vendredi 29 mars 2013

Billet - Dans le bunker de l'impitoyable guerre numérique

Connexion à internet lente, vidéos hachées, boîte mail déboussolée... Depuis une semaine le réseau bafouille. N'accusez pas immédiatement votre fournisseur d'accès (services devenus en quelques années responsables de tous les maux numériques, parfois à juste titre) car les perturbations sont  mondiales et directement liées à l'une des plus importantes attaques de cybercriminalité. Une véritable guerre entre deux entités quasi invisibles pour le public, mais aux antagonismes absolus. D'un côté Spamhaus, société suisse chargée de détecter les sites envoyant ces millions de spams. S'ils tombent directement dans votre corbeille, c'est grâce à Spamhaus et ses programmes espions. De l'autre Cyberbunker, un site néerlandais chantre de la liberté totale et très peu regardant sur le pedigree des organismes hébergés. Spamhaus a placé Cyberbunker sur sa liste noire. Les Hollandais, dont les serveurs sont localisés dans un ancien bunker de l'OTAN, n'apprécient pas. Ils auraient donc lancé cette cyberattaque en bombardant Spamhaus de millions de demandes de connexions simultanées grâce à toute une batterie de robots implantés dans les pays de l'Est. Résultat, tout le réseau est ralenti par cette augmentation brutale du trafic.

Et voilà comment cette guerre invisible impacte le quidam, pestant sans son coin sans savoir qu'il n'est qu'un grain de sable dans une tempête planétaire. Ainsi va Internet, entre individualisme et gigantisme.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.  

Polar - Mémé Cornemuse sur les traces de Béru

Mémé Cornemuse aurait tout à fait pu être un personnage de San-Antonio. Nadine Monfils, sa créatrice, lui donne l'occasion de s'émanciper.

Adeptes du bon goût s'abstenir. Mémé Cornemuse, l'héroïne totalement déjantée imaginée par Nadine Monfils est de retour. Cette grand-mère indigne, fan de Jean-Claude Van Damme et d'Annie Cordy, imagine le casse du siècle. Une bijouterie regorgeant de breloques. Première opération, s'installer près de la place. Mémé endosse les habits de concierge. L'immeuble est stratégiquement collé aux coffres. Puis embaucher un arpette qui fera le sale boulot. Un ancien taulard va prendre ses quartiers dans la cave et creuser un tunnel. Problème, Mémé doit répondre aux sollicitations incessantes des locataires. L'occasion pour Nadine Monfils de décrire quelques cas sociaux d'exception. Ginette Plouf par exemple, une trentenaire avachie, cocue depuis des lustres. Elle est au centre de l'intrigue principale. En rentrant du boulot, elle craque pour des chaussures jaunes. « Elles ont appartenu à Lady Di ! » lui affirme plein d'assurance le commerçant escroc. Ginette, sur ses escarpins, voit la vie différemment. Elle reprend confiance en elle.

Garniture de camembert
A l'arrêt de bus, elle croit découvrir le prince charmant. Simplement un dragueur compulsif qui, une fois sa petite affaire conclue sur le capot d'une voiture dans un parking souterrain, prend ses jambes à son cou. De retour au domicile conjugal, l'infidèle est tentée d'avouer sa faute à Marcel, son mari. Mais ce dernier est mort. Assassiné exactement. Mains coupées et sexe planté dans un camembert au frigo...
Ginette paniquée, prévient la concierge. Et comme Mémé ne veut pas que la flicaille investisse son immeuble, elle se charge de faire disparaître le corps. Une mise en bouche totalement foutraque, et ce n'est que le début. En cherchant à découvrir qui a tué Marcel, Ginette et Mémé vont croiser nombre d'hurluberlus. Genre cette locataire « qui avait un gros grain de beauté sur la joue gauche, garni d'un poil noir. Avec le double menton, on aurait dit une sorte de bonobo en jupe plissée. »

