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dimanche 14 septembre 2025

BD - La dernière enquête de Jack Palmer dessinée par Manu Larcenet


René Pétillon nous manque. Tant au niveau du dessin de presse (sa seule présence, avec Cabu, justifiait chaque semaine l’achat du Canard Enchaîné), qu’en tant que créateur de BD. Jack Palmer, après des débuts abscons et discrets dans les pages de la première version de l’Echo des Savanes est devenu un héros culte de la BD d’humour. Ses grandes aventures devenues populaires, ont même donné des idées à des cinéastes. 

Aujourd’hui, quelques années après la disparition de son créateur, Jack Palmer fait un dernier tour de piste. Le détective au gros nez, au feutre mou et à l’imperméable d’une propreté douteuse se rend dans le bordelais, région viticole renommée. C’est un des personnages de “L’enquête corse” qui met en relation Palmer et des propriétaires. Leur fille a disparu. Elle devait se marier avec un riche Américain, planche de salut de l’exploitation à la limite du Médoc. 

Si cet album ne sort que maintenant, c’est pour la bonne raison que Pétillon n’en avait pas dessiné la moindre case. Le projet n’était qu’un scénario inachevé. Les éditions Dargaud ont décidé de trouver un auteur capable de relever le défi. Car l’univers de Pétillon, celui de Jack Palmer exactement, est loin des canons de la BD humoristique habituelle. On est loin d’une simple reprise d’Astérix… C’est pourtant un grand copain de Ferri qui a accepté le challenge. Et pas n’importe qui : Manu Larcenet himself ! 


Le dessinateur de Blast ou de La route, maître du noir et blanc apocalyptique, a retrouvé son trait d’humoriste très gros nez (ça tombe bien) pour plonger “Palmer dans le rouge”, titre à double sens de cet album qui se déguste comme un bon pinard oublié quelques années dans la cave. 

Palmer, sans son scooter, va déambuler entre châteaux et vignes taillées au cordeau pour tenter de retrouver l’héritière. Rien ne se passera comme prévu. Seule certitude, le Médoc, bon ou mauvais, file mal au crâne si on en abuse. Palmer le confirme durant une bonne partie de ses recherches hasardeuses et tout sauf professionnelles. Avec sa nonchalance habituelle, il découvre un trafic de vin, démasque des fraudeurs, retrouve presque la jeune fille et remplit son contrat, même s’il se fait virer en cours de route. Le dessin de Larcenet ne tente pas de ressusciter le Palmer de Pétillon. Il fait du Larcenet, tendance Ferri, rond et caricatural. Juste ce qu’il faut pour que les fans de Pétillon ne s’offusquent pas et que les siens (plus nombreux…) ne renient pas leur idole artistique. Un album qui finalement permet un dernier retour en nostalgie. Quand Pétillon était un “Prince de la BD” et que Larcenet justifiait, à lui tout seul, l’achat chaque mois de Fluide Glacial. 

“Palmer dans le rouge”, Dargaud, 64 pages, 17,50 €


lundi 23 septembre 2013

BD - Marée marrante avec Palmer en Bretagne


La crise. Toujours la crise. Jack Palmer, détective privé, est engagé comme garde du corps d'un riche homme d'affaires, invité, avec quelques uns de ses congénères dans un manoir en Bretagne. La réunion d'égos surdimensionnés va vite virer au cauchemar avec homards frelatés, fest-noz, algues vertes, porcelets et cadavre à la clé... 

Heureusement Jack Palmer, le héros au gros nez et au chapeau mou imaginé par Pétillon, est sur place pour démêler les fils enchevêtrés de l'enquête. A moins qu'il ne se fasse surprendre par la marée... Essentiellement connu pour ses dessins politiques dans le Canard Enchaîné, Pétillon retourne à ses premières amours, la BD. On retrouve son style mordant, parfait dans la caricature et l'humour décalé.

