samedi 16 décembre 2006

BD - La jeune fille et les animaux


Katja Centomo, déjà à l'origine de la série « Monster Allergy », poursuit dans la veine « BD pour adolescente rêveuse ». Dans un futur proche, les modifications climatiques ont bouleversé l'équilibre écologique de la planète. La montée des eaux a obligé les hommes de construire des villes sur pilotis. 

Des homes qui ont difficilement survécus, les animaux eux ont pratiquement tous disparus. Dans cette mégapole allant de Paris à Bruxelles, la jeune Lys, 15 ans, tout en devenant femme, s'investit de plus en plus dans la sauvegarde des rares spécimens encore vivants de la gent animale. Au cours d'escapades nocturnes, elle dérobe à des trafiquants poissons et autres derniers représentants des mammifères. 

Dans sa chambre, au grand étonnement de sa nouvelle copine Bertoldi, cohabitent une dizaine d'espèces. Dessinée par Dalena, cette série entre conte et cauchemar, devrait être publiée à un rythme très soutenu. (Soleil, 9,45 €) 

vendredi 15 décembre 2006

BD - Balade infinie...


Makyo, en lançant « La Balade au bout du monde » au début des années 80 dans la revue Gomme de chez Glénat, ne se doutait certainement pas que l'aventure durerait toujours, un quart de siècle plus tard. Il aura « épuisé » deux dessinateurs (Laurent Vicomte et Michel Faure) et trois cycles d'aventures. Une série vendue à près d'un million d'exemplaires et qui est dessinée depuis trois tomes par Laval NG, jeune dessinateur de l'île Maurice.

 Arthis, le jeune photographe à fleur de peau, poursuit sa découverte d'un monde fantastique insoupçonné. Il a la possibilité de voyager dans le passé, son passé. Un pouvoir bien utile pour empêcher un ami de mourir ou pour récrire l'histoire dans le bon sens. Mais il doit également affronter des forces maléfiques très puissantes.

 Dans ce 15e volume, Aline est enlevée. Pour la retrouver il devra flirter avec la folie. Parfois hermétique, parfois lyrique, cette série est toujours aussi passionnante. (Glénat, 13 €)

jeudi 14 décembre 2006

BD -Belote guerrière

Comès n'est pas un stakhanoviste des bulles. Révélé au grand public par son roman-BD Silence, il n'a pas profité de ce succès pour envahir les rayonnages des librairies. Auteur complet et hors norme, il a distillé ses histoires sensibles et fantastiques à son rythme. De plus ne plus lent puisque sa dernière livraison datait de 2000.

 « Dix de der » se passe dans ces Ardennes qu'il connaît bien et qui l'inspirent. En 1944, un jeune soldat américain trouve refuge dans un trou, au pied d'une croix. Une pause dans la progression des alliés, les Allemands résistent plus que prévu. Dans la boue, le froid et le doute, il va se mettre à parler avec trois fantômes. Un soldat allemand de la première guerre mondiale, un alcoolique local et un enfant mort lui aussi violemment en 1914. Ils cherchent un quatrième pour jouer à la belote. Mais pour cela il faudrait que le soldat US meure... 

Réflexion froide et clinique sur les horreurs de la guerre et la bêtise des hommes, cette BD ne laisse pas indifférent. Une belote pour l'éternité, cela vous tente ? (Casterman, 12,95 €)

mercredi 13 décembre 2006

BD - La vengeance impitoyable du Bouncer


White Elk aura presque attendu toute sa vie pour se venger. Le vieil indien va faire payer à 6 hommes blancs le massacre de sa tribu. A la place, ils ont construit Barro City, ville typique du far west où Bouncer est chargé de faire respecter l'ordre dans le saloon. Dans les premières planches de ce 5e et à priori dernier album de la série de Jodorowsky et Boucq, la foule tente d'empêcher la pendaison d'un meurtrier. Le bourreau est une femme. Derrière sa voilette de veuve noire, elle sait se faire respecter. Bouncer n'est pas insensible à son charme viril. Mais la nuit, l' Indien revient et il tue. Pourchassé, il ne devra son salut qu'au Bouncer... son fils. Violente, épique, tragique, grandiose : une série devenue incontournable. 
« Bouncer », éditions des Humanoïdes Associés, 12,90 euros

BD - Bouncer et vengeance

White Elk aura presque attendu toute sa vie pour se venger. Le vieil indien va faire payer à 6 hommes blancs le massacre de sa tribu. A la place, ils ont construit Barro City, ville typique du far west où Bouncer est chargé de faire respecter l'ordre dans le saloon. Dans les premières planches de ce 5e et à priori dernier album de la série de Jodorowsky et Boucq, la foule tente d'empêcher la pendaison d'un meurtrier. Le bourreau est une femme.

