Affichage des articles dont le libellé est marina foïs. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est marina foïs. Afficher tous les articles

dimanche 29 janvier 2023

Cinéma - Famille en souffrance durant “Cet été-là”

Vacances d’été dans les Landes. Loin d’être un moment magique pour Dune, 11 ans, au centre d’un couple qui se déchire. 


11 ans. Plus vraiment une enfant, pas encore une adolescente. Dune (Rose Pou Pellicer) est dans cet âge complexe qui laisse entrevoir de belles nouveautés mais occulte aussi des joies simples. Chaque été elle va passer un mois dans une maison de campagne au cœur des Landes en compagnie de ses parents, Sarah (Marina Foïs) et Thiago (Gael Garcia Bernal). Elle y retrouve sa meilleure amie, Mathilde (Juliette Havelange) avec qui elle court dans les bois, construit des cabanes et mange des sucettes achetées au camping voisin et qui colorent la langue en bleu. 

Mais cette année, Dune ne retrouve pas le plaisir des étés précédents. Elle a la bizarre sensation que le sable est moins doux, que Mathilde est trop bête, que l’employé du camping est trop beau. 

Mère absente

Tout change car Dune tombe amoureuse ?  À moins que cela ne soit car ses parents se déchirent. Sarah déprime, Thiago tente de recoller les morceaux, en vain.

Ce film d’Éric Lartigau, qui débute comme une comédie loufoque sur le regard d’enfants sur le monde des adultes, se transforme lentement en introspection d’une famille éclatée. Dune est au centre. Elle filme avec sa petite caméra vidéo, pour se faire des souvenirs. Comme si la mémoire pouvait lui faire défaut. D’ailleurs, elle ne se souvient plus exactement ce qui s’est passé il y a deux ans, lors des précédentes vacances. L’impression que la vie de sa mère a basculé, mais sans certitude. Depuis elle ne se baigne plus, reste cloîtrée, ne travaille plus et s’intéresse moins à sa petite fille. 

Un film intimiste, plein de vie, d’interrogations et de soleil. Avec en point d’orgue deux gamines qui vont subjuguer les spectateurs par leur vivacité et spontanéité.

"Cet été-là", film d’Éric Lartigau avec Rose Pou Pellicer, Juliette Havelange, Marina Foïs, Gael Garcia Bernal, Chiara Mastroianni

vendredi 23 décembre 2022

Cinéma - Stella, bachelière ou amoureuse ?

Au milieu des années 80, Stella a 17 ans et doit passer le bac. Une étape importante pour cette fille de cafetiers parisiens. Une chance pour rejoindre la fac, changer de vie, de classe sociale. Mais entre les études et les nuits à danser aux Bains Douches, le choix est cornélien. 

Sylvie Verheyde s’inspire librement de son enfance dans ce film qui est une suite directe de son précédent long-métrage, Stella. Enn terminale, la très taciturne Stella (Flavie Delangle), n’est pas très attentive en cours. par contre elle en apprend beaucoup dans sa petite bande de copines. Des filles brillantes, issue de la bourgeoisie, qui lui apprennent quelques codes pour vivre en bonne société. En échange, elle leur apporte sa liberté et son insouciance, notamment en leur permettant d’aller s’amuser aux Bains Douches, haut lieu de la fête parisienne. C’est dans cet antre libertaire et dansant qu’elle tombe amoureuse d’André (Dixon), jeune Noir stylé, aussi doué en musique qu’en chorégraphie. 

Le film propose aux spectateurs ces plongées savoureuses dans l’ambiance musicale des années 80, cette liberté totale et absolue, sans barrières, où tout était permis. Une époque révolue maintenant que la mixité sociale n’est qu’un lointain souvenir, alors que les « tribus » favorisent le repli sur soi. C’est dans ce contexte que Stella, écartelée entre son milieu populaire, incarné par sa mère (Marina Foïs, cafetière entière et diablement sympathique) et son père volage (Benjamin Biolay, clone de Lavilliers), et ses copines bourgeoises, va devoir faire des choix. L’amour ou les études ? Et pourquoi pas les deux ? Ou une troisième voie. Car tout était possible dans ces années 80 magiques et regrettées par toute personne qui avait moins de 30 ans à l’époque.

Film de Sylvie Verheyde avec Flavie Delangle, Marina Foïs, Benjamin Biolay

 

mardi 2 août 2022

Cinéma - Les gendarmes fêtent “L’année du requin”

Un requin sème la panique sur une plage du Sud-Ouest, mais les gendarmes veillent. Cette réalisation des frères Boukherma oscille entre comédie et série Z. 


Les habitants et touristes de La Pointe, station balnéaire du Sud-Ouest de la France (sorte de mélange d’Arcachon et de Capbreton), l’été venu, aiment se planter le cul dans le sable à regarder. C’est du moins ce que nous apprend le narrateur (Ludovic Torrent, déjà vu dans Teddy) de L’année du requin, film des frères Boukherma. Ces derniers n’ont pas posé leur cul sur le sable mais entre deux chaises. Ils n’ont pas su choisir entre la pure comédie et le film d’horreur classique avec action et attaque de requin. Le spectateur se retrouve donc face à un objet hybride, allant du pire des films de gendarmes quand ils se ridiculisaient à Saint-Tropez au presque plus risible long-métrage de série Z avec requin en carton-pâte.