Sexe à tous les étages
Autre rebondissement improbable, l'héroïne apprend qu'elle a un fils. Elle n'a aucun souvenir des 9 mois de grossesse, si ce n'est avoir laissé, dans sa jeunesse, un paquet sanguinolent devant un couvent. Elle se met à rêver à ce gamin maintenant adulte. Un regain d'amour maternel ? Pas vraiment : « Cornemuse aurait bien aimé avoir un fils pédé. Un qui lui aurait ramené des jeunes éphèbes bien membrés et musclés, histoire de passer ses soirées à s'envoyer en l'air. »

Le sexe, en long en large et en travers, c'est un des points communs des romans de Nadine Monfils avec l'univers de San-Antonio. Le commissaire imaginé par Frédéric Dard poursuit ses aventures, sous la plume de Patrice, le fils. Les éditions Fayard viennent de publier le nouvel opus (toujours deux nouveautés par an...) intitulé « San Antonio contre X ». Une reine du cinéma X vient d’être assassinée. Puis une autre hardeuse subit le même sort, en plus sauvage encore. San-Antonio se charge de l'enquête, flanqué du phénoménal Béru, devenu pornstar pour la circonstance. 
Selon l'auteur, jamais en mal de superlatifs, «c'est le plus mystérieux, le plus cocasse et le plus torride de tous les San-Antonio. »
Michel Litout
« La vieille qui voulait tuer le bon dieu », Nadine Monfils, Belfond, 19 €
« San Antonio contre X », Patrice Dard, Fayard, 6,90 €



jeudi 28 mars 2013

Billet - Summly the best

A 17 ans, Nick D'Aloisio a toutes les chances de devenir le plus jeune e-millionnaire de la planète. Il vient de revendre sa micro société et son application vedette Summly la bagatelle de 30 millions de dollars au géant « Yahoo! ».

Petit génie de l'informatique, ce lycéen anglais aime bidouiller. A 12 ans, dans sa chambre, au lieu de se pâmer devant les posters de Justin Timberlake ou des Pussycat Dolls, il se lance en solo dans l'invention d'applications pour smartphones. Un programme pour partager ses goûts musicaux au début, un autre, « totalement inutile et affreux » selon ses propres dires, est un tapis roulant pour doigts... Il découvre les algorithmes à 14 ans et met au point une application chargée de définir l'humeur de quelqu'un en fonction de ses statuts Facebook. Algorithmes qui constituent la clé de voute de Summly. L'application fait un tabac sur l'AppleStore. Noyé par le trop-plein d'informations sur le net ? Summly se charge de sélectionner les faits les plus importants et les résume en 400 signes. En condensé (façon Summly) cette chronique donne approximativement : « Un lycéen devient millionnaire en créant un robot numérique capable d'écrire ses résumés de texte »... 
Cette belle histoire en fera rêver plus d'un. Notamment les geeks dénués du moindre talent artistique, sportif ou... relationnel. Car en réalité, la façon la plus simple de devenir millionnaire est et restera l'héritage.  

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant. 

BD - Mauvais contact dans "Prométhée" de Bec et Bocci

Christophe Bec
ne manque pas d'imagination. Ni d'ambition. « Prométhée », série vedette des éditions Soleil, traite ni plus ni moins que de la fin de l'Humanité dans l'hypothèse d'un contact avec une intelligence extraterrestre. Assurant seul le dessin et le scénario, il s'est résolu à déléguer la partie graphique à Alessandro Bocci à partir du 3e épisode. On en est déjà au 7e, il y en aura 13 (comme le chiffre qui marque le début des ennuis de la Terre) d'ici 2019. 
Les anomalies se multiplient partout sur le globe. D'immenses trous apparaissent, engloutissant bâtiments et hommes. Au même moment, la présidence US a la certitude que le contact avec les extraterrestres, prévu le 13e jour, tuera 99% de la population. Pour survivre, il faut opérer d'urgence une élite soigneusement choisie. C'est dense, complètement crédible, palpitant. 
Du Bec, tout simplement. Une véritable marque de fabrique dans le monde de la BD française.
« Prométhée » (tome 7), Soleil, 13,95 €

