mardi 4 septembre 2012

BD - Le gouvernement des mafieux se déchire dans la saison 2 d'Insiders


Succès de librairie depuis une décennie, Insiders revient avec un second cycle, une « saison 2 » pour reprendre la terminologie des séries américaines. Najah, la belle Colombienne, après moultes péripéties résumées en deux pages exemplaires pour les apprentis scénaristes (Bartoll est un maître du pitch), se retrouve à la tête du Grand conseil, sorte de gouvernement mondial de la pègre planétaire. Une étape cruciale dans sa vie car cet agent infiltré n'a plus de chefs directs, tous assassinés précédemment. Peut-on continuer à jouer les « insiders » quand on se retrouve à la tête de l'organisation à surveiller ? Najah va-t-elle rester dans le camp du Bien ou choisir le Mal ? Y a-t-il la moindre différence entre les deux partis ? 
Le problème c'est qu'elle n'a pas trop le temps de se poser la question : les événements s'enchaînent trop vite. Du Japon au Nigeria en passant par Miami et les Caraïbes, la partie d'échecs en cours est compliquée et meurtrière. Le lecteur est toujours sous le charme, Garreta, au dessin, est d'une efficacité étonnante.
« Insiders, saison 2 » (tome 1), Dargaud, 11,99 €

lundi 3 septembre 2012

Billet - Spirale créative sur le net et sur Arte dès ce lundi


Série télévisée policière, documentaire sur l'art, création collective... The Spiral, dont la diffusion débute ce lundi à 22 h 55 sur Arte est un projet global comme seule la chaîne culturelle franco allemande arrive à mener à bien. Le programme débute le 21 août sur le net. Le site www.thespiral.eu présente le concept et demande la participation des internautes. Le même jour, six œuvres d'art majeures disparaissent de six musées européens, subtilisées par un artiste dont la signature est une spirale stylisée. Où se cachent les tableaux de Picasso, Rubens ou Munch ? Participez à leur recherche en cumulant des crédits. C'est là que toute la richesse de The Spiral saute aux yeux. Vous pouvez aussi bien jouer à des jeux en ligne que relever des challenges artistiques. La multitude d’œuvres, toutes visibles, fera l'objet d'une exposition dévoilée le 28 septembre devant le parlement européen à Bruxelles ainsi que dans d’autres capitales. Chaque semaine des défis sont proposés. Pourquoi ne pas réaliser une toile numérique « à la Jackson Pollock », encadrer « l'objet qui vous est le plus cher », ou transformer votre sandwich en œuvre d'art colorée ? A découvrir également les reconstitutions de l'autoportrait de Courbet en artiste halluciné. Ce projet est un véritable musée européen en pleine ébullition. Avec The spiral, art contemporain, internet mais aussi et surtout artistes, sont les meilleurs amis du monde.
PS : le sandwich en illustration est une création du participant METRO.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi 3 septembre en dernière page de l'Indépendant.

BD - Excalibur, une épée de légende racontée par Istin et Brion chez Soleil



Les légendes arthuriennes, telles une mythologie moderne, ne cessent d'alimenter l'imaginaire des scénaristes et dessinateurs de la collection « Soleil Celtic ». Istin (créateur du concept) se penche sur Excalibur, l'épée de légende qui donna toute sa puissance à Arthur. Alain Brion illustre ce premier épisode dans des planches en couleurs directes, où le dessin numérique sait se faire discret. Au commencement, Excalibur est donnée à Merlin. Le druide la remet à Pendragon. Le jeune roi n'est encore qu'une brute, sans vision politique, uniquement intéressé par les batailles. Excalibur va lui ouvrir les yeux. Il se transforme en roi visionnaire, unifiant les clans pour poser les jalons de ce sera la Bretagne unie. Mais dans ce combat politique, il faut faire avec la puissance de l'église et la folie des alliés. C'est le cas de Gorloix. Pendragon va devoir l'affronter pour arracher de ses griffes la belle Yverne, fille d'Avalon, qui enfantera de son successeur, Arthur. La légende est quasi traitée comme un livre d'histoire. A croire que la magie, à une époque, a véritablement existé et gouverné le monde...
« Excalibur, chroniques » (tome 1), Soleil, 14,95 €

dimanche 2 septembre 2012

Billet - Je rentre, tu rentres... Pour les sceptiques nostalgiques, c'est la rentrée !


