jeudi 14 août 2014

DVD - Vivre avec les zombies, la leçon de "The Battery"

Film d'auteur et de genre, « The Battery » de Jeremy Gardner sort directement en DVD.

Dans la catégorie des films d’horreur, la sous-catégorie « zombies » remporte de plus en plus de succès. Pourtant il est difficile de faire plus basique au niveau scénario. Un virus se propage par morsure. Les Humains se transforment en estomac sur pattes à la recherche de cervelle fraîche. Les héros tentent de survivre. Souvent en vain.

Pourtant il y a 1 000 possibilités d’explorer différemment cette odyssée des temps modernes. Jeremy Gardner en écrivant, tournant et interprétant le premier rôle de « The Battery » a tenté de faire un film de zombies au plus près de la réalité. Quelques semaines après le début de l’épidémie, dans une campagne américaine ensoleillée et déserte, deux amis marchent. Sans but. Juste pour semer les contaminés. Ben (Jeremy Gardner), le meneur du duo, barbu, costaud et toujours armé de sa batte de base-ball, a une théorie : si les requins ont survécu des millions d’années dans les océans, c’est parce qu’ils ne se reposent jamais, toujours en mouvement. Il tente de transposer sa théorie dans sa réalité du moment.

Micky (Adam Cronheim), son comparse, est plus casanier. Un casque hi-fi vissé sur les oreilles en permanence, il pense au passé heureux et notamment à sa petite amie dont il n’a plus qu’une photo et son parfum en souvenirs. Il n’en peut plus de cette vie d’errance, de mauvaises nuits à la belle étoile et de ce tête-à-tête avec Ben. Si ce dernier n’a qu’une idée : survivre, l’autre espère surtout de rencontrer d’autres survivants.
Sans grands effets spectaculaires ni scènes sanguinolentes, « The Battery » séduit avant tout par son ambiance. Une franche camaraderie s’installe entre les deux hommes pourtant très différents. Ils ont de longs dialogues dans des décors improbables comme un verger, une salle de dancing ou une voiture break transformée en « véritable garçonnière » selon l’expression de Ben. C’est dans cette voiture que se déroule un incroyable plan séquence qui scelle leur avenir. Avec une économie de moyens radicale, Jeremy Gardner parvient à insuffler une angoisse maximum dans un final à déconseiller aux claustrophobes.
« The Battery » de Jeremy Gardner, Zylo, 15 euros

mercredi 13 août 2014

BD - Fuite sibérienne


Annoncé comme étant la dernière « Grande évasion » de la série, cette « Balade de Tilman Razine » conduit le lecteur dans les camps de travail de Sibérie. Loin d'être imaginés par les Soviétiques, ces goulags ont vu le jour sous le règne des Tsars. En 1900, le transsibérien est sur le point d'être inauguré. Des milliers de kilomètres pour traverser cet empire ambitieux. La voie ferrée est sans le moindre arrêt, si ce n'est arrivé près du lac Baïkal. Plutôt que de contourner l'immense étendue d'eau, il est imaginé un système de navettes avec un ferry. C'est là que des centaines de prisonniers travaillent dans des conditions inhumaines. Ils n'ont qu'une envie : s'évader. 
Pour cela ils espèrent beaucoup dans la science de Tilman Razine. Un bandit légendaire qui met au point une évasion massive particulièrement ingénieuse. Au scénario, on retrouve un vieux routard des steppes russe : Kris. Après « Notre dame la guerre » (Futuropolis, prochainement adapté au cinéma), il retourne dans ces terres froides, synonymes d'injustice. Il retrouve au dessin Martinez pour qui il avait écrit « Le Monde de Lucie » et « Motherfucker ».