mercredi 27 mars 2013

Billet - Avec Christine Boutin c'est cinéma pour tous

Marion Cotillard a du mouron à se faire. Moquée pour sa scène d'agonie dans le dernier Batman, elle a trouvé encore plus mauvaise actrice qu'elle. C'est du moins l'avis d'internautes particulièrement méchants avec... Christine Boutin.
L'opposante au mariage pour tous manifeste dimanche à Paris. Au mauvais endroit au mauvais moment, elle est visée par des tirs de CRS. Plus habituée à se faire asperger d'eau bénite que de gaz lacrymogène, elle s'évanouit. Allongée sur la chaussée, la main sur le haut de la tête, elle est secourue par d'autres manifestants. Une scène photographiée par l'AFP. Le cliché se propage, comme le symbole des violences policières gratuites. Et est immédiatement parodié sous le mot-clé #JoueLaCommeBoutin. Car pour les internautes, ce n'est que comédie. Les copieurs restent parfois sobres, reproduisant la scène à l'identique, avec simplement quelques éléments rajoutés (un exemplaire de Têtu, une boîte d'Alka Seltzer). D'autres reconstituent la scène en Lego ou la comparent à des œuvres d'art, notamment une peinture de Jésus Christ, après sa crucifixion, allongé contre la Vierge Marie.
Pourtant, selon la principale intéressée, ce n'était pas du chiqué du tout. Dans un twitt, Christine Boutin revient sur le buzz : « Je vous remercie tous pour vos mises en scène qui sont souvent très drôles. Mais pour moi c'était du vrai ! »
Mauvaise actrice peut-être, mais pas dénuée d'humour !

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant. 

BD - Les couleurs vives de l'amour sans frontières

En Russie, en pleine révolution bolchévique, un homme et une femme se croisent dans les ruines d'un palais. Il est Américain, fils de diplomate. Elle est Russe, révolutionnaire et artiste. Walter et Natalia sont faits pour s'entendre et s'aimer. Mais ce ne sera pas ce jour-là. Trois ans plus tard, ils sont tous les deux élèves dans une école d'art. L'abstrait et les couleurs vives sont les nouvelles règles de l'URSS naissante. Walter et Natalia sont choisis pour porter la bonne parole artistique dans le vaste pays en proie à la guerre civile et surtout à la famine. Un décalage complet et absolu entre ces jeunes idéalistes pour qui la modernité est l'avenir de la planète et les paysans à peine sortis du Moyen âge.
Une histoire d'amour intense et compliquée, racontée par Jack Manini et dessinée par Olivier Mangin. La suite de l'aventure se déroulera à Berlin, toujours durant ces temps troubles, avec d'autres couleurs dominantes après le rouge révolutionnaire.
« La guerre des amants » (tome 1), Glénat, 13,90 €

mardi 26 mars 2013

Billet - Cyborgs à lunettes persona non grata

Vie privée contre réalité augmentée. Les gadgets concoctés par certaines entreprises se montrent ludiques. Mais aussi très intrusifs.

En Angleterre, trois Londoniens attachés à la protection de la vie privée lancent une campagne intitulée « Stop the cyborgs ». Il ne s'agit pas de barrer le passage à d'hypothétiques Terminators en provenance du futur mais bien de s'opposer aux « Google Glass » que le moteur de recherche projette de commercialiser l'année prochaine. Ces lunettes connectées permettent de vivre une réalité augmentée. Non seulement vous aurez des indications en surimpression (heure, température, trajet...) mais aussi la possibilité de photographier ou filmer ce que vous voyez. Les lunettes réagissent aux commandes vocales et les images peuvent être diffusées en direct. D'accord, elles permettent de partager. D'espionner aussi.
Pour « Stop the cyborg », le but consiste à éviter « un futur dans lequel la vie privée est impossible et le contrôle des entreprises total ». Et avant même que les lunettes ne soient mises sur le marché, un logo existe, à apposer à l'entrée de lieux où elles seront interdites. Un bar à Seattle, le 5 Point Café, est le premier à relayer l'initiative.
Excessives ces craintes ? Pas sûr. Il suffit de voir comment les smartphones sont devenus indispensables. Or, ils permettent aux opérateurs (et donc aux autorités) de vous « tracer » au mètre près. Si en plus ils détiennent l'image et le son, la vie privée deviendrait effectivement un concept du passé.   

