dimanche 11 novembre 2012

Billet - Sam et Bob vont en boîte


Sam en France, Bob en Belgique ont un point commun. Ils vont faire la fête en boîte de nuit, mais ne boivent pas une goutte d'alcool. Sam et Bob sont les sobriquets donnés par la Prévention routière au conducteur volontaire chargé de raccompagner à bon port les camarades alcoolisés. En Belgique, voilà des années que toute sortie d'un groupe d'amis débute par l'interrogation « Bon, qui fait Bob ce soir ? » Le volontaire (ou désigné d'office) s'engage à ne pas boire d'alcool. Retour sans risque assuré pour les autres. Et s'il croise une patrouille de gendarmes, son alcoolémie négative lui fera gagner un porte-clé Bob « qui brille dans la nuit »... 

La France vient de copier le concept et lancer le personnage de Sam, le capitaine de soirée. Il dispose d'une application pour smartphone et d'une page Facebook intitulée « Vie de Sam », un peu sur le principe de « Vie de merde ». Chaque Sam peut y raconter ses anecdotes les plus originales. Hadrien par exemple, désigné pour reconduire un pote, s'est doublement dévoué puisqu'en plus de l'ami, il s'est chargé de la jolie fille draguée durant la soirée. Le pote s'est endormi, Hadrien, sobre, a assuré... L'histoire recueillant le plus de « j'aime » sera illustrée et publiée sur Facebook. En jeu également chaque semaine une soirée VIP avec limousine et chauffeur. Le Sam sobre et sérieux pourra pour une fois se lâcher complètement. Mais attention, aucune précision dans le règlement du jeu ne prévoit le nettoyage de la moquette.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue samedi 10 novembre en dernière page de l'Indépendant. 

BD - Lettres du front dans "Paroles de Poilus"


En ce 11 novembre, ayons une pensée pour les soldats morts durant cet effroyable carnage que fut la guerre de 14/18. Les éditions Soleil, sous la direction de Jean Wacquet et des textes de Jean-Pierre Guéno, publient un second recueil de « Paroles de Poilus ». 14 histoires courtes dessinées par des pointures de la BD, de Jarbinet à Thierry Robin en passant par Servain ou Béatrice Tillier. Ces histoires, de 3 à 8 pages, racontent la déchirure du tissu familial. Certains Poilus étaient pères de famille. De jeunes pères n'ayant quasi pas connu leur enfant. 
A travers des lettres on revit ces drames. Comment Françoise Dolto a correspondu avec son oncle, mort au combat, pourquoi Jean Zay, futur ministre, s'est engagé... Il y a aussi ces récits d'anonymes, d'orphelins, de gueules cassées. Toute l'horreur de la guerre est condensée dans ces pages, parfois classiques, souvent très fortes comme celles de Marc-Renier à mille lieues de son style habituel, mais aux effets radicaux. Un ouvrage du Souvenir essentiel car il n'y a plus grand monde de vivant pour raconter la boucherie.
« Paroles de poilus » (tome 2), Soleil, 19,99 €


samedi 10 novembre 2012

BD - Un best-seller de Maxime Chattam illustré


Pas facile de se faire un nom dans la littérature de genre. Surtout si l'on est Français. Maxime Chattam est pourtant devenu en quelques années le meilleur vendeur de thriller de l'Hexagone. Il s'est fait un nom avec les titres de la Trilogie du Mal. Les faits se déroulent aux USA, à Portland, et c'est sans doute une des raisons de son succès. Ce best-seller est aujourd'hui adapté en bande dessinée par Michel Montheillet, illustrateur « officiel » de Chattam chez Albin Michel. Un serial killer sévit dans la paisible ville de Portland. Il s'attaque à de jeunes femmes. Il les torture, leur coupe les mains, les défigure et jette les corps dans une rivière ou un lac. L'enquête est confiée au jeune inspecteur Joshua Bolin. Alors qu'une tempête paralyse la ville, le flic, à l'intuition, va tenter de sauver une jeune étudiante, prochaine victime du Bourreau de Portland. Dessin hyper réaliste, montrant toute l'horreur du tueur, décors sans faille : on est happé par l'histoire. L'intrigue fonctionne toujours aussi bien. Une adaptation qui comblera les nombreux fans de Chattam.
« La trilogie du mal » (tome 1), Jungle Thrillers, 11,95 €

vendredi 9 novembre 2012

Billet - Bilboquet Magazine, l'humour, le vrai


Enfoncé Charlie Hebdo, ridiculisés les Canteloup, Gerra et autres amuseurs radiophoniques, dépassé le Groland. L'humour, le vrai, est à découvrir sur le site « Bilboquet Magazine ».

