mercredi 13 janvier 2016

BD : Grandeur et misère du commerce


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Dans la veine du reportage dessiné, Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer proposent avec “Le grand A” une plongée dans les coulisses d’un hypermarché. Et pas n’importe lequel : les plus vieux, le plus grand de la région Nord. A comme Auchan. Le directeur a donné carte blanche aux auteurs pour dresser le “portrait” de ce mastodonte de la vente. Les auteurs ont eu l’idée de ce roman graphique en dédicaçant dans cette « ville dans la ville » et en discutant avec les employés. Ces derniers sont souvent mis à contribution. Ils racontent comment le magasin est devenu le poumon économique de la région. Plus qu’un simple pourvoyeur d’emplois, mais un véritable symbole de progression sociale. Mais loin d’être une monographie à la gloire de la société, “Le grand A” est aussi une radiographie de l’évolution du commerce. Comment les marchés se sont implantés dans les villes. Puis les commerces ont pris le dessus durant de longs siècles avant d’être détrônés depuis peu par les centres commerciaux en périphérie. Une analyse sociologique et économique du phénomène explique à la perfection comment le combat était perdu d’avance par des petits commerçants trop frileux. À l’opposé, le directeur du Grand A voit à plus long terme. Et puis cette BD devient, par la force des choses, une explication sur la montée du Front national dans la région, la plus grosse ville à proximité du centre commercial étant Hénin-Beaumont, tombée aux mains de Steve Briois aux dernières municipales.
« Le grand A », Futuropolis, 20 euros

mardi 12 janvier 2016

BD : Les heureux hommes de Durieux

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Quatrième et ultime partie de la vie de ces “gens honnêtes” imaginés par Gibrat et dessinés par Durieux. Au début, un homme au chômage se reconvertissait en se lançant dans la coiffure dans les TGV. Exactement sur la ligne Bordeaux Paris. Cela lui permet de faire la connaissance d’un libraire qui lui lègue son fonds de commerce en Gironde. Philippe vit donc de la revente de quelques livres rares, dans cette boutique installée dans une petite commune du Bordelais. Philippe, un honnête homme mais au parcours compliqué. Marié, séparé, il a bien des difficultés à communiquer avec son fils, adolescent. Et puis il a la mauvaise idée de tomber amoureux. Lui le “vieux”, d’une jeunette qui a la bougeotte. Un peu comme dans un feuilleton au long cours, on a un grand plaisir à retrouver tous ces personnages, comme pour s’immerger dans leur vie, petite, pas très palpitante, mais tellement vraie. Philippe se languit depuis le départ de Camille. Il tente de se consoler dans les bras de l’opposante municipale écologiste. Mais le cœur n’y est pas. Il a lui aussi des envies de voyage. Notamment depuis qu’il a découvert les photos de Nadar dans le grenier de son ami maçon. Cap à l’Est ? Ou retour à Paris... À moins que la météo ne vienne contrecarrer tous ces beaux projets. Finement dessinées par Durieux, ces tranches de vie font du bien au lecteur. Parce qu’il n’y pas dans la BD que des aventures tumultueuses de Vikings ou de milliardaires beaux gosses. Parfois un ancien, dégarni et le nez cassé a plus de charisme que tous les héros bodybuildés du 9e art.
« Les gens honnêtes », Dupuis, 15,50 euros


lundi 11 janvier 2016

Livre : Quand le quotidien devient insupportable

Un notaire devient délinquant, un chanteur perd sa voix, un président s'émancipe. Petites rébellions du quotidien dans ce roman vif et incisif de Jean-Pierre Brouillaud.

