Pour tout vous dire, je suis parfois de permanence de nuit à la rédaction. Jusqu’au bouclage vers 23 heures, je suis bloqué au journal. J’amène donc ma gamelle pour la réchauffer dans la petite pièce qui sert de cantine. Parfois du fait maison, parfois un plat pré- paré. On est censé être rarement déçu avec un plat tout prêt. On en connaît parfaitement la composition si l’on parvient à interpréter le langage marketing. Dernière tentation : du poulet tandoori avec sa semoule et ses petits légumes. Une fois sortie du micro-ondes, la barquette révèle son véritable contenu. Le poulet en tranches est reconstitué et surtout réparti sur toute la surface pour donner l’impression d’une part copieuse. Dans les faits, il ne représente que 10 % du plat. Dans petits légumes il y a petit. Et en effet les morceaux sont riquiquis. Même en légumes ils se montrent avares. Par contre, la semoule se ramasse à la pelle. Pelle qui doit être résistante (la cuillère en plastique fournie n’y a pas résisté) pour la découper tant elle est compacte. Loin des grains fins et aériens des couscous traditionnels. Quant au goût tandoori, je le cherche toujours. Dans le genre infâme, on trouve aussi le parmentier de poisson ou les crevettes sauce piquante. Crevettes au pluriel car il y en a... deux. Voilà les dîners au journal, seul qui plus est. Mais franchement, je n’inviterai jamais personne à partager ce genre de repas. Vivement l’été et les courgettes farcies aux tomates fraîches de ma femme.
Si la science-fiction a tant de succès en bande dessinée, la « faute » au talent de certains dessinateurs. La série « Orbital » par exemple est portée par un scénario efficace de Runberg mais surtout par le dessin incroyablement spectaculaire de Pellé. Comme un Mézières ou un Léo, il semble venir d’un autre monde, de ces planètes peuplées d’aliens aux formes étranges et fascinantes. Chaque case de toutes les planches, en couleurs directes, mérite d’être agrandies et encadrées. De l’art. Tout simplement. Pour ce 7e titre, première partie de la quatrième mission, Caleb l’humain et Mézoké la sandjarr sont en fuite. Ils viennent de subtiliser des larves nakruides réputées pour leur pouvoir de rendre quasi immortel. Mais les Névronomes, des vaisseaux spatiaux vivants, attaquent plusieurs planètes. Seul Caleb peut les comprendre. Il va devoir réintégrer son unité de police de l’espace pour tenter d’arrêter cette guerre. ➤ « Orbital » (tome 7), Dupuis, 14,50 €
Considéré par beaucoup comme l’inventeur de la science-fiction, H. G. Wells n’en finit plus d’inspirer les auteurs de BD. Et cette fois c’est une collection complète consacrée à son œuvre qui est lancée par les éditions Glénat. Un seul scénariste pour adapter ces textes, Dobbs, mais plusieurs dessinateurs pour assurer une parution soutenue. Six titres sont annoncés d’ici juin. Les deux premiers permettent de se faire une idée de la philosophie de l’ensemble. Pas de trahison de l’œuvre, au contraire, une grande fidélité est de mise. La machine à explorer le temps, dessinée par Mathieu Moreau, tient en un seul volume. Le héros et inventeur veut convaincre ses amis sceptiques. Lors d’un repas, il s’absente durant quelques minutes. Des minutes qui en réalité durent des mois pour celui qui a découvert l’avenir de notre planète. Même si l’on connaît tout des ressorts de l’aventure, on se laisse prendre par cette magie indémodable. Il en va de même pour « La guerre des mondes » dessinée par Vicente Cifuentes qui verra une seconde partie paraître en mars avec « L’homme invisible » et « L’île du docteur Moreau ». ➤ « La machine à remonter le temps » « La guerre des mondes », Glénat, 14,50 €
FRANCO-BELGE. Astérix et Tintin restent les préférés et 41 % des personnes sondées ont acheté une BD dans l’année.
