jeudi 2 novembre 2023

BD - Migration essentielle


Autre bestiole étonnante en vedette dans Le grand Migrateur, album d’héroic fantasy écrit par Augustin Lebon et dessiné par Louise Joor. Dans cette région qui voit ses ressources naturelles disparaître en raison d’une invasion de glaire noire (sorte de matière visqueuse tuant toute vie sur son passage), tous les dix ans, des géants sortaient de terre et se mettaient à migrer vers le nord.

Ensuite ils retournaient en hibernation. Mais durant ces voyages, les immenses créatures de plus de 20 mètres de haut, faisaient de gros dégâts aux cultures. Les hommes se sont donc mis à les décimer.

La vieille Odette, scribe, ancienne princesse, décide d’agir quand un ultime grand migrateur se réveille. Elle décide de le protéger pour permettre à sa planète de revivre. Car Odette est persuadée que seuls les grands migrateurs pourront contrer l’avancée de la glaire noire.

Une très jolie fable sur l’acceptation des différences, la symbiose avec la nature et l’amitié. Le dessin tout en finesse et en rondeur de Louise Joor donne un aspect très poétique à cette quête d’un nouveau départ.

« Le grand migrateur », Rue de Sèvres, 78 pages, 14 €

mercredi 1 novembre 2023

Cinéma - “L’enlèvement” du petit Juif qui a fait vaciller le pape

Marco Bellocchio raconte dans ce film majestueux comment le pape Pie IX a précipité la chute des États pontificaux en organisant l’enlèvement d’un jeune Juif baptisé en secret.


Le nouveau film de Marco Bellocchio, présenté en compétition au dernier festival de Cannes sort cette semaine au cinéma et se retrouve tragiquement au cœur de l’actualité. Il est question de l’enlèvement d’un jeune Juif. Mais rien à voir avec le déferlement des terroristes du Hamas il y a quelques semaines en Israël. C’est une célèbre affaire italienne, du XIXe siècle, qui est relatée méticuleusement par le cinéaste de plus de 80 ans. Mais on ne peut que constater que depuis trop longtemps, les Juifs sont stigmatisés par les autres religions, avec cette volonté de les convertir ou pire, de les exterminer complètement. 

En 1858, le pape Pie IX règne tel un roi sur les états pontificaux. Après un début de règne conciliant et assez progressiste, il décide de faire montre de plus de fermeté. Voilà pourquoi il ordonne à sa police d’aller chez les Portara à Bologne et d’enlever le jeune Edgardo, (6 ans) qui aurait été baptisé en secret par la femme de ménage du foyer quand il était bébé. La famille et la communauté fait bloc pour dénoncer cet enlèvement. Mais le clergé reste ferme. C’est pour sauver l’enfant. Mais en Europe, les idées progressistes avancent, la presse dénonce cette ingérence du pape. De plus en plus d’opposants osent élever la voix.

 Ce sera le début de la République. Paradoxalement, les nouvelles actions en justice de la famille Mortara pour récupérer l’enfant, élevé (endoctriné exactement), par des bonnes sœurs et des moines, ne leur permettent pas de l’emporter. Et au contraire, Edgardo, comme souffrant d’un syndrome de Stockholm non encore diagnostiqué, apprécie cette vie d’études et de croyance. Il refusera de retourner chez lui, deviendra moine et sera fidèle à l’Église catholique jusqu’à son dernier souffle, en 1940. 

Le film, entre chronique historique sur la création de l’Italie, explications judiciaires de l’affaire et exploration psychologique des différents protagonistes, est d’une sincérité touchante. Car dans cette affaire, tout le monde est persuadé de son bon droit. Le pape, gardien de la religion catholique, la mère, attachée à ce fils chéri, Edgardo, heureux dans sa nouvelle vie. 

Des positions très manichéennes sauf celle du père, Momolo (Fausto Russo Alesi), déchiré par la perte de son enfant, mais toujours attentif à son bien-être, capable de faire ce grand sacrifice quand il comprend que c’est Edgardo lui-même qui veut rester avec sa nouvelle « famille ». 

Un très grand film, sur les choix qui conditionnement la vie, l’aveuglement de toutes les religions mais aussi la fascination de tant de personnes face aux croyances édictées comme vérité sacrée.

Film de Marco Bellocchio avec Enea Sala, Leonardo Maltese, Paolo Pierobon


BD - Zidrou et Frank Pé suivent "La Bête" en fuite


Suite et fin de la très belle aventure du Marsupilami, avant sa découverte par Spirou et Fantasio. C’est Zidrou et Frank Pé qui ont signé ce long roman graphique (près de 400 pages au total) en deux parties. L’animal tacheté à très longue queue n’a pas encore de nom.

