lundi 23 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Moche et puant


Après les fruits et légumes "moches" vendus 30 % moins chers dans certaines grandes surfaces, d'autres initiatives du même acabit fleurissent en France. La mode du moche à outrance semble bien partie. Tant mieux, car il s'agit avant tout de lutter contre le gaspillage alimentaire. Sous l'appellation générique des "Gueules cassées", vous pourrez bientôt petit déjeuner avec des céréales savoureuses mais qui ont pour seul petit défaut d'avoir une tête qui ne correspond pas exactement à l'emballage.

Vendues à moins d'un euro le paquet de 400 grammes, elles ont le même goût et la même valeur énergétique que les originales, les "jolies". Pour cause de couleur, grosseur ou forme déficientes, les fabricants jettent près de 30 % de leur production. L'idée est de récupérer ce rebut et de le commercialiser. L'autre avantage consiste évidemment à proposer des produits à moindre prix. Toujours appréciable en cette période de budgets serrés.
Vous pourrez également prochainement manger du camembert "gueule cassée" car pas assez... lisse. En vieillissant, certains fromages prennent des rides inacceptables. Ils ne partiront plus directement à la décharge comme c'est la règle habituellement mais finiront dans votre assiette, comme leurs collègues lisses et parfaits.
Les gourmets apprécieront car un camembert digne de ce nom doit, non seulement être moche mais en plus puant. Personnellement, le seul "calendos" qui n'a aucune chance de finir dans mon estomac, est celui qui ne sent pas à dix mètres à la ronde...

DVD - Annabelle, experte en cauchemar


Véritable phénomène de société lors de sa sortie en salles, le film d’horreur Annabelle de John R. Leonetti (produit par James Wan) arrive en DVD et blu-ray pour vous terroriser à domicile. Annabelle c’est le nom de cette poupée aux yeux gigantesques et aux pouvoirs démoniaques. Durant son exploitation en salles, certains passages ont provoqué de véritables scènes d’hystérie. Une fois dans votre salon, le film perd un peu de sa puissance, mais reste quand même un futur classique. John (Ward Horton) et Mia (Annabelle Wallis) vont avoir un bébé. Une nuit, un couple de satanistes massacre leurs voisins et les attaque. La femme se réfugie dans la chambre et se suicide avec la poupée Annabelle sur les genoux. Quelques mois plus tard, le cauchemar reprend...


« Annabelle », Warner Bros, 19,99 euros le DVD, 24,99 euros le blu-ray.


dimanche 22 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Canard ou connard ?

« Mon connard » livre sous-titré « Canard ou connard ? La différence ne tient pas qu'à deux lettres », est écrit par des femmes, pour des femmes. Alors messieurs, passez votre chemin à moins que vous n'acceptiez de lire quelques considérations peu flatteuses envers le sexe dit fort. A la base, les textes courts repris dans ce volume pratique et hilarant ont été publiés par des internautes sur le site MonConnard.com créé par Jessie Navega et Hajar Bouraqia, deux trentenaires bien dans leur peau.

Elles ont eu l'idée de partager quelques galères sentimentales d'anthologie. Avec la possibilité pour les visiteurs du site de participer en décidant si l'homme au centre de l'anecdote est un canard « homme romantique, attentionné et généreux » ou un connard « homme déplaisant, goujat, sans scrupules ».
Pour nombre d'histoires, la question ne se pose pas, tant l'outrecuidance du mâle en cause est flagrante. Exemples : « Le mec qui me largue le jour du nouvel an en me disant Bonne année, mais pas avec toi ! » ; « Le mec qui te drague au bar pendant que sa nana est aux toilettes »...  Ces situations classées par thèmes, de baratin à goujaterie en passant par infidélité et bien entendu sexe, prêtent souvent à rire. Elles sont aussi désespérantes tant les hommes ont cette propension à démontrer sans cesse leur manque total de tact et de respect.
Je ne sais pas si les canards sont nombreux, mais les connards ne sont pas près de disparaître de la surface de la planète...
« Mon connard », éditions Hugo Desinge, 10 euros

