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samedi 20 février 2016

Paradoxe parisien

A chacune de mes courtes escapades à Paris, je sacrifie au rituel du café en terrasse. Le plaisir de siroter un "petit noir" en observant cette faune incroyable de la capitale pour le provincial que je resterai toujours.
D'ordinaire, il faut jouer des coudes pour trouver une place. Le froid combiné au souvenir encore présent du 13 novembre semblent avoir rebattu les cartes. Par contre, ce qui n'a pas changé c'est le prix prohibitif de ces quelques centilitres de nectar odorant. Entre trois et quatre euros, le "kawa" devient un véritable luxe.
Comme de bien entendu, j'en profite pour en griller une sous les convecteurs à gaz tournant à plein régime. Je demande un cendrier à la serveuse. "Désolée, la mairie de Paris nous a interdit les cendriers. Il paraît qu'ils peuvent se transformer en projectile en cas de bagarre." Face à mon air interloqué elle continue "Jetez votre mégot par terre, je passerai le balai... »
Paris sera toujours aussi paradoxal. Si un cendrier peut se transformer en arme, alors pourquoi continuer à servir des bières pression dans des chopes encore plus "contondantes" qu'un petit cendrier si elles sont lancées avec détermination et dextérité. Cette décision ne serait-elle pas plutôt destinée à ostraciser encore plus les fumeurs ? Car la municipalité a également décidé de verbaliser les jets de mégots sur la voie publique. 68 euros le PV. Mais en l'absence de cendriers, que faire du reste de sa cigarette ? Suggestion : que chaque paquet "neutre" soit équipé d'un cendrier portatif.

mercredi 18 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : En guise de conclusion

Dans cette chronique, depuis quatre ans, je tente au quotidien de parler de choses et d'autres. En clair, un espace, en fin de journal, pour sourire ou se moquer, parfois réfléchir ou s'indigner. Un petit moment en décalage avec ce que vous avez pu lire de très sérieux dans les précédentes pages.
Depuis vendredi soir, difficile de penser à autre chose que ce carnage dans Paris. Pourtant la vie continue. Laissons aux politiques les grandes tirades sur la "guerre", la "riposte", aux policiers la "traque". Pour notre part, simples Français lambdas, une fois le temps du recueillement et du deuil passé, contentons-nous ce que nous savons faire de mieux : vivre. Alors allons travailler, amusons-nous, partageons avec nos amis. En tentant d'imposer leur terreur dans notre société, les assassins essaient aussi, et surtout, de détruire une conception du vivre ensemble.
La meilleure façon de leur prouver qu'ils ont échoué, et qu'ils n'y arriveront jamais, reste de les ignorer. Non, vous ne parviendrez pas à nous empêcher de prendre un verre ni de fumer une cigarette en terrasse d'un café, à Paris où ailleurs. Non, vous ne ferez pas taire les milliers de groupes de rock qui n'ont rien de satanique.
Et naturellement, l'immense majorité de la jeunesse se laissera entraîner par ces rythmes qui lui permettent de se sentir exister. Musique qui accompagne si bien la joie et le bonheur. Deux concepts que les djihadistes semblent détester au plus haut niveau. Désolé, votre monde de haine, de sang et de fanatisme on n'en veut pas.
La vie est trop courte pour ne pas en profiter pleinement.

(Chronique parue ce mardi 17 novembre en dernière page de l'Indépendant du Midi.)

jeudi 16 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Jardins d'intérieur

jardin, balcon, terrasse,
Cultiver n'est plus une question d'espace. Pas la peine d'avoir un jardin immense pour profiter de légumes maison. Un balcon, voire un garage, suffit.
La société "Terrasses & balcons" commercialise des packs prêt à pousser. Des briquettes de terreau, des sacs de plantation quelques graines et le tour est joué. Selon les dépliants, vous arrosez et "il ne reste plus qu'à regarder pousser les semences". Vous aurez le choix entre des herbes de Provence pour barbecue, des plantes du potager pour tables d'été (radis, tomates cerise, cèleri et fraises) ou encore de bonnes herbes pour tisane (Mélisse, camomille, menthe et mauve). Il faut au minimum un balcon ou un appui de fenêtre.
Mais si vous vivez en appartement, pourquoi ne pas passer au jardin intérieur hydroponique. Une chaîne de magasins propose toute une gamme de produits. Un point de vente vient d'ouvrir à Perpignan.
C'est tout de suite beaucoup plus technique. Le "semez, arrosez, récoltez" est remplacé par le "aménagez, éclairez, chauffez, arrosez, rempotez, cueillez…". Sans compter l'apport d'engrais spécifiques dont la liste est incroyablement longue en fonction de la taille et de l'espèce. Quelle sorte de plante ? Contrairement à "Terrasses & balcons", vous ne trouverez pas de graines en vente dans ces magasins. Pas une seule…
Mais que peuvent bien faire pousser ces jardiniers d'intérieur adeptes de la discrétion ? Non, vous ne me ferez pas dire ce que vous pensez si fort. En réalité, notre société de consommation étant ce qu'elle est, quand un marché existe, quel qu'il soit, il y a des commerçants pour le faire vivre.

samedi 4 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Spectacle de rue

rue, café, terrasse, look
Il m'arrive quelquefois de m'asseoir en terrasse, dans un quartier animé, simplement pour le plaisir de regarder les passants. Ces hommes et femmes qui défilent, je leur imagine à chacun un parcours en fonction, du chapeau qu'il porte, de son air perpétuellement outragé.
Ces talons aiguilles vertigineux et ce maquillage outrancier cachent certainement une piètre estime de soi. Monsieur tète consciencieusement sur sa pipe, muscles de la mâchoire crispés. Éteinte ou allumée ? Pas eu le temps de voir si de la fumée s'en échappait. Par contre, lui laisse dans son sillage comme un brouillard de vapeur. Il vapote pire qu'une locomotive au XIXe siècle. S'il faisait "tchou tchou" personne ne serait étonné.
Je ne suis pas le seul à admirer la splendide créature habillée court et moulant, balançant des hanches l'air lascif et désinvolte à la fois. Même ceux qui ont le nez dans leur journal lèvent la tête. Comme un sixième sens ancestral qui avertit le "mâle primitif" de l'approche d'une "femelle". Cela n'ira pas plus loin qu'un regard appuyé, on n'est plus des sauvages (enfin pour la plupart...).
Ce vieux monsieur courbé avance à petits pas. Je m'imagine dans 20 ans, guère plus vaillant. Des jeunes arrivent sur leur skate, ils sont turbulents et pressés. J'ai dû leur ressembler. Il y a longtemps.
Une revue d'effectifs pour finalement me rendre compte que la plupart des passants ont tourné la tête vers moi. Qu'ont-ils bien pu imaginer ? "Encore un solitaire entre deux âges un peu voyeur sur les bords qui n'a rien d'autre à faire que de dévisager les gens". Oh, je n'abandonnerai pas pour autant ces moments délectables.