vendredi 11 février 2022

BD - Fred Neidhardt a des réminiscences d'Alger


Roman graphique historique avec expérience personnelle et bouts de vie familiale dans un style d’autofiction, ce Alger-retour de Fred Neidhardt devrait parler à tous les pieds-noirs installés dans la région, encore plus leurs descendants qui n’ont qu’une idée très partielle de cette Algérie quittée dans la précipitation.  « La valise ou le cercueil ! » répète régulièrement Jean-Pierre, le père de Daniel le narrateur. Jean-Pierre était encore adolescent quand il a embarqué sur le paquebot Ville de Marseille avec toute sa famille. Ils se sont reconstruits, plein d’aigreur, du côté de Montpellier

En 2014, Daniel a décidé de voir par lui-même ce qu’est devenue cette ville d’Alger racontée par son père et uniquement vue à travers des clichés en noir et blanc ramenés dans cette fameuse valise. C’est donc simplement avec un sac à dos et quelques adresses, qu’il va plonger dans la réalité algérienne de ces dernières années. Il aurait voulu faire le voyage avec son père, mais ce dernier refuse catégoriquement de remettre les pieds dans ce pays. 

Dessin plus réaliste

Sans guide, il tente de retrouver l’adresse de l’appartement familial et quand il est sûr de l’avoir localisé, va frapper à la porte. Mahmoud, un professeur de français à la retraite ouvre et va lui offrir thé et hospitalité. Entre le jeune fils de rapatrié et le vieil Algérien qui a récupéré l’appartement quelques semaines après le départ des Européens, une jolie complicité va s’instaurer. Cela permet à Daniel/Fred de raconter avec nuances les différentes composantes de l’Algérie actuelle. Il va croiser des jeunes qui tentent de s’émanciper, des fidèles du régime qui continuent à honorer les martyrs de l’Indépendance et puis d’autres, qui fantasment la France ou sont de plus en plus religieux. Sans savoir exactement ce qu’il cherche, Daniel va en partie retrouver ses racines et même réussir à convaincre son père à faire lui aussi ce retour vers Alger. 


Après avoir raconté l’arrivée de Pieds-Noirs en France (Les Pieds-Noirs à la mer, réédité avec une préface de Joann Sfar), Fred Neidhardt poursuit sa quête pour comprendre d’où il vient. Plus connu pour ses séries comiques, cet habitant de Montpellier a changé de style pour cet album. Un trait plus réaliste permet au lecteur d’avoir l’impression d’être dans cette ville, si vivante de nos jours, si marquée par un passé de mort et de violence. Une évolution graphique qui permet de plus d’insérer dans les planches des croquis de bâtiments visiblement faits sur place dans un carnet qui revêt une grande importance dans la trame du récit.  

« Alger-retour » de Fred Neidhardt, Mara-Bulles, 16,90 €

De choses et d’Autres - Les pirates de l’apéro

Les Anglais n’ont vraiment pas de chance en ce moment. Battus par l’Écosse, samedi, dans le tournoi des VI Nations, ils ont découvert, en plus, que leur Premier ministre, Boris Johnson, était le dirigeant dont Éric Zemmour se sent le plus proche. Il est des compliments et des soutiens dont on se passe, même quand tout le monde vous lâche.

Mais c’est peu face à cette catastrophe qui s’annonce. La société KP Snacks est victime d’une attaque de pirates informatiques. Un rançongiciel perturbe considérablement les prises de commandes et réassorts. Face à la difficulté et aux risques, KP Snacks a décidé de limiter les commandes durant les prochains mois. On comprend mieux le problème, quand on sait que cette société commercialise les chips McCoy’s, Tyrrells et Skips.

Tout le monde prévoit une pénurie sur ces produits. De quoi inquiéter les amateurs d’apéro made in Britain. Et, c’est bien connu, les Anglais ne sont pas les derniers à profiter de ces petits moments de détente, le soir après le boulot ou devant un match. Avec les litres de bière qui sont obligatoires, rien de tel que des chips au vinaigre pour faire (légèrement) baisser le niveau d’alcoolémie.

Sans chips, les Anglais pourraient se tourner vers d’autres spécialités qui, elles, ne sont pas en rupture de stock. Je leur conseille le fuet catalan, les olives noires, quelques escargots grillés et garnis d’aïoli, sans oublier les petites cuisses de grenouilles dorées à la poêle.

