mardi 6 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Les impôts en trois clics avec Lucienne

Elle est gentille Lucienne du Petit Journal de Canal+ (et le matin sur Virgin Radio), mais franchement dans le genre décalé elle en fait parfois un peu trop. Cette mamie de plus de 80 ans multiplie les campagnes de pub. Après un site de rencontre, elle met son image de grand-mère fofolle au service... des impôts ! Le ministère des Finances pour faire progresser le nombre des télédéclarants a eu l'idée d'une
campagne de publicité sur le net sous forme de petites vidéos humoristiques.

L'agence de pub Parties Prenantes, pour remporter le budget, sort cet atout de sa manche : Lucienne ! Visiblement, à Bercy, les décideurs n'ont pas peur de brouiller leur image de gardiens très sérieux des finances publiques. Lucienne, fausse naïve et archétype de la personne âgée dépassée par les nouveautés mais voulant quand même singer les plus jeunes, livre ses explications pour faire sa déclaration de revenus en ligne. « En trois clics les amis, c'est facile ! » s'enthousiasme-t-elle de sa voix un peu chevrotante. Un deuxième épisode lui permet de tout dévoiler sur « l'espace perso » des imposables. Même si on n'a que très rarement envie de rigoler quand on déclare ses revenus, ces petits spots ont l'avantage de détendre l'atmosphère. Au final on ne paie pas moins mais la douloureuse passe mieux. Et puis la chaîne YouTube des Finances Publiques augmente son audience. Le premier épisode de Lucienne a déjà été vu 30 000 fois en moins de deux jours. Six fois plus que le film explicatif (et sérieux) de 2013 mis en ligne il y a un an...  

Chronique "De choses et d'autres" parue mardi en dernière page de l'Indépendant. 

lundi 5 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - De l'importance d'apprendre à être perdant

« Une seule chose importe : apprendre à être perdant ! » Cet aphorisme de Cioran, devrait être enseigné par tous les professeurs de sport de la planète. Encore plus forte que « l'important, c'est de participer » de Coubertin, cette réflexion d'un philosophe qui n'a probablement jamais assisté à un seul match de rugby de sa vie devrait cependant suffire à redonner un peu de baume au cœur des supporters catalans. Après plus d'un siècle dans l'élite, redescendre ne peut que renforcer le club, lui donner une nouvelle expérience dont il ressortira grandi, plus solide.
De tous temps les perdants ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Prenez Raymond Poulidor, souvent second, il a toujours été plus populaire que les coureurs cyclistes qui le précédaient sur la ligne d'arrivée. Un échec, comme un succès, n'est jamais définitif. Ce n'est qu'un passage.
Et puis, il y a plus mal loti que l'USAP. Le Stade Rennais par exemple. Depuis 1971, le club n'a plus gagné un seul trophée. Samedi soir, en finale de la Coupe, face à Guingamp, bis repetita de celle de 2009. Rennes revient bredouille du Stade de France. L'autre club breton s'impose. Mais est toujours menacé de relégation en Ligue 2.
On monte, on descend, on gagne, on perd... La glorieuse incertitude du sport (mise à mal, il est vrai, par les millions du PSG) fait tout le sel de la compétition. Si tout était écrit d'avance, quel intérêt à se déplacer au stade, à regarder un match à la télévision, lire les analyses et décortiquer les classements dans le journal ?

Chronique "De choses et d'autres" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant

