Une nouvelle espèce d’araignée découverte récemment en Inde a été nommée « Eriovixia gryffindori» en référence au mage Godric Gryffindor des romans de la saga Harry Potter. Le corps de cet insecte a la forme du fameux « choixpeau », un chapeau ensorcelé pour répartir les nouveaux élèves de Poudlard. Ce n’est pas la première fois qu’une petite bestiole est baptisée en hommage à une célébrité. On apprend ainsi selon « Le carnet scientifique » (éditions Grasset) de Mathieu Vidard que les araignées, très nombreuses, ont déjà dans leurs rangs de nouvelles venues dont le nom très rock est tiré des patronymes de Bono, Lou Reed ou David Bowie. Plus étonnant ce scarabée, dont le nom est une référence à Arnold Schwarzenegger car « le fé- mur de ses pattes médianes, particulièrement développé, rappellerait les biceps de l’acteur ». Les guêpes ne sont pas en reste : leurs piqûres sont plus ou moins graves si elles sont de la famille de Pink Floyd, Muse, Metallica ou Elvis Presley. Reste la plus étonnante des petites bêtes, la Norasaphus monroeae baptisée en référence à Marilyn Monroe. Sa tête a une forme de sablier qui ressemble à la silhouette de la star hollywoodienne. Dernière précision, le Norasaphus monroeae est un trilobite, soit un « arthropode marins fossile ayant vécu durant le Paléozoïque ». Franchement, beaucoup moins sexy que l’interprète de « Certains l’aiment chaud »...
Infatigable Serge Brussolo, toujours à chercher de nouveaux mondes à explorer. Le voilà lancé dans une grande saga de pirates. Du moins c’est ce que laissent entendre le titre et la couverture du roman, mais il semble avoir oublié en cours de route de faire vivre le vaisseau baptisé « L’oiseau des tempêtes ». Ce sera pour la suite des aventures de la belle Marion, véritable héroïne et fil rouge de ces multiples péripéties. On a droit à des naufrageurs, un peu de bagne en Bretagne, des larcins à Marseille puis une vie de recluse, avec des araignées, sur une île des Caraïbes. Bref, en 400 Pages, l’auteur français le plus prolifique utilise autant de personnages et de lieux qu’un collègue en cinq romans. Direct et sans fioritures, le style Brussolo fait toujours merveille. ➤ « L’oiseau des tempêtes » de Serge Brussolo, Fleuve éditions, 19,90 €
Certains faits divers ne méritent que trois lignes dans le journal, mais permettent au lecteur un peu imaginatif d’en entrevoir toutes les conséquences. Exemple vendredi dernier. Le système d’éclairage des jacuzzi et de la piscine situés sur la terrasse d’un bâtiment prend feu. Les flammes sont impressionnantes, tout l’immeuble est évacué, 140 personnes au total. Rien d’exceptionnel ? Erreur car le bâtiment en question est celui du Paradise à la Jonquère. Et les évacués sont les clients et prostituées de cette célèbre maison close. Alors j’imagine ces naufragés d’un jour, dans la rue, à 18 heures un 30 décembre, certains en petite tenue, grelottants et moins triomphants que dans les alcôves du Paradise. Surpris en pleine action, ils doivent sérieusement regretter ce petit désir d’évasion et de transgression. Surtout si ces amateurs de sexe tarifé croisent à ce moment gênant des voisins venus acheter cigarettes et alcool, autres vices mais moins voués aux gémonies. Le principal attrait des maisons closes reste leur discrétion. Sauf quand il y a le feu et que toute la clientèle doit se masser en bord de route... Le fait divers, relaté de façon quasi clinique dans le journal local Diari de Girona, se veut rassurant. Pas de blessés et peu de dégâts. Seule la fin de l’article laisse deviner une petite allusion au caractère inhabituel de cette péripétie : « L’incident a provoqué beaucoup d’excitation dans la région. »