brouillaud, petites rébellions, buchet-chastelChaque jour suffit sa peine. Surtout chaque jour ressemble au précédent et sera sans doute identique au suivant. On appelle cela le train-train, la routine... La plupart du temps on s'en contente. Au contraire, on peste quand le « prévu » ne se passe pas comme désiré. D'autres à l'opposé, rêvent d'inattendu, d'exceptionnel. Ce court roman de Jean-Pierre Brouillaud explore cette face aventureuse d'individus mal dans leur petite vie étriquée.
Premier à entrer en scène, Henri Brunovilliers. Ce notaire de 50 ans, a toujours été terne et effacé. Il n'a jamais rué dans les brancards. Pas de crise d'adolescence, de rejet des parents et autre transgression. Mais aujourd'hui, Henri a décidé de franchir le pas, de devenir un délinquant. Pour la première fois de sa vie il va être hors-la-loi. Dans ses rêves de grandeur il se voit tel un truand adulé des foules. En réalité il a simplement l'intention de prendre le métro sans acheter de ticket...
Avec gourmandise, l'auteur décrit le cheminement intellectuel tortueux de ce notaire, insoupçonnable, en train de frauder comme un vulgaire petit voyou de banlieue. Il mettra du temps à se décider. Oser affronter les regards, réussir à enjamber le tourniquet, sortir des griffes du portillon automatique. Mais il y arrive enfin et le voilà enfin primodélinquant : « avoir pour la première fois à cinquante ans passés, osé braver l'interdit; avoir pour la première fois, à cinquante ans passés , défié la toute puissance de la loi; avoir pour la première fois à cinquante ans passés, agi autrement que convenablement. Un voyage sans ticket, donc. Mais avec un supplément d'âme. » Henri jubile, puis déchante. Une fois dans la rame, personne ne fait la différence. A moins que des contrôleurs ne lui donnent l'occasion de clamer à la face du monde sa rébellion. Henri sert de fil rouge sur cette ligne de métro où il s'en passe de belles.

Le président et la conductrice
On croise également dans la rame une épouse qui s'affranchit enfin de son mari toxique et va assister, seule, au concert d'un chanteur de charme qu'elle adore et qu'il abhorre. Il y a aussi cette jeune femme qui décide, enfin de quitter son fiancé. Elle veut bien être sympa, mais elle ne supporte plus ses fautes dans les textos. Le « Bone journée bébé » reçu en début de matinée était de trop.
Il y a aussi le président de la République qui décide de se rapprocher du peuple et prend donc le métro. Incognito. Enfin presque... Sans oublier la conductrice du métro, Evelyne. Son rêve c'est de ne pas devoir freiner toute les deux minutes, de filer plein gaz sans se soucier des passagers, des arrêts. « Elle s'imagine qu'elle se dirige tout droit vers la mer, le soleil et la douceur de vivre. » C'est ça sa petite rébellion à elle.
Michel Litout
« Les petites rébellions » de Jean-Pierre Brouillaud, Buchet-Chastel, 14 €


BD : De Gainsbourg à Gainsbarre

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Compositeur génial, chanteur étonnant et provocateur impénitent, Serge
Gainsbourg est devenu après sa mort une sorte d'icône rock pour toute une génération. François Dimberton et Alexis Chabert signent une biographie dessinée de l'homme à la tête de choux. De l'arrivée de ses parents en France et sa naissance en 1928 à sa mort, dans son « hôtel particulier » parisien en 1991, on suit le parcours de ce surdoué, peintre puis musicien, devenu millionnaire après avoir découvert qu'une petite chanson pouvait rapporter beaucoup plus (et plus vite) que des passages dans des cabarets. Gainsbourg c'est aussi une passion pour les jolies femmes. La BD s'articule autour de ses nombreuses histoires d'amour, de sa première femme Lise à Bambou, la mère de Lulu, son fils adoré. Entre, il y a Brigitte Bardot et Jane Birkin. Ses deux égéries qu'il adore, mais pas autant que l'alcool. Le drame de ce touche-à-tout (il a également monté une comédie musicale, écrit un roman et tourné plusieurs films) c'est sa propension à se détruire. Il a collectionné les pépins de santé les dernières années, mais ne s'est jamais assagi, noyant ses chagrins dans des litres de Ricard et de champagne. Jusqu'à ce silence qui dure, dure...
« Gainsbourg », Jungle, 14,95

