Vous ne comprenez rien à la jeunesse actuelle ? Rassurez-vous, elle non plus. Les adolescents des années 2010 fonctionnent essentiellement à l'instinct. Il n'y a jamais grand chose de programmé, de pensé, de voulu dans leurs actions. La preuve avec ce roman graphique écrit par Hervé Bourhis et dessiné par Halfbob. Chloé organise une fête chez elle. Tous ses amis sont là. Même ceux qu'elle n'apprécie pas vraiment et qui s'invitent, un paquet de chips à la moutarde en guise de ticket d'entrée. Sarah est gothique. Elle hait tout le monde et répète sans cesse qu'elle va se suicider. Victoire, blonde binoclarde un peu ronde, attend son « mec » qu'elle n'a pas vu depuis quelques semaines. Elle le découvre en pleine copulation avec une inconnue dans la chambre des parents. Pas de souci, elle le largue illico presto par Twitter et va vomir dans la rue. A la soirée il y a aussi Maxime, le plus perturbé de tous. Il est déguisé en officier SS et bombarde son mal-être à la tête de toute personne qui ose lui parler. Maxime va embrasser Sarah. Sarah va effectivement se suicider. Victoire accepte de coucher avec Maxime et ils fuguent pour assister à un concert rock à Paris. Étonnant et désabusé, ce récit est un instantané réussi de notre époque.
« Juniors », Futuropolis, 17 €
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
dimanche 12 avril 2015
Cinéma - "Jamais de la vie", le film noir de notre époque
Dans « Jamais de la vie », Pierre Jolivet entraîne le spectateur dans les affres de la survie en milieu économique sinistré. Avec Olivier Gourmet en justicier désespéré.
La banlieue. Un centre commercial. La nuit. Le parking est vide. Il ne reste qu’une voiture, celle du vigile. Il fait ses rondes, inlassablement. Comme un animal en cage. Franck (Olivier Gourmet) inspecte toutes les ouvertures, fume une clope, retourne à l’intérieur, passe par la salle de vidéo surveillance. Puis retourne dehors. Refaire sa ronde. Bis repetita ad vitam aeternam...
Pierre Jolivet, après le thriller ou la reconstitution historique, signe un film social sur la désespérance de notre époque en crise. Franck ne s’épanouit pas dans ce travail. Seule satisfaction, il est seul. Personne pour lui chercher des noises ou le commander. Il y sacrifie toutes ses nuits. Au petit matin, de retour dans son appartement dans une cité impersonnelle, il ingurgite une bonne quantité d’alcool pour sombrer dans un sommeil profond, sans rêve. Pas réparateur, mais comme un “reset” qui permet de recommencer le soir venu sans trop d’hésitation.
Cette non-vie il la subit, Franck n’a pas le choix. Longtemps au chômage, il a accepté ce CDD payé au minimum, malgré son expérience professionnelle d’ouvrier. La cinquantaine passée, en fin de droits, tout est bon pour payer le loyer.
Le réalisateur montre la vie de ces petites gens, prises à la gorge, incapables de s’en sortir, un quart-monde qui ne se soigne plus car c’est trop cher, qui n’a plus de projet pour la retraite si ce n’est de trouver un petit boulot d’appoint pour compléter une pension ridicule. Rarement la crise aura été filmée au plus près, sans fioriture. Sans le moindre signe positif aussi. Tout pousse au désespoir dans ce monde injuste qui offre tout aux plus riches et prend tout aux plus pauvres.
La crise, partout
Franck a coupé les ponts avec la société, les autres. Il se contente simplement d’aller régulièrement faire le point avec Mylène (Valérie Bonneton), l’assistante sociale qui lui a trouvé ce job peu reluisant. Elle lui demande de s’accrocher. Qu’un CDI, tel le Graal, est possible. Avec la possibilité, d’ici quelques années, de passer au service de jour.
Il s’en contente en ruminant ses luttes passées. Franck, avant de pointer au chômage, était responsable syndical dans une usine. Un bon ouvrier, investi, fier de son travail. Quand il a été question de fermer, il est allé au front, se battre pour sauver la boîte. Il a pris tous les coups, pour rien. Et c’est comme ça qu’il s’est retrouvé blacklisté un peu partout.
En retrait, mais pas complètement indifférent. Il remarque le manège d’une voiture aux vitres teintées. Il va se passer quelque chose. Mais peut-il jouer les balances, lui qui ne supporte pas les flics ? Et s’il tentait d’en profiter. Après tout, perdu pour perdu...
