vendredi 22 novembre 2019

DVD et Bluray - John Turturo dans les habits du Nom de la Rose 




Livre essentiel d’Umberto Ecco, film multiprimé de Jean-Jacques Annaud, Le nom de la Rose (Wild Side Vidéo) revient sur les écrans dans un format plus long. En 8 épisodes de 56 minutes, les spectateurs vont découvrir de nouvelles intrigues dans cette histoire palpitante. Et pour porter cette série internationale, c’est John Turturro, fidèle des frères Coen, qui endosse les habits de Guillaume de Baskerville.
Il entraîne dans son sillage le disciple Adso de Melk (Damian Hardung) et doit déjouer les complots et coups bas de Bernard Gui, interprété par Rupert Everett. 




Le coffret de quatre DVD est complété par un long documentaire de plus de 90 minutes pour tout savoir sur cette histoire devenue culte partout dans le monde.

jeudi 21 novembre 2019

DVD et Bluray - Hierro, poussière espagnole au large de l’Afrique 




Bienvenue à El Hierro, petite île des Canaries. Ce brin de terre volcanique, aux paysages à couper le souffle, est le théâtre d’une de ces séries qui allient intrigue policière et découverte d’une région. Hierro (Arte Vidéo), débute par la découverte d’un cadavre dans la mer. 

Fran, tout le monde le cherchait. Il devait se marier avec la fille de Diaz (Dario Grandinetti), un riche agriculteur de l’île, spécialiste de la banane. La toute nouvelle juge (Candela Pena) se charge de l’enquête. Ils vont jouer au chat et à la souris, la seconde suspectant le premier d’être le tueur. Il est vrai que Diaz, lui aussi un « étranger » comme la juge dans cette île très repliée sur elle-même, n’est pas exemplaire. Il a déjà fait de la prison et ne voyait pas d’un bon œil l’union de sa fille avec Fran.


*Personnages entiers, secrets bien cachés, tromperies et trafics en tout genre : Hierro des frères Coira se termine en apothéose avec la procession de la Bajada, spectaculaire fête religieuse qui n’a lieu que tous les 4 ans.

mercredi 20 novembre 2019

Cinéma - “Les éblouis”, la foi jusqu’à la folie


Premier film de Sarah Suco, actrice née à Montpellier et déjà vue dans Discount ou Place Publique, Les éblouis se base sur son expérience d’adolescente dans une communauté religieuse chrétienne. Endoctrinée par le Berger (Jean-Pierre Darroussin) de cette communauté, toute la famille de Camille (Céleste Brunnquell) va se couper du monde pour tout donner au Saint-Esprit.
Mais comment en est-elle arrivée là ? 




C’est toute la première partie du film. Les parents de Camille (Camille Cottin et Eric Caravaca) ont tout du couple éduqué et progressiste. Une famille aux origines chrétiennes oubliées. La mère, dépressive, comptable sans emploi, se sentant inutile en dehors de son rôle de mère de quatre enfants, va être la première à chercher du réconfort auprès de cette congrégation, mélange de prêtres, de sœurs et de familles. Le Berger l’accueille avec bienveillance.

Révélations

Dans son sillage, le père aussi se met à prier quotidiennement. Ils croient se trouver une seconde famille. À condition de faire quelques concessions. Ainsi plus question de voir les grands-parents, suspicieux et craignant une dérive sectaire de ces religieux pourtant tolérés et aidés par le Vatican. De même Camille doit abandonner son école de crique, avilissant pour le corps humain.
En quelques mois, résumés dans la première heure du film, toute la famille se plie aux injonctions du Berger qui a pris l’habitude d’entrer dans le réfectoire commun sous les bêlements de ses disciples. Des moutons, dénués de tout jugement personnel, corvéables à merci.  Seule Camille, adolescente en pleine découverte de son corps, de ses envies, va ruer dans les brancards. Notamment quand elle voit sa mère en transe en plein exorcisme du Berger.