Ses concepteurs acquièrent une certaine notoriété grâce à un article, totalement inventé mais plus vrai que nature, sur une association de « personnes démunies » furieuses contre les Enfoirés. Truffé de témoignages, le reportage  semble donner, pour la première fois, la parole à ces pauvres désireux de « récupérer leur dignité musicale. » En résumé : « Aujourd’hui on n’a plus le droit ni d’avoir faim, ni d’avoir froid, mais surtout de laisser chanter Maurane et Catherine Lara ». Halte aux « chanteurs carrément has been », les Enfoirés doivent s'ouvrir à des interprètes plus talentueux comme « Radiohead, Arcade Fire, ou Lady Gaga. »
Beaucoup tombent dans le panneau. Des internautes laissent des commentaires scandalisés : « Ils feraient mieux de faire profil bas... » « Trop facile de dénigrer », certains journaux reprennent l'information au premier degré. Pourtant, les autres articles de Bilboquet Magazine sont sans équivoque. « Le prix Goncourt décerné au manuel utilisateur de l’iPad 3 », son auteur, Li Xiao Xiao est « un stagiaire chinois âgé d’à peine 37 ans, en poste chez Apple depuis 4 ans. » Encore plus farfelu, « Un Français champion du monde du lancer de boulette de papier dans une corbeille de bureau » avec un jet de « 64 mètres, sans bouger de sa chaise ».
Vous voulez rigoler ? Lisez le Bilboquet ! 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant

BD - Fuite dans le vide avec "Void 01" de Hanna et Phillips



Seul dans l'espace. Ce concept a été vu et revu des centaines de fois tant en roman, film que bande dessinée. Il permet pourtant à Herik Hanna et Sean Phillips de signer une BD aussi angoissante que réussie. 3e titre de la collection « La grande évasion », Void 01 se déroule dans l'immense vaisseau spatial chargé de convoyer des détenus. Une pluie d'astéroïdes endommage gravement la coque, l'engin se retrouve à la dérive dans le vide sidéral. Une seule solution : l'évacuation. C'est compter sans le sens du devoir du colonel Mercer, seul maître à bord après Dieu. Il considère que ce serait une évasion. Il s'oppose à l'abandon du vaisseau et préfère massacrer équipage et détenus pour éviter le pire. Reste un certain John, unique survivant, bien décidé à sauver sa peau. Un scénario machiavélique illustré par un virtuose américain, Sean Phillips, également à l'honneur dans les librairies avec une autre série, « Fatale », dont le premier tome vient de sortir.
« La grande évasion, Void 01 », Delcourt, 13,95 €


jeudi 8 novembre 2012

Billet - Ma nuit américaine sur les réseaux sociaux

« Four more years » et une photo de Barack Obama enlaçant tendrement sa femme Michelle. Une image et ces trois mots, tweetés et publiés sur Facebook par l'équipe de campagne du candidat démocrate à 5 h 16, mercredi matin, mettent fin à une « nuit américaine » palpitante. « Quatre années de plus » au poste de président des USA. Le message prend presque de court les instituts de sondage. Immédiatement, des milliers de personnes propagent la nouvelle, phénomène de bouche à oreille virtuel sans précédent. Plus de 600 000 « retweets », 2,8 millions de « j'aime » sur Facebook à 14 heures, le « chouchou » des réseaux sociaux enfonce le clou. 

Durant cette nuit, le civisme  des électeurs américains s'étale au grand jour. Les messages annonçant « #Ivoted » sur Twitter déferlent au rythme de 2000 par minute. Une élection suivie aussi sur une carte interactive de Facebook. Chaque abonné peut signaler son passage dans l'isoloir. Près de 10 millions de personnes jouent le jeu, surtout des femmes et des jeunes. 
Les réseaux sociaux permettent aussi aux peoples de réagir instantanément. Joie pour Lady Gaga et son équipe après un concert.


Grosse fiesta chez Eva Longoria et un petit mot en français pour le rappeur Jay-Z : « Encore ». On attend toujours la réaction de Clint Eastwood. Les mauvaises langues prétendent qu'il demande conseil à une chaise vide...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant ce jeudi.


