mardi 8 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Les allergies de Manuel Valls

En désignant Manuel Valls au poste de Premier ministre, François Hollande a au moins réussi une chose : éclipser totalement la débâcle des municipales.

Un chef de gouvernement médiatique manquait cruellement depuis quelques années. De François Fillon à Jean-Marc Ayrault, Matignon avait quasi disparu des écrans radars de la presse. Service minimum.
Avec Valls, tout change. La couverture de Paris Match donne le ton : photo glamour avec sa compagne, la violoncelliste Anne Gravoin. On va en manger à toutes les sauces du Manuel Valls. Politique bien évidement, mais aussi people. Le Figaro nous apprend que les cuisiniers de Matignon sont aux quatre-cents coups : le nouveau locataire est allergique au gluten. Exit donc viennoiseries, pains et autres pâtes. Tous les menus et ingrédients sont à modifier. Au moins pour deux raisons. Une contrainte de santé, une autre de goût. Le même article dévoile les préférences alimentaires du Premier ministre. C'est simple : de la viande, exclusivement rouge. Certainement des réminiscences de ses origines ibériques.
Et plus de poisson qu'il n'apprécie pas. Le mareyeur qui a signé un contrat, s'il est Breton, adhérera dans l'heure aux Bonnets rouges. Reste à savoir si Manuel Valls est véritablement allergique au gluten (les cas sont très rares) ou simplement intolérant (un Français sur cent).
A moins qu'il n'exige des menus « sans », contaminé par l'effet de mode. Quelques stars américaines (Jennifer Anniston, Lady Gaga et Miley Cyrus) prétendent que c'est la meilleure façon de maigrir... Doit y avoir du vrai : vous avez déjà goûté un pain sans gluten ?

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.  (Photo Midi Libre)

Thriller - La colère des anges de John Connolly en poche chez Pocket

C'est dans le Maine que Stephen King situe ses romans les plus horribles. C'est aussi dans le Maine que s'est retiré Charlie Parker, le détective privé imaginé par John Connolly. L'ancien flic, traumatisé par l'assassinat de sa femme et sa fille, vivote dans la ville de Portland. Il va rarement dans les bois. Pourtant dans ce thriller plus fantastique que policier, il va devoir affronter les créatures réfugiées dans ces lieux isolés. Une liste, de noms connus et moins célèbres, semble être au centre de toutes les convoitises. Charlie Parker retrouve de vieilles connaissances, les anges déchus. Ces créatures maléfiques œuvrent dans la coulisse pour faire triompher le Mal. 
Logiquement, l'explication finale se déroule dans les bois, près de l'avion et de la fillette. Un roman fantastique transpirant la peur à chaque page. Pas sûr qu'il favorise le tourisme dans l'État du Maine... « Les âmes perdues de Dutch Island », dernier roman de John Connolly, vient de sortir aux Presses de la Cité. (Pocket, 8,40 €)


lundi 7 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Souvenirs du dimanche au gré des vides-greniers

Soleil aidant et températures en hausse, l'heure était hier au premier vide-greniers de 2014. Un petit village au cœur de vignes bourgeonnantes, des centaines de voitures mal garées, des stands bigarrés : la chine devient la nouvelle religion dominicale d'un peuple en quête d'économies, de souvenirs ou simplement de promenades en famille.

L'un des exposants explique à une cliente curieuse que ce drôle d'engin est un presse-citron ramené d'Inde. Plus loin, un jeune vend des photos d'acteurs de l'entre-deux-guerre encadrées avec soin. Nul doute qu'il les a héritées de sa grand-mère. Certaines passions ne résistent pas au temps. Un collectionneur feuillette un album de cartes postales, une mère de famille vend l'enfance de sa fille. Qui commence par le livre « J'attends un enfant » de Laurence Pernoud, se poursuit avec la layette (de 1 à 10 mois) et des vêtements, aujourd'hui complètement démodés. Celle qui a porté tous ces habits prend un air indifférent, ado boudeuse dans son coin, plongée dans sa DS.
Je tombe en arrêt devant une caisse remplie de cassettes vidéo. Un euro les dix. Quatre échoppes plus loin un exposant fait mieux : « Cassettes gratuites, servez-vous ». A ce rythme, les années 80/90 disparaîtront des mémoires pour cause de mutation technologique.
Au final, je divague beaucoup par la pensée, mais ne trouve rien de bien intéressant excepté quelques vieilles revues de BD. Pas chères, mais pas données non plus... Ma femme, sourire en coin, lève les yeux au ciel. Mes achats, aussi inutiles qu'encombrants, la désespèrent. Heureusement, soleil aidant, elle est d'excellente humeur...