dimanche 10 janvier 2016

BD : Moments de grâce avec Jim

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Les auteurs aussi sont tentés par les nouvelles. Jim, scénariste et dessinateur prolixe, déjà remarqué pour quelques romans graphiques à la petite musique douce comme « Une nuit à Rome ». On retrouve ce ton dans les 12 histoires complètes de moins de dix pages sur les petits moments de la vie, si beaux qu'on est incapable de s'en apercevoir sur le moment. Alors Jim nous ouvre les yeux et au gré de ces situations si basiques et classiques, on se surprend à se dire que finalement, nous aussi si on voulait on pourrait mieux profiter de notre existence. Comme ce papa qui en regardant ses deux grands enfants, devenus presque des adultes, regrette tant et tant cette enfance où il conduisait sa fille à l'école en lui tenant la mains, ou quand il allait choisir un personnage de Pokemon avec son fils dans une grande surface spécialisée. Ou cette soirée trop arrosée au cours de laquelle une ami vous fait une blague idiote quand vous êtes au toilette. Elle prend votre téléphone et à deux heures du matin envoie ce texto à votre mère : « Maman, je t'aime » déclenchant un tsunami de réactions dans votre famille. Parce que jamais vous n'aviez envoyé ce genre de message. La plus belle reste celle où il se rappelle la semaine passée à Cadaquès avec cette femme exceptionnelle, de celle que l'on se dit « ce serait dingue de pouvoir la revoir, et la connaître davantage. » Une semaine qui représente le bonheur absolu, même si après, tu a passé des années à vivre avec elle, à la regarder vieillir, à l'aimer toujours aussi fort... « De beaux moments » que Jim partage avec ses lecteurs. Merci à lui.
« De beaux moments », Bamboo, 18,90 euros


DE CHOSES ET D'AUTRES : Dussart télévisuel


Voilà largement plus de dix ans qu'Éric Dussart passe ses journées et ses nuits à regarder la télé un calepin à la main. Il traque toutes les bourdes, erreurs, lapsus et autres approximations qui transforment ce média en antidépresseur radical. Comment ne pas rire à la vie lorsqu'une candidate à une quelconque téléréalité déclare sentencieusement "Je suis têtue comme une moule" ou cet autre "Moi je me sens bien... Comme un coq en plâtre".
Dans la catégorie jeux, les réponses à certaines questions méritent d'être enterrées au Panthéon de l'absurdité. "Qui a écrit la Marseillaise ? Il venait pas de Marseille. C'est une feinte... Rouget de Bordeaux". L'intégrale du "Maillon faible" mériterait d'être repris dans ce livre. Juste un exemple : "Si les abeilles volent en essaim, en quoi se regroupent les sardines ? En boîtes !".
Terminons par cette remarque relevée dans "Confessions intimes", résumant le brio de ces "vedettes" du petit écran : "Quand tu dormiras, tu me feras signe."
"Brèves de télé, le pire de A à Z", Chiflet, 10 euros.