Pour les archives, la Chronique parue mercredi matin en dernière page de l'Indépendant. Écrite la veille, sans connaître le résultat de l'élection...
Une mite dans la baraque

Barack Obama a remporté l'élection présidentielle américaine. Du moins, sur les réseaux sociaux. Parce que dans la vraie vie, celle où les citoyens votent (vieille invention d'un pays en perdition : la Grèce), à l'heure où sont imprimées ces lignes, le résultat est indécis. Reste les réseaux sociaux, boule de cristal moderne. Nombre d'abonnés sur Twitter, partages de ses messages, « like » sur Facebook : partout Barack casse la baraque (je me permets ce jeu de mot usé jusqu'à la corde car en cas de défaite, c'est ma dernière occasion de le placer...). Logique finalement car Romney, avec son image de chef de famille mormon, n'a rien du geek à la page. Il ferait plutôt penser à un costume sentant la naphtaline pour effrayer les mites, Romney (celui-là, il est carrément tiré par les cheveux, mais là aussi, s'il perd, difficile de le replacer...) De cette campagne électorale, vu du net, on ne retiendra que quelques images reprises à l'envi. Clint Eastwood, soutien du candidat républicain, dialoguant avec une chaise vide, Obama étrangement absent dans le premier débat, brillant dans le second avec sa tirade sur les baïonnettes. La palme revient quand même à Romney quand il s'est « attaqué » à Big Bird, un héros de Sesame Street, l'émission pour la jeunesse. Non il n'a pas la phobie des bêtes à plumes, il veut simplement réduire les crédits de la télévision publique. Et du coup toute la campagne se trouve résumée en une phrase : « Obama a tué Ben Laden, Romney va s'occuper de Big Bird ».

mercredi 7 novembre 2012

Billet - Materrazzi contre Zidane : provocation, acte 2


Quand on a la provocation dans le sang, difficile d'aller contre ce penchant. Tel un second « coup de boule », une photo de Marco Materrazzi postée sur son compte Twitter dimanche soir, a ranimé une vieille querelle.

Materrazzi, obscur footballeur italien, passe de l'ombre à la lumière un soir de 2006. Finale du Mondial, il s'approche de Zidane, déjà passablement énervé, et lui dit du mal de sa sœur. Zizou pète les plombs et lui assène un coup de tête dans le poitrail. Materrazzi, qui n'a pourtant pas fait l'Actor's Studio, en rajoute des tonnes. Suffisamment pour que l'arbitre expulse le n° 10 français. Ce légendaire coup de boule inspire un artiste, Adel Abdessemed, qui l'immortalise dans une statue géante installée temporairement devant le centre Beaubourg. Materrazzi, de passage en France, prend la pose devant l’œuvre d'art. Comme s'il était fier de ce fait de guerre.
Sur Twitter, le cliché est repris des milliers de fois et lance une nouvelle polémique: certains y voient un hommage tardif. Mais la majorité ne croit qu'à une seconde provocation. Hier, Zizou, grand seigneur, s'est abstenu de réagir.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'indépendant.

mardi 6 novembre 2012

BD - Siorn, un Barbare en colère chez Soleil


Dans la famille des barbares en colère, un nouveau venu devrait mettre d'accord tous les autres. Siorn est une série écrite par Viozat et dessinée par Tanco. Ce chef de clan a tenté de voler des gemmes à la redoutable reine Ysbel. Une fois capturé, la magicienne lui propose un marché : sa clémence contre la tête du roi Olshorn. Siorn n'hésite pas une seconde. Il faut qu'il reste en vie pour protéger sa tribu. Il part donc affronter l'armée d'Olshorn, escorté par une mercenaire à la solde d'Ysbel. Le couple se retrouve au centre d'une immense bataille. Le roi doit résister à la rébellion de son frère. Ce dernier a l'appui de barbares, les ennemis héréditaires de Siorn. Les auteurs campent par petite touche les différents protagonistes de cette saga. Tous violents, ambitieux, prêts à tuer frères, sœurs et amis pour un peu plus de pouvoir.
On est bluffé par les dessins, tout en muscles et testostérones, de Morgann Tanco, un jeune auteur toulousain qui a déjà à son actif « L'ivresse des fantômes » et « Le droit chemin » chez Delcourt.
« Siorn » (tome 1), Soleil, 13,95 €


lundi 5 novembre 2012

Thriller - Inquiétante campagne islandaise

L'Islande, ses geysers, ses glaciers, ses maisons abandonnées propices aux cauchemars. « Je sais qui tu es » est un thriller qui fait froid dans le dos.


L'Islande, immense île glacée dans l'Atlantique nord n'est pas très peuplée. La population se concentre dans les zones urbaines autour de la capitale Reykjavík. Le reste du territoire est quasi désertique. « Je sais qui tu es », thriller de Yrsa Sigurdardottir, a pour cadre le nord-ouest du pays. La petite ville d'Isafjorour et le hameau abandonné d'Hesteyri au cœur d'un parc naturel protégé.
La crise économique a durement touché le pays au milieu des années 2000. Les faillites de plusieurs banques a laissé des traders habitués à vivre à crédit sur le carreau. Garoar est de ceux-là. Au chômage depuis quelques mois, il a investi ses dernières économies dans l'achat d'une maison à Hesteyri. Il a pour ambition de transformer la bâtisse en gîte. Idéalement située au cœur du parc naturel, elle ne devrait pas désemplir en été.

