Lire des thrillers, notamment la nuit, provoque parfois d’étranges cauchemars. On a tendance à projeter dans sa propre vie les effrois des héroïnes de papier. Anna (Kristen Bell), personnage principal et omniprésent de la série comique au nom interminable de « La femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre » diffusée sur Netflix, est un terrain très favorable au développement de la paranoïa. Le premier épisode nous fait découvrir son quotidien assez décousu. Elle dort dans son fauteuil, passe sa nuit à boire du vin et au petit matin, en robe de chambre, va conduire sa fille à l’école. Un premier choc attend le téléspectateur car sa fille est morte depuis quelques mois. Anna, abandonnée par son mari, vit dans le passé, se reprochant sans cesse ce jour maudit. Encore plus quand on découvre comment est morte sa petite fille.
Vin et antidépresseurs
Anna dépressive, alcoolique et surtout capable de se faire des films sur tout et rien. Elle passe ses journées à siroter son vin, observant ses voisines, cherchant sans cesse ce qu’elles peuvent dire de mal sur elle. Et puis un jour une nouvelle famille s’installe dans la belle demeure qui est de l’autre côté de la rue. Neil, lui aussi veuf, qui vit avec sa fille de 9 ans, Emma.
Non seulement Anna fait un transfert sur la fillette, mais elle tombe sous le charme de ce beau barbu qui transpire en faisant du vélo d’appartement, placé idéalement devant la fenêtre. Anna déchante quand arrive Lisa, la nouvelle petite amie de Neil, plantureuse hôtesse de l’air. Mais le soir même, toujours postée devant sa fenêtre, Anna voit Lisa se faire égorger. Elle prévient la police mais quand les inspecteurs arrivent, pas de cadavre. Le long cauchemar d’Anna va débuter. Car en mélangeant alcool et antidépresseurs, elle pourrait souffrir d’hallucinations. Elle aurait tout inventé. Mais Lisa a véritablement disparu. À moins qu’elle ne soit la meurtrière ?
La série en huit épisodes assez courts propose est entièrement portée par Kristen Bell. La comédienne, déjà vue dans plusieurs comédies, endosse avec brio la personnalité de cette femme brisée, doutant de tout, surtout d’elle. Le côté thriller reste présent en fin de chaque épisode mais c’est surtout la comédie qui domine. On croit souvent avoir trouvé le coupable mais les scénaristes sont allés très loin dans le délire pour surprendre leur public. La fin est machiavélique à souhait.

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