BD - L'arbre magique de Corbeyran et Alice Picard


Un arbre magique, abritant des milliers d'esprits comme autant de dieux. La base du scénario de cette nouvelle série de fantasy écrite par Corbeyran a des airs de roman vintage signé Julia Verlanger (Gilles Thomas au Fleuve Noir). Dans ce royaume où la noblesse vit dans le luxe et l’opulence, le peuple ne veut pas des nouvelles croyances. En secret, il continue à vénérer cet arbre magique. Alors pour asseoir définitivement son pouvoir, le roi (et surtout sa femme) décide de faire abattre ce symbole du passé. 
Mais pour que cette destruction soit efficace, il demande de l'aide à un sorcier qui recommande de sacrifier un des princes. Ce sera Noor, le plus rebelle, le plus éduqué et sensible aux anciennes croyances. Noor va être expédié dans le monde des esprits. Une « presque mort » qui lui permet de contrer la mort de l'arbre. Le récit s'étale sur plusieurs années, avec une fin inéluctable. 
Cet album, en plus de l'intrigue très plaisante, donne la possibilité à Alice Picard, la dessinatrice, de briller dans ce qu'elle maitrise à merveille : la couleur directe. Certaines planches sont d'une richesse étonnante, notamment toutes les scènes oniriques se déroulant dans ce fameux monde des esprits.
« La légende de Noor » (tome 1), Delcourt, 14,95 €



samedi 21 février 2015

Poches - Il pleuvait des oiseaux


Dans les forêts du grand Nord, une photographe découvre deux ermites octogénaires. Un roman tendre et émouvant sur l'oubli, la fin de vie et la solitude. La solitude se mérite. Elle se choisit aussi. « Il pleuvait des oiseaux », premier roman publié en France de la québécoise Jocelyne Saucier se lit comme une retraite spirituelle quand on se retire dans une cabane perdue au fond des bois. 
Ces forêts, immenses, hostiles, sauvages, sont omniprésentes dans le récit. 
`Le texte, sensible, fait la part belle aux souvenirs, au temps qui passe, inexorablement. On ne sort pas indemne d'un récit où l'on ne peut que se projeter en fonction du nombre théorique d'années que l'on pense encore passer sur terre. (Folio, 7 €)


vendredi 20 février 2015

BD - Bourreau, triste métier


Stakhanoviste du gag, Cazenove, tel un Cauvin au faîte de sa gloire, délaisse ses nombreuses séries comiques le temps d'un album de 48 pages, avec une intrigue, des personnages plus profonds et beaucoup de rires (on ne se débarrasse pas du naturel aussi facilement...) Dans un Moyen âge idéalisé, le jeune Piik aime traîner dans la nature en compagnie de son jeune renard apprivoisé. S'il n'a plus sa maman, morte peu de temps après sa naissance, il lui reste son papa. Pour son plus grand malheur. 
Ce n'est pas qu'il soit méchant avec son fils, au contraire. Simplement Piik redoute le moment où il va devoir prendre la relève de son père. Un métier qui se transmet de génération en génération : bourreau. Pour éviter cette malédiction, l'enfant multiplie les ruses. Cela donne un éventail considérable de gags récurrents où la pâte de Cazenove fait merveille. Le salut de Piik passera peut-être par un message de sa mère. Encore faut-il qu'il apprenne à lire. 
Dessinée par Cécile, cette première aventure de Piik a des airs de « Royaume » de Féroumont. Un dessin rond et efficace, au service du récit.

« Le livre de Piik », Bamboo, 10,60 €


DE CHOSES ET D'AUTRES - Les vieux se rebiffent

Encore deux jours à tenir. Trois dans le pire des cas. Deux jours avant que vos enfants ne viennent récupérer leurs chérubins confiés aux bons soins de papy et mamy durant les vacances scolaires.
On a longtemps cru que les grands-parents acceptaient de jouer les baby sitters de secours avec plaisir. Un sondage réalisé par OpinionWay pour Belambra (le "seul Club de vacances à proposer un Club enfants dès 3 mois") permet de connaître tous les sons de cloches. D'une façon générale, 83 % des Français estiment que les grands-parents apprécient de partir en vacances avec leurs petits-enfants. Mais ce même sondage fait ressortir que 67 % des plus de 65 ans estiment qu'il vaudrait parfois mieux "les avoir en photos" que de les garder plusieurs jours d'affilée.
Papy et mamy en ont assez de jouer les parents de substitution. Et ils éprouvent un réel soulagement de voir repartir ces gentils bambins, certes, mais pas toujours sur la même longueur d'onde. Sans compter que l'agenda du "troisième âge" d'aujourd'hui s'avère souvent bien rempli. Et peu gratifiant le rejet ou l'indifférence quasi systématiques à leurs propositions.
Une partie de petits chevaux ? Ah non papy, plutôt une bonne baston dans "Call of duty". Une sortie au musée ? Quitte à faire une sieste, autant rester dans le canapé. Et au cinéma, "La famille Bélier" ça te dit ? A choisir, je préfère "Cinquante nuances de Grey". "Pas possible, répond Papy. Tu es trop jeune et de toute manière Mamy l'a déjà vu avec ses copines... »
Dans deux jours ce sera du passé. Vous pourrez reprendre une vie normale. Et penser : vivement Pâques...

jeudi 19 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Passagers clandestins