Le film est plus qu’une charge contre ces sectes agissant presque à visage découvert. Il nous permet de comprendre comment ces experts en manipulation parviennent non seulement à s’approprier l’âme de ces hommes et femmes, mais aussi de tous leurs biens matériels. Car à la base, ce ne sont que des escrocs pour qui le bien de leurs disciples compte peu face à leur désir de domination et d’appropriation.
Une réalisation parfaite, avec deux révélations côté distribution. Tout d’abord la jeune Céleste Brunnquell, écorchée vive dans le rôle de Camille, justement sélectionnée dans la liste des révélations aux Césars 2020. Puis Camille Cottin, formidable comédienne prouvant film après film que son personnage de Connasse, s’il l’a fait connaître du grand public, n’était qu’une infime partie de son immense talent.
 


Film français de Sarah Suco avec Camille Cottin, Jean-Pierre Darroussin, Eric Caravaca et Céleste Brunnquell
 

dimanche 20 octobre 2019

De choses et d’autres - Un désherbant presque naturel





Chez les maires, c’est la guerre des arrêtés anti ou pro pesticides. Certains, proches de la sensibilité écologiste, ont tenté d’interdire aux agriculteurs d’utiliser ces produits. Pour protéger la nature mais surtout leurs administrés. La justice a tranché, un point pour les agriculteurs contre les élus. 
Mais dans le camp de ces derniers, il existe une autre espèce d’édiles, plus prompte à défendre les agriculteurs que l’ensemble des administrés sans distinction de profession. Comme ce maire d’une petite commune d’Eure-et-Loir. Lui aussi a pris un arrêté dans le cadre de son « droit de police » et interdit à quiconque d’uriner à moins de cinq mètres d’une surface agricole exploitée. Analyses scientifiques à l’appui, il justifie cette interdiction par la présence dans l’urine des Français de nombreux produits chimiques, totalement proscrits en agriculture. 
Pas sympa ce maire de priver, les hommes notamment, du plaisir de pisser en plein air. D’autant que j’ai l’impression qu’il se trompe complètement. Les nombreux tests effectués par les « pisseurs volontaires » prouvent la présence importante de glyphosate dans nos urines. Les paysans, dont la caricature de radinerie perdure dans le temps, seraient sans doute très contents si tout le monde urinait sur leurs cultures. Plus besoin d’acheter les produits phytosanitaires bientôt interdits, qui, en plus d’être une belle cochonnerie pour la planète, coûtent une blinde.

(Chronique parue le mardi 1er octobre en dernière page de l'Indépendant)

vendredi 27 septembre 2019

De choses et d’autres - 1995, Chirac, la bombe et moi




A cause de Jacques Chirac, j’ai failli mourir en 1995.  Heureux journaliste employé par les Nouvelles de Tahiti à Papeete, en ce jour de juin vers midi, j’apprend que la terre a tremblé aux Tuamotu. En fait, Jacques Chirac vient d’ordonner la reprise des essais nucléaires à Mururoa. Une décision gaulliste dans toute sa grandeur. Problème, cet explosion échauffe les esprits des indépendantistes. En quelques heures les manifestations spontanées deviennent émeutes. Le journal est placé sous la protection de la gendarmerie. Le personnel a le choix : dormir sur place ou rentrer chez soi à ses risques et périls. Voulant rejoindre ma famille de l’autre côté de la ville, j’opte pour la seconde solution. Pas seul heureusement. Un ami tahitien m’accompagne en scooter. Il me recommande de ne pas quitter le casque et on zigzague entre les voitures en feu, obligés de contourner les barricades improvisées tenues par des groupes de jeunes ouvertement hostiles. 60 minutes au cours desquelles je suis partagé entre la peur d’être pris à parti et l’ébahissement face à la ville de Papeete comme jamais je ne l’avais vue. On arrive à bon port et mon ami m’avoue rétrospectivement qu’on a quand même pris beaucoup de risques. Voilà comment le président Chirac, en appuyant sur le bouton rouge, m’a fait frôler la mort. Six mois plus tard, il mettait définitivement fin aux essais nucléaires dans le Pacifique Sud. Aujourd’hui, les Polynésiens doivent très certainement saluer sa mémoire, mais que pour ce dernier fait.

