mardi 30 octobre 2007

BD - Mondes à découvrir avec la série Green World


De la science-fiction foisonnante de peuples, mondes et vaisseaux spatiaux. De la SF totalement dépaysante, avec ce qu'il faut de gentils durs et indépendants et de méchants, outrageusement sadiques et tyranniques. On est quand même loin de la caricature. 

François Debois, le scénariste, a lâché la bride à son imagination, mais dans une rigueur de tous les instants. Pour s'y retrouver, n'hésitez pas à revenir régulièrement sur le plan de la galaxie dans les pages de garde dessinées par Gabor. 

Dans le but de réaliser ses pratiques alchimistes ancestrales, le peuple Ghyveldien a depuis longtemps épuisé les ressources naturelles des planètes de la confédération de Calande. Les peuples opprimés se sont révoltés sous la bannière des druidesses du Greenworld, une religion respectueuse de l’équilibre naturel. 

Les Cebyllins, de gigantesques créatures élevées au rang de divinités et vénérées par les druidesses, sont apparues à la surface des planètes. Leur pouvoir de contrôle est immense. Mais leur apparition a fortement contrarié les projets du peuple Zeride, qui aspire à la création d’un sur-être capable de prédire les moindres détails de l’avenir. Dans cette guerre pour le pouvoir, deux pirates, un frère et sa sœur, tentent de faire leur trou.

("Green World", Soleil, 12,90 €) 

lundi 29 octobre 2007

BD - Trop craquantes ces pin-ups


Elles sont coquines les filles de la bande dessinée d'Arthur de Pins. Coquines, coquettes, délurées, affriolantes et même un peu plus... Pour s'en occuper il y Arthur, le jeune héros, paniqué à l'idée d'être seul, désespéré de se retrouvé enchaîné. Ces gags en une planche ou deux, sont une bonne mage de l'état des couples urbains en France dans les années 2000. 

Les sextoys ne se cachent pas, ils deviennent même de redoutables concurrents pour un Arthur se trouvant un peu court face à leurs dimensions et endurances. Mais il y a encore des jeunes filles romantiques, qui préfèrent en plein repas plaquer leur petit ami (de plus en plus beauf) pour se jeter au cou d'un Arthur qui comprend enfin qu'il est parfois bénéfique d'être célibataire dans une soirée exclusivement composée de couples. 

Les gags sont frais, souvent ce sont les filles qui ont le dernier mot. Des pin-ups toutes en rondeurs, typiques du style d'Arthur de Pins qui semble avoir été nourri, dès le berceau, des bombes se baladant lascivement dans les dessins animés de Tex Avery. Un cadeau idéal pour conclure avec une fille qui aime rire...

("Péchés mignons", Fluide Glacial, 9,95 €) 

dimanche 28 octobre 2007

BD - L'argent, ce vil héros

Comment rendre les opérations en bourse passionnantes pour des lecteurs de BD ? Tout simplement en transposant l'intrigue du Comte de Monte Cristo dans les milieux de la finance. Boisserie et Guillaume ont donc écrit une histoire de machination financière illustrée par Juszezak. 

Le problème de ce premier tome, c'est que l'on cherche toujours le personnage qui joue le rôle du « bon ». A priori c'est Alexandre, un jeune trader qui travaille au marché à terme pour une grande banque. Mais les auteurs ont beau tenter de le rendre sympathique, il reste avant tout un courtier qui flirte sans cesse avec la légalité, qui n'hésite pas à tricher pour cacher des pertes... 

La description de ce milieu est réaliste, implacable, souvent abjecte. Alors quand il est question d'une machination contre Alexandre, on se dit que finalement, il l'a bien cherché. On ne brasse pas des millions sans avoir à un moment, au moins avec sa conscience, à rendre des comptes. 

Le premier tome démontre le piège dans lequel il tombe. Le second verra l'apparition de Dantès, un autre capitaliste venu pour venger Alexandre. Pendant ce temps, la pauvreté augmente partout en France et dans le monde...