« La grande évasion, la balade de Tilman Razine », Delcourt, 14,95 €

mardi 12 août 2014

BD : Les zombies de la République


Le mort-vivant est très tendance depuis quelques années. Les zombies ont redonné leurs lettres de noblesse à la littérature fantastique, aux films de série B et aussi à la BD. Côté américain, « Walkind dead » a contaminé le monde entier. Mais chez les Français aussi une série basée sur ce thème cartonne. « Zombies » de Péru et Cholet gagne des adeptes à chaque nouvel épisode. Un succès que le scénariste a décidé de prolonger dans une série dérivée, « Zombies Néchronologies ». Selon les termes officiels de la présentation de l'éditeur, ce spin-off est en quelque sorte, « un journal de bord de l'épidémie, au travers des personnages qui y font face ». Des récits indépendants les uns des autres, confiés à plusieurs dessinateurs. 
Le premier tome débute dans la cour de l'Elysée. Des hordes de zombies affamés déferlent vers le chef de l'Etat. Heureusement son garde du corps veille. 
Charles, qui en est à son quatrième président, va tout faire pour sauver François Hollande. Mais ce dernier, dans une scène peu flatteuse, va se révéler si lâche qu'il sera destitué par l'armée. Charles, au chômage, décide de se rendre à Genève rejoindre son ex femme. Le voyage sera mouvementée et l'arrivée au portes de la Suisse encore plus compliquée. Péru, dans un récit très littéraire, en profite pour lâcher quelques bombes comme les portraits des différents chefs de l'Etat, « hommes choisis par les urnes qui ne valent pas tout le papier qu'on gâche pour eux ». Charles, le serviteur, va finalement se découvrir un destin : protéger les misérables. Pour dessiner cette épopée, Nicolas Pétrimaux signe son premier album. Mais sa longue expérience de storyboarder fait la différence.

« Zombies Néchronologies » (tome 1), Soleil, 14,50 €

lundi 11 août 2014

Thriller - Paroles de comateux dans "Ces lieux sont morts" de Patrick Graham

Exploration macabre de l'inconscient d'hommes et de femmes plongés dans le coma au sommaire de « Ces lieux sont morts » de Patrick Graham.


Searl, médecin dans un grand hôpital américain, a une spécialisation peu commune. Il a en charge le réveil de traumatisés plongés dans le coma. Dans ces vastes salles, des hommes et femmes dorment, parfois depuis des mois et des mois. Ils sont coupés du monde. Parfois reprennent conscience. C'est là que Searl intervient le plus rapidement possible. Il a développé une technique pour retenir l'esprit de « l'éveillé » dans la réalité. Car souvent, en constatant ce qu'il est devenu, il retourne volontairement dans « ces lieux morts ». 
Patrick Graham, l'auteur de ce roman terrifiant, a distillé une petite dose de science-fiction dans la réalité médicale de Searl. Grâce à des diffuseurs olfactifs, le médecin parvient à guider la volonté des endormis vers des lieux de leur enfance. Pour qu'ils reprennent conscience de leur réalité dans les meilleures conditions possibles. Il se branche en parallèle et intervient directement dans leur esprit. Une astuce littéraire pour permettre au héros de pénétrer l'esprit des différents protagonistes de ce thriller. Car rapidement cela se complique.

Fillette enlevée
Retardé au travail par l'arrivée d'une femme grièvement blessée dans un accident de la circulation, il ne peut pas rejoindre sa seconde femme, Becka, et ses trois enfants né d'un premier mariage. Ils partent donc à quatre, dans une voiture de location, en pleine tempête de neige, rejoindre un chalet isolé dans la montagne. On est en décembre, à quelques jours de Noël. En chemin, ils sont harcelés par un gros camion transportant des billes de bois. Après une halte dans une station-service, ils prennent à leur bord Liam, un jeune auto-stoppeur qui va dans la même localité rejoindre sa grand-mère.
Il apparaît que Liam est un dangereux serial-killer. Il écorche Becka et les deux ainés et enlève Kirsten, la plus jeune. La première partie du roman se lit d'une traite. 150 pages qui pourtant son peu de choses à côté des suivantes.
Searl est au chevet de ce qui reste de sa famille, une femme et deux ados plongés dans le coma. Kirsten est introuvable. Mais chaque semaine, en pleine nuit, elle appelle son père et lui dit son angoisse d'être prisonnière. La suite du roman se focalise sur la fillette, comment elle survit dans l'obscurité en compagnie de deux autres jeunes filles, Mila et Taylor. Pour donner encore plus de corps à ce roman très dense, Patrick Graham fait intervenir un shérif cancéreux et en fin de vie, une section spéciale du FBI, des vagabonds rejetant toute société de consommation et fait voyager le lecteur des routes de l'Australie au désert du Nevada en passant par le grand rassemblement de Burning Man. Bref, des heures et des heures de dépaysement, d'angoisse et de coups de théâtre. Le tout est sombre, très sombre, comme notre inconscient...
Michel LITOUT