(Chronique parue en dernière page de l'Indépendant ce vendredi 27 septembre)

lundi 26 août 2019

De choses et d’autres - Qui ronfle ? 



Selon ma femme qui profère rarement des âneries, je ronflerais la nuit. Affirmation que j’ai longtemps cru fallacieuse, juste un prétexte pour me réveiller à 3 heures du matin car mes ronflements l’empêcheraient de dormir du sommeil du juste.
Les nouvelles technologies - mon dada - pourraient certainement m’aider à prouver que non. Je ne ronfle pas puisque jamais au grand jamais cela ne m’a réveillé.
Doté d’un smartphone dernier cri, je lance la recherche sur la plateforme d’applications et découvre un programme intitulé « iRonfle ». Dans ma franchouillardise je prononce « i » ronfle. « Aïe ronfle» réplique mon épouse, les oreilles encore douloureuses après sa nuit d’insomnie.



J’installe le machin et suit les instructions. Avant de se coucher il suffit de poser le smartphone sur la table de nuit et le lendemain décortiquer les résultats et statistiques. Après une nuit réparatrice, je découvre effaré qu’elle n’a pas tout à fait tort. Pour être honnête, elle a même tout à fait raison.
Un utilisateur normal doit obtenir un « score » de ronflement inférieur à 25. Je bats tous les records en dépassant les 100. Les chiffres me confirment que j’ai ronflé de façon « épique » durant les 2/3 de ma nuit.
Épique, quel drôle de terme trouvé par les développeurs du logiciel. Si ma femme était programmatrice en application, elle aurait certainement utilisé l’adjectif apocalyptique.

mercredi 27 février 2019

Cinéma - La banlieue de "Jusqu'ici tout va bien, une mine de talents


Peut-on rire de la fraude fiscale ? Et du chômage en banlieue ? A priori, ces deux sujets ne sont pas les plus porteurs pour engendrer détente et amusement. Sauf s’ils sont passés à la moulinette de Mohamed Hamidi, cinéaste du 93, passé par le Bondy Blog et nourri à l’humour de Jamel Debbouze.

Celui qui a ému la France entière avec le propriétaire d’une vache, traversant la France pour aller concourir au salon de l’Agriculture, parvient cette fois à donner une autre image de la banlieue mais également des petits patrons. Dans cette dernière catégorie on trouve Fred (Gilles Lellouche). Il est à la tête d’une société de communication. Son équipe, une dizaine de personnes, se croit à l’abri dans les beaux locaux d’Happy Few au cœur de Paris. 

Mais quand les contrôleurs du fisc débarquent et épluchent les comptes, ils découvrent la petite arnaque de Fred. Une partie de sa société est domiciliée dans une zone franche du 93. L’amende sera salée. À moins que la boîte de Fred déménage véritablement à La Courneuve. Et emploie, comme stipulé dans les textes permettant une exonération d’impôts, 20 % de locaux. 

Dès que le film passe le périphérique, la comédie explose. Fred, pour tenter de se mettre en règle, va demander des conseils à Samy (Malik Bentalha). Problème, ce dernier est un sacré bras cassé. 

Hilarant Mohamed Benthala 

Un rôle écrit sur mesure par Mohamed Hamidi qui voit dans le jeune humoriste originaire de Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, « un Pierre Richard de la banlieue ».  Face au bulldozer Fred, Samy est prudent. Il sait que rien n’est facile dans le coin. Il participera pourtant aux recrutements des cinq nouveaux employés de Happy Few. Il y aura son meilleur ami (toujours prêt à se battre), mais aussi Mariana, bac + 5, pour l’instant à mi-temps chez MacDo.