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.

Polar - Dans la glace des souvenirs

Erlendur revient. Le héros policier d'Arnaldur Indridason est de retour. Une double enquête dans les fjords glacés de l'est de l'Islande.

Une petite voiture rouge, une nécrologie dans le journal barrée du mot « ordure », une ferme en ruine. Ce sont quelques-uns des morceaux du puzzle de ce roman policier signé Arnaldur Indridason. L'écrivain islandais renoue avec son héros du début, le policier Erlendur. Il ne va pas fort. Carrément dépressif. Il a pris des vacances et quitté la moderne Reykjavic pour les villages isolés de l'est du pays. Des hameaux blottis au fond de fjords majestueux. Au-dessus, la montagne et le froid intense.
Erlendur cherche à exorciser son passé. Enfant, ses parents ont possédé une ferme dans cette région sauvage. Une vie simple, proche de la nature. Jusqu'à cette nuit d'hiver. Une sortie dans la montagne, l'arrivée soudaine d'une tempête de neige. Le père laisse ses deux enfants pour chercher du secours. Erlendur tient fermement la main de son petit frère Beggi. Et puis le froid intense lui fait lâcher prise. Les secours retrouvent Erlendur, pas Beggi. Des décennies plus tard, le flic borné et têtu, torturé par la culpabilité, cherche encore la cadavre de son cadet.
Et pour ne pas devenir complètement fou, il se renseigne aussi sur les autres disparitions mystérieuses de la région. C'est comme ça qu'il fait connaissance de Matthildur. Cette jeune femme, en pleine tempête de neige dans les années 40, s'est évanouie dans la nature. Les secours, alertés par son mari Jakob, n'ont jamais retrouvé le corps. Erlendur va mener de front les deux recherches, arpentant la lande mais aussi les archives et les maisons de retraite de la région. Il va interroger les rares survivants, parents et amis de Matthildur. Et son instinct de limier va le persuader qu'il y a bien un mystère derrière cette disparition.

Espace infini
D'un côté une enquête classique, si ce n'est qu'elle est décalée d'un demi-siècle, de l'autre une quête personnelle qu'Erlendur ne peut partager avec personne. Le tout mené dans cette région d'Islande, sauvage et préservée. Erlendur a installé son camp de base dans l'ancienne ferme de ses parents. Ce n'est plus qu'une ruine aujourd'hui. Ouverte à tous les vents, froide, glaciale. Il dort sur une paillasse, dans un sac de couchage. Une lampe tempête pour s'éclairer.
Des conditions extrêmes qu'il s'impose, comme une pénitence pour avoir abandonné son petit frère. Et régulièrement, il va dans la montagne et dort à la belle étoile sur un tapis de mousse. « Il aimait s'allonger sur le dos, la tête posée sur son sac, les yeux levés vers les étoiles en méditant sur toutes ces théories qui affirmaient que le monde et l'univers étaient encore en expansion. Il appréciait de regarder le ciel nocturne et son océan d'étoiles en pensant à ces échelles de grandeur qui dépassaient l'entendement. Cela reposait l'esprit et lui procurait un apaisement passager de pouvoir réfléchir à l'infiniment grand, au grand dessein. » C'est cela Erlendur : un flic pragmatique, torturé de culpabilité, incapable d'être heureux, de vivre simplement en oubliant les fantômes du passé. Dans ces terres de l'est il va déterrer quelques cadavres, imagés ou bien réels...
Michel LITOUT
« Etranges rivages », Arnaldur Indridason, Métailié Noir, 19,50 € (également disponible au format poche chez Points)