 Derrière sa voilette de veuve noire, elle sait se faire respecter. Bouncer n'est pas insensible à son charme viril. Mais la nuit, l' Indien revient et il tue. Pourchassé, il ne devra son salut qu'au Bouncer... son fils. 

Violente, épique, tragique, grandiose : une série devenue incontournable.

« Bouncer », éditions des Humanoïdes Associés, 12,90 euros

mardi 12 décembre 2006

BD - Plongez dans l'obscurité du monde des Stryges

Les stryges se font très discrets dans ce dixième album de la série dévoilant leur existence à la face du monde. Mais ils restent au centre de l'intrigue et de l'action. 

D'un côté les trois héros, Jill, Nivek et Debrah, pions à le recherche de la vérité, de l'autre la puissance de Sandor Weltman, richissime homme d'affaires cherchant à découvrir le secret pour détruire les stryges. Dans cet épisode charnière, Nivek risque souvent sa peau, Jill perd une amie chère et Debrah joue de ses charmes. Pour, au final, tous se retrouver prisonniers du bunker de Weltman. 

Le suspense va crescendo, Corbeyran, le scénariste, mène parfaitement sa barque. Guérineau, sobre et économe, la joue de plus en plus série fantastique américaine.

« Le chant des Stryges », éditions Delcourt, 12,90 euros

lundi 11 décembre 2006

BD - Paillettes made in Hollywood

Des paillettes, il n'en manque pas à Hollywood. Louis et Dico, les deux héros complètement givrés imaginés par Pétillon et dessinés par Rochette, après Londres et New York, débarquent à Los Angeles pour leur troisième grande aventure. 

Louis cherche toujours un moyen de récupérer les îles anglo-normandes à la perfide Albion. Dico, schizophrène congénital, change de personnalité comme de chaussettes. Une aptitude à se glisser dans la peau des autres qui fera son succès à la Mecque du paraître. Mais ces deux originaux traînent un lourd passif, notamment quelques millions de dollars de dettes à un gag de la côte Est. 

Une surprise par page dans cet album rocambolesque et hilarant.

"Triomphe à Hollywood", éditions Albin Michel, 12,50 euros

dimanche 10 décembre 2006

Roman noir - Un prime time explosif

Satire sociale et critique féroce de la téléréalité : Pascale Fonteneau signe un cocktail détonnant et hilarant.


La vie n’est pas tous les jours rose pour Monique et Sylvie. Deux copines, depuis de très nombreuses années. Elles ne se sont pas rencontrées sur les bancs de l’école mais sur celui de la chaîne où elles travaillaient jusqu’à il y a encore un an. Mais l’hydre de la délocalisation est passée par là. La famille propriétaire depuis des décennies a vendu l’entreprise de textile à une multinationale qui s’est empressée de démonter les machines pour les installer en Roumanie. Le plan social en France était radical : tout le monde au chômage. Les anciens salariés ont monté une association avec l’aide des délégués syndicaux pour tenter d’obtenir la réouverture de l’usine. Une année de batailles médiatiques et judiciaires sans résultat.

Monique, la pasionaria

Sylvie, la narratrice de ce roman policier fortement teinté de social, raconte les espoirs du début, puis les lassitudes et maintenant la démobilisation. De la centaine de membres au moment de la création de l’association, il n’en reste plus qu’une dizaine. Monique est la secrétaire et c’est à ce titre qu’elle participe à un colloque à Paris. Elle en revient transfigurée. De veuve éplorée (son mari, lui aussi ouvrier à l’usine, lui aussi licencié, s’est suicidé de désespoir), elle revient en pasionaria politique, prête à franchir les limites de la légalité pour faire avancer sa cause. Un revirement de comportement qui est directement imputable à Richard, un soi-disant  révolutionnaire clandestin, que Sylvie doit héberger chez elle car il serait trop voyant chez Monique vivant toujours avec sa fille Magali et sa belle-mère. Richard aux discours enflammés qui ne sont pas sans effet sur Sylvie. Elle tombe dans les bras du nouvel amant de son amie de 20 ans. Mais la première action d’éclat du trio tourne mal et se solde par deux morts : un notaire et le mystérieux Richard.