Trio isolé
Pour l'heure, il va en prendre possession et débuter les premiers travaux d'aménagement. Pour s'y rendre, seule solution en cette fin d'automne : le bateau. Il débarque donc avec matériel et vivres pour une semaine de travaux intensifs. Il n'est pas seul. Accompagné de sa femme, Katrin et de Lif, la veuve de son meilleur ami, associé mort d'une crise cardiaque avant l'aboutissement du projet. Pour ces trois trentenaires c'est une découverte complète. Dans cette baraque en bois, délabrée, sans électricité ni sanitaires, au chauffage rudimentaire, le séjour se transforme en cauchemar. Et pas uniquement en raison des contraintes matérielles.
Une inquiétante ambiance s'installe dans le hameau désert. Katrin est persuadée d'avoir vue une silhouette au loin. Lif aussi croise une ombre. La nuit des bruits de pas au rez-de-chaussée se font entendre. Le décor est planté, le lecteur frissonne. De froid et de peur.
Mais les tribulations du trio ne sont pas l'unique intrigue du roman. En parallèle, l'auteur suit les activités de Freyr, un psychiatre exilé dans cette ville de 2600 âmes, blottie au fond d'un fjord. Ce matin il est sollicité par la police pour une affaire de vandalisme dans une école. Tout le matériel a été cassé et des graffitis énigmatiques inscrits sur les murs. Est-ce l’œuvre d'un fou lui demande l'inspectrice Dagny ? Freyr découvrira avec stupéfaction que 60 ans auparavant, une scène identique s'est déroulée dans la même école.

Enfant disparu
Au même moment, une femme est retrouvée pendue dans une église. Un suicide. Mais il se trouve qu'elle était élève au moment du premier saccage. Et dans son mot d'adieu, elle fait allusion au fils de Freyr, disparu trois ans plus tôt. L'intrigue se met en place, avec quantité de possibilités, de recoupements et de fausses pistes. Freyr a l'impression de devenir fou. Les trois naufragés d'Hesteyri aussi. Une nuit, il voient au loin la silhouette d'un inconnu. « L'individu se tenait la tête penchée en avant, recouverte d'une capuche et les bras ballants. On aurait dit qu'il ou elle avait cédé sous le poids de toute l'injustice du monde. » Un premier choc suivi d'un second quand le trio découvre avec effarement que ce n'est qu'un enfant.
L'angoisse va alors aller crescendo, notamment dans le hameau perdu. Ce thriller vous dissuadera à vie de vous rendre dans des endroits isolés et coupés du monde. Le cadre majestueux et sauvage devient source inépuisable de terreur. Rarement un roman aura suscité autant d'angoisse au lecteur. A ne pas lire seul dans sa maison de campagne. A moins de rechercher des sensations fortes. Mais vous pourriez le regretter quand les hurlements poussés dans votre cauchemar vous réveilleront trempé de sueur froide...

« Je sais qui tu es », Yrsa Sigurdardottir, Anne Carrière, 22 € (disponible au format poche chez Points)


Billet - Facebook peut rendre fou (parfois)

Vendredi soir, 22 heures. Je suis au journal à contrôler les dernières pages de l'édition de samedi. Coup de fil énervé de mon épouse. « Qu'est-ce que tu as ENCORE trafiqué avec l'ordinateur ? Plus moyen de me connecter sur Facebook. » On se calme ! Il est vrai que j'ai la mauvaise habitude d'ouvrir quantité de programmes en même temps. Le PC ne supporte pas toujours cette pléthore d'informations. « Sois précise. Que se passe-t-il exactement ? » « Au lieu d'avoir la page d'accueil, j'ai un message en anglais. » « Sorry, something went wrong », je lui réplique instantanément. « A peu près... » Bon d'accord, mon accent n'est pas parfait, mais « wrong » c'est quand même compréhensible... Pour une fois, je n'y suis pour rien. Facebook connaît un gros bug dans toute l'Europe. Sur Twitter les messages défilent sans équivoque. « Facebook ça bug ou quoi ?? » « Facebook bug ! Le monde entier s'affole. Faut voir ça ».

La crise de nerfs menace des millions d'accros. De quoi apporter de l'eau au moulin de ces spécialistes américains militant pour la reconnaissance officielle de l'addiction à internet comme maladie psychiatrique. Un anonymous revendique l'attaque sur le réseau social. Démenti de la société : les problèmes de connexions sont dus à une « modification du DNS dans le but de faire un test d'optimisation du trafic. »... Info ou intox ? Le saura-t-on un jour ? Samedi tout était rentré dans l'ordre, les drogués du « like » plongés à nouveau dans leur paradis artificiel.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.