Chronique "De choses et d'autres" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant. 

BD - La police des caractères


Bibelosse, petite cité à l'écart des modes, a la particularité de n'être habité que par des écrivains, correcteurs, cruciverbistes, typographes, imprimeurs et autres ouvriers du livre. Tout commence par l'arrivée de Ramon Hache, installateur de bandeaux et enseignes. Il vient livrer de grandes lettres à un certain Tézorus. Très grandes, « à vue de nez, du corps 2500 » d'après un trio d'imprimeurs le regardant déambuler un « A » sous le bras. Dans ce village de fous, Ramon assiste à un duel de rimes, puis à un crime. La victime est un écrivain, sans bras ni jambes, retrouvé pendu dans un puits. 
Un policier, sorte de Maigret mâtiné de Raymond Devos va tenter de mener l'enquête et tenter, dans un premier temps, de déterminer s'il est mort noyé ou pendu... Le commissaire va aller de surprises en surprises. 
Comme cette famille dont chaque membre n'utilise qu'une seule voyelle pour s'exprimer. Ben se contente du « e », sa maman du « a » et son tonton du « o ». Cela donne des dialogues surréalistes que Perec aurait apprécié. Il est vrai que François Ayroles, l'auteur de ces 70 pages bourrées de références, est un adepte de l'OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle). Et logiquement, cet album remarquable d'ingéniosité et d'originalité, dont la scène finale se déroule dans une bibliothèque (Maison de détention des livres), a reçu le soutien du Centre National du... Livre. 

« Une affaire de caractères », Delcourt, 14,95 euros

dimanche 6 avril 2014

Roman - "Fenicia" ou la folie post-Retirada

Pierre Brunet, près d'un demi-siècle après la mort de sa mère, revient sur son existence, des camps d'Argelès à la folie parisienne dans un roman bouleversant paru chez Calmann-Lévy.

Certaines plaies de l'enfance ne se referment jamais. Elles peuvent même entraîner une mort lente et douloureuse, la douleur physique se transformant en délire psychique. La mère de Pierre Brunet, Ana, a fait partie de milliers d'Espagnols fuyant l'avancé des troupes franquistes en janvier 1939. Avec ses parents adoptifs, elle traverse la frontière et se retrouve enfermées dans le camp d'Argelès, derrière des barbelés, obligée de dormir dans des trous creusé dans les sable. Une période noire qui a laissé des traces dans la mémoire de la petite fille une fois devenue femme. L'auteur, dans ce roman de retrouvailles, tente de comprendre pourquoi sa mère est morte si jeune, si dépressive. Ana, quand elle arrive en France, est rebaptisée Fenicia par ses parents Conchita et Mateo. Un prénom plein d'espoir mais qu'elle ne portera jamais. Sur l'état-civil elle reste Ana, voire Anna quand un fonctionnaire français son prénom. Pierre Brunet, né en 1961, n'a quasiment pas de souvenirs de sa mère, morte en 1964. Il lui faudra des années pour oser retrouver son demi-frère et réveiller cette morte pour en tirer un roman sensible et dur sur l'exil, la passion et la folie. Avant de devenir une brillante professeur, Ana-Felicia a beaucoup subi la folie des hommes.