Plus de doute, les vacances sont finies. La meilleure preuve c'est que demain, vous aurez entre les mains le dernier cahier été de l'Indépendant. Terminés le sable, la mer, les petits restos, les concerts gratuits... Pourtant ces lieux ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Une fois de retour dans votre HLM ou pavillon de banlieue, vous pourrez encore rêver en regardant vos photos de vacances. Et si cela ne suffit pas, n'hésitez pas à vous connecter sur les webcams qui diffusent en continu les beaux paysages de nos beaux départements. Le conseil général des Pyrénées-Orientales est à la pointe à ce niveau.
Cinq webcams balayent parfaitement la région. A tout seigneur, tout honneur : le pic du Canigou. Filmé depuis Perpignan, c'est le véritable baromètre du Pays catalan. La vue sur Collioure et son clocher sera aussi une parfaite piqûre de rappel de vos vacances. Paulilles, véritable paradis de calme et de tranquillité ne perd pas de son charme en arrière-saison.
Dans l'Aude, la ville de Narbonne propose quelques vues de la ville. Vous pourrez aussi « admirer » le port de Leucate même si, il faut l'avouer, la vue n'a rien de glamour ni de touristique. Ferrals-les-Corbières dispose de deux webcams en activité, lesquelles donnent une bonne idée de la météo et de la tranquillité de la cité audoise.
Ah que de beaux souvenirs ! Mais désormais vous pouvez pleurer, c'est la rentrée...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant le 1er septembre.

samedi 1 septembre 2012

BD - Texas cowboys, l'Ouest, le vrai selon Trondheim et Bonhomme



Voilà le genre d'album qui peut vous réconcilier avec le genre du western. Texas Cowboys est entre l'hommage et la BD culte. Pas étonnant de retrouver à sa conception deux auteurs de génie : Lewis Trondheim au scénario, Mathieu Bonhomme au dessin. Harvey, jeune journaliste à Boston, est envoyé au fin fond du Texas pour rédiger un article sur les mœurs locales. Le rédacteur en chef n'a pas peur des clichés. 
Il balise le papier d'Harvey : « Je veux des coups de feu tirés dans le dos et je veux des gorges tranchées qui forment un sourire vomissant du sang ! » Harvey n'a aucunement l'intention de se plier à ses exigences. Il profite de ce reportage pour tenter de retrouver le meurtrier de sa mère. Une histoire de vengeance se met en place, agrémentée de bandit masqué, de joueuse de poker belle à se damner, de shérif corrompu... 
Un total de 150 pages au format comics, découpées en 9 gros chapitres bénéficiant d'une page de garde imitant les couvertures des revues du siècle dernier. Comme Tarantino au cinéma, le duo Trondheim/Bonhomme prouve que l'on peut faire du neuf avec de vieilles recettes remises au goût du jour.
« Texas cowboys », Dupuis, 20,50 €

vendredi 31 août 2012

Billet - Et si vous changiez de réseau social ?