BD - Choc, la genèse du méchant absolu par Maltaite et Colman


Souvent, les héros de bande dessinée doivent une grande partie de leur succès au méchant que leurs créateurs ont la bonne idée de leur opposer. Que serait Tintin sans Rastapopoulos, Spirou sans Zorglub, Blake et Mortimer sans Olrik ? Tif et Tondu, à la carrière très longue dans les pages de Spirou, ont longtemps passionné les jeunes grâce au mystérieux M. Choc, un méchant qui tel Fantômas, se dissimule derrière un masque. Le heaume d’une armure moyenâgeuse en l’occurrence.
Grande nouvelle pour les passionnés de BD franco-belge, Choc est de retour. Et seul cette fois. Il a gagné ses galons de héros à plein-temps. Pour imaginer l’enfance de ce gangster sans pitié à la tête de la redoutable association criminelle la Main Blanche, Stephan Colman, le scénariste, est allé puiser dans les grands drames de l’histoire européenne. La première guerre mondiale, puis la grande dépression des années 30. Le jeune Eden, gentil garçon, va être transformé par ce monstre sans cœur au contact d’autres hommes et femmes sans pitié. Et pour dessiner cette histoire originale, c’est Éric Maltaite qui a été choisi. Le propre fils de Will, créateur graphique de M. Choc sur une idée de Rosy. Si ce gros premier volume en dit beaucoup sur l’enfance de Choc, il ne dévoile pas ce que tout fan espère découvrir : le visage du mal suprême. Peut-être pour le prochain tome ?

« Choc » (tome 1), Dupuis, 88 pages, 16,50 euros.

dimanche 4 mai 2014

Cinéma - Étouffante passion dans "Last days of summer" avec Kate Winslet


« Last days of summer » ou comment deux êtres, meurtris par la vie, reprennent espoir dans l'amour.


Adèle (Kate Winslet) vit seule avec son fils Henry (Gattlin Griffith), âgé de 13 ans. Dépressive depuis des années, elle rencontre les pires difficultés pour sortir de sa maison refuge. Pourtant, en cette fin d'été, elle doit absolument renouveler ses réserves en prévision d'un long week-end. Dans le supermarché local, elle remplit son chariot en évitant les regards des autres. Henry, attentionné, l'aide mais ne peut résister à l'envie d'aller feuilleter quelques comics. C'est là qu'il croise la route de Frank (Josh Brolin). Il boite et saigne un peu au niveau de l'aine. Détenu en fuite, il prend en otage Henry et Adèle, parfaits pour lui fournir une cachette le temps que les recherches s'essoufflent. Qu'il se retape un peu physiquement aussi. 
Il a profité d'une opération de l'appendicite pour sauter par la fenêtre de sa chambre d'hôpital. La maison d'Adèle, calme et retirée, constitue le refuge parfait.
Le film de Jason Reitman (Juno) débute comme un polar. A la différence près que c'est Henry, devenu adulte, qui se remémore ces quatre jours si particuliers. Henry, pivot du récit, catalyseur de la tension entre les deux adultes. Frank n'est pas le tueur sanguinaire décrit par les journalistes de la télévision locale. Il se montre au contraire très attentionné envers ses deux otages. Rapidement, il se reconnaît dans les yeux de cette femme, encore belle mais usée par la vie et ses contraintes. Il voit aussi en Henry ce fils qu'il n'a pas. Ou perdu...
La fin de l'été est caniculaire. 
Pour ne pas se faire remarquer, les trois vivent cloîtrés dans la maison. Frank, comme pour rattraper les longues années inutiles en prison, se lance dans quelques travaux. Réparer la voiture, la chaudière, une marche branlante... Une relation de confiance s'installe. Et même plus. Le spectateur voit poindre une belle histoire d'amour entre ces deux écorchés de la vie. Mais comment espérer un avenir entre un évadé incapable de supporter les quatre murs de sa cellule et une séquestrée volontaire, en fuite devant toute présence humaine ? Et quel sera le rôle d'Henry, partagé entre la joie de trouver enfin une figure paternelle et anxieux à l'idée de perdre sa mère attentionnée ?
Le film est parsemé de superbes scènes, notamment la réalisation d'une tourte aux pêches, symbole du bonheur familial simple. Josh Brolin, ténébreux, déterminé et finalement tendre, apporte une incroyable force à ce film qui offre un nouveau rôle en or à Kate Winslet, extraordinaire de justesse dans son rôle de femme effrayée et attirée à la fois par l'inconnu.