Capturé en Amérique du Sud, il se retrouve dans ces années 50, à Bruxelles. Adopté et aidé par le petit François, un gamin sans père qui adore aider les animaux malades (cheval alcoolique, caille plumée, chat péteur, chien à trois pattes). Il baptise son nouvel ami Lange staart, longue queue en patois bruxellois. Capturé par la fourrière, le marsupilami est prisonnier et un professeur, spécialiste en cryptozoologie, s’intéresse à ce spécimen unique. Le second album raconte la course-poursuite dans Bruxelles, des tramways aux grands magasins (avec clin d’œil à Tintin) en passant par le musée d’histoire naturelle.

Émouvant, marrant et souvent comique, La bête est remarquable, tant au niveau du scénario, riche en allusions aux légendes de la BD franco-belge que des dessins de Frank, plus grand dessinateur animalier de ces 40 dernières années.

« La bête » (tome 2), Dupuis, 208 pages, 35 €

Cinéma - Sur Netflix, “Voleuses”, un bon film de filles et “Old Dads”, un drôle d’ovni de vieux papas machos

Vous êtes plutôt gang de filles ou vieux pères indignes ? Si vous revendiquez ces deux étiquettes pourtant diamétralement opposées vous pourrez déguster ces deux films qui sortent directement sur Netflix, Voleuses de Mélanie Laurent et Old Dads de Bill Burr. Deux productions interprétées aussi par leurs réalisateurs. 


Adapté de la BD La grande Odalisque (elle-même inspirée par le manga Cat’s Eye), Voleuses montre deux amies, Carole et Alex (Mélanie Laurent et Adèle Exarchopoulos), voleuses de leur état, travaillant pour une méchante Marraine (Isabelle Adjani). Pour leur dernier coup (Carole est enceinte), elles doivent dérober un tableau en Corse. Elles embauchent une troisième voleuse, Sam (Manon Bresch). Volontairement caricatural, le film aurait gagné à choisir un genre unique. 

L’humour de préférence tant Adèle Exarchopoulos excelle dans ces rôles de filles naïves qui déménagent. Les critiques n’ont pas été tendre pour Voleuses. Mais n’en déplaise aux scribouillards mâles, ce n’est pas un navet. Juste un film de filles, avec des femmes fortes et des hommes ridicules. Sans doute un propos trop évolué et rempli de vérité pour ces tenants de la woke culture biberonnés au Tom Cruise et autres exploits (notamment sexuels…) des James Bond ou autres Inspecteur Harry. 


Il serait temps d’ouvrir les yeux sur votre monde, messieurs. Ou vous contenter de regarder des films du genre de Old Dads de Bill Burr. Vous serez en terrain de connaissance avec ces hommes américains, entrepreneurs, riches et fiers de payer une école privée pour leurs enfants (d’après eux, le public ne devrait même pas exister…). 

Trois hommes de plus de 50 ans arrogants, sûrs d’eux mais qui sont complètement largués quand un jeunot de 30 ans rachète leur entreprise et les vire dans la foulée. Ou que la directrice de l’école maternelle exige du papa du respect, de la gentillesse et d’être à l’heure. Ils sont infects ces hommes du passé, inconscients que les temps ont changé, que les années 80 sont révolues, mortes et enterrées. 

Le début du film est tonitruant, un enchaînement de gags tous très datés, mais on comprend que c’est volontaire, pour forcer le trait. 

Car au final, les Old Dads (Bill Burr, Bobby Cannavale et Bokeem Woodbine), vont devoir revenir (un peu seulement, faut quand même pas exagérer), sur leurs certitudes. Bref un film à moitié subversif seulement, qui laissera un mauvais goût en bouche pour les critiques qui détestent que les femmes s’en tirent grâce à leur jugeote et leur intelligence. 


 

mardi 31 octobre 2023

BD - L’errance de Chef Joseph


Autre figure de la résistance indienne face aux soldats américains : chef Joseph. À la tête des Nez-Percés, il espère vivre en paix et en harmonie dans la vallée de la Wallowa, terre de ses ancêtres. Mais des colons convoitent les terres et quand de l’or est trouvé, c’est la ruée.

Il est décidé de transférer la tribu dans une réserve au nord. Refus des jeunes guerriers et c’est la guerre. Chef Joseph fera tout pour trouver un point de chute à son peuple.
Une longue errance durant l’été 1877 racontée avec minutie par François Corteggiani (son ultime scénario, il est mort subitement l'été 2022) et dessiné par Gabriel Andrade. De plus, on retrouve en fin de volume une partie pédagogique avec documents d’époque renforçant encore la légende de ce grand chef indien, poussé à la guerre par les circonstances.

« Chef Joseph », Glénat, 56 pages, 14,95 €

lundi 30 octobre 2023

BD - Géronimo le chaman par Christian Rossi

Très attendu, le nouvel album de Christian Rossi ne déçoit pas. Il a mis des années à finaliser cette somme colossale (plus de 170 pages !) racontant une partie de la vie du chef indien Géronimo. Un roman graphique grand format, tout en couleur, qui mêle fiction et Histoire.

