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dimanche 9 avril 2023

Cinéma - Retour brillant pour “Les trois mousquetaires”


D’Artagnan est au centre du premier volet de la nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires au cinéma. Un retour gagnant des héros d’Alexandre Dumas dans ce film de Martin Bourboulon avec François Civil dans le rôle titre.

Forcément, pas beaucoup de surprise au niveau du scénario du film de Martin Bourboulon. L’immense majorité des Français connaît au moins les bases de l’intrigue des Trois Mousquetaires, chef-d’œuvre d’Alexandre Dumas, déjà adapté au cinéma, à la télévision ou en bande dessinée une bonne centaine de fois. Compliqué donc d’apporter du nouveau dans cette histoire d’amitié virile et de combats incessants.

Mais c’est aussi le meilleur atout car ce récit est d’une force et d’une puissance à l’épreuve du temps. Rapidement on se laisse prendre par les aventures du jeune d’Artagnan, on tremble avec la reine de France, on rit avec Porthos. Car ce film, la première partie d’un diptyque (rendez-vous le 13 décembre pour la fin de l’aventure), est brillant.


Distribution plus que crédible, décors somptueux, reconstitution de l’époque fidèle et surtout combats à l’épée qui n’ont rien à voir avec les jolies chorégraphies du temps de Jean Marais ou Gérard Philipe. Chaque affrontement des Mousquetaires contre les gardes du Cardinal est proposé en plan séquence. La caméra à l’épaule, le réalisateur propose quelques tours de force plongeant le spectateur au cœur même de la mêlée.

La bonne surprise du film est aussi dans son interprétation. En mixant jeunes comédiens prometteurs et stars plus connues, Martin Bourboulon a vu juste.

Trois femmes remarquables

François Civil a cette innocence et insouciance typique du jeune d’Artagnan arrivant tout sourire de sa Gascogne natale. Charmeur avec les dames, ne se laissant pas marcher sur les pieds par les Parisiens arrogants, il trouve sa place entre bon camarade et chef de bande. Vincent Cassel et Romain Duris (Athos et Aramis), apportent sagesse et profondeur avec des personnages plus complexes.

Pio Marmaï, en endossant les rondeurs de Porthos, devient tonitruant et jovial. Jouisseur aussi. Le prototype du bon vivant toujours prompt à profiter d’un plaisir immédiat. Louis Garrel, en roi Louis XIII, est à la limite de la caricature. Mais cela apporte encore plus de crédibilité à son personnage légèrement mégalomane.

Enfin côté héroïne, c’est le sans-faute. Eva Green est la très mystérieuse et vénéneuse Milady, Vicky Krieps prête sa fragilité à la reine partagée entre deux amours et surtout Lyna Khoudri surprend dans son rôle de Constance, jeune beauté courtisée par un d’Artagnan sous le charme. Le public aussi.

Film français de Martin Bourboulon avec François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green, Louis Garrel, Vicky Krieps, Lyna Khoudri.
 

jeudi 27 octobre 2022

DVD - L’Algérie des “frères blessés”


La guerre d’Algérie et ses horreurs. Un conflit atroce encore dans bien des mémoires, même si certains épisodes ont été plus oubliés que d’autres. Le parcours de Fernand Iveton est au centre de ce film militant de Hélier Cisterne. De nos frères blessés, adapté du roman de Joseph Andras (Actes Sud), raconte la détermination d’un jeune militant communiste, d’origine européenne, mais né à Alger et solidaire de la lutte pour l’indépendance. 

Pour atténuer la dureté du récit, le réalisateur l’humanise avec la rencontre et le coup de foudre pour Hélène (Vicky Krieps), mère célibataire polonaise réfugiée en France pour fuir le régime communiste. Des moments de joie, de bonheur, d’équilibre, qui ne durent pas. Une fois de retour à Alger, avec sa femme et son fils adoptif, Fernand Iveton, tout en travaillant comme ouvrier dans une usine, milite au parti communiste algérien et, rapidement, décide d’aider les insurgés. Malgré les craintes de son épouse, il décide de passer à l’action. Il place dans un local désaffecté de son entreprise une bombe qui doit exploser une fois le personnel parti. Mais l’engin est découvert et Fernand arrêté. 

Torture et justice expéditive

Le film se transforme, alors, en réquisitoire contre les mesures d’exception décrétées par l’État français à l’époque et appliquées avec zèle par la police, l’armée et la justice. Torturé, Fernand avoue. Traduit devant un tribunal militaire, il est condamné à mort après un simulacre de procès. Il a encore l’espoir d’être gracié, car il n’a pas de sang sur les mains. Mais le garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand, émet un avis négatif. Fernand sera guillotiné moins de trois mois plus tard. D’une rare efficacité dans sa construction, De nos frères blessés, plus que la dénonciation des exactions de l’État français de l’époque, est un vibrant plaidoyer contre la peine de mort.

Film franco-algérien de Hélier Cisterne avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade

 

mercredi 23 mars 2022

Cinéma - L’Algérie des “frères blessés”

Fernand Iveton (Vincent Lacoste), Algérien avant tout. Les Films du Belier/Laurent Thurin-Nal

La guerre d’Algérie et ses horreurs. Un conflit atroce encore dans bien des mémoires, même si certains épisodes ont été plus oubliés que d’autres. Le parcours de Fernand Iveton est au centre de ce film militant de Hélier Cisterne. De nos frères blessés, adapté du roman de Joseph Andras (Actes Sud), raconte la détermination d’un jeune militant communiste, d’origine européenne, mais né à Alger et solidaire de la lutte pour l’indépendance. 

Pour atténuer la dureté du récit, le réalisateur l’humanise avec la rencontre et le coup de foudre pour Hélène (Vicky Krieps), mère célibataire polonaise réfugiée en France pour fuir le régime communiste. Des moments de joie, de bonheur, d’équilibre, qui ne durent pas. Une fois de retour à Alger, avec sa femme et son fils adoptif, Fernand Iveton, tout en travaillant comme ouvrier dans une usine, milite au parti communiste algérien et, rapidement, décide d’aider les insurgés. Malgré les craintes de son épouse, il décide de passer à l’action. Il place dans un local désaffecté de son entreprise une bombe qui doit exploser une fois le personnel parti. Mais l’engin est découvert et Fernand arrêté. 

Torture et justice expéditive

Le film se transforme, alors, en réquisitoire contre les mesures d’exception décrétées par l’État français à l’époque et appliquées avec zèle par la police, l’armée et la justice. Torturé, Fernand avoue. Traduit devant un tribunal militaire, il est condamné à mort après un simulacre de procès. Il a encore l’espoir d’être gracié, car il n’a pas de sang sur les mains. Mais le garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand, émet un avis négatif. Fernand sera guillotiné moins de trois mois plus tard. D’une rare efficacité dans sa construction, De nos frères blessés, plus que la dénonciation des exactions de l’État français de l’époque, est un vibrant plaidoyer contre la peine de mort.

Film franco-algérien de Hélier Cisterne avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade