonté bien des vicissitudes pour en arriver là. La conquête de l'Ouest, époque héroïque par excellence, n'a pas fait que des heureux. Beaucoup de vies ont été perdues pour faire fructifier ces immenses terres vierges. « The Homesman », film de Tommy Lee Jones en compétition officielle au Festival de Cannes, sur les écrans depuis dimanche, s'intéresse au destin tragique de quelques femmes perdues dans ce désert de labeur et d'abnégation. Un film rude, comme la personnalité du réalisateur et principal acteur.
Mary Bee Cuddy (Hillary Swank) est une femme de l'Est, de New York exactement. Comme d'autres, elle fait partie de ces pionniers pour qui ont abandonné la civilisation et le confort pour une ferme perdue dans les plaines du Nebraska. Mais elle est seule à la tête de son exploitation. Alors qu'elle vient de passer la trentaine, elle cherche désespérément à se marier, trouver un mari pour l'aider aux travaux des champs. Pour l'aimer aussi. Surtout.

La première partie du film dresse le portrait de cette femme, réputée rude et autoritaire. Un caractère qui fait fuir les hommes de la petite communauté. Les fermiers du coin préfèrent aller chercher leurs épouses à l'Est, comme pour ramener dans leurs masures misérables un peu de distinction et de grâce. Mais cela ne se passe pas toujours bien. Folie omniprésente Face à la solitude, aux mœurs frustes des maris, la folie fait des ravages. Trois femmes ont basculé. La paroisse décide de les renvoyer dans une institution dans l'Iowa. Et désigne Mary Bee pour les convoyer. Un périple de trois semaines, avec deux mules, une carriole à bestiaux transformée en prison, un cheval et une aide inattendue : le vagabond George Briggs (Tommy Lee Jones). Mary lui sauve la vie. Suspecté d'avoir spolié les terres d'un fermier (justement parti dans l'Est chercher une épouse), il est condamné à la pendaison. Mary le libère en échange de son aide tout le long du voyage. Cet étrange attelage composé d'une fermière psychorigide, d'un déserteur sans foi ni loi et de trois folles affronte éléments, Indiens et brigands dans cette évacuation sanitaire d'antan.
Toute la force du film réside dans l'opposition des caractères : la piété de Mary, les crises des démentes et l'optimisme à tout crin de George, bien conscient que tout ce qu'il vit est un bonus par rapport à sa quasi-mort. Et le voyage permet à chacun de faire de nouveaux projets, d'avoir enfin un peu d'espoir. Mais la conquête de l'Ouest n'a que rarement terminé dans la joie et la bonne humeur, même si le film de Tommy Lee Jones s'achève par une gigue endiablée sur une barge reliant les deux rives du fleuve Mississippi.

mercredi 21 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Vivement Quinquin !


Ce mercredi, dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, Bruno Dumont dévoile sa dernière production, "P'tit Quinquin". Le réalisateur nordiste, déjà primé sur la Croisette en 1999 pour son film "L'Humanité", délaisse le grand écran pour la télévision ; "P'tit Quinquin" est une série policière produite par Arte. La diffusion est annoncée à la rentrée prochaine.

Quatre épisodes de 52 minutes. Soit au total plus de 3 heures de Dumont sur grand écran à Cannes. J'avoue mon admiration pour ce réalisateur hors normes et j'aurais donné cher pour me trouver   dans la salle qui diffuse en avant-première cette pépite. En attendant, on se rabat sur la bande-annonce. Elle plante le décor et met en vedette les principaux personnages d'une enquête policière totalement déjantée dans un petit village côtier du Pas-de-Calais.
P'tit Quinquin, le héros, gamin des rues intrépide est amoureux d'Eve, sa meilleure amie. Sa complice aussi quand il s'agit de faire les 400 coups. Ils atteignent à peine 20 ans à eux deux. L'âge des femmes retrouvées assassinées sur la plage. Dont une sans tête. Un duo de gendarmes est chargé de l'enquête.
Même si la série sera diffusée en prime-time, on est loin d'"Une femme d'honneur" avec Corinne Touzet. Ce sont plutôt "Les hommes d'horreur" qui déboulent. Le genre de personnages qui marquent les esprits, comme dans "Twin Peaks" de David Lynch. Rien que pour l'arrivée de la voiture des gendarmes sur deux roues, à la Belmondo, allez voir cette bande-annonce et ensuite, comme moi, trépignez d'impatience en attendant septembre.