« Palmer en Bretagne », Dargaud, 13,99 €

dimanche 29 mars 2009

Mes BD souvenirs (6)

Encore adolescent de la campagne, sans conscience politique ni ouverture au monde, j'ai en grande partie découvert la vie dans les BD. Pour jeunes dans un premier temps. Du premier degré, très agréable, idéal pour mon envie d'évasion d'un quotidien qui me semblait forcément étroit. Interne, dans un lycée technique donc fréquenté par 98 % par des mâles acnéiques, rapidement les discussions ont porté essentiellement sur le sexe. Un sujet sur lequel j'avais tout à apprendre. Et ce n'est pas auprès des nombreux obsédés avec qui je partageais le dortoir que je me suis éveillé mais en lisant des revues dont je n'imaginais même pas l'existence trois mois plus tôt : L'Echo des Savanes, Pilote ou Fluide Glacial.

Le mercredi, je traînais dans les librairies et maisons de la presse. Pour acheter Spirou et découvrir quantité d'autres titres. Certains, au début, me brûlaient les doigts car les couvertures étaient particulièrement suggestives. Gros seins, verges en érection, les mœurs étaient libres et s'affichaient. Premier gros choc avec l'Echo des Savanes. Je me décidais d'acheter un exemplaire en cette fin d'année 76 en raison d'un dessin de Solé. Un body-builder, tous muscles dehors, gonflait un biceps en forme de sein. A l'intérieur, tout me semblait extraordinaire.

L'œil attiré par les dessins plus classiques, je dévorais une parodie d'Alice au pays des merveilles de Wallace Wood. « Malice au pays des merveilles » mettait en scène une héroïne aux formes de femme épanouie, entièrement nue. Quand elle se penchait pour cueillir une fleur, un lapin libidineux au sexe énorme la prenait par derrière. J'apprenais par la suite le parcours compliqué et la fin tragique de ce dessinateur talentueux de Mad. Marcelé aussi dessinait des femmes aux formes épanouies, moins fermes mais tout aussi suggestives. Au sommaire également une histoire complète de Jack Palmer, première époque. Dans les numéros suivants, je plongeais dans l'histoire la plus parano de toute la BD : « L'hôpital » de Ted Benoit. Il était loin de Blake et Mortimer à l'époque. Un malade, hospitalisé pour un petit bobo, en sortait, plusieurs mois plus tard, amputé de divers membres. J'avoue n'avoir rien compris aux BD de Mandryka, le rédacteur en chef de l'époque.

L'Echo des Savanes qui l'année suivante ouvrait ses pages aux punks de Bazooka. Là non plus ne je comprenais pas tout (voire rien du tout, car finalement il n'y avait peut-être rien à comprendre...) mais cela me plaisait. Je m'intéressais à autre chose qu'à la ligne claire... Au lycée, loin de la cellule familiale, je lisais ces BD underground, audacieuses, dures et osées. De retour à la maison, les week-ends, je reprenais mon habit de petit garçon, rêvant sur des histoires plus classiques, presque plus de mon âge. Je ne les rejetais cependant pas, ce n'était pas un style à la place d'un autre. En fait je cumulais, rallongeant sans cesse mes lectures (je continuais à lire un ou deux romans par semaine), découvrant alors que mon nom me collais de plus en plus à la peau : oui je serai celui qui « lit tout ».

En même temps que l'Echo des savanes, je découvrais les autres titres de BD adultes. Chacune dans son genre, toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Avec une petite préférence pour Métal Hurlant et sa SF très novatrice.

(A suivre dimanche prochain) 

lundi 11 décembre 2006

BD - Paillettes made in Hollywood

Des paillettes, il n'en manque pas à Hollywood. Louis et Dico, les deux héros complètement givrés imaginés par Pétillon et dessinés par Rochette, après Londres et New York, débarquent à Los Angeles pour leur troisième grande aventure. 

Louis cherche toujours un moyen de récupérer les îles anglo-normandes à la perfide Albion. Dico, schizophrène congénital, change de personnalité comme de chaussettes. Une aptitude à se glisser dans la peau des autres qui fera son succès à la Mecque du paraître. Mais ces deux originaux traînent un lourd passif, notamment quelques millions de dollars de dettes à un gag de la côte Est. 

Une surprise par page dans cet album rocambolesque et hilarant.

"Triomphe à Hollywood", éditions Albin Michel, 12,50 euros