Geôle à ciel ouvert
Le premier quart du roman se déroule durant la Retirada et détaille la vie de misère dans le camp d'Argelès, à même le sable de la plage. De la traversée, Pierre Brunet raconte l'épuisement, « Poupée de chiffon gelée enveloppée d'une couverture, inconsciente, posée sur les épaules de Mateo, la tête ballotant contre le crâne de celui-ci dans la nuit, poursuivie jusque dans son exténuation par les aboiements des chiens et des gendarmes. Ana traversa sans s'en rendre compte Cerbère, Banyuls, avant d'arriver à Port-Vendres» Ensuite les Républicains sont parqués à Argelès et Saint-Cyprien, sans aucune protection, « le bagne sur la plage. Quelques milliers de réfugiés y survivaient dans des conditions épouvantables. Hommes, femmes et enfants s'enterraient à plusieurs dans des trous, avec des branchages par-dessus les couvertures, pour endurer le froid des nuits. » C'est là que la fillette a rencontré pour la première fois la folie. « Comment accepter de mourir dans une geôle à ciel ouvert, à six ans, quand on n'a connu de la vie qu'un sinistre enfermement , puis une fuite dans la peur, le sang le froid et la faim ? » La petite fille survivra. Ses parents feront partie des chanceux qui trouveront du travail à Paris. Ils s'y installeront, deviendront français.
Ana, devenue femme, passionaria anarchiste, collectionne les amants. Perdra une petite fille (nouveau traumatisme), aura un garçon puis se mariera avec un fonctionnaire des impôts, à l'opposé de sa vie tumultueuse. Pierre naitra de cette union, mais ne connaîtra quasiment pas sa mère, déjà abonnée aux séjours en hôpital psychiatrique. Elle sera finalement internée, devenue folle et suicidaire. En écrivant ce roman, Pierre Brunet entend rendre hommage à cette femme, victime avant tout. Il raconte aussi avec tout son talent (il est l'auteur de deux autres romans parus chez Calmann-Lévy) cette Retirada, immense exil de tout un peuple, si mal accueilli dans un premier temps mais qui a tant amené au pays depuis.
Michel Litout
« Fenicia » de Pierre Brunet chez Calmann-Lévy. 430 pages. 19,50 euros.

samedi 5 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - De cauchemarner à escargoter, inventons des mots !

L'autre matin, réveil nauséeux après un sommeil agité. L'impression d'avoir « cauchemarné » une bonne partie de la nuit. « Cauchemarner » le verbe me vient à l'esprit car mes cauchemars récurrents ont pour sujet une surcharge de travail que je n'arrive pas à terminer.

Un mot inventé qui aurait toute sa place dans le concours lancé par la Semaine de la langue française et de la Francophonie. Durant un mois, les internautes ont proposé des mots et leur définition via Facebook. Trois d'entre-eux se sont imposés. « Escargoter » : prendre son temps est sorti vainqueur chez les seniors.
Pour les juniors, le délicieux « se mémériser » : action de se vieillir au moyen d'habits hors d'âge a gagné. Enfin mention spéciale du jury pour « tôtif » : le contraire de tardif.
Parmi les propositions (il y en a eu plus de 3 000 !) je reste en admiration devant « s'enrêver » : s'embarquer dans un rêve éveillé et « Mamimosas » : grand-mère qui adore les fleurs. Les propositions sont souvent plus originales que celles de l'Académie française, peu réputée pour son audace. On se souvient des « couch potatoes » anglo-saxonnes, ces personnes rivées à leur canapé face à la télé. En français imaginaire, cela peut donner « marmoufler » : pantoufler comme une marmotte pendant un ou plusieurs jours d'affilée.
Finalement, toutes ces idées sont trop excellentes. Mais là je fais mon « adverboulimique » : rédacteur qui fait un usage excessif des mots modalisateurs...

Chronique "De choses et d'autres" parue vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

vendredi 4 avril 2014

BD - Avec Foerster, noir c'est noir !


La revue Fluide Glacial, créée par Gotlib essentiellement pour y distiller des BD d'humour, a longtemps été publiée en noir et blanc. Naturellement, Foerster, Belge passé par Spirou et Tintin, a proposé des histoires courtes aussi angoissantes que les Idées Noires de Franquin. Gotlib a aimé et durant une vingtaine d'années Foerster a provoqué nombre de cauchemars chez les plus jeunes lecteurs de la revue mensuelle. 