L’année 2017 commence sous de meilleurs auspices que 2016. Obligatoirement. Non je n’ai pas passé mon BEP de voyance entre Noël et nouvel an, j’ai simplement bien regardé le calendrier. Alors que 2016 battait des records de jours fériés pendant le week-end, 2017, au contraire, offre à six reprises des possibilités d’évasion de trois jours. Avouez, Noël ou le 1er janvier un dimanche, ce n’est pas très sympa pour ceux qui se sont lâchés pour le réveillon. Du coup, ce 2 janvier devient un lundi encore plus pénible, migraine en prime. 2017 sera plus cool. Noël et 1er janvier tombent un lundi. Donc week-end prolongé en perspective. Le 14 juillet, vendredi, on va pouvoir danser aux bals populaires encore plus longtemps. Reste le cas du mois de mai. Le jeudi de l’Ascension débarque, ça alors, un jeudi. Voilà un jour férié qui fait pester depuis toujours. Mais pourquoi Dieu dans sa grande miséricorde n’a-t-Il assigné le vendredi et l’Ascension ? Peut-être pour rattraper les conséquences du Lundi de Pâques vénéré par les adeptes du week-end à rallonge. Mai 2017 débute bien avec un lundi 1er. Et se prolonge tout aussi bien avec le lundi 8 mai. A une nuance près, dimanche 7 votre esprit civique en empêchera de partir en villégiature. Ce jour-là, vous devrez élire le nouveau président de la République. Et quel qu’il soit, pour beaucoup, il aura débuté son mandat en gâchant un week-end de trois jours.
Le nouvel album de Blake et Mortimer signé Yves Sente (scénario) et André Juillard (dessin) va ravir tous les passionnés de Shakespeare. Nos deux héros se retrouvent lancés dans une course contre la montre trépidante. Si l’aventure débute à Londres, l’intrigue principale se déroule à Venise. Quelques riches lettrés, lors d’une soirée, tentent de résoudre un mystère lié à la vie de Shakespeare. Blake et Mortimer s’y retrouvent mêlés en raison de leur amitié pour Sarah Summertown, par ailleurs présidente de la William Shakespeare Defenders Society. Le professeur va notamment enquêter en Italie, pays qui aurait une importance capitale dans la vie et l’œuvre du grand dramaturge anglais. Si l’album manque un peu d’actions spectaculaires et d’inventions étonnantes, il est cependant passionnant, un peu dans la lignée de « L’affaire du collier », avec un gros volet historique tout à fait crédible, bien qu’entièrement inventé par Sente. Juillard au dessin, est toujours aussi fidèle et Jacobs, tout en arrondissant, voire humanisant ces personnages désormais immortels. ➤ « Les aventures de Blake et Mortimer » (tome 24) , éditions Blake et Mortimer, 15,95 €.
La gaieté factice des fêtes vous insupporte ? Les deux derniers romans de Barbara Abel vous raviront.
Sortis l’un chez Pocket, l ‘autre chez Belfond, « L’innocence des bourreaux » et « Je ne sais pas » ont ceci en commun de remarquable la prise de position affichée de Barbara Abel de dédaigner carrément le gentil héros sauvé in extremis par le flic futé. Au contraire, elle choisit de regarder l’intrigue par l’autre bout de la lorgnette et de transformer les méchants en gagnants. Difficile d’imaginer plus glaçant que l’histoire d’Emma dans « Je sais pas ». Au cours d’une sortie scolaire la petite disparaît dans la forêt. Les instituteurs sont sur les dents, la gendarmerie avertie de même que Camille et Patrick Verdier, ses parents. Élément clé dont les enquêteurs devront prendre en compte, loin de correspondre à l’image angélique que sa beauté renvoie, Emma possède un sacré caractère et du haut de ses cinq ans mène parfois la vie dure à ses camarades d’école comme à son institutrice Mylène de même qu’à ses parents. ■ Culpabilité Mylène justement se sent affreusement coupable de la disparition de sa petite élève et s’engage loin dans la forêt pour tenter de la retrouver. Jusqu’à atterrir dans un endroit où son portable ne trouve plus de ré- seau. Camille elle aussi se torture pour une toute autre raison. Quelques jours avant la sortie scolaire, la petite Emma l’a surprise dans le hall d’entrée et les bras de son amant... Les gendarmes aidés de chiens et tous les adultes présents poursuivent les recherches jusqu’à la nuit tombée et là le soulagement est indicible quand on retrouve finalement la gamine. Par contre, les enseignants finissent par se rendre compte que Mylène ne répond plus au téléphone depuis plus de deux heures.