Pourtant, ils sont prometteurs ces frères. Ils ont de l’idée et on sent bien qu’ils ont beaucoup regardé de chefs-d’œuvre avant de se lancer. Le résultat est encore très bancal, mais à n’en pas douter, ils trouveront leur voie avec le temps

A quelques jours de la retraite 

Tout commence par la canicule. Au moins, ça ne nous changera pas de notre quotidien. Maja Bordenave (Marina Foïs), gendarme à 4 jours de la retraite, s’ennuie ferme. Mais en secourant deux touristes allemands coincés sur un banc de sable, elle voit passer à un mètre de son hors-bord un requin de cinq mètres. Pour elle, il faut fermer les plages, interdire la baignade et se lancer à la chasse au squale. Sauf que tout le monde lui rit au nez. Il n’y a pas de requins dans la région. Jusqu’à la découverte des restes d’un paddliste (il l’a bien mérité !).

Maja va en faire un combat personnel, jurant à son naïf de mari (Kad Mérad) qu’elle allait capturer le mangeur d’hommes avant son pot de départ. La première partie est clairement comique avec un Jean-Pascal Zadi un peu mieux exploité, pour une fois. La suite se veut dramatique, elle n’est souvent que pathétique.

À l’arrivée, plus qu’une galéjade sudiste ou un remake du pauvre Jaws de Spielberg, on a l’impression de voir un film de Jean-Pierre Mocky. La réalisation est parfois bordélique, les dialogues bourrés de références à l’actualité et nombre de comédiens ont des tronches, comme le génial réalisateur du Miraculé aimait en truffer ses créations. Genre Ludovic Torrent, pur Cérétan, arrivé sur Teddy presque par erreur et qui décroche un joli petit rôle dans L’année du requin.

Film français de Ludovic et Zoran Boukherma avec Marina Foïs, Kad Merad, Jean-Pascal Zadi

 

lundi 18 juillet 2022

Cinéma - Sorogoyen filme la Galice profonde dans “As Bestas”


Rodrigo Sorogoyen aime la France. Le public français aime ses films. Après le succès de Que Dios nos perdone, il confirme avec El Reino sur les magouilles politiques de l’Espagne contemporaine. Il prend un tournant francophone avec Madre, le récit se déroulant sur la côte landaise. Il poursuit sur cette voie avec deux comédiens français en vedette de son nouveau film, As Bestas.

Denis Ménochet et Marina Foïs interprètent un couple s’installant dans un village de Galice. Ils vivent dans une ferme et retapent des maisons abandonnées afin de faire revenir des habitants dans cette région durement touchée par l’exode rural. Un beau projet qui ne plaît pas à tout le monde.

C’est là que le film de Sorogoyen devient universel. Deux frères, vivant depuis toujours sur ces terres, ne supportent pas cette arrivée de sang neuf. De sang étranger surtout. Car pour eux, les Français ne sont pas, et ne seront jamais, chez eux. C’est leur terre, leur pays, leur propriété. Un conflit qui arrive si souvent de nos jours, attisant les rancœurs, les frustrations, développant la violence. Le film va ainsi devenir de plus en plus oppressant, à mesure que l’affrontement semble inéluctable.

Sorogoyen se révèle toujours aussi doué avec notamment un plan séquence qui devrait être enseigné dans toutes les écoles de cinéma.

Film de Rodrigo Sorogoyen avec Marina Foïs, Denis Ménochet, Luis Zahera.

 

vendredi 3 octobre 2014

Cinéma : Muscles à gogo

Roschdy Zem filme les difficiles relations entre un père et son fils dans l'univers « Bodybuilder ».
zem, bodybuilder, gauvin, marina foïs, rottiers
Beaucoup d'efforts, de transpiration et de douleur dans le troisième long-métrage de Roschy Zem. L'acteur est passé de l'autre côté de la caméra tout en continuant sa carrière de comédien. Pour preuve il s'est donné un second rôle dans « Bodybuilder ». Il y interprète le coach de Vincent Morel (Yolin François Gauvin), le gérant d'une salle de musculation. Il a 58 ans et un corps de rêve. Du moins pour ceux qui trouvent joli une masse musculaire maximale. C'est le cas de sa compagne, Léa (Marina Foïs), même si parfois il pousse le bouchon un peu loin. Vincent prépare les championnats de France. Cela implique un régime draconien et une hygiène de vie irréprochable. Il ne pense qu'à cela au point qu'en plein coït, il ne peut s'empêcher de regarder les veines saillantes sur ses biceps, comme si cette image l'excitait plus que le visage de Léa... Un culturiste est forcément narcissique. Un peu masochiste aussi. Mais parfois la vraie vie vous rattrape. Pour Vincent c'est l'arrivée dans sa salle de sport de son fils, Antoine (Vincent Rottiers). Cela fait des années qu'il ne l'a plus vu.



S'il réapparaît tout à coup c'est pour une bonne et simple raison : il a une bande de malfrats aux fesses. Antoine a essayé de faire des « affaires » avec eux. Les bénéfices ne sont pas au rendez-vous et la mise de départ dilapidée. Il préfère donc se mettre « au vert », loin de Lyon, dans ce petit village dans la banlieue de Saint-Etienne. Deux mondes radicalement différents vont devoir cohabiter dans un petit deux pièces. Si le père tente de rattraper ses erreurs du passé, le fils pense essentiellement à se dépêtrer de ses déboires financières.
Malgré des acteurs pleins de bonne volonté (notamment Yolin François Gauvin, véritable culturiste champion du monde et qui fait là ses débuts à l'écran), le film est un peu trop cousu de fil blanc. Comme si chaque personnage tentait d'agir comme un archétype absolu. Le jeune ne peut pas s'empêcher de voler dans les vestiaires du club, le père pardonne tout, même le pire. Et puis il y a tous ces hommes suants en mini slips, en train de déplacer des tonnes de fonte juste pour gagner un centimètre de tour de biceps... Il est très difficile d'avoir un gramme d'empathie pour ces hommes et femmes qui passent quatre heures par jour à se sculpter un corps. Ou plus exactement à le faire souffrir face à une immense glace. Moins glamour, c'est impossible...