Pierre Jolivet a construit son film autour du personnage de Franck, un rôle extrêmement fort, omniprésent, compliqué. Une personnification de ces millions d’hommes et femmes humiliés dans leur quotidien car incapables de s’en sortir financièrement et intellectuellement. Notre époque. Noire et désespérante.
Olivier Gourmet : la gueule de l’emploi
Fracassé par la vie. Olivier Gourmet, la voix grave et cassée, la calvitie avancée, a la gueule de l’emploi. Il endosse la personnalité de Franck, syndicaliste déçu et blasé, avec une présence rare. Cet acteur belge originaire de Namur est l’acteur fétiche des frères Dardenne. Son rôle dans Un fils lui a même rapporté un prix d’interprétation au festival de Cannes en 2002. Logiquement, il a franchi la frontière et perdu son accent pour devenir un des piliers des films français exigeants. Loin de surfer sur son succès, il n’a pas modifié ses exigences quant aux rôles qu’il accepte. Il est cependant de plus en plus présent alternant les réalisations où il occupe le premier rôle comme Jamais de la vie ou Terre battue avec des participations moins importantes comme L’affaire SK1 ou Grand Central.
Dans le film de Pierre Jolivet, il a la chance d’interpréter le genre de personnage qui habituellement est réservé aux grandes actrices : un être fragile et écorché vif au masculin, c’est trop rare dans le cinéma français. Un défi qu’il relève avec brio, comme ses prochains rôles à l’affiche en 2015, du film fantastique japonais à la reconstitution historique (guerre 14/18) à l’adaptation de Madame Bovary.
samedi 11 avril 2015
BD - "Undertaker" ou l’or du croque-mort
Pas facile de s’imposer dans l’univers du western. Passer après des génies comme Jijé, Gir ou Hermann pourrait en décourager beaucoup. Visiblement cela n’a pas arrêté Ralph Meyer qui a relevé le défi. Avec brio. Il anime cette nouvelle série écrite par Xavier Dorison avec qui il a déjà conté les aventures du Viking Asgard. Jonas Crow n’a pas d’ami. Il voyage seul dans le désert de l’Ouest américain à la recherche de travail. Il en trouve souvent car son domaine de prédilection est en pleine expansion : la mort. Jonas est croque-mort.
Il vient d’adopter un vautour et se rend dans une petite ville minière à la demande d’un certain Joe Cusco. Ce dernier est le propriétaire de l’exploitation qui fait vivre toute la communauté. Malade, il n’entend pas souffrir longtemps. Il engage Jonas pour qu’il l’enterre dès le lendemain dans sa première mine, celle où il a trouvé le plus de pépites d’or. Pour ce qui est de mourir, il a une fiole de poison qui agrémentera parfaitement l’énorme gâteau aux amandes qu’il entend déguster à la fin de son ultime repas. Mais Joe, avant de quitter ce monde si dur, va également ingurgiter toute sa fortune en or pour être enterré avec elle... L’histoire se déroule sur plusieurs plans. Il y a l’intrigue principale sur la convoitise de l’or du mort, les questions autour du passé de Jonas, une critique sociale de la condition des mineurs et pour couronner le tout une jolie Anglaise pour échauffer les esprits de tous les mâles.
Passionnant et plein de suspense, cet album vaut aussi (et surtout) pour le dessin de Ralph Meyer. Son nom peut sans problème être ajouté aux trois “maîtres” cités en début de chronique.
« Undertaker » (tome 1), Dargaud, 13,99 euros
DE CHOSES ET D'AUTRES - Que sont-elles devenues ?
Stars un jour, elles ont mal vécu la suite de leur carrière. Alors qu'hier soir Nabilla était de retour sur les écrans après ses déboires judiciaires (une vieille émission sur D8, enregistrée avant son incarcération), d'autres moins chanceuses ont complètement disparu des écrans radars de la presse people. Il s'agit parfois d'exil volontaire. Ainsi Davina (du duo "Véronique et Davina") a renié sa frénésie gymnique et la séquence du générique sous la douche au profit d'une retraite spirituelle et religieuse. Devenue moine bouddhiste, elle officie dans le Poitou. La brune aux cheveux courts semble particulièrement épanouie. Comme quoi il y a une vie après la célébrité.