Barbara Abel utilise un schéma récurrent au niveau de l’écriture et de la construction du scénario dans « L’innocence des bourreaux ». Un junkie en manque braque une supérette de quartier où des gens sans histoire font leurs courses. Le pauvre gars, qui pensait récupérer la caisse et s’enfuir, voit la situation lui échapper complètement. On finit par compter les morts et les gendarmes mis sur le coup ont la surprise de leur vie en cherchant les empreintes relevées dans le fichier des personnes recherchées. Autant dire que si vous avez la chance de recevoir pour Noël ces deux petits bijoux de noirceur et d’idées tordues, croyez-moi vous passerez à coup sûr une nuit blanche sans paillettes mais frissons assurés !
Fabienne Huart
➤ « Je sais pas », Belfond 19,90 euros et « L’innocence des bourreaux », Pocket, les deux de Barbara Abel.
Après avoir découvert le secret qui le lie à ses compagnons de route, Ichirô est plus que jamais décidé à anéantir le daimyo qui a tué ses parents. Il lui faudra, pour cela, partir en quête d’un katana mythique. Avec le diptyque Katana, JeanLuc Bizien nous offre un récit où action, émotion et aventure mènent la danse. Ce faisant, il rend également un brillant hommage aux films de sabre japonais. ➤ « Vent rouge » et « Dragon noir », Folio SF, 7,70 et 8,20 €
François Morel signe une véritable ode à la vache. Pourquoi ? Ré- ponse de l’auteur : « Oui, j’ai de l’admiration pour la vache car elle est impassible. Elle ne joue pas au tiercé. Elle ne hurle pas dans les stades. Elle ne se gare pas en double file. Oh bien sûr, son parcours est tracé : elle vit, elle meurt. Vous vous trouvez sans doute beaucoup plus malin ? » Délicieusement étonnant et rigolo. ➤ « Meuh ! », Folio, 5,90 €
Ni récit de voyage ni traité scientifique, ce livre part sur les traces d’une des plus fascinantes créatures du règne animal, la baleine. François Garde a choisi de mener son enquête le nez au vent, débusquant dans les recoins les plus inattendus de notre planète et de notre culture histoires, souvenirs, paysages, qu’il a tissés ensemble pour former une sorte d’épopée. ➤ « La baleine dans tous ses états », Folio, 7,10 €
Le Perry de Noël
Jemina Pitt, héroïne imaginée par Anne Perry et fille du célèbre directeur de la Special Branch, a 23 ans durant l’hiver 1904. Elle décide d’accompagner sa jeune amie Delphinia Cardew à New York, sur le point de se marier avec l’aristocrate Brent Albright. Dans la haute société newyorkaise, ce mariage est une grande affaire qui liera deux familles prodigieusement riches. Mais Jemina détecte une ombre mystérieuse planant sur la célébration. Maria, la mère de Delphinia, est absente de la fête et les Albright refusent de mentionner son nom. Et quand le frère du marié demande à Jemina de l’aider à retrouver Maria afin de prévenir un scandale, elle n’hésite pas à se lancer dans une enquête aussi inattendue que périlleuse. ➤ « Un Noël à New York », Anne Perry, 10/18 collection Grands détective, 8,80 €
Le plus célèbre fugitif du cinéma d’action américain est de retour. Jason Bourne (Matt Damon) rempile pour un quatrième opus disponible en DVD, blu-ray et 4K. L’occasion de ressortir les précédents films dans ce format offrant une résolution encore meilleure sur les nouveaux téléviseurs. Comme au cinéma. Du moins les exploitants qui ont les projecteurs de dernière génération…
La CIA, grandes oreilles toujours à l’affût, est sur le pied de guerre. Depuis un centre de hackers islandais, quelqu’un vient de pirater la base de données américaine. En quelques secondes le pirate récupère le détail de certaines opérations top secrètes, notamment celles ayant trait au passé de Jason Bourne. La chef du service cybercriminalité, Heather Lee (Alicia Vikander) trouve le nom du pirate. Une pirate exactement, Nicky Parsons (Julia Stiles) qui fait le lien avec les précédents films. Nicky contacte Bourne car elle est persuadée que l’agent secret est toujours à la recherche de la vérité sur son passé. Elle se rend en Grèce pour lui remettre ces fameux dossiers. Suivie à la trace par Heather et ses satellites, elle sera éliminée par l’Atout (Vincent Cassel) le méchant du film. Une exécution qui est filmée en pleine révolution de rue dans une Grèce en proie aux pires émeutes de ces dernières années. ■ Le troisième « Bourne » de Paul Greengrass On retrouve déjà le style de Paul Greengrass, réalisateur des premier et troisième épisodes de la franchise Bourne. Jason, qui vivote en participant à des combats clandestins, retrouve ses réflexes d’espion et va aller de Berlin à Londres trouver des réponses à ses interrogations. Beaucoup d’action pour un Matt Damon au summum de sa forme. En plus de l’Atout (rôle très physique pour Vincent Cassel qui pour le coup fait véritablement peur) il trouve sur sa route le directeur de la CIA (Tommy Lee Jones) bien décidé à effacer définitivement Bourne du passé de l’agence, d’autant que son nouveau projet risque d’être dévoilé par ce dernier.