samedi 9 janvier 2016

BD : La double vie d'Esmera


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Adulé des enfants avec son personnage de Titeuf, Zep change totalement de registre avec Esmera, histoire complète confiée au dessinateur Vince. Terminés les gags comiques dans les cours de récréation, Zep s'attaque aux grands, les adultes, ceux qui ne vivent, au final, que pour jouir et posséder. Esmera, jeune Italienne, débute le récit de ses amours étonnantes quand elle n'est qu'une petite lycéenne, interne dans un établissement tenu par des religieuses. Son grand amour, virtuel, c'est Marcello Mastroianni. Rachele, sa copine de chambre par contre, a franchi le rubicond et son amoureux vient régulièrement l'honorer dans la petite chambre. Esmera regarde, apprend, espère. Durant les vacances, elle se « donne » à un gentil garçon. Mais c'est bref et peu concluant. L'extase, elle ne la découvre qu'à la rentrée, avec la bouche de Rachele. Elle prend conscience alors aussi de son incroyable don (ou malédiction). Quand elle jouit, elle change de sexe. Devenue garçon, elle a toute latitude d'expérimenter le maniement du sexe opposé. Et de de redevenir fille. Ce conte de fée fantastique, loin d'être prude, joue clairement dans la cour des récits « pour public averti ». Les dessins de Vince ne cachent rien des expérimentations et transformations d'Esmera, mi-femme mi-homme, perdue entre deux sexes, plusieurs amours et la comparaison sans fin des orgasmes féminins et masculins.
« Esmera », Glénat, 24 euros


DE CHOSES ET D'AUTRES : Housse spéciale

Tout ce que je demande à une voiture c'est de me conduire d'un point A à un point B. Contrairement à la majorité je ne m'extasie pas devant ses performances cinétiques, ni ses courbes et encore moins sa couleur.
Une voiture reste juste un moyen de locomotion pratique. Pour d'autres elle s'apparente à un bijou qu'il faut protéger, astiquer, bichonner. Et pas forcément faire rouler. Pour preuve cette publicité dans le dépliant d'une grande surface qui propose pour à peine plus de 20 euros, une housse de protection. Mais attention en plus de résister « à tous types de désagréments » (mais qu'est ce qui tombe du ciel en dehors de la pluie ?), elle possède ce petit plus qui fait la différence : « une fermeture éclair au niveau de la portière afin d'éviter le retrait total de la housse ».
Il existe donc des conducteurs qui voudraient pénétrer dans leur auto sans en retirer la housse ? Mais alors, pour y faire quoi ? Car la housse n'est pas transparente. Rouler avec confine au suicide. Le maniaque de propreté apprécie peut-être cette ouverture pour faire les poussières. A moins qu'il aime se retirer dans sa voiture, au calme, loin de tout, pour profiter du moelleux de ses sièges. Seul ou accompagné, la housse assure une totale intimité. Peut-être existe-t-il une version chauffante qui permet de la transformer en plaid gigantesque.
Reste la dernière hypothèse : une longue suspension de permis. Le contrevenant protège sa voiture mais peut quand même avoir l'impression de l'utiliser en se mettant au volant tout en faisant « vroum ! Vroum ! ».

vendredi 8 janvier 2016

Thriller : Deux femmes et des meurtres


Deux femmes sur les traces d'un ou plusieurs tueurs en série. Dans « Block 46 » de Johana Gustawsson, Emily et Alexis enquêtent entre Londres et la Suède.

Johana Gustawsson, londres, suède, bragelonneDeux époques, trois lieux : Johana Gustawsson n'a pas choisi la facilité pour son premier thriller en solo. Cette journaliste française, originaire de Marseille, n'a pourtant plus rien à voir avec le Sud. Elle vit à Londres et son mari, Suédois, lui a fait découvrir la côte ouest de la péninsule scandinave. Son « Block 46 » se déroule en Angleterre et dans la ville de Falkenberg.
Le lien entre ces deux lieux : des meurtres selon un même mode opératoire. La question récurrente de ce roman est : un serial killer et deux territoires de chasse, ou un tueur dominant et un élève dominé, chacun chez soi ?
Un travail pour Emily Boy, une des deux héroïnes imaginées par Johana Gustawsson. Cette Canadienne, brillante profileuse, est installée à Londres depuis quelques années. Elle collabore avec Scotland Yard. Par un petit matin, dans un parc, des promeneurs découvrent le cadavre d'un enfant grossièrement dissimulé sous des feuilles mortes. Il a été étranglé, dénudé, lavé. Puis le sadique lui a retiré les yeux et arraché la trachée. Une victime de plus pour ce serial killer qui, depuis quelques mois, a déjà frappé à plusieurs reprises à Londres.