« Ces lieux sont morts », Patrick Graham, Fleuve Noir, 20,90 €

dimanche 10 août 2014

BD - Un classique de la littérature en images


Certains classiques n'en finissent plus d'inspirer les jeunes auteurs. Si tout le monde n'a pas lu « Notre Dame de Paris » de Victor Hugo, personne de plus de 12 ans n'ignore plus rien de l'histoire de la belle Esmeralda et du laid Quasimodo. Jean Bastide (aidé de Robin Recht au scénario) propose sa version de ce classique de la littérature française. Fidèle à l'histoire (mais comment pourrait-il en être autrement tant elle est forte) Bastide se concentre surtout sur Esmeralda. La belle Égyptienne, aux jupes trop courtes et décolletés généreux, est d'une rare beauté sous son pinceau. Quasimodo, surtout présent en fin de volume, est plus musculeux que déformé. Quelques gros plans sur son regard suffit à lui donner cette humanité chère à l'auteur.
Reste Frollo, l'abominable Frollo, monstre de cruauté pour cause d'amour impossible. Certaines planches quasi muettes sont dignes d'être exposées dans des musées.
« Notre Dame » (tome 2), Glénat, 14,95 €

samedi 9 août 2014

BD - Playmate à vif


Mais qui a décidé de violer, tuer et lacérer au couteau de jeunes Américaines, tellement belles qu'elles pourraient toutes poser pour Playboy ? Le troisième et dernier tome de « Miss Octobre », écrit par Desberg et mis en images par Queireix donne enfin toutes les explications au lecteur impatient. L'assassin, dont on ne voit le visage que dans les deux dernières planches, tue une nouvelle fois. Et la prochaine sur la liste est Viktor Scott, la fille d'un riche promoteur de Los Angeles. Sourde, elle est de plus amnésique depuis qu'elle a subi une tentative de viol dans sa chambre. Elle se sent menacée et demande à une ancienne prostituée mexicaine devenue détective de surveiller ses arrières. Cette dernière est également la maîtresse du lieutenant Clegg Jordan, chargé de l'enquête. Il se dispute le leadership avec l'inspecteur Ariel Samson, lui-même amant de Mme Jordan... Un joli imbroglio dans l'Amérique des années 60, bel hommage aux romans et films noirs de la grande époque. Queireix, au dessin prend beaucoup de plaisir à dessiner les courbes des jolies Américaines... femmes comme voitures.
« Miss Octobre » (tome 3), Le Lombard, 12 €

vendredi 8 août 2014

DVD ET BLU-RAY - Survie en ère glaciaire

Film post-apocalyptique, « The Colony » traite de survie et d'humanité.