Avec ou sans potion magique, Astérix est le plus fort. Le nouveau volet de l’observatoire de la vie quotidienne des Français porte sur la bande dessinée, à une semaine de l’ouverture du festival d’Angoulême. Le petit Gaulois imaginé par Albert Uderzo et René Goscinny est la BD francobelge préférée pour 50 % des sondés. Il devance Tintin et Gaston Lagaffe. Ce sont les grands anciens qui se taillent la part du lion dans ce classement car on retrouve également nombre de héros nés avant les années 60 comme Lucky Luke, Boule et Bill, Spirou, Blake et Mortimer ou les Schtroumpfs. Seule série relativement récente tirant son épingle du jeu, le Chat de Philippe Geluck précède de peu Titeuf de Zep. ■ La bataille des nouveautés Les Français ont depuis toujours aimé la BD. Et cette histoire d’amour semble toujours être d’actualité puisque 41 % des sondés affirment avoir acheté une ou plusieurs BD dans l’année écoulée. Ce secteur de l’édition, malgré une surproduction de plus en plus problématique (pas moins de 3 988 nouveautés en 2016), reste très dynamique même si les tirages ont tendance à diminuer. Le match Tintin/Astérix ne date pas d’aujourd’hui. Longtemps sans concurrence, le jeune reporter belge a vu sa suprématie s’étioler dans les années 60 et la naissance d’Astérix dans les pages du journal Pilote. Paradoxalement, ce match est à son plus haut niveau en cette année 2017. Sortie il y a moins de 15 jours, la version colorisée de « Tintin chez les Soviets », premier titre un peu oublié de la série, a immédiatement pris la tête des ventes, toutes catégories confondues selon le dernier baromètre GFK/Livres Hebdo. Tirée à 300 000 exemplaires, cette BD datant de 1929 bénéficie certainement du phénomène collection. Car le sondage nous apprend que 59 % des Français ont déjà collectionné une ou plusieurs séries. Astérix ne sera pas en reste. Le Gaulois a l’avantage de proposer des nouveautés tous les deux ans depuis la décision d’Uderzo de passer la main à Ferri et Conrad. Retenez déjà la date : le 19 octobre sortie d’une nouvelle aventure où, selon les premières indiscrétions, Obélix serait particulièrement en vedette. À n’en pas douter, cet album fera partie des 6 BD que les Français lisent en moyenne chaque année, 8 pour la région Occitanie, la plus « bédéphage » avec le Nord et la Bourgogne.
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Les mangas et les comics peinent à émerger
Dans la compétition entre la vieille Europe, les USA et le Japon, la pré- férence des Français va très largement pour les productions du vieux continent. Ils ne sont que 4 % à préférer les mangas et 3 % les comics. L’invasion annoncée à une époque n’a pas eu lieu. Et les succès en salles des adaptations des aventures des super-héros ne se transforment pas par une razzia sur les histoires originales, souvent écrites par Stan Lee. Benoît Brisefer fait mieux que Superman ou Naruto. Une impression à nuancer cependant chez les plus jeunes. Là, on sent que les goûts diffèrent un peu. Ils sont 13 % à préférer mangas ou comics aux classiques histoires en 44 planches et couverture cartonnée. Dans l’univers des justiciers américains, Batman s’impose devant Spiderman et Superman. Mais à la question « quel héros de bande dessinée rêveriez-vous être ? », Superman l’emporte devant Wolverine chez les hommes, Wonder Woman chez les femmes. Côté mangas, Dragon Ball ne fait pas de détails en récoltant 49 % des suffrages, très largement devant Death Note et Naruto. Reste que ces deux catégories, tout en étant minoritaires, concourent pour beaucoup dans le dynamisme du secteur de la BD en France. Chaque mois ce sont des dizaines de nouveaux mangas à très petits prix qui sont proposés aux amateurs et les comics suivent le mouvement. Il est vrai que les productions sont particulièrement importantes dans les deux pays d’origine et souvent peu coûteuses pour les maisons d’édition spécialisées. Et preuve que ces succès sont appelés à s’amplifier, des auteurs français se lancent dans le genre, comme Serge Lehman imaginant des super-héros français, ou Lastman, manga français respectant la pagination (copieuse) et le rythme de parution (rapide) inhérents au genre.