lundi 25 mars 2013

Billet - Super sponsor

Envahissante la publicité. Notamment sur internet où il devient impossible de voir une vidéo sans subir un spot. Si les marques ne ratent aucune occasion de s'incruster sur les écrans, le pire est encore à venir selon un artiste italien. Roberto Vergati Santos a diffusé sur internet un diaporama dans lequel il imagine des super héros sponsorisés comme de vulgaires sportifs. Si Batman reste classe avec la virgule de Nike, Wolverine fait un peu plouc avec le logo d'Adidas sur le torse. Iron Man a l'air idiot  avec le M de MacDo tatoué sur son armure. Quant à Superman, son justaucorps griffé Giorgio Armani casse le mythe. Ce n'est que pure spéculation, mais ne doutons pas que quelques publicitaires vont tenter de récupérer l'idée. 
Pour une fois, la France devrait montrer l'exemple. Nous aussi avons quelques héros ou personnalités au fort potentiel. Reste à y associer le bon produit. Avec Astérix, le Viagra® s'impose tant la petite pilule bleue s'apparente à une potion magique pour certains messieurs vieillissants. Depardieu c'est la vodka. Le vin aussi. Et tout alcool dépassant les 10°... Navarro pourrait décrocher le jackpot en signant pour les couches Confiance. Mais il devra batailler avec Derrick... Quant à Véronique Genest alias Julie Lescault, elle a une nouvelle fois tout compris avant tout le monde. Cela fait des années que son image est associée à une marque de jambon. Les fabricants de quiche parviendront-ils à se relever de cette erreur stratégique ?

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.  

BD - Les cases déstructurées de Fred et Marc-Antoine Mathieu

La bande dessinée souffre d'une image trop formatée. Cases, planches, pagination : longtemps les auteurs devaient se fondre dans un moule, brider leur créativité pour des raisons pratiques, matérielles. Mais certains ont littéralement explosé ces contraintes, dynamitant un principe de narration trop linéaire. Fred, au milieu des années 60, a été un pionnier avec Philémon. Marc-Antoine Mathieu un digne héritier en lançant Julius Corentin Acquefacques dans le monde des rêves.

« Le train où vont les choses »
est le 16e et dernier tome des pérégrinations de Philémon dans le monde des îles-lettres de l'Océan Atlantique. Débuté à la fin des années 80, cette histoire de Lokoapattes embourbées par manque d'imagination était un peu symbolique de l'état d'esprit du créateur. 20 pages et puis plus rien... Des idées noires, un manque d'envie. Fred a changé d'univers pour mieux se retrouver. Mais il avait quand même le désir de boucler la boucle. C'est chose faite, au minimum. Un épilogue sous forme de bande de Moëbius puisqu'on retrouve en scène finale les premières pages du premier album. Un monde meurt, un univers magique se referme. Mais il sera toujours là, grâce aux albums, pour ouvrir celui des générations futures.


« Le décalage »,
6e titre des aventures (même si c'est un bien grand mot) de Julius Corentin Acquefacques, débute... à la page 7. La couverture est en fin de volume et les personnages, pour accélérer leur errance dans le grand rien, ont même arraché des pages au cœur du récit. Julius, en ratant le début de l'aventure, se retrouve dans le rôle du témoin impuissant. Un album de Marc-Antoine Mathieu c'est avant tout des trouvailles techniques. Scénographe réputé, il n'a pas son pareil pour jouer avec les codes de la narration. Un peu comme Fred, mais à la puissance 1000. Fred que l'on retrouve d'ailleurs dans les remerciements, placés au cœur de la BD, décalage oblige.

« Le train où vont les choses », Fred, Dargaud, 13,99 euros
« Le décalage », Marc-Antoine Mathieu, Delcourt, 14,30 euros