Affichage des articles dont le libellé est foerster. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est foerster. Afficher tous les articles

vendredi 23 mai 2025

BD - Quand Berthet chevauchait les grand espaces sauvages de l'Ouest américain

Auteur belge à l'oeuvre reconnue mais pas toujours à sa juste mesure, Philippe Berthet, en plus de séries au succès critique et commercial, a signé quelques albums isolés d'une exceptionnelle qualité. Parmi ces réussites, "Chiens de prairie", sur un scénario de Foerster et des couleurs de Dominique David. Paru en 1996 chez Delcourt, ce long western vient d'être réédité par les éditions Anspach, maison belge lançant de nouvelles séries mais qui aime aussi redécouvrir des classiques de ce style franco-belge loin d'être mort et enterré. 
Dans un long dossier en fin d'album, Berthet explique qu'il s'était lancé dans ce projet pour couper avec sa série Pin-up. Lassé de dessiner des voitures et les grandes villes américaines de la seconde guerre mondiale, il a soif de grands espaces et de nature. Foerster lui propose ce western et Berthet accepte avec enthousiasme, même s'il doit dessiner quantité de chevaux, exercice compliqué même pour les plus doués des dessinateurs réalistes.
Dans "Chiens de prairie" on suit la destinée de J. B. Bone, outlaw qui a croisé la route de Calamity Jane. Il la retrouve des années plus tard. Elle tente de racheter ses erreurs du passé en convoyant des orphelins vers des foyers d'accueil. Mais en cours de route, Bone récupère, à son grand désespoir, le petit Moïse. Un muet qui s'accroche au vieux cowboy. Bone se passerait bien de cette présence car il s'est lancé dans une mission peu reluisante : convoyer le corps de son complice pour l'enterrer à côté de la femme qu'il aimait. Un vieux grincheux (à la gâchette facile et efficace), un petit muet (plus futé qu'il n'y parait), un cadavre en putréfaction (qui cache un lourd secret) : le convoi va devoir affronter des chasseurs de prime, des Indiens et un pasteur fou. Un périple violent et bourré de symboles, comme tout bon western qui se respecte. 
Trente années après sa première édition, cette BD n'a pas pris une ride. A redécouvrir pour les nouvelles générations alors que les anciennes y retrouveront les émotions de leur jeunesse. 
"Chiens de prairie", Editions Anspach, 64 pages, 16,50 €

jeudi 16 avril 2015

BD - Histoires mutantes à faire peur


Philippe Foerster excelle dans la mise en images d'horribles cauchemars. Ce maître du noir et blanc a longtemps distillé ses histoires sinistres dans les pages de Fluide Glacial. Il revient un peu à ses premières amours dans ce gros roman graphique de 88 pages constitué de cinq histoires indépendantes reliées par le narrateur, un homme-poulpe empathique, confesseur sauvage d'un monde en ruines. Tout à commencé quand la Lune s'est désagrégée. Un gros morceau du satellite est tombé sur une centrale nucléaire. Une bonne partie de la population a muté à cause des radiations. 
Le narrateur est donc mi-homme mi-poupe. Il vit dans un clocher et quand il rencontre des gens dans la rue, ils ne peuvent s'empêcher de lui confier leurs malheurs. Foerster raconte en premier l'histoire de la femme qui refusait de passer le sel. Cette mère a perdu sa fille fascinée par les émissions de télé réalité et qui n'a pas survécu à une balade dans des rues enneigées. Autre destinée, celle de ce gros gamin qui mangeait les ectoplasmes ou ce SDF qui matérialisait ses pires cauchemars. L'histoire la plus étonnante est celle de l'enfant explosif. A chaque contrariété, il fait exploser quelques chose. Sa colère ultime se solde par une catastrophe nucléaire... Noir et envoûtant.

« Le confesseur sauvage », Glénat, 22 €

vendredi 4 avril 2014

BD - Avec Foerster, noir c'est noir !


La revue Fluide Glacial, créée par Gotlib essentiellement pour y distiller des BD d'humour, a longtemps été publiée en noir et blanc. Naturellement, Foerster, Belge passé par Spirou et Tintin, a proposé des histoires courtes aussi angoissantes que les Idées Noires de Franquin. Gotlib a aimé et durant une vingtaine d'années Foerster a provoqué nombre de cauchemars chez les plus jeunes lecteurs de la revue mensuelle. 

Enfants à la tête énorme, marionnettes effrayantes, monstres cachés, pères indignes et dépressifs suicidaires... le bestiaire de Foerster est d'une extraordinaire richesse. Mais dans le noir, que le noir.
Ces petits bijoux d'horreur, Fluide Glacial en a fait une sélection pour proposer une belle intégrale de près de 300 pages. Avec, cerise sur le gâteau, une préface de Larcenet et Ferri, bel hommage de deux comiques pour un confrère qui lui, fait rarement rire.

« Certains l'aiment noir », Fluide Glacial, 35 €