La catastrophe annoncée Dans 100 jours, les Français votent. Début mai, ils auront un nouveau président de la République. Eric Pessan dans ce court roman, imagine le pire.
A 20 heures, sur tous les écrans, l’extrême droite l’emporte. Immédiatement la ville s’embrase. David, cadre oppressé par un travail déshumanisé, n’ose pas rentrer chez lui. Mina, son ancienne compagne, a préféré anticiper et elle passe cette nuit sur un cargo à destination des Antilles. Mina, isolée mais aussi désespérée que David qui lui est au cœur de la tourmente. « La maladie a infecté la ville. C’est la nuit de la grande contagion généralisée. Attaqué par un virus, l’organisme élève sa température en dernier recours. » Conséquence, la voiture de David est incendiée par les mécontents. Si le roman a une trame amoureuse (Mina a quitté David mais le regrette), il est surtout intéressant par son analyse politique : « L’addition des crises et des promesses trahies, des dépressions et des chances ratées, des petitesses et des rancœurs, des ego et des arrivismes, plus la conviction profonde que le pire ne se produira jamais ont permis que cela advienne ». A lire avant d’aller voter… ➤ « La nuit du second tour » d’Eric Pessan, Albin Michel, 16 €
Certains se sont réjouis de la gifle donnée à Manuel Valls par un jeune Breton. Notamment un auditeur de France Inter interpellant l’ancien Premier ministre à l’antenne : « La claque, on est 66 millions à vouloir te la mettre ». Désolé, une gifle c’est de la violence et je ne pense pas que tous les Français veuillent recourir à ce moyen ultime pour se faire entendre. Sans compter ceux qui soutiennent le candidat en pleine campagne de la primaire citoyenne. Il a déjà eu droit à un jet de farine. Puis la baffe. Attention, l’émulation dans la bêtise risque de donner des idées à plus ambitieux. L’agresseur n’a probablement pas ré- fléchi aux conséquences de son geste : trois mois de prison avec sursis. Pourtant toute forme de brutalité ne peut que mettre mal à l’aise un être humain un tant soi peu civilisé. La vidéo, montrée complaisamment par nombre de sites internet, pourrait être récupérée par ces nombreuses chaînes de Youtube qui exploitent le filon. Un débat houleux dans un parlement se transforme en pugilat désordonné comme récemment en Turquie ou en Ukraine.
Sur les terrains de sport aussi les plus bas instincts se déchaînent lors de bagarres « générales », rares au plus haut niveau mais quasi hebdomadaires en Fédérale. Sans compter les combats de rues à mains nues ou les crêpages de chignon entre filles régulièrement repris sur ces sites. Une violence qui ne se cache plus. Mais qu’il ne faut jamais cesser de dénoncer.
Emmanuelle Devos est de tous les plans de « Moka », second film du Suisse Frédéric Mermoud. Ce réalisateur a déjà tourné avec elle « Complices » et cherchait une histoire lui permettant « d’épuiser » son actrice fétiche, sa muse. En découvrant le roman de Tatiana de Rosnay il a eu le déclic. Cela donne un thriller au rythme parfois un peu lent mais transcendé par une actrice atypique à l’immense talent.
Diane (Emmanuelle Devos), après quelques mois en maison de repos, quitte ce cocon pour reprendre sa quête, sa seule raison de vivre. Il y a huit mois, son fils Luc est renversé par une voiture qui prend la fuite. Diane veut retrouver la conductrice. Comprendre pourquoi elle ne s’est pas arrêtée. Elle a embauché un détective. Ses résultats sont maigres. La voiture serait de couleur Moka, a quatre phares à l’avant, immatriculée en France et conduite par une blonde. Un recoupement lui permet d’avancer les noms de trois personnes.