DE CHOSES ET D'AUTRES - La politique de la banane positive

Comment un simple petit geste de quelques secondes peut-il clouer le bec à tous les racistes ? Demandez à
Dani Alves, joueur de foot au Barça, il connaît la réponse.
La semaine dernière, au cours du match contre Villarreal, le défenseur brésilien s'approche du poteau de corner pour tirer un "coup de pied de coin". Un supporter local lui jette une banane. Le geste est synonyme de racisme. Cela a commencé en Italie. On fait des bruits de singe quand un joueur noir a le ballon et on lui lance des bananes. Alves, tout en plaçant la balle, se saisit du fruit. Recule de deux pas, l'épluche, en mange un morceau et tire le corner. Cela dure quatre secondes. Quatre secondes pour ridiculiser un raciste et surtout lancer le coup d'envoi d'une campagne planétaire.
Quelques heures plus tard, Neymar, autre joueur de foot brésilien, publie sur son compte Twitter une photo où il mange une banane avec cette légende "Nous sommes tous des singes". En moins de 24 heures, le coup de la banane de Dani Alves est repris des centaines de fois. Par des célébrités, mais aussi des anonymes. Même les politiques s'en mêlent. Le président du conseil italien pose en train d'en déguster une en compagnie du sélecteur national. Le "manger de banane" s'exporte aussi sur les plateaux de télévision et en une de Marca, le quotidien sportif espagnol qui a remplacé le premier A de son logo par trois fruits entrecroisés. 
La morale de cette histoire, c'est Dani Alves qui la résume : le racisme, "on ne va pas réussir à changer ça donc il faut prendre les choses en riant et se moquer d'eux… » Bravo !

Chronique "De choses et d'autres" parue samedi en dernière page de l'Indépendant. 

samedi 3 mai 2014

BD - Souvenirs d'Indochine dans le sillage de "La Rafale"



Troisième et dernier volet de la série « La Rafale » de Cothias et Ordas (scénario) et Winoc (dessin). La Rafale c'est le nom de ce train blindé qui relie le nord et le sud de l'Indochine dans les années 50. L'insurrection vietminh en est encore à ses débuts. L'armée française, la Légion, notamment, tient toujours le pays. Mais des brèches s'ouvrent un peu partout. Circuler en train, même blindé, revient presque à jouer à la roulette russe. 
Les personnages principaux se retrouvent tous à bord du convoi, pour une dernière évacuation vers Saïgon. Il y a l'ingénieur civil, plutôt libertaire et antimilitariste, le légionnaire, ancien Républicain espagnol qui se retrouve maintenant du mauvais côté et puis deux jeunes femmes, prostituées car à l'époque c'était encore le meilleur moyen d'être un peu libre. 

Une Européenne, sans illusion, une autochtone, en réalité agent infiltrée, mais qui ne supporte plus ce double jeu (l'amour est passé par là). Un peu de mélo n'a jamais fait de mal à une histoire basée sur des faits réels. En devenant plus « humaine », la Rafale intéresse encore plus le lecteur qui pourra en plus tout savoir de ces trains blindés grâce à un dossier en fin de volume.

« La Rafale » (tome 3), Bamboo, 13,90 €

vendredi 2 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - 1er mai, un jour sans...

Hier, 1er mai, pas de presse en général et d'Indépendant en particulier. Fête du Travail, c'est le seul jour de non parution de votre quotidien de toute l'année. Un jour de relâche sur toute une année, ce n'est pas énorme, mais cela suffit aux inconditionnels de l'information locale pour se sentir en état de manque. Comme si ce "jour sans" n'avait qu'une seule et véritable utilité : montrer combien un journal quotidien est indispensable.
Et je compatis avec tous les abonnés déstabilisés comme si quelque chose s'était déréglé dans leur monde régi par des habitudes immuables. Rassurez-vous, L'Indep' est de retour ce matin.
Reste que ce jour de non parution ne fait pas que des malheureux. Prenez nos porteurs. Souvent, ils effectuent cette tâche en complément d'un autre travail ou de leur retraite. Une sorte de mi-temps, mais aux horaires fixes. Et surtout pas évidents. Chaque matin, ils se lèvent aux aurores pour glisser votre exemplaire dans la boîte aux lettres. Et le terme "chaque matin" n'est pas une vue de l'esprit. Ils se lèvent effectivement tous les jours très tôt pour distribuer la prose de la rédaction. Pour eux, le 1er mai, est simplement synonyme de grasse matinée. La seule de l'année !
Alors ce matin, en lisant les faits divers en page 5, le carnet, les derniers développements de la politique nationale, les résultats sportifs de la veille ou cette chronique, si vous êtes abonné par portage, ayez une pensée pour celui ou celle qui est reparti pour une nouvelle année de réveils très matinaux.