Chronique "de choses et d'autres" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant

BD - Spirou à Saint-Germain des Prés


Spirou et Fantasio, personnages universels, passent allègement de main en main. En plus de la série titre reprise par Vehlmann et Yoann et du Petit Spirou animé par Tome et Janry, le groom vit également des aventures hors collection dans la série « Le Spirou de... » Yann et Schwartz, après le très réussi « Groom vert-de-gris », repartent sur de nouvelles aventures très vintage. A Bruxelles, en 1946, la Belgique enfin libérée de l'emprise nazi est en pleine reconstruction. Les capitaux américains inondent le marché. 
L'hôtel Moustic est racheté et un manager à la pointe de la modernité dépoussière le palace. Première mesure : suppression de tous les postes de groom... Spirou, déjà presque alcoolique après la disparition de son amour de jeunesse, Audrey, morte en camp de concentration, se retrouve au chômage. 
Le lecteur a toutes les chances d'être déstabilisé par le début du récit. Heureusement l'aventure et le mystère vont sauver le jeune personnage BD, période Jijé. Avec Fantasio, il va sauver une mystérieuse femme léopard en fuite sur les toits de la capitale belge. Ensuite, toujours pour la belle Africaine, il part à Paris, en plein Saint-Germain des Prés pour récupérer un fétiche. Il y croisera Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Boris Vian. Et la suite du récit (à paraître prochainement) conduira le duo en Afrique. Grâce à un Yann en très grande forme, c'est un album à déguster lentement et à plusieurs reprises tant les gags, clins d'œils, allusions et private joke sont nombreux.

« La femme léopard », Dupuis, 14,50 €

mardi 20 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Tous un peu fans

Beaucoup de fans et un peu de fun à Cannes dimanche matin. Les acteurs bodybuildés de « Expendables 3 » arrivent sur deux véhicules blindés. Stallone, Schwarzie, Harrison Ford, Antonio Banderas saluent leurs fans. Pendant la compétition, forcément plus sérieuse, certains profitent de la concentration exceptionnelle de médias pour réaliser des happenings promotionnels. 
A ce jeu, les Américains sont les meilleurs. La venue des gros bras d'Hollywood donne lieu à des scènes surréalistes. J'ai entendu à la radio cette dame expliquer aux cerbères de la sécurité avec un incroyable aplomb qu'elle a oublié son mouchoir dans la zone VIP. Elle voudrait passer pour aller le récupérer... Et d'avouer à la journaliste qui enregistre que c'est un mensonge éhonté. Mais que ne ferait-elle pas pour s'approcher d'Arnold Schwarzenegger, son idole.
Un fan, à Cannes, n'a que peu de chance de rencontrer ses acteurs préférés. Tout autour du Palais la zone est quasiment interdite au public. Par contre, en étant journaliste, vous avez la possibilité de croiser en dix jours plus de stars que vous en verrez durant toute votre vie. Eva Bettan, journaliste ciné à France Inter, a eu la bonne idée d'arriver sur la Croisette un bras dans le plâtre.

Après chaque interview, elle demande à ses invités de signer comme c'est de tradition. Résultat, elle se balade dans les rues de Cannes avec les autographes de Nicole Kidman, Jane Campion, David Cronemberg ou Julianne Moore en évidence sur son bras en écharpe. Attention, certains fans seraient capables de lui couper le bras pour voler ce trophée...