Chaque moyen de transport collectif a son type spécifique de passager clandestin. Du désespéré qui se glisse dans le train d'atterrissage d'un Jumbo en passant par le malin qui saute au-dessus des tourniquets du métro, ils sont toujours plus nombreux. Pourtant il est bien une catégorie de voyageurs embusqués que l'on retrouve partout et en nombre beaucoup plus important mais qui passent toujours inaperçus : les bactéries. Une étude américaine vient de démontrer que les redoutables E. coli et staphylocoque doré peuvent survivre de 96 à 168 heures dans certains éléments des cabines d'avion comme les accoudoirs, les poches situées sur les dossiers, ou encore les tablettes.
Vu l'utilisation intensive des appareils, ces bactéries se paient à peu de frais un joli tour du monde. Si encore elles restaient bien planquées au fond de la pochette... Mais elles ont la fâcheuse habitude de ne pas rester en place. Séduites par les multiples passagers (qui eux ont payé très cher le droit de s'ankyloser dans ces sièges exigus), elles circulent de corps en corps, contaminant sans fin la planète.
Voilà comment, après une semaine de farniente sous les tropiques, vous revenez avec une tourista carabinée. Logiquement vous accusez la nourriture trop épicée et l'hygiène douteuse de l'hôtel trois étoiles. Erreur ! Ce que vous ramenez à la maison vous a été légué par le passager précédent qui a utilisé votre siège. Plutôt que de se laver les mains après un tour au petit coin, il a préféré "s'essuyer" sur l'accoudoir.
Prendre l'avion comporte bien sûr certains risques, même si le véritable danger ne consiste pas à s'écraser d'une hauteur de 10 000 mètres.

BD - Retour aux sources pour les descendants de pieds-noirs


Fille de pied-noir. Longtemps Olivia Burton a souffert de cette étiquette forcément péjorative dans la bouche de ses amis, plutôt urbains et de gauche. Ce passé, elle a préféré l'oublier, l'occulter. Mais il refait surface dès qu'elle se retrouve en famille et à la mort de sa grand-mère, l'envie de retourner sur la terre des ses ancêtres est plus forte que la peur de se retrouver dans une zone désertique et peu sûre. En 2011 elle prend l'avion et avec pour seul bagage une adresse et un contact, va découvrir un pays qui saura la séduire car il est « beau comme l'Amérique ». 
Olivia Burton a mis sur papier ce périple et c'est Mahi Grand qui s'est chargé de l'illustrer, d'un trait simple en noir et blanc, hormis les reproductions de quelques photos aux couleurs si vivantes. Mais là où le récit devient passionnant, c'est quand Olivia doit composer avec son guide, un Algérien, lui aussi déraciné car vivant en France depuis des décennies. Deux parcours, deux découvertes pour une relation qui fait des étincelles mais apporte tout son sel au voyage. Une très belle BD, entre éducation politique et douce nostalgie.  

« L'Algérie c'est beau comme l'Amérique », Steinkis, 20 €

mercredi 18 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Aux ploucs de province


L'unité nationale a vécu. Même dans les rangs des députés socialistes, elle vole en éclat. L'extrême difficulté pour le gouvernement de faire adopter la loi Macron en est le dernier exemple. Mais le psychodrame était pourtant prévisible. Certaines interventions d'élus de gauche au moment des débats donnaient déjà le ton. Pas forcément les frondeurs, les jusqu'auboutistes qui rêvent d'un destin à la Syriza. Non, il suffisait d'écouter les élus de la base, les anonymes plus souvent dans leurs permanences que sur les plateaux de télévision. Colette Capdevielle est députée des Pyrénées-Atlantiques. A priori, elle est favorable à cette loi Macron. Par contre, elle n'a pas du tout supporté la façon dont certains ténors ont présenté les choses.
Dans son intervention, reprise par La Chaîne Parlementaire, elle a mis toutes ses tripes de provinciale exaspérée par ces bêtes caricatures. "Je suis un petit peu fatiguée que l'on vienne me dire aujourd'hui ce que doit être mon dimanche". Et de lister les activités préconisées par certaines bonnes consciences comme "la spiritualité, la vie associative, culturelle, familiale, politique et sportive". "Je suis un petit peu fatiguée également, poursuit la parlementaire basque, que l'on vienne me dire qu'aller au marché n bio, bien sûr n le dimanche, c'est tout à fait convenable. Par contre, ces provinciaux et ces ploucs de province, eux, ils vont dans les jardineries et les supermarchés, et ce ne serait pas bien. Franchement, je le dis, j'en ai assez, véritablement assez d'entendre cela."
Rassurez-vous Mme Capdevielle, vous n'êtes pas la seule !