Le chef Apache prend sous son aile un jeune Indien rejeté par sa tribu. Ensemble ils vont sillonner cette région aride située le long de la frontière mexicaine. Une quête initiatique qui se termine mal, au cours de laquelle Christian Rossi met en lumière les talents de chaman du rebelle.


C’est assez mystique parfois, un peu dans le style des Jean Giraud, le maître absolu du western dessiné, celui avec qui Christian Rossi a longtemps collaboré pour signer les aventures de Jim Cutlass. Une série qui ressort dans une superbe intégrale, cadeau parfait pour les fêtes de fin d'année.


« Golden West », Casterman, 176 pages, 34,90 €.
« Jim Cutlass » (intégrale), Casterman, 448 pages, 59 €

dimanche 29 octobre 2023

Catalogne : un fait divers dans la montagne catalane, sujet du livre "Tor, treize maisons, trois morts"

Minuscule hameau de treize maisons dans les Pyrénées catalanes, à quelques kilomètres d'Andorre, Tor a été le théâtre de trois meurtres en moins de dix ans. Un journaliste barcelonais, Carles Porta, revient sur cette incroyable histoire non élucidée qui prend sa source dans un différend entre deux familles qui revendiquent une même partie de la montagne.  


Journaliste à TV3 à Barcelone, Carles Porta est envoyé par sa hiérarchie en 1997 pour faire un reportage sur les derniers soubresauts juridiques d'une affaire qui fait grand bruit depuis des années. Dans le petit hameau de Tor, perdu dans une vallée, les différends entre deux membres de la communauté, Sansa et Palanca ont dégénéré en fait divers sanglant. Il découvre l'affaire et va décider d'enquêter longuement. Cela lui donnera la matière pour écrire un livre sur cette incroyable affaire qui remonte à la fin du XIXe siècle.

Car tout débute en 1896 lors de la création d'une société de copropriétaires destinée à éviter que la montagne, très riche en bois et pâturages, devienne communale et passe à l'Etat. Mais en 1976, Sansa, un des copropriétaires, loue la montagne à Ruben Castaner, un Andorran. Palanca, autre copropriétaire, conteste cette décision et cède l'exploitation des bois à deux habitants de Vic. En 1980, ils seront abattus par les gardes du corps de Castaner. La suite est une bataille judiciaire pour déterminer qui est propriétaire de la région qui gagne au passage le titre de "montagne maudite".

Épilogue en 1995 avec la décision de justice donnant à Sansa l'entière propriété de la montagne. Mais quelques mois plus tard, il est retrouvé mort chez lui. "Il a été battu, étranglé et son crâne a été fracassé avec une bûche". Qui l'a tué ? Pourquoi ? Ce rebondissement n'est pas le dernier car un nouveau jugement, en appel, en 2005 du tribunal supérieur de justice de Catalogne confirme que la montagne est un bien communal.  Le livre, qui se lit comme un roman, entre clairement dans la catégorie du gonzo journalisme. Carles Porta n'hésite pas à se mettre en scène dans ses investigations. Il raconte comment il parvient, avec les pires difficultés, à questionner les habitants de Tor, hameau où l'omerta est de mise. 

Le million de pesetas et l'omerta

Il se met surtout à la recherche d'un témoin capital, Gil José, un ouvrier qui affirme avoir assisté au meurtre de Sansa. Ce seraient deux paumés et anciens contrebandiers qui l'auraient assassiné pour une dette d'un million de pesetas. Un témoignage rapidement remis en cause et écarté par les enquêteurs.

Le journaliste va retrouver ce témoin, longuement le rencontrer et douter de plus en plus. "Devant nous, les moutons paissent, et derrière eux, la Cerdagne s'étend à nos pieds. Un chien semble écouter comme moi la vie de cet homme qui dit avoir vu un assassinat, mais que personne ne croit. Pas même nous. Je ne sais pas pourquoi, mais cet homme pourtant si simple vous plonge dans l'incertitude. Plus j'en apprends sur sa vie, plus les doutes s'installent." Alors vous aussi tentez de vous faire une opinion en revivant ces décennies de convoitise, violence et batailles judiciaires en lisant ce récit paru initialement en catalan en 2005. 

"Tor, treize maisons et trois morts" de Carles Porta, Editions Marchialy, 345 pages, 22 €

samedi 28 octobre 2023

BD - Amour, bonne bouffe et... pistoleros


Ils sont adorables ces deux héros imaginés par Augustin Lebon. Pas forcément fréquentables, mais touchants dans leur façon de ne pas vouloir admettre que malgré les circonstances, ils ont succombé au fameux coup de foudre. Une histoire d'amour dans un cadre particulier puisqu'il frappe en plein Ouest sauvage.


