dimanche 5 octobre 2014

Livre : Les secrets de Sophia Loren


sophia Loren, flammarion
Immense actrice à la beauté rayonnante et éternelle, Sophia Loren a traversé un demi siècle de cinéma mondial. La belle Italienne, dans cette autobiographie pudique et optimiste, ouvre son « coffre aux secrets ». Une boîte renfermant une multitude de photos et de documents, un résumé de sa vie et de sa carrière. Elle parle donc de sa famille, sa grand-mère et sa mère, ses débuts dans les romans-photos et son entrée dans le monde du 7e art. Rapidement sa grâce et sa présence font qu'elle devient un symbole de la beauté féminine. Mais c'est surtout sur sa vie privée, son mariage avec Carlo et la naissance de ses enfants, puis de ses petits-enfants, qu'elle livre les plus belles pages. Une centaines de photos inédites illustrent ce texte parfois émouvant, notamment quand elle parle de ses petits enfants. La preuve qu'une star mondiale, habituée au paillettes, aux honneurs et aux soirées mondaines peut avoir une vie de mère et de grand-mère comme tout un chacun.

« Sophia Loren, hier, aujourd'hui et demain », Flammarion, 21,90 €

samedi 4 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Spectacle de rue

rue, café, terrasse, look
Il m'arrive quelquefois de m'asseoir en terrasse, dans un quartier animé, simplement pour le plaisir de regarder les passants. Ces hommes et femmes qui défilent, je leur imagine à chacun un parcours en fonction, du chapeau qu'il porte, de son air perpétuellement outragé.
Ces talons aiguilles vertigineux et ce maquillage outrancier cachent certainement une piètre estime de soi. Monsieur tète consciencieusement sur sa pipe, muscles de la mâchoire crispés. Éteinte ou allumée ? Pas eu le temps de voir si de la fumée s'en échappait. Par contre, lui laisse dans son sillage comme un brouillard de vapeur. Il vapote pire qu'une locomotive au XIXe siècle. S'il faisait "tchou tchou" personne ne serait étonné.
Je ne suis pas le seul à admirer la splendide créature habillée court et moulant, balançant des hanches l'air lascif et désinvolte à la fois. Même ceux qui ont le nez dans leur journal lèvent la tête. Comme un sixième sens ancestral qui avertit le "mâle primitif" de l'approche d'une "femelle". Cela n'ira pas plus loin qu'un regard appuyé, on n'est plus des sauvages (enfin pour la plupart...).
Ce vieux monsieur courbé avance à petits pas. Je m'imagine dans 20 ans, guère plus vaillant. Des jeunes arrivent sur leur skate, ils sont turbulents et pressés. J'ai dû leur ressembler. Il y a longtemps.
Une revue d'effectifs pour finalement me rendre compte que la plupart des passants ont tourné la tête vers moi. Qu'ont-ils bien pu imaginer ? "Encore un solitaire entre deux âges un peu voyeur sur les bords qui n'a rien d'autre à faire que de dévisager les gens". Oh, je n'abandonnerai pas pour autant ces moments délectables.

vendredi 3 octobre 2014

Cinéma : Muscles à gogo

Roschdy Zem filme les difficiles relations entre un père et son fils dans l'univers « Bodybuilder ».
zem, bodybuilder, gauvin, marina foïs, rottiers
Beaucoup d'efforts, de transpiration et de douleur dans le troisième long-métrage de Roschy Zem. L'acteur est passé de l'autre côté de la caméra tout en continuant sa carrière de comédien. Pour preuve il s'est donné un second rôle dans « Bodybuilder ». Il y interprète le coach de Vincent Morel (Yolin François Gauvin), le gérant d'une salle de musculation. Il a 58 ans et un corps de rêve. Du moins pour ceux qui trouvent joli une masse musculaire maximale. C'est le cas de sa compagne, Léa (Marina Foïs), même si parfois il pousse le bouchon un peu loin. Vincent prépare les championnats de France. Cela implique un régime draconien et une hygiène de vie irréprochable. Il ne pense qu'à cela au point qu'en plein coït, il ne peut s'empêcher de regarder les veines saillantes sur ses biceps, comme si cette image l'excitait plus que le visage de Léa... Un culturiste est forcément narcissique. Un peu masochiste aussi. Mais parfois la vraie vie vous rattrape. Pour Vincent c'est l'arrivée dans sa salle de sport de son fils, Antoine (Vincent Rottiers). Cela fait des années qu'il ne l'a plus vu.



