Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
jeudi 10 décembre 2015
DE CHOSES ET D'AUTRES : L'envol du comique
Le pilote d'un avion de la compagnie aérienne indonésienne Lion Air a fait les frais de son humour un peu graveleux. Au départ d'un vol vers Bali, il s'excuse du retard et en guise de dédommagement "offre" aux passagers "une hôtesse de l'air divorcée". Pour encore plus de réalisme, il diffuse des gémissements douteux en provenance du cockpit dans la salle des passagers.
Mauvaise blague qui a conduit la compagnie à suspendre le pilote après les plaintes des passagers. Outre le manque de respect au personnel navigant, plusieurs clients n'ont pas caché leur angoisse à propos de la santé mentale du commandant de bord. D'autant qu'en plein vol, il a également souhaité un bon anniversaire à un membre du personnel. Pilote ou ambianceur ?
La compagnie asiatique n'en est pas à un scandale près. En 2014, son PDG s'attire les foudres des organisations féministes quand il dévoile les nouveaux uniformes des hôtesses. Le moins que l'on puisse dire, c'est que leurs tenues ne les auraient pas entravées. La jupe, ultracourte, couvrait le moins de jambes possible. Et si par malheur elles devaient se pencher, les passagers placés derrière elles jouiraient d'une vue capable de les propulser au 7e ciel sans l'aide du moindre pilote amateur de blagues douteuses. Les hôtesses ont refusé de travailler si court vêtues, mais Lion Air s'est payé, à moindre frais, un joli coup de pub.
La récente péripétie en vol confirme, voire amplifie, une réputation sulfureuse qui, n'en doutons pas, attirera des clients qui fantasment encore sur ce "corps" de métier si particulier.
mercredi 9 décembre 2015
DE CHOSES ET D'AUTRES : "La faute au chat"
Connaissez-vous la parabole du chat ? Simple comme bonjour : vous prenez un chat et vous l'accusez de tous les maux de la terre. Ça marche à tous les coups.
A Pau le week-end dernier, une grosse querelle familiale nécessite l'intervention de plusieurs policiers tant les coups tombent drus. Dans la République des Pyrénées, le journaliste de service chargé des faits-divers raconte : "(...) ce qui n'a pas plu à son beau-frère, qui a illico asséné un coup au père le mettant au tapis. Puis l'oncle très énervé a aligné une gifle à sa sœur qui tentait de s'interposer. Et il a même un peu bousculé sa propre mère. Voyant le spectacle, l'hôte des lieux est intervenue : la jeune femme a pris une bouteille et l'a cassée sur la tête de son oncle."
Les policiers séparent tout ce beau monde et s'enquièrent de la cause de ce déchaînement de violence. "C'est la faute au chat", répondent-ils tous en cœur. En plein repas de famille, le chat de la maison monte sur la table. Le père n'apprécie pas et le chasse vigoureusement. Premier mouvement de la future bagarre générale. Et comme tout est de la faute du chat, personne n'a porté plainte...
Donnez un chat à n'importe qui, il trouvera le moyen de lui faire endosser ses pires turpitudes. Vous n'êtes pas allé voter dimanche ? "Je cherchais mon chat qui s'est échappé." Vous avez voté FN : "Parce que leur sigle me fait penser au mot FéliN."
Cette chronique n'a ni queue ni tête ? Si. Cherchez bien. Vous trouverez au moins la queue d'un chat.
En bonus, une vidéo de chats vs concombres.
Une compilation de Chats ayant une Peur... par foozine
A Pau le week-end dernier, une grosse querelle familiale nécessite l'intervention de plusieurs policiers tant les coups tombent drus. Dans la République des Pyrénées, le journaliste de service chargé des faits-divers raconte : "(...) ce qui n'a pas plu à son beau-frère, qui a illico asséné un coup au père le mettant au tapis. Puis l'oncle très énervé a aligné une gifle à sa sœur qui tentait de s'interposer. Et il a même un peu bousculé sa propre mère. Voyant le spectacle, l'hôte des lieux est intervenue : la jeune femme a pris une bouteille et l'a cassée sur la tête de son oncle."
Les policiers séparent tout ce beau monde et s'enquièrent de la cause de ce déchaînement de violence. "C'est la faute au chat", répondent-ils tous en cœur. En plein repas de famille, le chat de la maison monte sur la table. Le père n'apprécie pas et le chasse vigoureusement. Premier mouvement de la future bagarre générale. Et comme tout est de la faute du chat, personne n'a porté plainte...
Donnez un chat à n'importe qui, il trouvera le moyen de lui faire endosser ses pires turpitudes. Vous n'êtes pas allé voter dimanche ? "Je cherchais mon chat qui s'est échappé." Vous avez voté FN : "Parce que leur sigle me fait penser au mot FéliN."