Molly, rousse surnommée à juste titre « La Teigne », est une excellente cuisinière. Elle vit de ce talent dans une petite ville du Nouveau-Mexique. On est en pleine conquête de l'Ouest et les outlaws sont légion. Justement arrive en ville le dénommé Gentil, également connu sous le sobriquet moins reluisant de « Crevard ». Il remarque immédiatement Molly. Pourtant il ne doit pas oublier sa mission. Il doit faire les repérages avant le braquage de la banque locale. Un western humoristique et romantique, avec son lot d'action. Car Gentil va décider de trahir sa bande pour sauver Molly.
Une Teigne qui au passage retrouve les traces de sa mère, partie alors qu'elle était encore un bébé et, c'est plus problématique, une demi-sœur presque chef de la bande de Gentil. La suite de la série sera d'ailleurs axée sur ce trio avec des relents de vaudeville...

« Western Love (tome 1), Soleil, 56 pages, 15,50 €

Cinéma - Peut-on rire des drames après “Une année difficile” ?

Eric Toledano et Olivier Nakache signent une love story entre surendettement et activisme écologiste. Un regard tendre et réaliste sur les « perdants » et ceux qui ne se résignent pas.


En ouvrant leur film avec une compilation d’extraits des vœux des présidents de la République (de Macron à Pompidou) soulignant que les Français venaient de vivre « Une année difficile », Éric Toledano et Olivier Nakache ne se doutaient pas que 2023 ferait partie elle aussi ces années compliquées. On ne parle pas de rugby mais plutôt d’inflation et de violence.

Alors une comédie pour se moquer de ces malheurs qui frappent le pays, est-ce bien raisonnable, moral surenchériraient même certains invités permanents aux émissions polémique des chaînes d’info ? La réponse est évidente : oui, il faut rire de nos tracas, se moquer de nos travers et aller au cinéma pour profiter de cette pépite d’humour noir, non dénuée cependant d’une grande sympathie envers les deux losers, grandioses d’idées foireuses, et les militants écologistes, utopistes plus bruyants que violents mais qui pourraient être fichés S dans la vraie vie.

Un gouffre et des ponts

Un des passages du film explique que des ponts illustrent tous les billets en euros. Des ponts comme autant de liens entre des pays ou des humains que tout opposent. Ainsi un gouffre sépare Poussin (Pio Marmaï) et Cactus (Noémie Merlant). Même le viaduc de Millau serait trop petit, pas assez ambitieux.

Pourtant, entre le surendetté chronique et la militante pour le climat, une étincelle électrise leurs deux regards quand ils se croisent à l’ouverture des portes d’un magasin pour le Black Friday. Pourtant le premier guigne un écran plat à prix bradé alors que la seconde veut bloquer les portes du temple de la surconsommation. Finalement Poussin (surnom qu’il s’est trouvé pour intégrer l’organisation écologiste de Cactus) va trouver dans ces actions médiatiques l’occasion de se donner bonne conscience mais aussi de renflouer un peu ses comptes en mettant au point quelques combines peu reluisantes avec la complicité de son ami de galère financière, Lexo (Jonathan Cohen).

Le film, tout en montrant l’action des militants, n’hésite pas à les moquer à travers les réflexions sardoniques des deux escrocs à la petite semaine. Ils restent cependant tous sympathiques, exploit de ce film qui parle de la probable fin du monde mais sans clouer au pilori le moindre coupable. On rit, notamment aux exploits des Pieds Nickelés Pio Marmaï et Jonathan Cohen, au fort potentiel comique, et on est ému par le final, souvenir d’un temps pas si lointain où tout semblait possible dans un nouveau monde. Une année qui finalement, n’était pas aussi difficile que les suivantes.

Film d’Éric Toledano et Olivier Nakache avec Pio Marmaï, Noémie Merlant, Jonathan Cohen, Mathieu Amalric

 

vendredi 27 octobre 2023

Un livre jeunesse - Effroi à la fête foraine

Halloween approchant, voilà un roman jeunesse (et même une série) qui devrait enchanter les adolescents. Katherine Arden, sans révolutionner le genre, apporte une certaine fraîcheur à ces romans horrifiques à l’ambiance très Stranger Things. 

Quatre amis d’une petite ville américaine sont confrontés à un démon, l’homme qui sourit. Dans le 4e épisode, qui se déroule dans une fête foraine où une attraction présente un « squelette, déguisé en clown, avec la mâchoire peinte en rouge, une perruque frisée rouge et des taches rouges sur les pommettes ». 

Ollie est prisonnière du monstre. Ses amis, notamment Coco, vont devoir surmonter leurs plus grandes peurs pour tenter de la sauver.

« Effroi à la fête foraine » de Katherine Arden, PKJ, 224 pages, 14,90 €