S'il réapparaît tout à coup c'est pour une bonne et simple raison : il a une bande de malfrats aux fesses. Antoine a essayé de faire des « affaires » avec eux. Les bénéfices ne sont pas au rendez-vous et la mise de départ dilapidée. Il préfère donc se mettre « au vert », loin de Lyon, dans ce petit village dans la banlieue de Saint-Etienne. Deux mondes radicalement différents vont devoir cohabiter dans un petit deux pièces. Si le père tente de rattraper ses erreurs du passé, le fils pense essentiellement à se dépêtrer de ses déboires financières.
Malgré des acteurs pleins de bonne volonté (notamment Yolin François Gauvin, véritable culturiste champion du monde et qui fait là ses débuts à l'écran), le film est un peu trop cousu de fil blanc. Comme si chaque personnage tentait d'agir comme un archétype absolu. Le jeune ne peut pas s'empêcher de voler dans les vestiaires du club, le père pardonne tout, même le pire. Et puis il y a tous ces hommes suants en mini slips, en train de déplacer des tonnes de fonte juste pour gagner un centimètre de tour de biceps... Il est très difficile d'avoir un gramme d'empathie pour ces hommes et femmes qui passent quatre heures par jour à se sculpter un corps. Ou plus exactement à le faire souffrir face à une immense glace. Moins glamour, c'est impossible...


jeudi 2 octobre 2014

DVD : Grand-père explosif

Réjouissante adaptation du best-seller « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ».

100 ans ! Allan a 100 ans. Cela se fête. Tous les employés de la maison de retraite où il coule des jours trop tranquilles s'apprêtent à lui offrir un énorme gâteau d'anniversaire. Mais quand ils entrent dans sa chambre, Allan (Robert Gustafsson) a pris la poudre d'escampette. Une fugue de plus pour cet homme à la vie bien remplie. Le film de Felix Herngren est adapté du livre du Suédois Jonas Jonasson, traduit partout dans le monde. Un best-seller loufoque et iconoclaste construit en flash-back. Allan, avec ses quelques piécettes en poche, achète un billet de bus pour une petite bourgade. Avant cela, un jeune très énervé, pressé d'aller satisfaire un besoin pressant, lui confie sa valise. Allan, un peu à l'ouest (il a quand même 100 ans et n'a jamais été un foudre de guerre côté intelligence et concentration), part avec la valise. Début des véritables ennuis car cette dernière contient 50 millions... Mais il en faut plus pour déstabiliser cet homme qui a côtoyé les plus grands du siècle dernier. De Franco à Staline en passant par Truman ou Gorbatchev, sa vie a suivi des chemins tortueux. En raison de sa passion pour les explosifs. Allan, dès son plus jeune âge, a aimé faire exploser des bâtons de dynamite. Voilà comment il se retrouve au coeur de la guerre d'Espagne puis impliqué dans le projet Manhattan.
Vieux.jpgDonc ce ne sont pas quelques voyous lancés à ses trousses qui vont le déstabiliser. D'autant qu'il bénéficie dans sa fuite de l'aide de quelques amis tout aussi timbrés que lui, du multi-diplômé maladivement timide en passant par la propriétaire d'un éléphant (peu banal en Suède) sans oublier un autre retraité, Jonsson (Iwar Wiklander), bien décidé de se payer une belle retraite au soleil avec cet argent tombé du ciel.
Le film est un enchaînement de quiproquos et coup du sort, parfois énormes mais toujours efficaces. On voyage beaucoup, de la Catalogne au goulag russe en passant par Bali, cadre du dénouement d'un long-métrage hilarant.


« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », Studiocanal, 19,99 euros 

DE CHOSES ET D'AUTRES : Marchandise trompeuse

dvd, porno, mitraillette, jihad
Parfois, des entreprises arborent avec fierté un certificat ISO, garantie d'une certaine qualité. Loin d'être superflues, ces fréquentes analyses des produits commercialisés ont fait défaut dans deux cas précis.
La première histoire se déroule dans le Nord la semaine dernière. Le film vedette de l'année, Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu (plus de 11 millions d'entrées au cinéma) sort en DVD. Des milliers de galettes sont mises en vente un peu partout. Même une enseigne de hard discount propose le film en tête de gondole. Certains l'achètent les yeux fermés, persuadés de passer un bon moment en famille. Mais quand ce couple met le disque dans l'appareil pour ses enfants puis sort dans le jardin, il ne se doute pas que durant quelques minutes leur progéniture, au lieu de rire aux malheurs de Christian Clavier et Chantal Lauby, ont pu visionner le début d'un film sur la sexualité des couples de plus de 40 ans... Une regrettable erreur, mise sur le compte du "fournisseur"... les magasins retirent tous les exemplaires défectueux.
Dans une autre grande chaîne de supermarchés, il s'agit cette fois d'un "défaut de vigilance" d'après les termes officiels. En prévision des fêtes de fin d'année, le responsable des ventes commande en Chine, des mitraillettes pour enfants. De ces jouets en plastique, semblables à des kalachnikov et qui font un bruit infernal. Quelques acheteurs indignés ont ramené leur exemplaire au vu des inscriptions sur la crosse. Pas moins qu'un croissant, le fameux symbole de l'Islam brandi par les terroristes de l'État islamique. Une arme pour jouer au jihad, pas du meilleur goût surtout en ce moment.

mercredi 1 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Explosion de caca

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Normalement, vous auriez dû lire en lieu et place de cette chronique un peu insipide, un texte hilarant de vécu et de pittoresque (en rapport avec le dépistage de certains cancers). Mais à mon grand regret, une nouvelle fois, j'ai été censuré. Pas par ma direction (qui me laisse une totale liberté), ni des élus trop susceptibles. Non, la seule qui ait un droit de veto sur mes écrits, c'est ma femme.
Donc en lieu et place des 1 600 signes particulièrement comiques la mettant en scène, vous aurez droit à cette petite information légèrement réchauffée sur les déboires d'un père et son fils. A la base, mon attention est attirée par un article sur Henri Dès. Le célèbre chanteur pour enfants déclare son soutien indéfectible à son fils menacé de prison pour défaut de paiement d'une amende de 30 000 francs suisses.
Que lui reproche-t-on ? Tout simplement d'avoir hébergé dans sa cave un salon de massage. On imagine immédiatement une histoire de prostitution. Pas du tout affirme Henri Dès : "Il s'agit en réalité d'un centre de massage tentrique, une méthode hindoue qui aide le corps et l'esprit à se mettre en harmonie avec sa sexualité ou celle de son couple". Et de dénoncer une cabale, surtout alimentée par le fait que son fils "appartient au groupe Explosion de caca". J'avoue mon incrédulité (et mon hilarité, voir ci-dessus) en lisant ces dernières lignes.
Je découvre, merci Google, les tubes populaires à la mode heavy métal en même temps que l'existence de ce duo déjanté. En résumé : le fils d'un chanteur pour enfants, reconverti dans le rock scatologique, est suspecté de proxénétisme…
En bonus internet, le dernier clip d'Explosion de caca.

mardi 30 septembre 2014

Cinéma : « Elle l'adore » sans aucune limite

Sandrine Kiberlain, interprète d'une fan prête à tout pour son idole, rayonne dans le premier film de Jeanne Herry, vrai polar aux faux airs de comédie.


Étrange monde que celui des fans. Essentiellement des femmes déconnectées du réel, ne vivant que par et pour le chanteur ou l'acteur qu'elles idolâtrent. Jeanne Herry, la réalisatrice de « Elle l'adore », film étrange et fascinant, en a certainement croisé dans sa jeunesse. Car sous ce nom se cache la fille de Julien Clerc et Miou Miou. Un chanteur et une comédienne qui ont du recevoir quantité de lettres d'admirateurs quand ils étaient au faîte de leur célébrité. Est-ce dans cette matière première que Jeanne Herry a trouvé l'idée de son premier long-métrage ? A moins que le véritable moteur du film soit le chanteur Vincent Lacroix (Laurent Lafitte) ressemblant tant au père de la réalisatrice...