("Dantès", Dargaud, 9,80 €) 

samedi 27 octobre 2007

BD - Hilarité nocturne

C'est le champion incontesté des ventes de cette rentrée côté BD. Et c'est toujours autant mérité. Impossible en effet de ne pas rire aux bêtises du Petit Spirou. 13e titre par Tome et Janry et des gags toujours aussi irrésistibles, parfois à la limite du bon goût (les interventions de M. Mégot, le prof de sport, sont dignes d'un Bérurier). 

Et puis il y toujours ce petit côté nostalgique, rendant si sympathiques certaines vieilles personnes, notamment, dans cet album, la Mamy du héros, redoutable dans sa chaise roulante, hilarante quand elle trouve une astuce pour rester seule dans son lit. 

Sans oublier les courbes de Melle Chiffre. Page 25, vous en tomberez à la renverse !

Le petit Spirou, Dupuis, 8,50 euros 

vendredi 26 octobre 2007

BD - Un enfant de... en quête d'identité

Pas facile pour Yves Sente, le scénariste, de prendre la relève de Jean Van Hamme à l'animation des aventures de Thorgal. Le héros viking, toujours dessiné par Rosinski, s'efface à partir de ce 30e album au bénéfice de Jolan. 

Le fils, pour sauver son père, a accepté de donner sa vie à Manthor. Il a deux jours pour rejoindre le château de l'Entremonde. Mais il n'est pas seul à vouloir un destin exceptionnel. Au cours de multiples épreuves il est en concurrence avec deux autres garçons et deux filles. 

Une reprise convaincante, notamment avec le rebondissement en fin d'album concernant une vieille connaissance : Kriss de Valnor.

Thorgal, Le Lombard, 9,80 euros 

jeudi 25 octobre 2007

BD - Immortalité, cause et mode d'emploi


Episode très confiné pour le tome 11 des la série du Chant des Stryges intitulé "Cellules". Nivek est prisonnier d'un homme entièrement revêtu d'une combinaison. Ce dernier lui propose un marché : la vie de Debrah contre celle de Melinda. Debrah est la collègue de Nivek, Melinda sa petite amie. 

Une torture intellectuelle qui finalement poussera Nivek à accepter le marché. Sur ce cas de conscience et ce chantage, Corbeyran (scénario) et Guérineau (dessin) font avancer l'intrigue. On en sait un peu plus sur Weldman et son problème d'immortalité. Regrettons simplement l'absence des Stryges dans ces 48 pages.

Le chant des Stryges, Delcourt, 12,90 euros 

mercredi 24 octobre 2007

BD - "Le grand jeu" et son passé aléatoire et futuriste

Totalement déroutante cette nouvelle série issue de l'imagination féconde de Pécau et mise en images par Pilipovic, auteur serbe au trait réaliste sérieux mais manquant encore de personnalité. Il faut, pour bien comprendre cette histoire, savoir que si l'action se déroule en 1945, c'est dans une Europe totalement différente que celle que l'on connaît. En fait dans le passé imaginé par Pécau, Anglais et Français ont gagné la guerre en 1941. Depuis, il reste un régime nazi en Allemagne, mais assagi et surtout servant de barrage à l'avancée des Soviétiques. 

La ligne de front se situe dans la banlieue de Berlin et les nazis ont le soutien discret mais réel de tous les régimes capitalistes pour contrer les Rouges. Pourtant la menace de l'hégémonie allemande est toujours présente. Pour preuve cette base secrète au Groënland où s'est écrasé le dirigeable Charles-de-Gaulle et ses 250 passagers. 

Le journaliste français Nestor Serge va se rendre sur place avec l'expédition de secours, mais il est également chargé par l'armée française de recueillir le maximum d'informations sur la base secrète nazie. Un récit qui part un peu dans tous les sens, avec des loup-garous nazis, des SS tibétains invincibles et un super-héros fasciste : la Francisque. Et pourtant on est pris au jeu et on attend avec impatience les deux autres volumes de cette trilogie.

("Le grand jeu", Delcourt, 12,90 €) 

mardi 23 octobre 2007

BD - Les loosers du rock

Ils ont un peu la rock'n'roll attitude. Mais la loose prend souvent le pas sur leur enthousiasme. Les Blattes, trio composé d'un guitariste, d'un bassiste et d'un batteur, sont persuadés qu'un jour leur heure de gloire viendra. Qu'un jour ils seront riches et célèbres, adulés par des milliers de fans en délire. Un jour... 