BD - Héros "inoxydable" et très médiatique

Les héros nous ont toujours fait rêver. Leurs exploits permettent de quitter notre monde injuste, de penser que le Bien peut triompher. Dans le futur imaginé par Sébastien Floc'h et dessiné par Steve Baker, ce héros parfait existe. C'est le Major Pulsor, flic masqué bodybuildé à la mâchoire carrée. Il est toujours là au bon moment et pas avare de déclarations fracassantes en direct à la télévision, son « gun » encore fumant. L'antithèse absolue du Major, et véritable héros de ce roman graphique de la collection Kstr, se nomme Harry Rockwell. Il est en prison, preuve de la totale efficacité de Pulsar. L'album débute par une tentative d'évasion. 

En compagnie de Zip, un robot déclassé, Harry parvient presque à se faire la belle. Presque... C'est un coup monté. Les autorités ont en fait besoin de son savoir-faire pour jouer l'agent double dans les bas-fonds. Sa mission : retrouver Pulsor qui vient de se faire enlever. 

Très éloigné du politiquement correct, Inoxydable, en plus de la thématique de la manipulation des foules, aborde aussi le problème de l'émancipation des robots. Bref, c'est beaucoup plus profond que quelques bons mots et pléthore de scènes de baston.

« Inoxydable », Casterman, 18 €


 


 


 




07:12 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inoxydable, baker, floc'h, casterman

jeudi 1 mai 2014

Cinéma - La philosophie passée au shampooing dans "Pas son genre" de Lucas Belvaux

Quand un professeur de philosophie parisien rencontre une coiffeuse à Arras, tous ses amis lui disent qu'elle n'est « Pas son genre ». Lucas Belvaux en fait un film entre douceur et amertume. Choc de cultures dans cette comédie de Lucas Belvaux.

Le réalisateur belge quitte son univers sombre de polars crépusculaires (Cavale, Rapt) pour revenir à la comédie. Mais dans cette histoire d'amour improbable entre deux êtres que tout oppose, il met une bonne dose de désillusion et de fatalisme. Comme pour conjurer le sort de ces trop conventionnels petits films d'amour français essentiellement basés sur un couple d'acteurs.
Clément (Loïc Corbery), jeune et brillant professeur de philosophie, ne sait pas aimer. Du moins il n'arrive pas à s'impliquer. Son esprit analytique l'empêche de se lâcher, de laisser libre cours à ses sentiments. Ce Parisien, fils de bourgeois, a remporté un joli succès de librairie avec un roman dans lequel il raconte ses conquêtes. De l'autofiction à la mode bobo comme le pire parisianisme sait en faire la promotion. Petit monde étriqué qui se croit au centre de la planète.
Déprime à Arras
Quand Clément apprend qu'il est muté -pour une année seulement- à Arras, il croit défaillir. La province ! Le Nord ! Le voilà professeur dans un lycée, tentant de faire apprécier la philosophie à des élèves d'une section économique qui n'ont qu'une idée : se faire de l'argent le plus vite possible. Il vit à l'hôtel. Du lundi au mercredi. Le reste du temps il retourne à Paris, la vraie vie selon lui. Mais les soirées sont longues à Arras. Surtout quand on se trouve en panne d'inspiration. Il drague donc la gentille coiffeuse qui vient de lui rafraîchir sa coupe.
Jennifer (Émilie Dequenne), fausse blonde toujours de bonne humeur, élève seule son grand garçon. Avec ses copines et collègues du salon, elle va s'éclater au karaoké du coin. Strass, paillettes et gloss, elle ne philosophe pas. Profite simplement de la vie comme elle vient. Quand Clément l'invite à boire un verre, puis au cinéma et au restaurant, elle n'est pas dupe. Mais décide de mener l'histoire à son rythme. Elle le fera languir, apprendra à mieux le connaître avant de faire le grand saut. Clément est sous le charme. Car Jennifer, sous ses airs de petite fille trop simple, cache beaucoup une profondeur insoupçonnée sur sa vision de la vie. Un exemple dans ce dialogue surréaliste où la coiffeuse explique à son futur amant qu'elle n'est pas belle : « Un mannequin comme Kate Moss est belle. Moi je suis juste jolie. J'ai un certain charme. » Clément vient de rencontrer la première coiffeuse kantienne.
Leur amour, secret, sera rendu public au cours d'une soirée en boîte de nuit avec les copines. L'occasion de voir la danse la plus sensuelle de ces dernières années au cinéma sur la magnifique chanson antillaise « Carrésé mwen » de Marie-Josée Alie. Ces deux-là s'aiment, c'est sûr. Mais les barrières sociales et la peur de la désillusion poussent certains à tout faire pour rejeter ce bonheur, trop beau pour être réel. La mayonnaise de Lucas Belvaux, cinéaste réaliste prend parfaitement dans une conclusion décoiffante...
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Blonde platine