Meurtre en Suède
Au même moment, l'autre personnage principal de l'histoire, Alexis Castells, écrivaine française installée à Londres et spécialisée dans les tueurs en série, part en urgence en Suède. Elle est sans nouvelles de sa meilleure amie, Linnéa, styliste en bijouterie. En compagnie d'une autre amie et du futur époux de Linnéa, elle se rend à Falkenberg, ville côtière recouverte de glace en ce mois de janvier rigoureux. Ils n'ont pas le temps de se rendre à la villa de Linnéa. La police vient de retrouver son cadavre au bord de la plage. Énuclée, la trachée arrachée. Cette information arrive jusqu'à Emily qui se transporte immédiatement en Suède. Avec l'aide d'Alexis, elle va tenter de tracer le portrait de ce tueur et ses recherches vont la mettre sur la trace d'un certain Erich, ancien déporté à Buschenwald.
Le lecteur lui est déjà en partie dans la confidence. Entre les différentes scènes en Suède ou à Londres, on suit la survie d'Erich dans ce camp de la mort. Privations, sévices, travail forcé. Il est affecté dans un premier temps au nettoyage des fours. Cela donne quelques passages particulièrement durs comme cette description : « Face à Erich, plusieurs dizaines de corps nus ou vêtus de haillons étaient pendus à des crochets fixes à quelques centimètres du plafond, comme des pièces de viande. Les visages, tordus par la peur et la douleur, semblaient encore vivants. » Erich sera finalement affecté au Block 46, celui des expérimentations médicales. Il va devenir le bras droit d'une médecin nazi fou, disséquant à longueur de journée des corps décharnés de déportés exécutés quelques minutes auparavant. Toute l'horreur du roman est concentrée dans ces courts passages parfois insoutenables.
Fan d'Agatha Christie, Johana Gustawsson attend les dernières pages pour dévoiler l'identité du tueur. Un dénouement remarquablement amené et qui surprend le lecteur. Des deux héroïnes, Emily, la plus effacée, semble pourtant la plus porteuse. Souhaitons que la profileuse au caractère si fragile revienne dans une nouvelle enquête.
Michel Litout
« Block 46 », Johana Gustawsson, Bragelonne, 20 €


DE CHOSES ET D'AUTRES : Cadeau empoisonné

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A la base on désire combler le destinataire. En pratique, certains cadeaux s'avèrent empoisonnés. L'histoire se répète chaque année au moment des fêtes. Annoncé comme la star des amateurs de nouveautés, le mini-segway se révèle finalement un objet dangereux qui cause bien des soucis à ses malheureux propriétaires.
Composé de deux roues montées de part et d'autre d'une planche, il ressemble à un skateboard. En théorie, on monte sur le plateau et l'équilibre est immédiat. On se penche légèrement en avant et on avance (jusqu'à 15 km/h). Pour tourner, il suffit d'appuyer un peu du pied droit ou gauche. Certains l'envisageaient comme la préfiguration de l'hoverboard de "Retour vers le futur", d'autres comme l'avenir du déplacement urbain. En réalité l'invention provoque au mieux des hématomes, au pire des fractures.
Des milliers de mini-segway ont été offerts ces dernières semaines. Généralement les premiers essais sont filmés par le généreux donateur : des heures et des heures de compilation de chutes sur YouTube. A l'arrêt, en pleine vitesse, en (tentant) de virer, en avant, en arrière : il semble impossible de rester debout sur cet engin diabolique. Peut-être nécessite-t-il un peu d'apprentissage. Qui n'est pas tombé de vélo lors de ses premiers coups de pédales ? Mais contrairement à la bicyclette, rares sont ceux qui insistent.
Et les obstinés risquent carrément l'immolation, car certains modèles développent une fâcheuse propension à s'enflammer quand ils se rechargent. Bref, le cadeau empoisonné dans toute sa splendeur.
En bonus, quelques chutes mémorables.