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lundi 29 juin 2020

Série télé et BD - Un Transperceneige universel


Jacques Lob, grand scénariste de bande dessinée française, aurait-il imaginé un jour que sa série lancée dans les années 80 dans les pages du mensuel (A SUIVRE) deviendrait des décennies plus tard une légende de la science-fiction mondiale ? Le Transperceneige, Snowpiercer en anglais, d’abord dessiné par Rochette puis adapté au cinéma par Bong Joon Ho et finalement convertie en série télévisée diffusée depuis un mois au rythme d’un épisode chaque lundi sur Netflix. Le train seul espoir de survie d’une Humanité sur une terre gelée, est devenu universel. 

 

Dans (A SUIVRE)

Mort en 1990 à 57 ans d’un cancer, Jacques Lob est un jovial moustachu qui a marqué plusieurs générations de bédéastes. Le Transperceneige, il en a l’idée dès le milieu des années 70. Il demande à Alexis, dessinateur de SuperDupont, une autre leur création, de faire quelques planches d’essais. Mais Alexis a la mauvaise idée de mourir du jour au lendemain, à peine âgé de 30 ans. Le projet du train sera gelé quelques années. 



Finalement Jean-Marc Rochette accepte de relever le défi et se lance dans la mise en image de ce monde de fer et de glace. Succès immédiat dans les pages du mensuel des éditions Casterman. Jacques Lob, après bien des héros et des séries au succès très relatif, trouvait enfin la voie de la réussite. Un roman graphique unique, majeur, auquel il ne comptait pas donner de suite. Mais après la mort de Lob, Rochette accepte de relancer le train avec Benjamin Legrand au scénario. La saga du Transperceneige peut alors devenir légendaire, planétaire. Trois autres gros albums sont publiés. Rochette s’affirme de plus en plus comme un graphiste d’exception dans la simplicité du noir et blanc. 


Film puis série

L’œuvre tape dans l’œil du cinéaste coréen   Bong Joon Ho qui décide de l’adapter. Un film qui le révélera au monde entier et lui permettra de réaliser ce chef-d’œuvre qu’est Parasite. 

Aujourd’hui le Transperceneige a une double actualité. Une nouvelle série BD, écrite par Matz, toujours dessinée par Rochette et qui raconte le monde d’avant le train. Avant la catastrophe écologique qui a glacifié toute la planète. On y retrouve les messages de Jacques Lob et Rochette, par ailleurs grand peintre de la montagne, peut donner libre cours à son immense talent. 

Mais le train roulant sans cesse dans ce monde où la température extérieure est de - 50 °C, est aussi présent sur la plateforme Netflix. On y retrouve l’idée de classe avec les très riches en tête de convoi et les moins que rien, les clandestins, à l’arrière. L’opposition entre celle qui gouverne (Jennifer Connelly) et le policier sans grade (Daveed Diggs) chargé de démasquer un tueur apporte une touche de suspense parfait pour le côté feuilleton.

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L’Homme au landau


Jacques Lob, en plus de l’univers du Transperceneige, a imaginé plusieurs personnages de BD détonants. Dans les pages de Charlie Mensuel, sous la plume de Pichard, il maltraitait Blanche Epiphanie, héroïne plantureuse aux charmes irrésistibles. 

Dans un tout autre genre ; il a imaginé l’Homme au landau. Un petit homme, qui lui ressemblait étrangement, qui passait sa vie dans un landau à se faire conduire par des nurses aguichantes. Les éditions Cornélius ont récemment réédité cette pépite des années 70, libres et sans tabou. 


jeudi 3 décembre 2015

BD : Fin du voyage glacé du Transperceneige


Il est des séries qui, une fois terminées, laissent comme un goût d'inachevé. Débutée au début des années 80, la saga du Transperceneige a connu un premier contretemps avec la mort de Jacques Lob, le scénariste. Un premier tome, une histoire laissée longtemps dans le vide, Rochette, le dessinateur, hésitant entre laisser le tout en l'état et la volonté de trouver un digne successeur. Il faudra attendre l'an 2000 pour que la « Sainte Loco » reprenne son périple sans fin. Benjamin Legrand, a imaginé deux tomes supplémentaires pour conduire les naufragés à bon port. Mais 15 ans plus tard, grâce au succès de l'adaptation ciné, le Transperceneige bouge de nouveau dans un énorme et ultime* volume imaginé cette fois par Olivier Bocquet. Sur le point d'abandonner tout espoir, les personnages principaux décident finalement de chercher d'où vient l'énergie qui fait fonctionner cette radio jouant une étrange musique. Ils s'enfonceront au plus profond de la terre, dans un monde presque clément au niveau température, mais guère plus rassurant. On s'éloigne de la surface, des étendues glacées et des routes infinies pour un scénario angoissant, oppressant. Une suite qui vaut surtout pour les planches de Jean-Marc Rochette. En épurant son trait, en simplifiant la mise en page et en jouant beaucoup sur des couleurs dominantes, il signe peut-être son chef-d'œuvre.
« Le Transperceneige, terminus », Casterman, 25 €

* Mais une suite de la fin serait déjà en chantier