Cette chronique n'a ni queue ni tête ? Si. Cherchez bien. Vous trouverez au moins la queue d'un chat.
En bonus, une vidéo de chats vs concombres.
Une compilation de Chats ayant une Peur... par foozine
mardi 8 décembre 2015
DE CHOSES ET D'AUTRES : Le calendrier d'avant
Plus que 25 jours. 25 jours à attendre, à patienter comme quand on découvre avec gourmandise les chocolats du calendrier de l'Avent. Mais sans plaisir cette fois. 25 jours encore à subir cette satanée année 2015.
Pour la première fois de ma vie, j'avoue qu'il me tarde que le 1er janvier arrive. Vaine illusion certainement, mais tellement encourageante pour continuer. Continuer à croire en un monde meilleur, un avenir radieux, paisible. 25 jours pendant lesquels j'ai l'impression qu'il va me falloir ressasser encore et toujours les événements dramatiques de ces 12 derniers mois et tenter de les transformer en une résilience optimiste.
Première case : panser les plaies du 7 janvier. Malgré le poster dessiné par Cabu placardé dans l'escalier de la maison depuis des années.
Deuxième étape : abstraire le 9 janvier. Même quand je croque un succulent pain azyme au petit-déjeuner. Ensuite, tenter de guérir du 13 novembre. Encore plus délicat. Comment ne pas y songer quand je prends un verre en terrasse ou que j'écoute un morceau de rock. 2015 n'en finit pas de hanter mon esprit. Pourtant, comme des millions de Français, j'aimerais tant que dans 25 jours toute cette noirceur représente les ultimes réminiscences d'un mauvais cauchemar.
Je le crains malheureusement, nous n'en avons pas encore totalement terminé. Pas sur le front des attentats (quoique), mais des dates maudites. Si après le carnage du 13 novembre, les Français propulsent le FN au pouvoir régional le 13 décembre, alors là, définitivement, on pourra classer 2015 comme la pire année de ce siècle encore en devenir.
lundi 7 décembre 2015
BD : Fille à baba
Ellen Forney poursuit son
autobiographie en bande dessinée. Exactement, le lecteur français
peut enfin lire le premier tome de ses souvenirs. Après le succès
de « Une case en moins » où elle racontait sa maladie
(diagnostiquée bipolaire), voici la réédition de « J'avais 7
ans en 75 », publié en 1999 aux USA. La petite Ellen raconte
sa vie de famille peu banale. Ses parents, membres de l'église
Unitarienne, pratiquent le camping naturiste et surtout sont de
grands fumeurs d'herbe. Cela ne les empêche pas d'être des parents
aimant et protecteurs. Pour preuve la réussite d'Ellen dans ce
milieu de la création graphique qui l'a toujours fascinée. Avec
beaucoup de tendresse et de pudeur, la dessinatrice américaine se
souvient de ces fêtes d'Halloween, notamment celle où elle a eu
l'autorisation de se déguiser en bourreau, la lecture d'un roman
pour grands adolescents, décrivant sans fioritures les premiers
émois de l'héroïne, sa hantise qu'un idiot transforme son nom en
« forniquer » ou la joie de sa mère de jouer au tennis,
juste avec des chaussures aux pieds. Un témoignage passionnant sur
le milieu libertaire d'une certaine Amérique.
« J'avais 7 ans
en 75 », Delcourt, 16,95 €
dimanche 6 décembre 2015
BD : L'infirmière et les zombies
Un peu comme une série
télé, Alice Matheson lorgne sur le succès de Walking Dead. Une
histoire de zombies, mais avec deux ingrédients supplémentaires :
le milieu hospitalier pour Urgences, avec une héroïne tueuse en
série comme Dexter. Sans compte le rythme rapide de parution des
albums (un tous les trois mois). Pourtant ce qui n'aurait pu être
qu'une mauvaise recette destinée à récolter quelques ventes
faciles se révèle être beaucoup plus que la simple opération
commerciale. La « faute » à Jean-Luc Istin, le
scénariste. Ses personnages ne sont pas trop caricaturaux et son
Alice finalement plus mystérieuse que tueuse. Infirmière,
totalement dénuée de sentiments, elle ne semble « vivre »
qu'en injectant une dose mortelle de somnifère à des patients en
fin de vie. Assassin. Mais pas trop. Un secret presque éventé par
une autre infirmière, mais elle la mauvaise idée de le faire en
pleine épidémie zombie. Cela arrange Alice (les gardes ont tendance
à être sensibles de la gâchette) même si voir ses victimes
revenir à la vie n'est pas toujours très agréable. Le second tome
est dessiné par Radivojevic, excellent dans cette ambiance de mort
et de furie.
