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lundi 23 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Moche et puant


Après les fruits et légumes "moches" vendus 30 % moins chers dans certaines grandes surfaces, d'autres initiatives du même acabit fleurissent en France. La mode du moche à outrance semble bien partie. Tant mieux, car il s'agit avant tout de lutter contre le gaspillage alimentaire. Sous l'appellation générique des "Gueules cassées", vous pourrez bientôt petit déjeuner avec des céréales savoureuses mais qui ont pour seul petit défaut d'avoir une tête qui ne correspond pas exactement à l'emballage.

Vendues à moins d'un euro le paquet de 400 grammes, elles ont le même goût et la même valeur énergétique que les originales, les "jolies". Pour cause de couleur, grosseur ou forme déficientes, les fabricants jettent près de 30 % de leur production. L'idée est de récupérer ce rebut et de le commercialiser. L'autre avantage consiste évidemment à proposer des produits à moindre prix. Toujours appréciable en cette période de budgets serrés.
Vous pourrez également prochainement manger du camembert "gueule cassée" car pas assez... lisse. En vieillissant, certains fromages prennent des rides inacceptables. Ils ne partiront plus directement à la décharge comme c'est la règle habituellement mais finiront dans votre assiette, comme leurs collègues lisses et parfaits.
Les gourmets apprécieront car un camembert digne de ce nom doit, non seulement être moche mais en plus puant. Personnellement, le seul "calendos" qui n'a aucune chance de finir dans mon estomac, est celui qui ne sent pas à dix mètres à la ronde...

vendredi 16 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Camembert-de alors !

Voilà un nouveau sujet susceptible de mobiliser le peuple de France dans un bel élan d'unité nationale : le dernier fabriquant indépendant de camembert, une ferme sise dans le village du même nom, risque d'être racheté par des capitaux étrangers. Vous ne rêvez pas, le symbole de la gastronomie française et des fromages qui puent pourrait passer à l'ennemi. Quand les époux Durand qui depuis 30 ans produisent du camembert artisanal (moulé à la louche) issu du lait de leurs 70 vaches décide de passer la main et de vendre leur exploitation agricole, ils ne se doutent pas que les candidats à la reprise seront si nombreux. Pas moins de 300 candidatures en quelques mois. Les unes sérieuses, certaines farfelues et d'autres venues de très loin. Comme pour les grands crus girondins, un Chinois a fait une offre. Il y a même un acheteur potentiel originaire des Emirats arabes unis. Alors, un camembert aura-t-il un jour le goût des nems ou sera-t-il coupé au lait de chamelle ? Voilà de quoi battre le rappel dans les hautes sphères intellectuelles et culinaires françaises. Je vois déjà Jean-Pierrre Coffe s'offusquer « C'est de la merde ! » ou Jean-Luc Petitrenaud grimacer en engloutissant un demi-claquos bien coulant. Heureusement, aucune candidature ne provient des USA. Normal, leur guerre aux fromages au lait cru est totale et sans pitié. Ils seraient capables de raser le village de Camembert avec leur armée de drones. Mais le pire serait une reprise par des capitaux de Hollande. Pas notre président, mais la nation qui se prétend l'autre pays du fromage. Imposteurs !

Chronique "De choses et d'autres" parue le 16 janvier en dernière page de l'Indépendant.