Ida (Rakel Lenora Fløttum) et son nouvel ami, Ben (Sam Ashraf), teste de nouveaux jeux dangereux. Les Bookmakers / Kinovista
Personne ne connaît la recette miracle pour réussir un film fantastique. Certains misent tout sur les effets spéciaux, d’autres sur un scénario multipliant les scènes chocs. Eskil Vogt, réalisateur norvégien, a tout simplement trouvé quatre jeunes comédiens d’exception pour transformer son film The Innocents en thriller en culottes courtes. Un film parfois dérangeant, toujours juste, souvent angoissant, montré une première fois à Cannes (Un certain Regard) et qui est revenu du festival de Gérardmer avec deux prix, celui du public et de la critique.
Ida et Anna sont sœurs. Ida (Rakel Lenora Fløttum), la plus jeune, petite blonde ravissante de 9 ans, n’est pas contente de devoir déménager, en plein été, durant les vacances scolaires. Anna (Alva Brynsmo Ramstad), l’aîné, autiste profonde, n’a pas conscience de ce changement. Dans une résidence qui ressemble aux grands ensembles de la banlieue française, les dégradations en moins et la forêt en plus, Ida va tenter de se faire des amis. Le premier à l’aborder se nomme Ben (Sam Ashraf). Il lui montre sa cabane et une fois la confiance installée, lui révèle son secret : il peut déplacer des objets par la seule force de sa pensée. Entre ensuite dans la petite bande Aïsha (Mina Yasmin Bremseth Asheim) qui, elle, a le pouvoir de lire dans les pensées. Notamment celles d’Anna. L’autiste, qui n’arrive pas à communiquer avec ses proches, est en réalité consciente de tout. Aïsha l’explique à Ida qui, dès lors, regarde sa sœur différemment. Tout se complique quand les jeunes se lancent dans des jeux dangereux pour tester leurs limites. Les adultes seront des cobayes idéaux.
Le réalisateur avait cette idée de film terrifiant en tête après avoir observé ses propres enfants. Et si ces enfants arrivent à faire du mal sans le moindre scrupule, c’est parce que, selon le réalisateur, « nous naissons sans aucune notion d’empathie ou de morale - cela doit nous être enseigné. » De l’importance d’être à l’écoute des plus jeunes et de ne pas donner de mauvais exemples. Un film glaçant, bien plus efficace dans son propos horrifique que bien des productions beaucoup plus richement dotées.
Film norvégien de Eskil Vogt avec Rakel Lenora Fløttum, Alva Brynsmo Ramstad, Sam Ashraf