En attendant ils tentent de survivre et, pourquoi pas, de faire un concert. Ils ont enfin une petite opportunité en croisant par hasard un de leur fan (le seul à priori...) qui leur propose de venir jouer au Zénith, comme ça, au débotté. Le Zénith se révélant être un bar PMU crasseux dans une banlieue sinistre, et que ce soir-là, le PSG joue et passe à la télé, le concert est très rapidement compromis. 

Seconde tentative avec la participation à un tremplin rock organisé dans une salle des fêtes. L'inscription de 30 euros dissuade notre groupe de fauchés radins, mais une âme charitable accepte de leur avancer la somme. Le résultat est catastrophique. 

Les Blattes n'ont décidément pas de chance et quand ils rencontrent un riche producteur prêt à investir sur leur talent, ils trouvent le moyen de contrarier sa famille. 

Un album désopilant, scénarisé par Mo CDM et dessiné par Gaël, jeune auteur originaire de Montpellier qui a visiblement été influencé par les premiers Lucien de Margerin.

("Les Blattes", Le Lombard, 9,80 €) 

lundi 22 octobre 2007

BD - Alex Alice réécrit l'histoire des Dieux

Alex Alice, dès sa première série, a connu le succès. « Le troisième testament », sur un scénario de Xavier Dorison, a marqué les esprits. Virtuosité des dessins, thriller ésotérique avant l'heure, les éditions originales des quatre volumes de la série s'arrachent à prix d'or dans le milieu des collectionneurs. 

La nouvelle série d'Alex Alice, en solo cette fois, semble être partie sur la même voie. Le dessinateur s'est inspiré de la légende des Nibelungs pour relater la vie de Siegfried, le héros de ce triptyque. Dans ce premier volume de 72 pages, c'est l'enfance et l'origine du héros qui sont racontées. 

Fils de la fille du dieu Odin et d'un simple mortel, il est recueilli, après la mort de ses parents, par Mime, un forgeron nibelung. Ils vivent au cœur d'une forêt impénétrable. Mime forge, Siegfried chasse et cours les bois en compagnie de ses amis les loups. Mais un jour un visiteur arrive jusqu'à la petite demeure et alors Siegfried va devoir affronter son passé, ses origines et son destin. Odin a besoin de lui pour affronter le dragon Fafnir régnant sur tout l'or du Rhin. 

Alex Alice, en plus des albums BD, travaille sur l'adaptation au cinéma de cette histoire. Pour les passionnés, un tirage spécial enrichi de croquis et peintures ainsi qu'un DVD de l'interview de l'auteur est disponible dans certaines librairies.

("Siegfried", Dargaud, 15 €, 29 € l'édition collector avec DVD) 

dimanche 21 octobre 2007

BD - Pirates indémodables

Les histoires de pirates semblent indémodables. Jimmy Jones, de Francesco Artibani (scénario) et Alessio Coppola (dessin) utilise tous les ressorts de ce genre. 

En ce jour de juillet 1723, l'animation est grande sur la place publique de Newport à Rhode Island. L'armée anglaise va procéder à la pendaison de 26 pirates récemment capturés. Malheureusement, leur chef, le capitaine Low, n'est pas dans le lot. Au milieu du public se trouvent Jimmy et sa mère. Son beau-père, Baker, commande l'exécution. Jimmy est à l'âge de la rébellion. Il rejette Baker et encore plus quand ce dernier décide qu'il sera mousse sur un navire de sa majesté. L'adolescent refuse violemment, la tension est à son comble. 

C'est ce moment que choisit un mystérieux personnage pour contacter Jimmy et lui expliquer qu'il vient d'hériter d'un trois mats et de son équipage. Jimmy, pour contrer son beau-père, décide de quitter le foyer et de profiter de cette occasion pour prendre le large. Aller loin, le plus loin possible. 

Cette série, débutant de façon très classique, bascule au fil des pages vers un univers plus fantastique et inquiétant. D'où vient exactement ce navire et surtout son équipage, étranges gueules cassées aux attitudes énigmatiques ? On est pris par le suspense ainsi que la beauté des dessins de Coppola rappelant parfois Gillon.

("Jimmy Jones", Les Humanoïdes Associés, 12,90 €)