La religion, Diam's aussi y a succombé. Moins évident pour cette chanteuse de rap aux textes revendicatifs. Elle a troqué sa casquette et ses pantalons baggy pour la tenue sobre, impersonnelle et voilée des musulmanes pratiquantes. Depuis ses explications sur sa conversion en 2012, elle a totalement disparu. Mais rassurez-vous, elle annonce son retour sous les projecteurs en mai prochain, pour la sortie d'un nouveau livre intitulé "Mélanie, Française et musulmane".
Et puis il y a le cas Loana. Sex-symbol des années 2000, elle représente l'exemple concret des effets indésirables de la prise prolongée d'antidépresseurs. Après avoir doublé de volume, elle ose à nouveau sortir en public. On l'a vue début avril dans une soirée. Un retour remarqué car elle a coloré ses cheveux d'un rose très voyant... Le premier qui se risque à glisser une allusion à Peggy du Muppet Show sera noyé dans la piscine de Loft Story !
vendredi 10 avril 2015
BD - Cap sur une Terre nouvelle avec Centaurus
Pionniers et colons sans même le savoir, les habitants d’un vaste “vaisseau spatial monde” touchent enfin au but. Partis il y a plusieurs siècles de la Terre, planète exsangue après des millénaires de surexploitation, les ancêtres sont tous morts. Ce sont les descendants qui continuent le voyage vers Vera, satellite de l’étoile Proxima Centaurus.
La majorité des habitants de ce monde miniature ne savent pas qu’ils sont en train de voyager dans l’espace. Seuls quelques responsables sont dans la confidence et surveillent la bonne marche du vaisseau. Quand il arrive enfin à proximité de Véra, une petite équipe est montée pour aller explorer ce monde inconnu regorgeant de dangers.
Le premier tome de Centaurus, écrit par le duo Léo - Rodolphe (Kenya et Namibia chez Dargaud), se focalise sur les personnages. Il y a un chasseur et son chien, une force de la nature, pas très futé mais très serviable, un pilote prétentieux, un chef de la sécurité légèrement paranoïaque et deux jumelles à peine sorties de l’adolescence. Ce sont elles les véritables héroïnes de cette nouvelle série dessinée par Janjetov, le “repreneur” de l’Incal et des Technopères. Elles amènent la touche de fantastique et de merveilleux qui rend les séries de SF de Léo et Rodolphe si séduisantes. Centaurus ne déroge pas à la règle.
« Centaurus » (tome 1), Delcourt, 12 euros
DE CHOSES ET D'AUTRES - Les aliens aiment le luxe
21 chambres, une piscine, un parc de 4 km² dans un pays plaisant et chaud. Les caractéristiques de ce bâtiment de 132 mètres de long sur 49 de large ressemblent à celles d'une villa commandée par l'un de ces milliardaires qui ne savent plus quoi faire de leur argent. Un détail cependant les différencie : le cahier des charges spécifie que "le toit de la résidence doit avoir une terrasse sur laquelle une soucoupe de douze mètres de diamètre peut atterrir." Soucoupe volante bien évidemment puisqu'il s'agit de la description de ce qui deviendra dans quelques années "l'ambassade terrestre de nos créateurs de l'espace".
Derrière ce projet pharaonique estimé à 37 millions de dollars, on retrouve Claude Vorilhon né fin septembre 1946 à Vichy, plus connu sous le nom de Raël depuis 1973. Cet ancien journaliste sportif affirme avoir été contacté par les extraterrestres Elohim. Depuis, il porte leur message partout dans le monde et développe sa philosophie raélienne, assimilée à une secte. Raël tente donc de bâtir cette ambassade et a lancé plusieurs souscriptions pour récolter les fonds.
Si le choix du terrain n'est pas encore effectué (il attend les propositions des pays intéressés), le désir de tranquillité est impératif. Il est clairement notifié que le bâtiment "doit être construit au milieu d'un parc assurant ainsi le respect de la vie privée tant dans la résidence qu'à la piscine." Les visiteurs aliens sont certainement pudiques. À moins que Raël ne veuille pas être surpris en compagnie de jeunes et jolies disciples par les paparazzis en pleine séance de bronzage intégral...