Avec un tel régime, même avec des litres de bière pour faire passer le tout, on est certain de l’emporter le 19 mars, à Paris, en clôture du Tournoi.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 8 février 2022

jeudi 10 février 2022

Polar - Parachutage mortel


Moins sombre que les polars scandinaves, « La fille de l’air » de Randi Fuglehaug a parfois des airs de roman policier régional. Agnes, journaliste pleine de talent, lassée de la vie à Oslo, accepte une offre dans le journal local de sa région natale, à Voss, dans la région des fjords. Elle s’y ennuie ferme mais comme elle tente d’avoir un enfant… 

Quand un accident de parachute cause la mort d’une jeune femme, Agnes retrouve ses instincts d’enquêtrice et découvre. Les policiers pensent que c’est un crime et les principales suspectes sont d’anciennes collègues de classe d’Agnes. Un polar très maîtrisé, porté par une héroïne qui doute et risque de se retrouver plus impliquée qu’elle ne le voudrait. 

« La fille de l’air » de Randi Fuglehaud, Albin Michel, 21,90 € 

De choses et d’autres - Amazon voit trop grand

430 millions d’euros. Une broutille pour Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde. Ce qui coûte cette somme astronomique c’est son nouveau jouet, un yacht construit à Rotterdam. Le fondateur d’Amazon s’est fait un petit plaisir en lançant la fabrication de ce navire long de 127 mètres.

Un trois-mâts qui aurait dû sortir du chantier naval en toute discrétion. Mais un petit problème s’est transformé en grosse polémique. Le yacht est trop grand pour atteindre la mer. Ce n’est pas la longueur ni le tirant d’eau qui coincent mais la hauteur des mats. Pour sortir de Rotterdam, il n’existe qu’un passage : sous le pont dit De Hef.

Un ouvrage métallique qui s’élève pour laisser passer les bateaux. Mais comme le patron d’Amazon a vu grand, très grand, ça ne passe pas. Alors, avec ce sans gène qui caractérise les milliardaires, Jeff Bezos a demandé à la ville de Rotterdam de démonter le pont pour qu’il puisse passer avec son gros bateau. Quelques spécialistes pensent qu’il serait plus simple de démâter, mais ce n’est pas la solution retenue par Bezos.

Les habitants de Rotterdam sont évidemment vent debout contre cette solution qui, en plus de paralyser le trafic routier, serait une atteinte à un monument national reconstruit après les bombardements allemands durant la 2e guerre mondiale. Reste maintenant à savoir ce que va décider la municipalité de la ville.

Mais je sens qu’un comité d’experts indépendants comme il se doit, va prouver par A + B que le démontage est inévitable. De toute manière, ce sera à la charge du milliardaire. Et qui oserait se fâcher en ces temps où le commerce numérique est en plein essor, avec l’homme le plus riche du monde ?

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 7 février 2022

mercredi 9 février 2022

BD - Bébé star

Parlez-vous le bébé ? Quand vous entendez un « Areuh » ou un « Ouin ! », comprenez-vous la pensée profonde énoncée par cet être qui pourtant passe ses journées à dormir, manger et déféquer ? Le commun des mortels, même les parents, n’a que peu de notions de la langue des bébés.

Par contre, Didier Tronchet est parvenu à force d’observations, longues et patientes, à transcrire tout ce que les bébés ont à nous dire. Il a donc décidé de partager son savoir dans cet album de BD, entre humour et tendresse.

L’humour, il y en a partout. Comme ce bilan d’une journée de bébé : « Un verre renversé sur le journal, un pot de miel cassé au magasin, une bretelle de soutien-gorge arrachée dans la rue et un vomi sur le corsage tout neuf de maman. Bilan : j’ai bien mérité un peu de repos. Mais je ne dois pas oublier de me réveiller à 3 heures du matin. »

La tendresse on la retrouve quand l’auteur, par ailleurs papa, est tellement heureux de promener son enfant dans un porte-bébé ventral. Bébé explique pourquoi : « Il se sent enceint de moi. Avec la tête et les membres qui dépassent. Une grossesse à ciel ouvert… »

« Moi bébé, ma vie, mon œuvre », Delcourt, 12,50 €

Chronique parue le samedi 5 février en dernière page de l’Indépendant

mardi 8 février 2022

Cinéma - “The innocents”, la peur des jeunes

Ida (Rakel Lenora Fløttum) et son nouvel ami, Ben (Sam Ashraf), teste de nouveaux jeux dangereux.  Les Bookmakers / Kinovista

Personne ne connaît la recette miracle pour réussir un film fantastique. Certains misent tout sur les effets spéciaux, d’autres sur un scénario multipliant les scènes chocs. Eskil Vogt, réalisateur norvégien, a tout simplement trouvé quatre jeunes comédiens d’exception pour transformer son film The Innocents en thriller en culottes courtes. Un film parfois dérangeant, toujours juste, souvent angoissant, montré une première fois à Cannes (Un certain Regard) et qui est revenu du festival de Gérardmer avec deux prix, celui du public et de la critique.