Magali, la star jetable

En parallèle de cette action romantico-syndicale, Pascale Fonteneau développe la seconde intrigue de son roman : l’accession de la jeune Magali au statut de star. Car pendant que sa mère complote la nuit avec Sylvie et Richard, Magali passe un casting pour l’émission "Une étoile est née", programme de téléréalité à mi-chemin entre la Star Academy et la Nouvelle Star. Magali ayant été retenue, la vie de Monique se retrouve une seconde fois en moins d’une semaine totalement bouleversée. Reconnaissons que les meilleurs passages de ce roman se trouvent dans cette critique acerbe du fonctionnement de ce type de programme télé. En mettant en exergue les notes de la production, le lecteur comprend comment on "fabrique" ces stars éphémères, comment on les jette ensuite comme des mouchoirs en papier usagés et enfin pourquoi le public raffole des histoires tristes se terminant bien. Le suicide du père et le chômage de la mère de Magali sont du pain béni pour les rapaces de l’audiovisuel. Une bonne occasion de faire pleurer dans les chaumières, de faire croire que la célébrité de Magali est une revanche sur le destin. Mais les dés sont pipés. Reste que parfois, une individualité peut être plus forte qu’une machine industrielle. Monique va le prouver tout au long de la seconde partie de ce roman dont on souhaiterait presque qu’il ne soit pas une simple fiction, notamment dans la scène finale.

« Jour de gloire », Pascale Fonteneau, Editions du Masque, 16 €

samedi 9 décembre 2006

BD - Course contre le temps

Dans un univers steampunk parfaitement maîtrisé par Gaudin (scénario) et retranscrit par Trichet (dessin), les trois héros des Arcanes du Midi-Minuit sont confrontés dans ce cinquième album à une série de crimes étranges. 

Premier visé : Sir Francis Neydouik. Cet ancien ministre des armées, passionné d'armes blanches, est retrouvé dans son bureau, littéralement lardé de poignards, épées, sabres et autres ustensiles du même genre, pointus et tranchants. Un mystère de choix pour Jim McKalan, agent des services du Roi, aidé de sa cousine Jenna et de Beltran. Car personne ne semble avoir pénétré dans la pièce. 

Le meurtrier invisible s'en prend à divers responsables militaires avant d'annoncer clairement que le prochain visé sera le roi. Jim, à force de recherches, parvient à trouver l'origine de ce qui ressemble de plus en plus à une vengeance. Il y a 20 ans, un magicien périssait dans l'incendie de sa maison. Qui cherche aujourd'hui à punir le coupables ? 

Une série qui s'affirme d'épisode en épisode, tant au niveau graphique que du point de vue de la psychologie des personnages. (Soleil, 12,90 €)

vendredi 8 décembre 2006

BD - Guerriers virtuels

L'homme, de tous temps, a cherché à se battre sans se faire mal. Les armures servaient à se protéger. Cette logique poussée à l'extrême est le concept de « Métal », série de SF signée d'un trio américain, Brown et Alexander au scénario, Guice au dessin. 

Dans un futur très lointain, seuls les nobles ont le droit de se battre. Mais ils ne risquent pratiquement plus rien. Des armures autonomes servent de réceptacles pour leurs esprits, durant 72 heures au maximum. Si l'armure est détruite, l'esprit réintègre le corps humain, sans souffrir. Dans les deux premiers tomes parus presque simultanément, l'empereur se trouve dans une situation inédite. Victime de la trahison de son frère, le corps humain est détruit, l'esprit reste prisonnier de l'amas de ferraille. Épuisé, après une rude bataille, il est récupéré par des organisateurs de combats. D'empereur, il devient esclave mécanique.

 Un space-opéra original, très spectaculaire car Guice, le dessinateur, est un virtuose qui a déjà rodé son trait durant une vingtaine d'années en alignant comics sur comics. (Les Humanoïdes Associés, 12,90 €)