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Muriel Bayen (Sandrine Kiberlain), la quarantaine fatiguée, esthéticienne, vit seule à Paris. Divorcée, elle n'a la garde de ses enfants (deux ados) que quelques week-ends. Muriel, depuis son enfance, est fan de Vincent Lacroix. Dans sa chambre d'enfant que l'on entrevoit à un moment, ses murs sont couverts de posters. Souvent, ces toquades sont passagères. La vie fait que les vrais gens supplantent toujours nos idoles car ils sont plus présents. Sauf pour Muriel qui consacre tous ses loisirs à Vincent. Elle collectionne les disques, les places de concerts et autres passes VIP qu'elle parvient à extirper à la sécurité à force de persévérance.
Depuis le temps, Vincent la connait. C'est sa fan numéro 1, la plus fidèle, mais pas envahissante. Le chanteur de charme, en pleine préparation de son prochain Olympia (presque une routine pour lui), se détend en jouant au poker chez lui avec des amis. Sa petite amie du moment n'apprécie guère. Grosse scène de jalousie devant les convives. Insultes, bris de glace. Une fois seuls, rebelote. Mais cette fois c'est plus violent. Et l'accident bête. Un lourd trophée fracasse la tête de l'amour du moment.

Convoyeuse
Vincent, paniqué, ne sait que faire. Toutes les apparences sont contre lui, sa carrière ne survivra pas à un tel scandale. Il va avoir l'idée tordue de demander de l'aide à Muriel, une personne en qui il a totalement confiance. Ou du moins qui le vénère tellement qu'elle devrait accepter de l'aider sans poser de questions. Il ne la met pas exactement dans la confidence. Il lui demande simplement de transporter un « colis » en Suisse où la sœur de Vincent a une petite entreprise de crémation d'animaux morts... La scène clé du film se déroule en pleine nuit. Vincent sonne chez Muriel. La fan n'en croit pas ses yeux. Son idole, chez elle. En observant sa réaction, on comprend que le personnage de Muriel, magistralement interprété par Sandrine Kiberlain, est beaucoup plus complexe qu'imaginé au début. Fan vient de fanatisme, un dérangement mental de plus en plus évident. Le film, engagé comme une simple comédie sociale, va s'orienter vers le polar pur et dur, avec enquête policière, garde à vue, interrogatoires, tension et coups de théâtre. Une scénario très alambiqué, à la hauteur de la mythomanie de Muriel, experte en histoires improbables.
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Sandrine Kiberlain au service de ses rôles

kiberlain, lafitte, elle l'adore, herryLongtemps, Sandrine Kiberlain est restée dans l'ombre. Une bonne actrice pour les seconds rôles, mais pas assez identifiable pour être vedette. La rousse filiforme, aux innombrables taches rousseurs prête plus à rire qu'à rêver. Elle accepte de jouer les fofolles avec un plaisir souvent non dissimulé. Cela donne des compositions brillantes dans « Tip Top » (une policière voyeuse et un peu naïve), « Pauline détective » (une journaliste spécialisée dans les faits-divers, tendance enquêtes à la Scoubidou) et surtout « 9 mois ferme » d'Albert Dupontel. Elle y incarne une juge d'instruction mise enceinte par un abominable délinquant. Sandrine Kiberlain explose dans un personnage en permanence au bord de la crise de nerfs. Une des rares actrices qui parvient à supporter la comparaison avec Dupontel, habitué lui aux excès en tous genres.
Dans « Elle l'adore », elle garde cet aspect un peu lunaire, mais parvient en quelques silences et regards troubles à faire deviner les profondes fractures de cette fan d'un chanteur de charme. Elle joue la folie, sans jamais se départir de son apparence de femme normale et consciente de ses faits et gestes. Une nouvelle palette à accrocher au vaste répertoire d'une comédienne pas toujours utilisée au maximum de ses possibilités qui sont immenses à en croire sa prestation dans le premier film de Jeanne Herry.