Ida et Anna sont sœurs. Ida (Rakel Lenora Fløttum), la plus jeune, petite blonde ravissante de 9 ans, n’est pas contente de devoir déménager, en plein été, durant les vacances scolaires. Anna (Alva Brynsmo Ramstad), l’aîné, autiste profonde, n’a pas conscience de ce changement. Dans une résidence qui ressemble aux grands ensembles de la banlieue française, les dégradations en moins et la forêt en plus, Ida va tenter de se faire des amis. Le premier à l’aborder se nomme Ben (Sam Ashraf). Il lui montre sa cabane et une fois la confiance installée, lui révèle son secret : il peut déplacer des objets par la seule force de sa pensée. Entre ensuite dans la petite bande Aïsha (Mina Yasmin Bremseth Asheim) qui, elle, a le pouvoir de lire dans les pensées. Notamment celles d’Anna. L’autiste, qui n’arrive pas à communiquer avec ses proches, est en réalité consciente de tout. Aïsha l’explique à Ida qui, dès lors, regarde sa sœur différemment. Tout se complique quand les jeunes se lancent dans des jeux dangereux pour tester leurs limites. Les adultes seront des cobayes idéaux. 

Le réalisateur avait cette idée de film terrifiant en tête après avoir observé ses propres enfants. Et si ces enfants arrivent à faire du mal sans le moindre scrupule, c’est parce que, selon le réalisateur, « nous naissons sans aucune notion d’empathie ou de morale - cela doit nous être enseigné. » De l’importance d’être à l’écoute des plus jeunes et de ne pas donner de mauvais exemples. Un film glaçant, bien plus efficace dans son propos horrifique que bien des productions beaucoup plus richement dotées.

Film norvégien de Eskil Vogt avec Rakel Lenora Fløttum, Alva Brynsmo Ramstad, Sam Ashraf



De choses et d’autres - Les enfants et la cuisine

Décidément, les candidats à la présidentielle désignés par Les Républicains ont des soucis d’image de marque côté famille. On ne revient pas sur l’affaire Pénélope Fillon, qui a sans doute coûté 5 ans à l’Élysée pour l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Cette fois, la droite classique a désigné Valérie Pécresse.

Mariée à un certain Jérôme, il n’est pas un simple mari qu’on sort. Au contraire, ce patron de grande entreprise gagne très bien sa vie. Pas besoin d’emploi fictif pour acheter maisons et (gros) portefeuilles d’actions. Pourtant, comme il est confiant dans les chances de son épouse de l’emporter en avril prochain, il anticipe déjà ce que sera sa future vie.

Pour le Point, il explique que bien évidemment, si Valérie Pécresse devient la première présidente de la République, il est prêt « à gérer les enfants et la cuisine ». Chapeau bas pourrait-on dans un premier temps le féliciter. Mais en réalité, cela ressemble plus à du cynisme qu’autre chose.

Les enfants ? La plus jeune a 18 ans, l’aîné 25. Il n’y a donc plus grand-chose à gérer de leur vie. D’autant que d’après le Canard Enchaîné, les trois enfants Pécresse ont déjà des comptes en banque très confortables, car les parents ont utilisé toutes les possibilités existantes pour leur faire des dons en numéraires et en immobilier. A 18 ans, sans avoir jamais travaillé, la cadette a un pécule plus important que ce que j’ai gagné durant toute ma vie active.

Reste la cuisine alors ? Pas certain que les chefs de l’Élysée le laissent aux fourneaux. C’est quand même leur boulot…

Bref, j’ai comme l’impression qu’après le couple Fillon, c’est le couple Pécresse qui a tendance à prendre les Français pour des idiots.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le vendredi 4 février 2022

lundi 7 février 2022

Série télé - « Feria », dans les profondeurs de l’horreur


Production espagnole proposée sur Netflix, Feria : l’éclat des ténèbres (Feria : la luz más oscura en version originale) est une série fantastique qui dénote un peu sur la plateforme mondiale. Très inspirée par l’affaire du Temple solaire, la série débute par un suicide collectif dans une mine abandonnée. Mais ce n’est pas un simple polar car les créateurs, Carlos Montero et Agustín Martínez ont rajouté une bonne grosse dose de fantastique gothique
L’action se déroule en deux temps.  En 1975, au moment où l’Espagne redécouvre la démocratie après le long tunnel dictatorial de Franco et en 1995, 20 années plus tard. Le suicide a lieu en 1995 et semble orchestré par un couple local qui disparaît immédiatement après. On suit le parcours de leurs deux filles, Sofia (Carla Campra) et Eva (Ana Tomeno) qui n’étaient au courant de rien. Mais la première aurait des dons pour aller dans l’autre monde, celui des ténèbres. Parfois un peu long, notamment dans les incantations, les épisodes sont très inégaux. 

