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vendredi 29 décembre 2023

Cinéma - “Milady” ensorcelle les Trois Mousquetaires

Suite très attendue de l’adaptation au cinéma du roman d’Alexandre Dumas. Une seconde partie construite autour des errements de Milady. 


Enfin de retour ! Les Trois Mousquetaires repartent à l’assaut du box-office français. L’adaptation du roman a été scindée en deux parties. Après le succès du premier volet (3,3 millions d’entrées), place à la suite. Un long-métrage moins mouvementé et virevoltant.

Après la rencontre entre les quatre compagnons et la présentation des protagonistes, les adaptateurs se sont permis d’approfondir la personnalité de chacun. Avec la volonté de mettre en avant la belle et mystérieuse Milady interprétée par Eva Green. Du siège de La Rochelle aux bas-fonds de Paris en passant par le Louvre, les spectateurs seront entraînés dans des cavalcades, duels et combats épiques.

Les comédiens donnent tout dans cette grosse production française qui devrait faire rêver petits et grands. Le casting, qui a dérouté certains, trouve dans ce second opus toute sa justification. François Civil, jeune d’Artagnan fougueux et séducteur, devra écouter son cœur pour départager les deux belles du film : Milady et la charmante Constance (Lyna Khoudri). Les Mousquetaires, chacun dans leur style, sont attachants.

Vincent Cassel torturé et secret, Romain Duris enjôleur et Pio Marmaï bagarreur et bon vivant. Le roi est toujours interprété par le très étonnant Louis Garrel (presque le ressort comique du film…) et parmi les nombreux seconds rôles, notons la présence dans le premier volet de Raynaldo Houy Delattre, comédien d’origine audoise qui interprète Rochefort, un des sbires du cardinal Richelieu.

Et si vous voulez vous remettre le début de l’histoire en tête avant de rejoindre Milady, vous avez la possibilité de revoir la première partie sortie en vidéo chez Pathé dans des éditions riches de nombreux bonus.

Film de Martin Bourboulon avec François Civil, Eva Green, Pio Marmaï, Vincent Cassel, Romain Duris, Louis Garrel, Lyna Khoudri

samedi 28 octobre 2023

Cinéma - Peut-on rire des drames après “Une année difficile” ?

Eric Toledano et Olivier Nakache signent une love story entre surendettement et activisme écologiste. Un regard tendre et réaliste sur les « perdants » et ceux qui ne se résignent pas.


En ouvrant leur film avec une compilation d’extraits des vœux des présidents de la République (de Macron à Pompidou) soulignant que les Français venaient de vivre « Une année difficile », Éric Toledano et Olivier Nakache ne se doutaient pas que 2023 ferait partie elle aussi ces années compliquées. On ne parle pas de rugby mais plutôt d’inflation et de violence.

Alors une comédie pour se moquer de ces malheurs qui frappent le pays, est-ce bien raisonnable, moral surenchériraient même certains invités permanents aux émissions polémique des chaînes d’info ? La réponse est évidente : oui, il faut rire de nos tracas, se moquer de nos travers et aller au cinéma pour profiter de cette pépite d’humour noir, non dénuée cependant d’une grande sympathie envers les deux losers, grandioses d’idées foireuses, et les militants écologistes, utopistes plus bruyants que violents mais qui pourraient être fichés S dans la vraie vie.

Un gouffre et des ponts

Un des passages du film explique que des ponts illustrent tous les billets en euros. Des ponts comme autant de liens entre des pays ou des humains que tout opposent. Ainsi un gouffre sépare Poussin (Pio Marmaï) et Cactus (Noémie Merlant). Même le viaduc de Millau serait trop petit, pas assez ambitieux.

Pourtant, entre le surendetté chronique et la militante pour le climat, une étincelle électrise leurs deux regards quand ils se croisent à l’ouverture des portes d’un magasin pour le Black Friday. Pourtant le premier guigne un écran plat à prix bradé alors que la seconde veut bloquer les portes du temple de la surconsommation. Finalement Poussin (surnom qu’il s’est trouvé pour intégrer l’organisation écologiste de Cactus) va trouver dans ces actions médiatiques l’occasion de se donner bonne conscience mais aussi de renflouer un peu ses comptes en mettant au point quelques combines peu reluisantes avec la complicité de son ami de galère financière, Lexo (Jonathan Cohen).

Le film, tout en montrant l’action des militants, n’hésite pas à les moquer à travers les réflexions sardoniques des deux escrocs à la petite semaine. Ils restent cependant tous sympathiques, exploit de ce film qui parle de la probable fin du monde mais sans clouer au pilori le moindre coupable. On rit, notamment aux exploits des Pieds Nickelés Pio Marmaï et Jonathan Cohen, au fort potentiel comique, et on est ému par le final, souvenir d’un temps pas si lointain où tout semblait possible dans un nouveau monde. Une année qui finalement, n’était pas aussi difficile que les suivantes.