Derrière ce projet pharaonique estimé à 37 millions de dollars, on retrouve Claude Vorilhon né fin septembre 1946 à Vichy, plus connu sous le nom de Raël depuis 1973. Cet ancien journaliste sportif affirme avoir été contacté par les extraterrestres Elohim. Depuis, il porte leur message partout dans le monde et développe sa philosophie raélienne, assimilée à une secte. Raël tente donc de bâtir cette ambassade et a lancé plusieurs souscriptions pour récolter les fonds.
Si le choix du terrain n'est pas encore effectué (il attend les propositions des pays intéressés), le désir de tranquillité est impératif. Il est clairement notifié que le bâtiment "doit être construit au milieu d'un parc assurant ainsi le respect de la vie privée tant dans la résidence qu'à la piscine." Les visiteurs aliens sont certainement pudiques. À moins que Raël ne veuille pas être surpris en compagnie de jeunes et jolies disciples par les paparazzis en pleine séance de bronzage intégral...
jeudi 9 avril 2015
BD - Poésie et transports en commun dans "Magic Bus"
Un endroit clos propice aux rencontres. Les transports en commun sont souvent subis par les voyageurs. Sauf dans le cas des habitués du « Magic Bus », nouvelle série humoristique, fortement teintée de poésie, signée Thiriet (scénario) et Bercovici (dessin). Ce bus de ville, que le scénariste pratique certainement avec assiduité, est une mine de situations cocasses.
Il y a le conducteur, sympa parfois, de mauvaise humeur d'autres jours, partagé entre l'exaspération contre les impolis et la joie d'un sourire ou d'un mot gentil. On croise de tout dans ce bus.
Un folle qui profite du moindre arrêt pour tenter de faire bisquer ses pauvres victimes : du chien qu'elle fait aboyer, au épiciers bio à qui elle proclame son amour des OGM. Les dragueurs sont légion. Mais attention, la frontière est ténue entre la déclaration d'amour impromptue et le harcèlement odieux.
Les anciens sont de grands utilisateurs du bus. Ils sont bavards, regrettent le « bon vieux temps » et ne comprennent rien aux addicts des smartphones et autres tablettes. Entre simple sourire et franc fou rire il y en a pour tous les goûts. Découpé à la façon d'un programme court de télévision, le rythme est soutenu. Impossible de s'ennuyer dans ce « Magic Bus » qui malheureusement ne passe pas tous les jours dans nos rues.
« Magic Bus » (tome 1), Fluide Glacial, 10,95 €
« Magic Bus » (tome 1), Fluide Glacial, 10,95 €
Cinéma - « Lost River » ou les multiples cauchemars de Ryan Gosling
Une ville engloutie, une famille à l’agonie : les USA en noir.
Première réalisation de l’acteur canadien Ryan Gosling, Lost River sous des airs de film fantastique, est en réalité une fable sociale sur cette partie de l’Amérique qui s’est enfoncée irrémédiablement dans la pauvreté après la crise financière. Tout débute par une envie de maison. Pour élever ses enfants. Billy (Christina Hendriks) accepte de faire un prêt pour acquérir cette villa en bois, plantée dans la banlieue de Detroit, la grande ville de l’automobile devenue un désert industriel. Rapidement elle ne peut plus payer les traites.
Casting de luxe
Son grand fils, Bones (Iain de Caestecker) vole du cuivre dans les bâtiments à l’abandon et le revend à un ferrailleur. Il joue aussi le rôle du père auprès de son petit frère Franky. Convoquée par son banquier, Billy est obligée d’accepter un emploi dans un cabaret proposant des sketches de grand-guignol et d’autres distractions, plus perverses. L’ensemble est sombre, inquiétant, morbide comme cette ville engloutie dans un lac artificiel. Parfois carrément traumatisant.
Pour son premier film, Ryan Gosling (le beau gosse peu bavard de Drive) n’a pas fait dans la dentelle. Il semble s’être directement inspiré de ses pires cauchemars pour écrire le script d’un film crépusculaire. Les personnages secondaires sont au diapason de l’ensemble. Rat (Saoirse Ronan), jeune fille un peu gothique, oublie de vivre pour s’occuper de sa grand-mère (Barbara Steele, légende du cinéma d’horreur du siècle dernier), une handicapée qui regarde en boucle le film super 8 de son mariage. Bones est aux prises avec Bully, petit voyou psychopathe agissant comme un dieu tout puissant sur son territoire en ruines. Bully interprété par Matt Smith, l’acteur anglais méconnaissable, à des années lumière de sa composition en Docteur Who. On trouve également au casting Réda Kateb. L’acteur français personnifie un chauffeur de taxi, plein de désillusion mais encore humain. Presque le seul de toute l’histoire.