Diane, qui vit à Lausanne en Suisse, traverse le lac pour aller à Evian, là où est installée la propriétaire d’une BMW suspecte. La mère éplorée a rapidement la certitude que Marlène (Nathalie Baye) est bien la conductrice qui a brisé la vie de son fils. La sienne aussi. Une rencontre fortuite lui permet d’acheter un revolver. C’est armée qu’elle va s’incruster dans la vie de Marlène pour trouver le courage de se faire vengeance. Mais rien ne se passe comme prévu. Car Marlène, avenante, gentille, a beaucoup de points communs avec Diane. Notamment une fille. On sent Diane prise de doute. Pesant le pour et le contre. Tout un travail intérieur retranscrit à la perfection par Emmanuelle Devos. Les scènes entre cette dernière et Nathalie Baye sont d’une intensité, d’une force et d’une tension dignes des grands drames américains. Et cerise sur le gâteau, la fin de cette histoire très noire est positive. Dans les bonus du DVD, un long entretien du réalisateur permet de mieux comprendre son cheminement et sa méthode de travail, notamment avec son actrice principale. Emmanuelle Devos qui est également en vedette du court-métrage de Frédéric Mermoud « Le créneau », joli exercice en noir et blanc datant de 2007. ➤ « Moka », Pyramide vidéo, 19,99 €
Dernière tendance sur les réseaux sociaux, le mannequin challenge fait des ravages et a tendance à m’énerver. Le principe : un quidam filme en plan séquence des gens comme pétrifiés en pleine action. Pas plus loin que dans notre agence de Narbonne, on a pu voir les secrétaires plongées dans les archives, un journaliste boire sans fin une bouteille d’eau et la chef adjointe figée devant le chemin de fer des pages à réaliser. Si par malheur quelqu’un a la mauvaise idée d’en réaliser un au siège à Perpignan, je n’accepterai d’y participer que protégé de mon casque intégral pour épargner les hypothétiques spectateurs de mon rictus consterné... A Carcassonne, la patinoire a servi d’écrin pour des amateurs immobiles, pas évident alors qu’on est en équilibre sur des patins, glissants par définition. Le plus osé reste celui de cette agence de mannequins. Les modèles posent toutes en petite tenue dans ce qui sert visiblement de cuisine. Quelques-uns sont cependant impressionnants comme dans ce club de gym, où l’un des sportifs qui reste durant tout le film à l’équerre aux anneaux. Cet éloge de l’immobilisme devrait plaire à certains politiques de plus en plus frileux face à un électorat résolument conservateur. Petite précision, le plus long mannequin challenge est à porter à l’actif des débats de la primaire de la gauche. Mais le meilleur reste celui de la rédaction d’iTélé en pleine grève. Des dizaines de journalistes à l’arrêt, au propre comme au figuré.
CORNICHE KENNEDY. Ils sont jeunes, Marseillais et vivent dans l’insouciance. Seule distraction, plonger dans la mer, à quelques centimètres des rochers. Dangereux mais si grisant.