A l'heure où l'action Facebook joue au yo-yo, le leader mondial des réseaux sociaux doit faire face à l'arrivée de concurrents inspirés directement de son concept. Cet été est apparu, en version bêta, Thechangebook.org. Ça ressemble à Facebook, ça a le goût de Facebook, mais c'est différent. Les créateurs expliquent « Thechangebook fonctionne sans publicité. Il est financé par Actualutte qui est garant de la préservation de l'identité des membres du réseau. » Pour Actualutte, Facebook fait trop penser à un Big Brother puissance un milliard (le nombre d'abonnés), à l'affût des goûts de chacun pour ensuite revendre ces informations aux sociétés mercantiles.
La société de Mark Zuckerberg doit également faire face à une initiative élitiste. L'entrepreneur suédois Erik Wachtmeister va lancer un réseau social visant les « 1% au sommet », appelé Best of All Worlds. Selon M. Wachtmeister, « les 1% au sommet des internautes, des personnes qui sont en pointe dans leur domaine : banquiers d'affaires, gens de la communication et des médias, de la mode, de la politique... Il ne s'agit pas de la jet-set ou des riches, mais de gens sophistiqués qui ont bon goût ». Sympa pour les 99% restants.
Quant au meilleur, toujours pour la fin ! La semaine prochaine vous pourrez vous inscrire sur flèchebook, le réseau social du paléolithique. Un site dérivé de la série animée « Silex and the city » adaptée de la BD de Jul. Tous les soirs à 20 h 45 sur Arte à partir de lundi. A ne manquer sous aucun prétexte.


Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.

jeudi 30 août 2012

Roman - Appétissante "Brioche" confectionnée par Caroline Vié pour Lattès

Caroline Vié, critique de cinéma, signe un premier roman plein de malice sur un milieu qu'elle connaît parfaitement


Mais qui est cette Brioche, personnage principal du roman ? Le lecteur, au fil des pages, tentera de mettre un nom sur cette star américaine, objet de tous les fantasmes de la narratrice. Tout le roman est bâti comme une longue lettre s'adressant directement à l'être adulé, jamais nommé, dont le nom est remplacé par trois points de suspension. Un jeu souvent amusant, parfois énervant tant il se complique et devient dramatique sur la fin.
La narratrice de « Brioche » est journaliste critique de cinéma. Un milieu que connaît très bien Caroline Vié, l'auteur, pour s'y être fait une signature depuis quelques années. On sent qu'une bonne partie du roman est directement inspiré de souvenirs réels. Interviews à la chaîne sous le dictat d'attachés de presse hystériques, invitation à des premières en province ou des festivals moins bling bling que Cannes : ces passages réjouiront les cinéphiles curieux des coulisses. C'est croqué avec humour et malice. Mais ce n'est que l'enrobage de l'histoire.

Coup de foudre
En fait, cette pigiste, toujours prête à dire oui à son rédacteur en chef, a un peu décroché de la réalité. Tout commence lors d'une séance de promotion d'un film où ce mystérieux acteur a le premier rôle. Il renverse son coca light sur le cachemire de la journaliste. S'excuse platement sans se rendre compte qu'il vient de déclencher une machine infernale nommée coup de foudre. En cours d'entretien, elle constate, mais sans oser lui dire de vive voix, « Ta beauté m'est apparue comme une évidence. J'ai compris ce que signifiait le mot perfection. Tu en étais le synonyme, mieux l'incarnation. Je ne voyais plus que la forme de tes lèvres charnues comme la guimauve des petits nounours en bombec. Je t'ai contemplé. Tu ressembles à une brioche. »

Cinéma et folie
Parmi les indices, la star a dix kilos de trop. Des rondeurs qui vont faire dérailler la critique. Elle ne vivra plus que dans l'attente d'une nouvelle rencontre. Passent quelques mois. Enfin le retour. Nouvelle rencontre. Joie, il la reconnaît. Mais cela ne va pas plus loin.
La journaliste, qui habituellement évite ces voyages organisés, accepte une invitation dans un festival exotique. Ce n'est pas la qualité de la sélection qui l'a décidée, simplement le fait que sa brioche préférée serait présente.
Après, sans trop en dévoiler, leurs relations se compliquent. Elle a enfin sa star pour elle toute seule. Mais pas sans quelques larmes. De lui : « Que tu as de la chance, mon amour, tu fais partie de cette rare catégorie que les larmes embellissent. Elles ne te défigurent pas. Elles coulent le long de tes cils recourbés laissant de longues traces salées sur tes joues. »
Ce premier roman de Caroline Vié parle de cinéma et de folie, deux sujets très semblables finalement.