Dans un futur pas si lointain (il nous pend au bout du nez en réalité), le réchauffement de la planète fait des ravages. D'immenses tours sont construites un peu partout pour contrôler la météo. Elles se détraquent et c'est un froid glacial qui fige toute la surface de notre bonne vieille terre. « The Colony », production canadienne inédite au cinéma et qui sort directement en DVD, blu-ray et VOD, débute quelques années plus tard. Plusieurs communautés survivent tant bien que mal dans des colonies enterrées. Quand le groupe de survivants mené par Briggs (Lawrence Fishburne) reçoit un SOS de la colonie 5, il décide de se rendre sur place avec deux volontaires dont Sam (Kevin Zegers). Signé Jeff Renfroe, ce long-métrage est bourré d'effets spéciaux. Pour aller jusqu'à la Colonie 5, le petit groupe traverse une grande ville figée dans la glace. Les plaines sont recouvertes de neige, seuls quelques poteaux électriques émergent encore de ce monde du passé. Un grand fleuve s'est transformé en glacier et le pont qui le traverse est fragilisé par le gel. Chaque minute passée dehors est un défi à la mort.
Arrivé sur place, le trio ne trouve pas trace de vie. Par contre les flaques de sang sont omniprésentes. C'est en descendant dans les profondeurs de la Colonie qu'ils découvriront une menace encore plus redoutable que le froid. Le film bascule ouvertement dans l'horreur avec des scènes particulièrement gores mais tout à fait justifiées.
Côté distribution, Lawrence Fishburne (Morpheus dans Matrix) est impeccable dans son rôle de chef plein de compassion. Bill Paxton et son regard qui tue est utilisé à bon escient. Quant au vrai méchant (Dru Viergever, déjà entraperçu dans Saw), il vous filera les chocottes pour quelques nuits cauchemardesques...
Le DVD propose en bonus un petit reportage de 10 minutes sur le making of du film, notamment le lieu étrange de tournage, une base militaire désaffectées et enterrée au plus profond d'une montagne. Claustrophobes s'abstenir.

« The Colony », Wild Side, 17,99 euros


jeudi 7 août 2014

Cinéma - Quand l'hiver turc est d'or

 

Film de l'intériorité « Winter sleep » explore les rapports humains dans une petite localité turque, perdue au cœur de l'Anatolie. Intérieur des maisons, troglodytes, sombres et silencieuses. Intérieur de l'âme, tout aussi sombre parfois.

L'hiver rend encore plus rudes les conditions de vie dans cette région. Aydin (Haluk Bilginer), ancien acteur, est revenu au pays gérer l'hôtel légué par son père. Il dérouille son anglais auprès de Japonais ou routards européens attirés par une nature sauvage et authentique. Sa jeune femme, Nihal (Melisa Sözen) s'ennuie désespérément. Elle s'occupe en animant une association de bienfaisance chargée de rénover les écoles publiques. Le début du film montre Aydin faire le tour de ses terres en compagnie de son homme de confiance. Dans leur 4x4 brinquebalant ils vont de maison en maison, récupérer les loyers. Aydin possède quasiment tout dans la région. Il a encore l'aura d'un seigneur auprès de certains. D'autres le détestent comme ce gamin qui jette une pierre sur la voiture. Il a très mal vécu la saisie de la télévision par un huissier et l'humiliation de son père pour cause de loyer impayé.
L'histoire de Nuri Bilge Ceylan a des accents sociaux. Mais ce n'est qu'une infime partie des trois heures de cet hiver turc. L'essentiel se déroule dans le bureau de cet homme partagé entre tradition et modernité. Il y reçoit des amis, sa femme et sa sœur, Necla (Demet Akbag) récemment divorcée et échouée bien malgré elle dans cet hôtel triste et silencieux.

Magnifiques paysages
Pendant qu'Aydin écrit son éditorial hebdomadaire pour un journal local, elle est étendue dans le canapé, derrière elle, à lui poser des questions existentielles. La magie du film opère alors à plein. Dans une atmosphère tamisée, les acteurs jouent à merveille ces nantis en mal de reconnaissance. Et de s'interroger sans cesse sur leur passé, leurs erreurs et errements. Necla qui a quitté son mari, ivrogne et violent, regrette. Elle demande à son frère si elle n'aurait pas du donner une chance au mal. En gros, ne pas interrompre les violences par son départ, simplement subir, jusqu'à ce que le mari se rende compte par lui même du mal qu'il provoque. Ces discussions philosophiques émaillent sans cesse le film et le rend passionnant. D'autant que loin de faire la morale ou imposer un point de vue, le réalisateur laisse tout ouvert. A chacun de réfléchir, une fois sorti de la salle, sur ces questions universelles.
Et puis il y a aussi les décors, superbement mis en valeur par la caméra. Notamment quand la neige tombe et étouffe encore plus le paysage. Sans oublier quelques scènes d'anthologie comme la beuverie entre Aydin, son ami et l'instituteur qui a parfois un petit côté à la Lelouch. Un film magique, où le temps immobile semble paradoxalement passer plus vite qu'ailleurs. La Palme d'Or à Cannes est peut-être un peu surestimée, mais la virtuosité de Nuri Bilge Ceylan devait être récompensée.