« Alice
Matheson » (tome 2), Soleil, 14,50 €
samedi 5 décembre 2015
BD : Terminus à Antarès
Avouons-le : c'est
toujours avec une certaine appréhension que l'on débute la lecture
d'un album censé clore un cycle des Mondes d'Aldebaran de Léo. Ce
sixième épisode d'Antarès, paru fin août, met un point final aux
tribulations de Kim et ses amis sur cette planète. Avant le résumé
des titres précédents, l'éditeur a eu la bonne idée de raconter
en quatre pages illustrées « Les voyages de Kim ». Une
façon de remettre le lecteur dans le bain avant cet ultime galop à
la surface d'Antarès. Kim et Alexandra disparaissent dans une
navette fantôme. Elles retrouvent la petite fille de Kim et la sœur
de Zao. Le contact avec les extraterrestres a enfin lieu. Mais ces
derniers sont excessivement prudents. Si l'intrigue donne quelques
réponses, on sent que l'auteur a surtout ménagé le suspense pour
la suite, le cycle 4, certainement sur Aldebaran. Kim a un nouvel
amour, sa fille va rejoindre son père, Mai Lan tombe dans les bras
de Marc... Les romances se succèdent et donnent du piment à une
série digne des meilleurs feuilletons. On apprécie à ce titre
l'arrivée d'une nouvelle forte tête, une certaine Darlène au
caractère bien trempé.
« Antarès »
(tome 6), Dargaud, 11,99 €
vendredi 4 décembre 2015
BD : Tout est bon dans le cochon
Il faudrait plus
exactement dire « Tout est con dans le cochon » pour
résumer cette BD de Mo CDM et Pixel Vengeur. Parce qu'ils sont
particulièrement ignares les trois héros de ces histoires courtes
écrites par l'esprit dérangé de Mo CDM et dessinée par un Pixel
Vengeur toujours aussi à l'aise dans le mélange des genres. Chaque
récit débute de la même façon : les trois petits cochons dansent
la farandole devant la maison de leur mère. Mais cette dernière en
a marre et les chasse pour qu'ils fassent leur vie (et au passage
qu'elle puisse se consacrer à sa seconde passion après le repassage
: la drogue). Alors les trois frères vont, au gré des scénarios,
au bordel, à Mururoa, en prison, à Pôle emploi, chez le Père Noël
ou dans l'espace. Sans aucune limite dans l'absurde, ces contes
revisités vous réconcilieront avec l'humour et le cochon. Car
effectivement, on constate avec joie que plus plus c'est con, plus
c'est bon...
« Les trois
petits cochons reloaded », Fluide Glacial, 12 €
jeudi 3 décembre 2015
BD : Fin du voyage glacé du Transperceneige
Il
est des séries qui, une fois terminées, laissent comme un goût
d'inachevé. Débutée au début des années 80, la saga du
Transperceneige a connu un premier contretemps avec la mort de
Jacques Lob, le scénariste. Un premier tome, une histoire laissée
longtemps dans le vide, Rochette, le dessinateur, hésitant entre
laisser le tout en l'état et la volonté de trouver un digne
successeur. Il faudra attendre l'an 2000 pour que la « Sainte
Loco » reprenne son périple sans fin. Benjamin Legrand, a
imaginé deux tomes supplémentaires pour conduire les naufragés à
bon port. Mais 15 ans plus tard, grâce au succès de l'adaptation
ciné, le Transperceneige bouge de nouveau dans un énorme et ultime* volume imaginé cette fois par Olivier Bocquet. Sur le point
d'abandonner tout espoir, les personnages principaux décident
finalement de chercher d'où vient l'énergie qui fait fonctionner
cette radio jouant une étrange musique. Ils s'enfonceront au plus
profond de la terre, dans un monde presque clément au niveau
température, mais guère plus rassurant. On s'éloigne de la
surface, des étendues glacées et des routes infinies pour un
scénario angoissant, oppressant. Une suite qui vaut surtout pour les
planches de Jean-Marc Rochette. En épurant son trait, en simplifiant
la mise en page et en jouant beaucoup sur des couleurs dominantes, il
signe peut-être son chef-d'œuvre.
« Le
Transperceneige, terminus », Casterman, 25 €
* Mais une suite de la fin serait déjà en chantier
mercredi 2 décembre 2015
Cinéma : Les amours interdits de 'Marguerite et Julien'
Frère et sœur, Marguerite et Julien s'aiment d'un amour fou. Une passion mortelle racontée par Valérie Donzelli.