« Brioche » de Caroline Vié, Lattès, 17 €

mercredi 29 août 2012

BD - Baldassare en Europe


Suite de la superbe adaptation en BD du roman d'Amin Maalouf par Joël Alessandra. Baldassare, bouquiniste au Liban, acquiert par hasard le livre maudit, celui qui révèle le centième nom de Dieu. Il le vend à un noble Français et pris de remord décide de le récupérer. Après Constantinople, le héros se rend à Smyrne avant de prendre la direction de l'Europe, l'Italie, Amsterdam puis l'Angleterre. Le livre occupe toujours une place prépondérante, mais on suit aussi avec beaucoup d'intérêt l'histoire d'amour compliquée entre le bouquiniste et une veuve qui, finalement, ne l'est pas tant que cela... 
Un jeune héros qui a définitivement beaucoup de succès avec la gent féminine, partageant rapidement la couche d'une rousse irlandaise, propriétaire d'une taverne londonienne. Et pour les amateurs de bonne littérature, le nouveau roman d'Amin Maalouf, « Les désorientés », sort chez Grasset le 5 septembre.

« Le périple de Baldassare » (tome 2), Casterman, 14 €


mardi 28 août 2012

Billet - Comme un décalage entre vacances et rentrée

Il y a comme un décalage dans l'air. Nous sommes en août. Les températures sont plus qu'estivales. Les touristes sont toujours là en masse. Et pourtant flotte dans l'air comme un air de rentrée. Sur les réseaux sociaux, les blogs ou les sites, le mot « reprise » revient en boucle.

Pourquoi cette frénésie de se coltiner à nouveau les soucis d'un quotidien plombé par la crise ? Profitons de ces derniers jours. Enfin, si l'on peut. La famille qui va au ravitaillement (chips, grillades, soda, crème solaire) se trouve happée, dès son entrée au magasin, par des monceaux de fournitures scolaires diverses et variées à l'effigie de Dora ou Batman. Difficile de détourner l'attention des enfants. D'autant que les rayons jeux de plage ont quasiment disparu.

Les mères de famille les plus consciencieuses pourront allier plaisir et efficacité grâce à internet. Plutôt que de bronzer idiot, pourquoi ne pas faire vos courses sur la plage grâce à votre smartphone ? Il suffit de se connecter sur un site de vente par correspondance. Si vous planifiez bien vos achats, les paquets arriveront à domicile en même temps que vous. Et puis à choisir, utilisez la plateforme www.rentreediscount.com vous ferez travailler l'industrie locale. Élu meilleur site de fournitures scolaires en 2011 par Famille de France, la société est basée dans l'Aude et fait travailler des dizaines de personnes dans son centre logistique de Pomas près de Limoux. Voilà vraiment ce qui s'appelle joindre l'utile à l'agréable.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.

lundi 27 août 2012

BD - Lady Spitfire : la fille de l'air


La guerre est une affaire d'hommes. Pas sûr en lisant cette BD écrite par Latour et dessinée par Maza. L'héroïne, Laure Chevalier, est une passionnée d'aviation. En 1940, avec son père un ancien as de la 1ere guerre mondiale, elle rejoint l'Angleterre pour échapper aux hordes nazies en train de déferler sur la France. Elle se retrouvera orpheline, avec une farouche volonté de se venger et de voler. Cantonnée au début dans les transports de troupes en dehors des zones de combat, Laure devra se faire passer pour un garçon afin d'intégrer une escadre de chasseurs. Avec la complicité d'un chef excentrique, elle prendra enfin les commandes d'un Spitfire et pourra démontrer sa virtuosité dans le combat aérien. Cette reconstitution romancée de la guerre côté anglais bénéficie de dessins réalistes dignes des plus grandes séries du genre, de Buck Danny aux Chevaliers du Ciel.

« Lady Spitfire » (tome 1), Delcourt, 14,30 €