On regrettera simplement que la belle Alicia Vikander, sans véritable raison (si ce n’est son ambition personnelle), bascule du bon côté, aidant Bourne à rejoindre Las Vegas pour une dernière demi-heure à couper le souffle. Comme toujours dans ces films on en prend plein les yeux. Par contre n’attendez pas trop des scènes d’explication et de justification. Bourne ne parle pas beaucoup. L’Atout encore moins... Dans les bonus (beaucoup plus nombreux sur le blu-ray), Matt Damon explique pourquoi il a accepté de reprendre le personnage de Jason Bourne. A ne pas manquer non plus les coulisses de la course-poursuite sur le strip de Las Vegas. Pas une seule image de synthèse pour ce tour de force des cascadeurs. ➤ « Jason Bourne », Universal, 20 € le DVD, 23 € le blu-ray et 30 € le blu-ray 4K. Il existe également une intégrale des cinq films en blu-ray à 45 €
Superbe album que ce « Maître des tapis » écrit par Olivier Bleys et dessinée par Alexis Nesme. Format extra large pour histoire toute simple, digne des meilleurs contes du temps passé. Dans une Russie médiévale, Fedor sillonne le pays pour vendre les tapis fabriqué par sa femme et sa fille. Mais certains sont magiques et si l’on connaît les bonnes incantations, on peut voler avec. Cela permet à Fedor de sauver Danil, un jeune braconnier poursuivi par les hommes du boyard. Fedor recueille Danil chez lui et ce dernier tombe amoureux de la fille du marchand. Ce grand album, à faire lire par les enfants, voire à lire aux plus petits, offre de plus un pop-up à construire. Une reconstitution de la datcha enneigée du « Maître des tapis » donnant encore plus de relief aux enluminures d’Alexis Nesme. ➤ « Le maître des tapis », Delcourt, 14,50 €
Léo, dessinateur et scénariste formidable créateur de mondes (Aldébaran, Bételgeuse...), s’il a fait l’essentiel de sa carrière en France, est originaire du Brésil. Un pays qui n’est désormais plus totalement absent de son œuvre puisqu’il signe avec Rodolphe au scénario et Marchal au dessin, un troisième cycle de « Kenya » se déroulant en Amazonie. Kathy Austin, membre des services secrets anglais, rentre juste de ses pérégrinations africaines qu’elle doit repartir pour l’Amérique du Sud. Un pasteur vivant dans un dispensaire loin de toute civilisation, a recueilli un photographe mourant. Sur sa dernière pellicule, la photo d’un immense humanoïde à la peau blanchâtre. Un extraterrestre ? C’est la mission de la belle et intrépide Kathy qui retrouve sur son chemin le pilote d’avion américain Hank Grabble mais également quelques anciens nazis (l’histoire se déroule en 1949) et un consul anglais pittoresque au langage incroyablement grossier. Un premier tome très prometteur, entre science-fiction et espionnage. ➤ « Amazonie », Dargaud, 11,99 €