Pour interpréter Jennifer, la coiffeuse amoureuse de « Pas son genre », Lucas Belvaux avait dans un premier temps choisi Sophie Quinton qu'il avait dirigée dans son précédent film « 38 témoins ». Mais la jolie blonde, prise par ailleurs, a décliné la proposition. Émilie Dequenne a récupéré le rôle. Première modification : le réalisateur la teint en blonde.

L'inoubliable interprète de Rosetta des frères Dardenne et de la jeune Marie dans « J'ai oublié de te dire » de Laurent Vinas-Raymond entièrement tourné dans les Pyrénées-Orientales avoue avoir une personnalité très proche de celle de la coiffeuse, malheureuse en amour, accro aux revues people et adepte de karaoké. « C’est une fille optimiste, une fille qui va de l’avant, une fille moderne, indépendante. En un mot : vivante ! » se réjouit Émilie Dequenne. Elle est parfaite dans ce rôle tout en apparence. Souriante, enjouée, toujours en train de courir pour rattraper un retard, la blonde à la recherche du grand amour est aussi une mère poule pour son gamin.
Et une fois le strass parti sous le sur le coton de lait démaquillant, elle montre son vrai visage de femme blessée, seule et pleine de doute. Son attitude trop enjouée cache une philosophie plus sombre : à quoi bon être heureuse si cela ne doit pas durer éternellement ?

BD - Gargamel amoureux


Les Schtroumpfs n'en peuvent plus. Il ne se passe pas un jour sans que Gargamel, le méchant sorcier ne tente de les capturer. Ils décident donc d'agir après avoir surpris un monologue du triste sire. Il se sent seul. Personne à qui parler. Voilà la solution : lui trouver une gentille femme pour calmer ses ardeurs guerrières. 
Sur cette intrigue minimale, Alain Jost et Thierry Culliford, les scénaristes fidèle au monde de Peyo, signent une histoire complète enlevée et plaisante, avec en vedette un Gargamel comme on ne l'a encore jamais vu. Après un premier rendez-vous arrangé avec une jolie paysanne (qui se passe très mal, tous les goujats devraient en prendre de la graine), le sorcier tombe sous le charme d'une certaine Roxana. Brune ténébreuse, herboriste, elle s'intéresse beaucoup aux grimoires. Discuter avec un sorcier est pour elle une aubaine. Alors, Gargamel va-t-il conclure ? Ne rêvez pas ! Tous les efforts des Schtroumpfs vont se heurter à un obstacle infranchissable : la mère de Gargamel, l'acariâtre belle-mère par excellence.

« Les Schtroumpfs » (tome 32), Le Lombard, 10,60 €