Enfants à la tête énorme, marionnettes effrayantes, monstres cachés, pères indignes et dépressifs suicidaires... le bestiaire de Foerster est d'une extraordinaire richesse. Mais dans le noir, que le noir.
Ces petits bijoux d'horreur, Fluide Glacial en a fait une sélection pour proposer une belle intégrale de près de 300 pages. Avec, cerise sur le gâteau, une préface de Larcenet et Ferri, bel hommage de deux comiques pour un confrère qui lui, fait rarement rire.

« Certains l'aiment noir », Fluide Glacial, 35 €


jeudi 3 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Tournages posthumes pour Paul Walker et Amy Winehouse

En novembre dernier, Paul Walker, comme dans ses films, explose une voiture contre un arbre. Pas de caméra pour filmer. Ni de cascadeur pour le doubler. La mort du beau gosse allait-elle entraîner la fin de carrière de la saga Fast & Furious ? 
Il en faut plus pour décourager les producteurs. Paul Walker, avant son crash, a tourné la moitié des scènes de l'épisode 7. Pour les suivantes, il sera remplacé par des acteurs les plus ressemblants possible, la post-production s'occupe du reste. Son visage et sa voix seront intégrés ou recréés en images de synthèse. Le film est annoncé pour avril 2015, soit plus de deux ans après la disparition de l'acteur.
Grâce aux nouvelles technologies, même la mort ne constitue plus un obstacle pour les artistes. Le concept est un peu glauque, mais à la clé, la satisfaction de fans inconsolables... et une montagne de billets verts.

Et si le résultat est concluant, rien n'empêche les scénaristes de maintenir le personnage en vie pour les prochains opus. Si l'idée et la technologie traversent l'Atlantique, on pourrait avoir une "Grande vadrouille 2" avec Bourvil2.0 et De Funès2.0 en 2020.

Dans le même ordre d'idée, un producteur prépare une tournée mondiale d'Amy Winehouse. Non, la diva de la soul n'est pas ressuscitée. Il veut simplement la faire revivre grâce à son hologramme intégré à un groupe de véritables musiciens (bien vivants eux) sur scène. Question : l'avatar numérique d'Amy Winehouse sera-t-il aussi capricieux et imprévisible que l'original ? À la place du producteur je prévoirais un disque dur de rechange par sécurité.

Cinéma - Claude Lelouch au tournant de sa vie

44e film de Claude Lelouch, Salaud, on t'aime parle de vie, d'amour et de mort. Le cinéaste admet avoir beaucoup mis de lui dans le personnage interprété par Johnny Hallyday.


Claude Lelouch l’admet bien volontiers : « j’avais très envie de faire ce film. Mais j’ai mis 50 ans à le préparer. » 50 ans, soit la carrière d’un réalisateur français que l’on adore ou que l’on déteste, pas de demi-mesure avec Lelouch. Le personnage principal, Jacques Kaminsky (Johnny Hallyday), reporter de guerre à la retraite retiré dans une immense maison isolée dans la montagne, est miné par l’absence de ses filles.

Lors de la présentation de son 44e film à la presse aux Rencontres cinématographiques du Sud à Avignon fin mars, le réalisateur d'« Itinéraire d’un enfant gâté » a fait un parallèle avec son succès des années 80. « Jean-Paul Belmondo cherchait à fuir sa famille alors que Johnny Hallyday cherche à la réunir. Il achète cette maison pour donner l’occasion à ses filles de venir le voir. La maison est quelque chose d’essentiel dans la famille. J’en ai acheté une en Normandie pour que mes enfants continuent à venir. » Dans le film, le photographe achète la maison et garde au passage l’agent immobilier, Nathalie (lumineuse Sandrine Bonnaire). Une nouvelle histoire d’amour pour ce baroudeur au cœur cabossé.