Amour en retenue

Lors de sa présentation en mai à Cannes, nombre de critiques ont assimilé « Winter Sleep » à un film de Bergman. Il est vrai que les longs dialogues (parfois plus de 20 minutes sans la moindre action) donnent cette impression. Il y a également les relations tendues entre Aydin et sa femme Nihal. On semble alors plonger dans les mythiques « Scènes de la vie conjugale ». A une énorme différence près. Quand Bergman montrait le couple dans son ensemble (au lit, dans la salle de bain, dans la cuisine...), le réalisateur turc limite leurs relations au minimum. Et si Aydin dit aimer la très belle Nihal, il ne s'en approche jamais à moins de trois mètres. Quand il la découvre pleurant dans son lit de désespoir, il ne fait pas un pas vers elle. Jamais on ne le voit la toucher, l'embrasser... Différence de civilisation certainement, mais cela rend quand même difficile l'identification pour le spectateur occidental qui obligatoirement aurait réagi différemment car prendre une femme qui pleure dans ses bras est naturel dans nos contrées.
Du Bergman donc, mais sans le côté physique de certains films du maître suédois. Cette froideur et la distance entre les protagonistes renforcent le climat glacial du film.

mercredi 6 août 2014

BD - Troll dépressif


Une nouvelle fois, en découvrant cette 18e aventure des aventures des Trolls de Troy, on se dit que décidément Uderzo aurait dû choisir Arleston et Mourier pour assurer la reprise d'Astérix. Ferri et Conrad ont fait du bon boulot avec leurs Pictes, mais l'univers des Trolls colle tellement à celui du petit Gaulois que se passer de leurs services relève du suicide éditorial. Alors à défaut de potion magique, profitons de notre chance de lire près de deux fois par an un album hilarant avec du troll, des jeux de mots idiots, des pétaures et quelques références bien senties à l'actualité. « Pröfy Blues » débute par un runing gag de la série. Le troll Pröfy tente une nouvelle fois de construire une maison, condition pour qu'il puisse un jour épouser la belle Waha

Et comme d'habitude, sa bâtisse s'écroule. Envolés ses rêves de lune de miel... Et ça lui file un sacré coup au moral. Prostré, il reste immobile plusieurs jours. Waha, qui n'est pas sans cœur, décide de le faire soigner par un docteur de la tête. Une caricature de Freud qui fera bondir certains psychanalystes et rire tous les autres. Pröfy, pour guérir complètement, va partir à la recherche de son père et croise au passage un maléfique Tonsantöh, agriculteur adepte des rendements intensifs.
« Trolls de Troy » (tome 18), Soleil, 13,95 €

mardi 5 août 2014

BD - La guerre imaginaire dans « Zeppelin's war »


Avec des si, on peut refaire l'histoire. Richard D. Nolane s'est fait une spécialité de ces uchronies dont le public est de plus en plus friand. Après avoir imaginé une autre fin à la seconde guerre mondiale dans « Wunderwaffen » (cinq tomes parus), il s'attaque au premier conflit mondial. En 1916, la guerre se déroule essentiellement dans les airs. Les Allemands ont une armada de zeppelins pour bombarder Paris
La différence réside dans la nature du gaz. L'hélium, trop inflammable, a été remplacé par un composé inerte permettant de multiplier par trois le poids de la charge transportée. Illustré par Villagrasa, le récit est truffé de personnages très connus. Dans les airs, un certain Hitler commande un zeppelin alors que Goering est aux commandes d'un avion de chasse. Il croise le fer avec l'as français Guynemer. Et en parallèle aux combats, on découvre les manigances de Raspoutine, espion à la solde de Berlin ayant pour mission de déstabiliser le Tsar. Une sacrée revue d'affectifs de salauds en devenir...

« Zeppelin's war » (tome 1), Soleil, 14,50 €