Le scénario original est de Jean Gruault. Destiné à François Truffaut, il est longtemps resté au fond d'un tiroir. Œuvre sulfureuse et oubliée, elle est exhumée par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm qui la transforment en fable tragique portée par l'interprétation d'Anaïs Demoustiers, exceptionnelle dans le rôle de cette jeune femme passionnée, exclusive, désespérée. Tout commence comme un conte raconté à des enfants dans un dortoir. Dans un grand château, la famille de Ravalet vit heureuse. Le seigneur vit dans l'opulence, entouré de sa femme et de ses trois enfants. Les deux derniers, Julien (Jérémie Elkaïm) et Marguerite (Anaïs Demoustiers), sont inséparables. Ils jouent, apprennent et dorment ensemble. Deux gamins complices et en parfaite harmonie. Julien aime peindre sa sœur.
La jeune Anaïs Demoustiers dans ce rôle entre folie et désespoir prouve une nouvelle fois qu'elle peut endosser tous les rôles, son joli minois s'adaptant à toutes les extravagances. Elle est convaincante, beaucoup plus que Jérémie Elkaïm, sans doute trop investi dans un projet qu'il porte depuis des années avec son ancienne compagne et réalisatrice Valérie Donzelli.
Le scénario original est de Jean Gruault. Destiné à François Truffaut, il est longtemps resté au fond d'un tiroir. Œuvre sulfureuse et oubliée, elle est exhumée par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm qui la transforment en fable tragique portée par l'interprétation d'Anaïs Demoustiers, exceptionnelle dans le rôle de cette jeune femme passionnée, exclusive, désespérée. Tout commence comme un conte raconté à des enfants dans un dortoir. Dans un grand château, la famille de Ravalet vit heureuse. Le seigneur vit dans l'opulence, entouré de sa femme et de ses trois enfants. Les deux derniers, Julien (Jérémie Elkaïm) et Marguerite (Anaïs Demoustiers), sont inséparables. Ils jouent, apprennent et dorment ensemble. Deux gamins complices et en parfaite harmonie. Julien aime peindre sa sœur.
Éloignement
Une proximité qui inquiète l'oncle de la famille (Sami Frey). Il décide de séparer le frère et la sœur, persuadé que cette dernière détourne le premier du droit chemin. Pendant que Julien découvre la vie aux quatre coins de l'Europe, Marguerite se morfond dans le château dans l'attente de son retour. Ses parents tentent de la marier. Mais elle refuse tous ses prétendants. Quand Julien revient, devenu un beau jeune homme, l'amour enfantin se transforme en passion incontrôlable. Ils consomment et deviennent un sujet de conversation avant d'être pourchassés. Inspiré de la véritable histoire incestueuse de deux jeunes nobles au XVIIe siècle, cette histoire est transposée dans une époque indécise, mélange entre un lointain passé et des éléments très contemporains. Ce choix déstabilise un peu le spectateur, cherchant en vain quelques repères tangibles pour s'arrimer au récit. Mais une fois ce concept accepté, on entre véritablement dans le film, essentiellement une relation fusionnelle entre deux amoureux seuls contre tous.La jeune Anaïs Demoustiers dans ce rôle entre folie et désespoir prouve une nouvelle fois qu'elle peut endosser tous les rôles, son joli minois s'adaptant à toutes les extravagances. Elle est convaincante, beaucoup plus que Jérémie Elkaïm, sans doute trop investi dans un projet qu'il porte depuis des années avec son ancienne compagne et réalisatrice Valérie Donzelli.
mardi 1 décembre 2015
BD : La jeunesse d'Holmes
L'œuvre de Conan Doyle
passionne des génération d'auteurs. Sherlock Holmes, archétype du
détective privé champion de la déduction, est en réalité un
personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. A côté des
dizaines de nouvelles et romans, nombreux sont ceux qui ont tenté
d'imaginer les pans secrets de la vie du célèbre locataire de Baker
Street. La série Holmes de Brunschwig (scénario) et Cecil (dessin)
est une des plus fidèle au personnage. Après que Sherlock meure en
compagnie de son ennemi Moriarty dans les Chutes de Reichenbach en
Suisse, le docteur Watson s'interroge. Le frère d'Holmes prétend
que c'est un suicide, Holmes ne supportant plus son addiction à la
drogue. Watson va tenter de découvrir la vérité en retraçant la
vie de son ami. Ce quatrième volume met en lumière la mère du
détective. Dès que Sherlock vient au monde, elle quitte le foyer
pour aller aider le personnel de santé de l'armée anglaise en
pleine guerre de Crimée. Ce récit vient de la nourrisse du bébé
et de la supérieure de Violet Holmes. Quand elle revient en
Angleterre, elle a changé de personnalité. Plus qu'une enquête,
c'est une plongée savante dans l'histoire britannique du 19e siècle
qui est proposée dans cette série passionnante.
« Holmes »
(tome 4), Futuropolis, 13,50 €
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