Chanteurs de canapé
Là aussi, Claude Lelouch a mis un peu de son histoire personnelle dans le scénario. « J’ai eu sept enfants de cinq femmes différentes... Je me suis dit que cela pourrait faire un bon scénario. Je n’ai pas été un bon papa. Pendant 50 ans j’ai terriblement souffert d’aimer plus la caméra que mes proches. J’avais envie de régler un compte avec moi-même. » Pour Claude Lelouch, au-delà de la famille, «mes emmerdes préférées», le sujet du film est la mort, « sur la force de la mort, de l’importance de réussir sa mort. La mort est la plus belle invention de la vie » explique le réalisateur qui parvient une nouvelle fois à nous étonner dans ce film aux multiples rebondissements.
Un film qui repose beaucoup sur un casting alléchant. En plus de Johnny Hallyday, Lelouch a retenu Eddy Mitchell pour le rôle du vieux copain. Le duo marche merveilleusement bien. Ils font une scène d’anthologie quand ils reprennent la chanson d’un vieux western qu’ils regardent ensemble une énième fois dans le canapé.
Côté personnages féminins, outre Sandrine Bonnaire, on retrouve une pléiade d’actrices, de la confirmée Irène Jacob à la jeune et prometteuse Jenna Thiam, sans oublier Valérie Kaprisky méconnaissable. Un film plein de symboles, l’aigle qui scrute l’agitation des humains, le réveillon dans une étable, la collection d’appareils photos, dont la dernière scène, belle et harmonieuse mais qui risque d’en faire tousser certains.
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Johnny est-il bon ?

Une grande partie de la promotion du film est basée sur la présence de Johnny Hallyday au générique. Le choix n’a pas été facile pour Claude Lelouch. Force est de constater que le vieux rocker, s’il n’est pas excellent au niveau du jeu (contrairement à son vieil ami Eddy Mitchell, parfait dans le rôle du médecin confident), apporte un ton particulier à l’ensemble.
« Johnny, c’est la révélation du film » affirme le réalisateur. « Tout le monde avait peur de lui, notamment les assureurs, mais je sais qu’il était le personnage du film. En réalité, c’est lui le gamin de l’histoire. Sandrine Bonnaire tombe amoureuse de lui car c’est ce qu’elle aime dans cet homme. Elle ose se lancer car le fond est bon, le cœur est bon. » 
Reporter de guerre, baroudeur, intrépide, dans la réalité « il a peur des femmes, il a peur de ses filles. » Pour obtenir le meilleur résultat possible, Claude Lelouch a utilisé quelques subterfuges. Comme le premier baiser entre Sandrine Bonnaire et Johnny Hallyday. « Il ne savait pas qu’elle allait l’embrasser. Ainsi j’ai pu filmer la surprise dans son regard. ». Une scène spontanée comme Lelouch sait si bien les distiller dans ses films. Johnny a même improvisé cette réplique à la fin d’un repas de famille tendu « Putain, mais j’ai raté ma vie ! » A méditer par tous les pères distants avant qu’il ne soit trop tard.

mercredi 2 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Dark Vador président

Votez Dark Vador ! Non ceci n'est pas un ultime épisode des élections municipales en France (trop tard, le côté sombre de la Force a déjà gagné une dizaine de villes...) mais une candidature décalée aux présidentielles ukrainiennes. Désigné au cours des primaires du « Parti ukrainien de l'Internet », Dark Vador (en chair et en os) a fait une déclaration haute en couleurs : « Moi seul peut faire un empire de notre république, lui redonner sa gloire passée, lui rendre ses territoires perdus et sa fierté. » Sortez les sabres lasers...

Si par malheur le Seigneur Vador est autorisé à concourir, à la place de Poutine, je tremblerais. A moins que ce ne soit carrément le maître du Kremlin qui se dissimule derrière le casque noir et terrifiant de l'archétype du « mauvais » de la saga de George Lucas.
Le Jedi déchu pourrait se retrouver face à Ioulia Timochenko. Récemment libérée, l'ancienne présidente, toujours dans la métaphore « starwarsienne » affiche des airs de ressemblance avec la princesse Leïa, notamment par sa coiffure. Par contre Vitali Klitschko a jeté l'éponge. Normal, les rôles de boxeurs ne figurent pas au casting de ces films de science-fiction. Lui ressemble plus à Rocky, mais avec 50 centimètres de plus.
La comparaison pourrait être prolongée pour nos présidentielles en 2017. Si Nicolas Sarkozy retourne au charbon, je le vois bien en Jar Jar Binks en raison de son hyperactivité corporelle et fautes de français récurrentes. Quant à François Hollande, au mieux il ressemble à C3PO, le robot de protocole excessivement prudent, au pire à un... ewok.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.