DE CHOSES ET D'AUTRES : Défilé de tatouages

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Grosse animation hier dans mon village. Le vide-greniers annuel a transformé l'artère principale en vaste zone commerciale piétonne. Comme chaque année, j'en profite pour louer l'emplacement devant chez moi, installer quatre tréteaux et vendre livres et autres babioles. Passé l'enthousiasme des premières heures (90 % des ventes en début de matinée), il faut reconnaître qu'un vide-greniers c'est long. Très long…
Alors, bloqués derrière notre stand, mon épouse et moi scrutons les badauds. Démarche, tenue vestimentaire, âge, coiffure sont détaillés et commentés… Parmi ce petit échantillon de la vaste Humanité, les tatoués sont de plus en plus nombreux.
Hier matin, nous avons eu droit à un diablotin coloré beaucoup plus souriant que son propriétaire. Une dame laisse deviner sur un bras les ailes d'une chauve-souris. Un vieux socialiste arbore une rose sur son biceps fripé. Sans doute le souvenir d'une époque plus florissante pour la gauche. Celui-ci est couvert de la tête aux pieds. Impossible d'établir l'inventaire complet : un Indien sur son cheval saute aux yeux, puis une rose des vents sur l'avant-bras et une grosse araignée velue sur la main.
Côté bestiaire, les femmes sont plutôt dauphins, les hommes aigles. Lui porte un tigre sur le bras. Ou un chien ? Pas vraiment évident. Le tatouage est surchargé, comme si on avait redessiné sur un premier motif pour le faire disparaître.
Enfin, dans l'idéogramme chinois qu'exhibe ce cinquantenaire, je vois du mystère et du romantisme. Mais si ça se trouve, le tatoueur a seulement traduit en mandarin "Arlette pour la vie"…

lundi 29 septembre 2014

BD : Ténébreuses années 40 avec "l'Insurrection" et "La chute d'un ange"

La Pologne comme la France ont mis du temps à se relever du traumatisme de la seconde guerre mondiale. Deux albums parus cette semaine reviennent sur l'ambiance particulière des ces années 40, entre guerre, libération et épuration.
insurrection, chute ange, sowa, gawron, Mako, Daeninckx, dupuis, casterman« L'insurrection » a pour cadre la ville de Varsovie. En ce printemps 1944, les Allemands sont encore les maîtres du pays. La Résistance multiplie les actions d'éclat. Les rumeurs de débarquement la pousse à vouloir accélérer les événements. L'insurrection contre l'occupant se prépare. Pour mieux comprendre le contexte politique et historique, Sowa, la scénariste, s'attache à la vie d'une famille. Alicja a repris le flambeau de son frère Jan, tué dans un accrochage avec les nazis. Son fiancé, Edward, n'ose pas s'engager. Il préfèrerait, naïvement, que la guerre n'interfère pas dans son quotidien. Mais comment ne pas réagir quand l'oppresseur a tous les droits ? Mis en images par Gawron, cette prise de conscience suivie d'une prise de risque rend hommage à ces Polonais, oubliés de l'Histoire.
insurrection, chute ange, sowa, gawron, Mako, Daeninckx, dupuis, casterman« La chute d'un ange », album écrit par Daeninckx et dessiné par Mako a également pour cadre les années 40. En France cette fois alors que le pays redécouvre la liberté. Une double enquête policière (la mort d'un orphelin et l'assassinat d'un patron de presse) est menée par le commissaire principal Pasquet. Entre fantômes de l'occupation, scandales d'état et magouilles au plus haut niveau, la France décrite par les auteurs est peu reluisante. Pourtant ce sont ces hommes et ces femmes qui ont repris le pays à la Libération et qui l'ont façonné. Un regard critique et sans concession tout à fait dans la lignée des précédentes productions d'un duo devenu incontournable dans la BD noire française.
« L'insurrection » (tome 1), Dupuis, 15,50 euros

« La chute d'un ange », Casterman, 15 euros

dimanche 28 septembre 2014

BD : plongée dans le passé de l'Égypte ancienne

odyxes, lejeune, arleston, soleil
Imaginez, vous allez en cours, bercé par les cahots du métro. Vous vous endormez d'un œil. Et quand vous vous réveillez, vous êtes à bord d'un bateau grec qui fait route vers l'Égypte. Pas un paquebot de croisière. Une vieille barcasse qui avance à la rame. C'est l'incroyable aventure qui arrive à Oscar Rimbaud, étudiant en médecine. Quand il reprend ses esprits, tout le monde à bord l'appelle Odyxes et il est... capitaine. Arleston, après avoir beaucoup exploré l'heroic fantasy (Lanfeust, Trolls...) se tourne vers un fantastique historique plus classique, teinté de voyage temporel. Une fois le choc passé, Oscar-Odyxes accepte sa nouvelle réalité et avant de chercher un moyen pour réintégrer son époque va se démener pour survivre. Heureusement ses connaissances médicales et scientifiques sont un atout non négligeable dans cette Égypte ancienne. Au dessin, Stephen Lejeune est aussi à l'aise sur les quelques planches se déroulant durant notre époque que sur celles, plus nombreuses, se déroulant dans le passé.

« Odyxes » (tome 1), Soleil, 13,95 €