C’est la grande leçon du film. La banlieue regorge de talents. Il faut simplement leur faire confiance, accepter de leur donner une première chance. Fred, un peu sclérosé par sa routine de petit patron, va y trouver un regain d’énergie et d’ambition. Il signe un gros contrat. Reste maintenant à tenir les engagements, ce qui le conduit à organiser la grande trouvaille de Jusqu’ici tout va bien : un casse à l’envers dans les grands magasins parisiens. 

Ingénieux,  joyeux et résolument positif, le film de Mohamed Hamidi s’impose par son optimisme servi par des acteurs au diapason dont un Gilles Lellouche à qui tout réussi.

Film français de Mohamed Hamidi avec Gilles Lellouche, Malik Bentalha, Sabrina Ouazani 

dimanche 18 novembre 2018

BD - La magie des « Midnight Tales »



Croyez-vous aux fantômes ? Et aux magiciennes ? Si vous répondez par l’affirmative à ces deux questions et qu’en plus vous aimez la bande dessinée de qualité, n’hésitez pas et plongez-vous dans la seconde livraison de « Midnight Tales », recueil de récits complets et de nouvelles chapeauté par Mathieu Bablet. 

Ce dernier est au scénario et au dessin de l’Amulette. Mais il se contente d’écrire deux autres histoires dessinées par Florent Maudoux et Mathilde Kitteh. Il reprend sa casquette d’illustrateur pour enluminer les nouvelles de Tanguy Mandias et Isabelle Bauthian. 


Un contenu riche, dans le style des regrettés DoggyBags, à mettre entre les mains de tous les esthètes appréciant les frissons d’horreur et autres bizarreries du monde surnaturel. 

« Midnight Tales » (tome 2), Ankama Éditions, 136 pages, 13,90 €

samedi 17 novembre 2018

BD - "Cyberwar" ou l'attaque virtuelle contre la suprématie des USA


Tout commence par une simple coupure d’électricité. En pleine finale du championnat de base-ball américain, les lumières s’éteignent. Comme le président des USA et sa famille sont dans les tribunes, l’ordre de l’évacuation est rapidement pris. Car cette panne d’électricité est générale, de la Californie au Maine en passant par la Floride et Washington. 
Mis à l’abri à Camp David, le président découvre un pays en train de s’écrouler sur lui-même. Reste à savoir qui a lancé cette cyberattaque et surtout qu’elle est sa suite. 


Scénario captivant car très réaliste de Daniel Pecqueur mis en images par Denys. Il n’y a pas encore de véritable personnage principal mais la présentation de plusieurs « héros » (un agent de la CIA à Paris, un citoyen lambda, le président…) qui serviront aux différents arcs narratifs de la « Cyberwar » s’annonçant comme passionnante. 

« Cyberwar » (tome 1), Delcourt, 14,50 €

vendredi 16 novembre 2018

BD - Des Dieux en perdition



Adapté d’un roman de Nail Gaiman, « American Gods » s’offre une intégrale très copieuse. Les 9 chapitres adaptés par Craig Russell et dessinés par Scott Hampton. Ombre, prisonnier sur le point de finir sa peine, se réjouit de sortir et rejoindre sa femme. Mais deux jours avant la date fatidique, il doit enterrer sa femme. Morte en voiture avec son meilleur ami qui lui avait promis du travail. 


Accident causé par un manque d’attention du conducteur en raison de la fellation réalisée par l’épouse du copain toujours à l’ombre lors des faits. Ombre voit son monde s’écrouler. Une proie parfaite pour un certain Mister Voyageur, par ailleurs ancien Dieu connu sous le nom d’Odin. 
Ombre et Odin vont sillonner l’Amérique pour reprendre le pouvoir face à ces nouveaux maîtres du pays que sont internet, la télévision et les fake news. 
De la SF très noire, mais qui se déroule pourtant déjà devant nos yeux, le pire de ces nouveaux Dieux étant au pouvoir depuis peu dans ce pays sans mémoire que sont les USA.  

« American Gods », Urban Comics, 272 pages, 22,50 €