Film d’Éric Toledano et Olivier Nakache avec Pio Marmaï, Noémie Merlant, Jonathan Cohen, Mathieu Amalric

 

jeudi 10 août 2023

Cinéma - “Yannick”, petite pépite d’humour à la Quentin Dupieux

Tourné en six jours et en salles depuis le 2 août, « Yannick », le nouveau film de Quentin Dupieux est une déflagration d’humour intelligent.

Méfiez-vous de l’effet miroir. Si vous allez voir Yannick au cinéma à partir de ce mercredi (on ne peut que vous le conseiller !), attendez-vous à vous retrouver dans une salle remplie de rires. Mais pas forcément là où vous allez rigoler. C’est la force de Quentin Dupieux : son cinéma est tellement original et imprévisible que tout le monde peut y trouver de quoi se gondoler à tout moment. Le miroir serait qu’un spectateur se lève et interrompe la projection. Mais ne rêvons pas, des situations aussi improbables il n’y en a que dans les films de ce réalisateur iconoclaste.

Tout en étant dans une salle de théâtre, le spectateur de Yannick se retrouve également au théâtre. Sur scène, Pio Marmaï et Blanche Gardin tentent de donner un peu de rythme à un vaudeville poussif. Une pièce intitulée Le cocu, avec le beau Pio dans le rôle principal (mais rendu ridicule avec une moustache de beauf et une mèche bouclée indomptable) et la caustique Blanche dans celui de la traîtresse. Le public, clairsemé, ne rit pas beaucoup malgré l’abattage du Cocu.

Rien que ce début est captivant. Les deux comédiens parviennent à mal interpréter leur texte avec une dextérité qui en dit long sur leur talent. Tout bascule quand Yannick (Raphaël Quenard), spectateur, se lève et proteste. Il ne trouve pas cela drôle. Or il est venu de Melun pour se distraire, oublier ses soucis de gardien de nuit. Cette pièce lui file carrément le bourdon.
Alors, pour ne pas gâcher sa soirée de congé, il demande gentiment aux comédiens d’arrêter cette idiotie et d’interpréter à la place une autre pièce. Ce dialogue, surréaliste, est porté par un Raphaël Quenard au sommet de sa coolitude. Son débit traînant et populaire apporte un degré de réalisme rarement atteint. Sur scène, les comédiens ne comprennent pas. C’est une première pour eux et ils mettront de longues minutes à se débarrasser de cet olibrius qui n’a que peu de respect pour leur travail. Mais ce n’est que le début de la confrontation entre des artistes et leur public. Et cela va saigner.

Ce projet secret de Quentin Dupieux, mené en six jours seulement, est sans doute son meilleur film. Écriture au cordeau, interprètes géniaux, ellipses vertigineuses (le public devient auteur, les comédiens ne jouent plus…), laissez-vous gagner par la folie à la Yannick.

Film de Quentin Dupieux avec Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin

 

dimanche 9 avril 2023

Cinéma - Retour brillant pour “Les trois mousquetaires”


D’Artagnan est au centre du premier volet de la nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires au cinéma. Un retour gagnant des héros d’Alexandre Dumas dans ce film de Martin Bourboulon avec François Civil dans le rôle titre.

Forcément, pas beaucoup de surprise au niveau du scénario du film de Martin Bourboulon. L’immense majorité des Français connaît au moins les bases de l’intrigue des Trois Mousquetaires, chef-d’œuvre d’Alexandre Dumas, déjà adapté au cinéma, à la télévision ou en bande dessinée une bonne centaine de fois. Compliqué donc d’apporter du nouveau dans cette histoire d’amitié virile et de combats incessants.

Mais c’est aussi le meilleur atout car ce récit est d’une force et d’une puissance à l’épreuve du temps. Rapidement on se laisse prendre par les aventures du jeune d’Artagnan, on tremble avec la reine de France, on rit avec Porthos. Car ce film, la première partie d’un diptyque (rendez-vous le 13 décembre pour la fin de l’aventure), est brillant.


Distribution plus que crédible, décors somptueux, reconstitution de l’époque fidèle et surtout combats à l’épée qui n’ont rien à voir avec les jolies chorégraphies du temps de Jean Marais ou Gérard Philipe. Chaque affrontement des Mousquetaires contre les gardes du Cardinal est proposé en plan séquence. La caméra à l’épaule, le réalisateur propose quelques tours de force plongeant le spectateur au cœur même de la mêlée.

La bonne surprise du film est aussi dans son interprétation. En mixant jeunes comédiens prometteurs et stars plus connues, Martin Bourboulon a vu juste.

Trois femmes remarquables

François Civil a cette innocence et insouciance typique du jeune d’Artagnan arrivant tout sourire de sa Gascogne natale. Charmeur avec les dames, ne se laissant pas marcher sur les pieds par les Parisiens arrogants, il trouve sa place entre bon camarade et chef de bande. Vincent Cassel et Romain Duris (Athos et Aramis), apportent sagesse et profondeur avec des personnages plus complexes.