Le film, de simplement noir, devient carrément angoissant quand toutes les situations critiques atteignent leur paroxysme en même temps. Un final où l’on se surprend à s’agripper fermement aux accoudoirs de son fauteuil, preuve que Lost River ne laisse pas indifférent, même si parfois ce n’est pas toujours agréable.
mercredi 8 avril 2015
DE CHOSES ET D'AUTRES - Centenaire électrique
Incroyable interview du second greffé d'un cœur artificiel ce week-end dans le Journal du Dimanche. Le genre de déclarations qui vous boostent tant elles sont positives et enthousiastes.
Cet homme de 68 ans, à qui les médecins ne donnent plus que quelques semaines à vivre l'été dernier, est le second malade à recevoir le cœur artificiel Carmat. De retour chez lui depuis janvier dernier, il déroule à nouveau normalement le fil de sa vie paisible de retraité passionné de bricolage. Seul souci permanent : penser à recharger les batteries. Pourtant sportif accompli, une insuffisance cardiaque l'avait transformé en papy fatigué. Des journées désormais dans un fauteuil, comme abandonné de toute force.
Quelques jours après la greffe, il retrouve tonus et clarté d'esprit. "En fait je ne me suis jamais senti aussi bien. Intellectuellement, je réfléchis plus précisément à un tas de choses, confie-t-il au JDD. C'est difficile à expliquer, je me sens plus rapide. Je n'ose pas dire plus intelligent... » En d'autres circonstances, on parlerait de miracle.
Les médecins lui conseillent de pratiquer le vélo d'appartement. Il refuse. N'envisage le vélo qu'en plein air. Il part donc dans la campagne nantaise, les batteries sur le porte-bagages, évitant quand même les portions trop pentues. La nuit, il dort comme un bébé, malgré le bruit du moteur de ce cœur qui lui redonne l'envie de vivre. Pour preuve, il projette sérieusement de vivre jusqu'à cent ans. Il incarne la preuve que le progrès, dans quelques décennies, nous permettra de tutoyer l'immortalité sans paraître fou à lier.
DVD - Une peluche craquante
Les aventures de l’ours Paddington, entre tendresse et humour anglais.
Petit ours orphelin cherche foyer accueillant. Le film de Paul King, adapté des livres pour enfants de Michael Bond, débute comme une annonce du Bon Coin. Mais en Angleterre, les aventures de Paddington ont bercé plusieurs générations de gamins. Une histoire archiconnue, revisitée grâce aux techniques d’animation les plus modernes. L’ours, adorable petite peluche sous son chapeau rouge, devient un personnage à part entière s’intégrant parfaitement dans les scènes tournées par des acteurs en chair et en os. L’effet est bluffant. Ours du Pérou, vivant au plus profond de la forêt, Paddington devenu orphelin va tenter de retrouver l’explorateur qui a donné des rudiments d’anglais à sa famille. Il traverse l’Atlantique en passager clandestin, caché dans un canot de sauvetage, se nourrissant exclusivement de marmelade, son péché mignon.
Mais une fois arrivé dans la capitale anglaise, il déchante. Il n’est qu’un étranger parmi d’autres et est rejeté par une population stressée et déshumanisée. Heureusement il croise le chemin de la famille Brown. Si le père tente de l’ignorer, la mère, gentille rêveuse le cœur sur la main, se propose de l’héberger pour une nuit. À la grande joie de leurs deux enfants.
La première partie du film est bourrée de gags. L’ourson, très naïf, accumule les gaffes transformant l’appartement des Brown et véritable champ de bataille. La scène de la salle de bains, notamment des brosses à dents, est irrésistible. La suite devient plus dramatique avec l’irruption de Millicent (Nicole Kidman), une taxidermiste qui voudrait bien ajouter ce trophée à son tableau de chasse. Ce film est proposé avec de nombreux bonus, notamment un reportage sur les séances de doublage en français. Guillaume Galienne explique comment il s’est approprié le personnage de Paddington. Instructif et passionnant.
« Paddington », Studiocanal, 19,99 euros le DVD, 24,99 euros le blu-ray.
Inscription à :
Commentaires (Atom)











