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vendredi 23 décembre 2022

Cinéma - Stella, bachelière ou amoureuse ?

Au milieu des années 80, Stella a 17 ans et doit passer le bac. Une étape importante pour cette fille de cafetiers parisiens. Une chance pour rejoindre la fac, changer de vie, de classe sociale. Mais entre les études et les nuits à danser aux Bains Douches, le choix est cornélien. 

Sylvie Verheyde s’inspire librement de son enfance dans ce film qui est une suite directe de son précédent long-métrage, Stella. Enn terminale, la très taciturne Stella (Flavie Delangle), n’est pas très attentive en cours. par contre elle en apprend beaucoup dans sa petite bande de copines. Des filles brillantes, issue de la bourgeoisie, qui lui apprennent quelques codes pour vivre en bonne société. En échange, elle leur apporte sa liberté et son insouciance, notamment en leur permettant d’aller s’amuser aux Bains Douches, haut lieu de la fête parisienne. C’est dans cet antre libertaire et dansant qu’elle tombe amoureuse d’André (Dixon), jeune Noir stylé, aussi doué en musique qu’en chorégraphie. 

Le film propose aux spectateurs ces plongées savoureuses dans l’ambiance musicale des années 80, cette liberté totale et absolue, sans barrières, où tout était permis. Une époque révolue maintenant que la mixité sociale n’est qu’un lointain souvenir, alors que les « tribus » favorisent le repli sur soi. C’est dans ce contexte que Stella, écartelée entre son milieu populaire, incarné par sa mère (Marina Foïs, cafetière entière et diablement sympathique) et son père volage (Benjamin Biolay, clone de Lavilliers), et ses copines bourgeoises, va devoir faire des choix. L’amour ou les études ? Et pourquoi pas les deux ? Ou une troisième voie. Car tout était possible dans ces années 80 magiques et regrettées par toute personne qui avait moins de 30 ans à l’époque.

Film de Sylvie Verheyde avec Flavie Delangle, Marina Foïs, Benjamin Biolay

 

jeudi 22 décembre 2022

Roman noir - Ron Rash retrouve son héroïne Serena

Si l’œuvre de Ron Rash est surtout marquée par une description détaillée et sublimée de la faune et de la flore des Appalaches, elle serait moins savoureuse sans l’adjonction dans cette nature encore sauvage (l’action se déroule au début du XXe siècle) de personnages hauts en couleurs. 

La plus emblématique reste Serena, femme forte, veuve à la poigne d’acier, chef d’entreprise et surtout experte en maniement de la hache puisqu’œuvrant dans le milieu des bûcherons. Dans Plus bas dans la vallée, on retrouve Serena dans la première et longue nouvelle de ce recueil. Elle revient du Brésil pour terminer, en trois jours, l’abattage de milliers d’arbres. 

Elle apparaît ainsi aux ouvriers qui la découvrent pour la première fois : « Ses pommettes hautes, son nez étroit et ses lèvres minces étaient impressionnants, pas autant que ses yeux, toutefois - gris, mais pailletés d’or, plutôt en amande que ronds. […] Pas une bague ne dorait ses longs doigts aux ongles coupés ras. Son seul luxe apparent était ses cheveux blonds tombant sur ses épaules. » Méfiance cependant, Serena est belle, mais très dangereuse. 

« Plus bas dans la vallée » de Ron Rash, Gallimard, 19 €