Pio Marmaï, en endossant les rondeurs de Porthos, devient tonitruant et jovial. Jouisseur aussi. Le prototype du bon vivant toujours prompt à profiter d’un plaisir immédiat. Louis Garrel, en roi Louis XIII, est à la limite de la caricature. Mais cela apporte encore plus de crédibilité à son personnage légèrement mégalomane.

Enfin côté héroïne, c’est le sans-faute. Eva Green est la très mystérieuse et vénéneuse Milady, Vicky Krieps prête sa fragilité à la reine partagée entre deux amours et surtout Lyna Khoudri surprend dans son rôle de Constance, jeune beauté courtisée par un d’Artagnan sous le charme. Le public aussi.

Film français de Martin Bourboulon avec François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green, Louis Garrel, Vicky Krieps, Lyna Khoudri.
 

jeudi 1 novembre 2018

Cinéma - L’amour entre la veuve et l’innocent au centre du film "En liberté" de Pierre Salvadori



Présenté comme une comédie loufoque et endiablée, «En liberté » de Pierre Salvadori n’est pas si comique que cela. Les gags s’enchaînent, les situations cocasses et les ré- pliques incisives sont légion mais ce qui ressort avant tout de cette excellente surprise de la rentrée cinéma, ce sont les personnages touchants et leurs histoires d’amour un peu compliquées.



Pour Yvonne (Adèle Haenel), les amours sont au point mort depuis deux ans. Normal, 24 mois auparavant, son mari est mort en service. Ce flic de haut vol (Vincent Elbaz), l’a aidé dans sa propre carrière de policière. Aujourd’hui, mère d’un petit garçon, elle est sur la touche. Les collègues veulent la protéger alors qu’elle voudrait retrouver l’adrénaline du terrain et des interpellations mouvementées. Quand elle apprend, par la confidence d’un prévenu, que sa bague de fiançailles est le fruit du faux braquage d’une bijouterie doublé d’une vraie magouille à l’assurance couverte par son défunt mari, son monde s’écroule. Non seulement elle a vécu avec un ripou durant plus de dix ans, mais en plus il a fait condamner un innocent.

Comme deux aimants  

Justement Antoine (Pio Marmaï) sort de prison. Elle va tenter de le réhabiliter. Mais ce dernier est devenu à moitié fou durant sa détention. Sa femme (Audrey Tautou) ne le reconnaît plus du tout. Par contre, entre la veuve trahie et l’innocent en mal de réhabilitation, le courant passe. Yvonne suit Antoine dans ses divagations. Et lui sauve la mise à plusieurs reprises. Une fois dans une rixe à la sortie d’une boîte de nuit. Une autre quand il tente de se suicider. Enfin quand il met le feu à un restaurant qui refuse de le servir… Il attire les ennuis, comme s’il était bouffé par la volonté de cette fois, mériter sa condamnation. Elle arrange tout, comme pour rattraper les années de magouille du défunt mari.
Deux paumés qui se complètent. Chacun dans leur style, ils sont irrésistibles. De drôlerie. D’incompréhension aussi de la part de notre société beaucoup trop manichéenne.
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Triangle amoureux  

Le meilleur ressort comique dans les comédies reste les quiproquos amoureux. Sans aller jusqu’au vaudeville, « En liberté » de Pierre Salvadori joue en partie sur cette problématique. Dans la distribution, on trouve deux femmes et trois hommes. Largement de quoi mélanger les lignes et proposer un triangle amoureux savoureux. Au centre, Yvonne, policière, veuve trahie. Son cœur balance entre Louis (Damien Bonnard) et Antoine (Pio Marmaï).
Le premier, elle le connaît depuis très longtemps. On devine qu’il craque pour elle. Mais n’ose pas faire le premier pas car c’est la femme de son ancien boss. Lui prétend n’avoir jamais trempé dans les magouilles. On veut bien le croire, car c’est un gentil. Toujours prêt à rendre service. Et à protéger Yvonne par tous les moyens. Jusqu’à jouer au baby-sitter quand la femme de son cœur veut sa soirée pour pister Antoine.



Un Antoine qui tombe vite amoureux de la belle policière. Mais (quiproquos justement…) il est persuadé qu’elle est prostituée dans le civil. Alors, qui va l’emporter, le flic ou l’innocent ? À moins qu’au final le flic ripou (tout en étant mort) gâche tout. Si Adèle Haenel et Pio Marmaï sont omniprésents, le troisième larron, Damien Bonnard, fait plus que s’en tirer avec les honneurs. Son petit sourire, ses reparties hésitantes et sa façon de ne pas écouter quand Yvonne est dans les parages le transforment en atout comique essentiel. Une révélation pour ce comédien vu précédemment dans le tragique « Rester vertical » d’Alain Guiraudie.
➤ « En liberté », comédie de Pierre Salvadori (France, 1 h 48) avec Adèle Haenel, Pio Marmaï, Damien Bonnard, Audrey Tautou et Vincent Elbaz.