Marseille, sa lumière, sa jeunesse et la Méditerranée. Dominique Cabrera a planté ses caméras sur la corniche, pour saisir ces moments magiques, ceux du passage de l’adolescence à l’âge adulte. De Marseille, l’actualité nous donne l’image d’une ville gangrenée par la violence et les trafics. Une réalité montrée aussi dans ce film aux lectures multiples. A la base, tout débute par des cris. De joie. Des jeunes, entre 16 et 20 ans, s’élancent de la route et plongent dans la mer. Une dizaine de mètres de hauteur, des risques fous. De la terrasse de sa villa, Suzanne (Lola Creton) les regarde. Elle ne devrait pas. Dans une semaine elle passe le bac et doit réviser. Mais la fille des beaux quartiers n’en peut plus de rester enfermée. Elle prend son sac de plage et va se mêler à la bande qui bronze sur les rochers après leurs sauts. Un premier contact rugueux, mais quand elle accepte de sauter malgré son vertige tétanisant, avec l’aide de Mehdi (Alain Demaria) et Marco (Kamel Kadri), non seulement elle se sent revivre mais découvre avec émerveillement cette insouciance, prémices des amours de jeunesse. Terminées les révisions, Suzanne traîne de plus en plus avec Marco et Mehdi, écumant les « spots » jusqu’aux plus dangereux et vertigineux. ■ Acteurs de leurs vies Le film, entièrement tourné en extérieur, est une ode à la vie au grand air et à Marseille. Mais si l’eau de la Méditerranée est claire, sur terre, tout est plus trouble. Marco, sans emploi, vivote en rendant des services à un truand. Il conduit des voitures, transporte de la drogue sur de courtes distances. Et devient une cible pour les policiers qui veulent faire tomber le gros caïd. Une policière (Aïssa Maïga) va tenter de le retourner. Une intrigue policière pour faire monter la tension. Car à Marseille, dès qu’on ne marche pas droit, on risque de se faire « rafaler », mot tristement devenu courant dans le langage des jeunes. On apprécie dans ce long-métrage, en plus des décors d’une rare beauté, l’interprétation des jeunes, toujours juste. Si Lola Creton est une actrice professionnelle, ce n’est pas le cas de ses deux amoureux. Marseillais, plongeurs aguerris, ils ont été contactés par la réalisatrice quand elle faisait des repérages. Ils ont cette spontanéité qui donne une incroyable force à des scènes a priori banales.
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Roman solaire
Maylis de Kerangal semble la romancière à la mode actuellement dans le cinéma français. Après « Réparer les vivants », « Corniche Kennedy » est à son tour adapté avant la sortie, dans quelques mois de « Naissance d’un pont » (prix Médicis 2010) adapté par Julie Gavras. De ce roman sur Marseille et sa jeunesse, la réalisatrice a gardé le côté solaire du roman. « La fidélité au roman ne s’exprime pas sur le plan du scénario mais dans les énergies primitives du texte qui se retrouvent à l’écran » a noté Maylis de Kerangal dans des notes de productions. Les différences sont pourtant nombreuses, le commissaire de police devient une femme dans le film et la relation amoureuse entre la jeune bourgeoise et un des « sauteurs » du roman est plus compliquée au cinéma car Suzanne n’arrive pas à choisir entre les deux amis. On peut donc relire le roman paru en poche chez Folio sans hésitation.
Ceci est une étude scientifique. Pas du tout un manuel pour les fraudeurs du futur. Selon le site Channel NewAsia, des chercheurs japonais ont prouvé qu’il était possible, avec des photos récupérées sur des réseaux sociaux, d’imiter les empreintes digitales. Ils ont utilisé des clichés où les cobayes font le classique signe de victoire de l’index et du majeur pointés vers le ciel. En agrandissant au maximum, les empreintes digitales deviennent parfaitement visibles. Logique quand on sait que les nouveaux smartphones sont dotés de capteurs offrant des résolutions de plusieurs millions de pixels. Soit une définition largement suffisante pour reproduire la centaine de lignes spécifiques à chaque doigt. D’autant que les systèmes de reconnaissance comme celui utilisé dans les passeports biométriques n’en utilisent qu’une dizaine. Mais pour quoi faire ? Tout simplement prendre possession de votre vie si vous faites partie des hyperconnectés. Depuis quelque temps, mieux qu’un code à quatre chiffres, la reconnaissance digitale permet de dé- verrouiller un téléphone. Bientôt vous démarrerez votre voiture, ouvrirez la porte de votre appartement voire retirerez de l’argent au distributeur. Vous comprenez maintenant l’utilité des recherches japonaises. Alors désormais, quand vous publierez sur votre mur Facebook un selfie où vous faites le signe de la victoire car vous êtes fun et djeun’s, dites-vous que ce « V » signifie également : « Venez Voleurs ! »