On apprécie la reconstitution de l’Espagne du siècle passé, dans une région sinistrée économiquement. A noter de très nombreuses scènes de nudité durant les messes noires, et une utilisation assez efficace de décors naturels d’exception, des ruelles de Feria, bourgade d’Andalousie aux sinistres galeries de la mine abandonnée où les créatures monstrueuses règnent en maître. Une bonne distraction mais qui est loin de l’originalité de Dark.

De choses et d’Autres - Je ne peux pas, j’ai télétravail

Ils ont osé ! Je viens d’entendre à la radio une publicité pour une grande enseigne de la distribution. Un de ces sketches de la vie quotidienne qui mettent en scène mari et femme. Madame annonce, enthousiaste, qu’il y a une promotion de plus de 30 % sur un produit particulier (pour vous dire la vérité, j’ai déjà oublié quoi…).

Et que donc il faut immédiatement aller en faire un stock avant qu’il ne soit trop tard. Et là, le monsieur répond, très embêté : « Mais je ne peux pas, je te rappelle que je suis en télétravail ! ». Les publicitaires ont donc osé mettre en scène les nouvelles conditions de travail de quelques millions de Français. Et de suggérer de transgresser toutes les règles quand le mari, prenant conscience de l’importance du rabais (vous aurez remarqué que, dans les publicités, les hommes impriment beaucoup plus lentement l’attrait de certaines promotions), décide finalement de faire un saut au magasin, tout en demandant à son épouse de trouver une excuse si le bureau appelle durant son absence.

Même si je trouve cette publicité un peu gonflée, je dois admettre avoir déjà vécu cette situation. Pas par rapport aux promotions, mais au fait que tout en étant en télétravail, je déserte sans scrupule mon poste durant quelques minutes, voire un peu plus, et en profite pour accomplir de rapides courses, des tâches ménagères… ou une sieste réparatrice. Mais je n’ai pas mauvaise conscience.

Car la monnaie du télétravail c’est de ne pas avoir d’heure pour débuter sa journée (personnellement, ça m’arrange car j’écris plus facilement très tôt le matin) et encore moins pour éteindre l’ordinateur le soir. Quand on pense à le faire…

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 3 février 2022

dimanche 6 février 2022

Série télé - Elle voit des meurtres partout


Lire des thrillers, notamment la nuit, provoque parfois d’étranges cauchemars. On a tendance à projeter dans sa propre vie les effrois des héroïnes de papier. Anna (Kristen Bell), personnage principal et omniprésent de la série comique au nom interminable de « La femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre » diffusée sur Netflix, est un terrain très favorable au développement de la paranoïa. Le premier épisode nous fait découvrir son quotidien assez décousu. Elle dort dans son fauteuil, passe sa nuit à boire du vin et au petit matin, en robe de chambre, va conduire sa fille à l’école. Un premier choc attend le téléspectateur car sa fille est morte depuis quelques mois. Anna, abandonnée par son mari, vit dans le passé, se reprochant sans cesse ce jour maudit. Encore plus quand on découvre comment est morte sa petite fille. 

Vin et antidépresseurs

Anna dépressive, alcoolique et surtout capable de se faire des films sur tout et rien. Elle passe ses journées à siroter son vin, observant ses voisines, cherchant sans cesse ce qu’elles peuvent dire de mal sur elle. Et puis un jour une nouvelle famille s’installe dans la belle demeure qui est de l’autre côté de la rue. Neil, lui aussi veuf, qui vit avec sa fille de 9 ans, Emma. 

Non seulement Anna fait un transfert sur la fillette, mais elle tombe sous le charme de ce beau barbu qui transpire en faisant du vélo d’appartement, placé idéalement devant la fenêtre. Anna déchante quand arrive Lisa, la nouvelle petite amie de Neil, plantureuse hôtesse de l’air. Mais le soir même, toujours postée devant sa fenêtre, Anna voit Lisa se faire égorger. Elle prévient la police mais quand les inspecteurs arrivent, pas de cadavre. Le long cauchemar d’Anna va débuter. Car en mélangeant alcool et antidépresseurs, elle pourrait souffrir d’hallucinations. Elle aurait tout inventé. Mais Lisa a véritablement disparu. À moins qu’elle ne soit la meurtrière ? 

La série en huit épisodes assez courts propose est entièrement portée par Kristen Bell. La comédienne, déjà vue dans plusieurs comédies, endosse avec brio la personnalité de cette femme brisée, doutant de tout, surtout d’elle. Le côté thriller reste présent en fin de chaque épisode mais c’est surtout la comédie qui domine. On croit souvent avoir trouvé le coupable mais les scénaristes sont allés très loin dans le délire pour surprendre leur public. La fin est machiavélique à souhait.