samedi 16 novembre 2013

BD - Buck Danny au Basran


Nouvel envol pour Buck Danny. Le pilote de chasse américain, après des années passées sous la plume de Hubinon et Bergèse, change de mains. Fred Zumbiehl se charge du scénario, Francis Winis du dessin. Le premier est un ancien pilote de l'aéronavale française alors que le second était ingénieur dans l'aérospatiale et instructeur d'astronautes à la NASA. Bref des professionnels de la profession pour qui la post-combustion ou les balises IR n'ont aucun secret. Cela donne un album assez technique, certainement irréprochable côté réalisme, mais un peu figé côté humains. 
« Cobra Noir » est le nom de l'opération secrète de Buck et ses amis (Tumbler, sérieux et fiable, Sonny, éternel coureur de jupons et quota humoristique de la série). Ils doivent découvrir si l'armée du Basran (pays imaginaire mais qui ressemble à 100 % à l'Iran) peut empêcher des frappes aériennes contre ses installations nucléaires secrètes. Pour être totalement incognito, les pilotes américains vont mener leurs mission aux commande de Sukhoï russes. Plaisant, pas trop manichéen, cet album est de plus en plein dans l'actualité.

« Buck Danny » (tome 43), Dupuis, 12 €

NET ET SANS BAVURE - Les coulisses de l'info

L'essentiel des informations des pages Actu et Société de l'Indépendant provient de l'AFP, l'Agence France Presse. Travail ingrat que celui de journaliste d'agence. Souvent le premier sur place, mais jamais cité. C'est peut-être pour réparer cette injustice que le blog "Making-of" est disponible sur le net.
Sous-titré "Les coulisses de l'info", il permet aux reporters de l'AFP de retrouver cette part d'humanité qu'ils doivent mettre de côté dans leur travail. Car dans une dépêche il faut des faits, juste des faits étayés de sources solides. Oublier le pathos, même si on est entouré de cadavres.
Dans la section "Témoignages", ils sont nombreux à raconter comment ils ont failli perdre la vie au travail. Sammy Ketz est le directeur du bureau de l'AFP à Beyrouth. En septembre dernier, il part avec photographe et cameraman pour Maaloula, ville syrienne où rebelles et armée régulière s'affrontent. Alors qu'il traverse une rue, il est pris pour cible par des tireurs isolés. "Je me jette au sol et me dissimule derrière le muret du terre-plein central. Dès que je bouge, je vois la poussière causée par les balles qui frappent le muret, à quelques centimètres de moi." Sammy Ketz croit mourir dans cette rue déserte de la "cité de la culture et de l'histoire". Il en réchappera et raconte comment sur le blog.
Un récit à la première personne comme celui d'Amy Coopes au cœur d'un incendie en Australie ou celui de Patrick Fort sur la chasse aux pillards à Bangui. Des compléments édifiants à des dépêches factuelles et dénuées d'émotion.

Chronique "Net et sans bavure" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant

vendredi 15 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Buzz sans frontière

BuzzFeed
, site lancé en 2006 aux États-Unis, se décline désormais en français. Faut-il vraiment se féliciter de cette adaptation sachant que le site se définit comme "le réseau des gens qui s'ennuient au bureau" ?
Sur BuzzFeed vous ne trouverez que des articles constitués à 95 % de photos agrémentées de légendes décalées. Chaque entrée est une liste du genre "Les 20 moments les plus gênants de la vie en couple" (magnifique ode à la scatologie) ou "Les 22 pires façons d'être sexy", summum dans la vulgarité.
Le site s'enorgueillit de 80 millions de visiteurs par mois dans le monde. En lançant cette version francophone, nul doute que l'audience augmentera de manière significative ; quantité de gens, semble-t-il, trouvent leur boulot assommant dans notre belle société évoluée... 
Transposition à moindre frais puisque la version française est mise au point par une équipe constituée d'une seule et unique personne. Basée à New York en plus.
L'essentiel du site n'est qu'une traduction de la version anglaise. Et là aussi pour des clopinettes puisque BuzzFeed a passé un accord avec Duolingo, une plateforme d'enseignement de langues étrangères. Les traductions sont réalisées par des étudiants dans le cadre d'exercices.
Enfin ne manquez pas "Les 23 photos qui prouvent que notre société va à sa perte". Vous y verrez des gens fascinés par leur smartphone alors qu'ils conduisent, dansent, regardent la télé ou mangent. Mais là BuzzFeed se mord la queue : 50 % de son audience passe par lesdits smartphones...

jeudi 14 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Bisous bisous pour la Journée de la gentillesse

Hier, c'était la journée mondiale de la gentillesse. Je ne sais pas qui dans les instances supérieures de l'Humanité décide des thèmes de ces journées mondiales, mais ça ne pouvait pas mieux tomber. Un sourire, quelques bisous, un mot aimable... des gestes et des attentions devenus aussi rares qu'un abattement fiscal ou une fin de mois sans découvert bancaire. Oui, soyons gentils. Une journée. Enfin, essayons...
Franchement, croyez-vous que Christiane Taubira, pourtant brocardée sur son supposé laxisme, ait envie d'être gentille après la Une de Minute et les tombereaux d'insultes racistes qu'elle reçoit au quotidien ? Comment rester zen au dixième coup de téléphone d'un démarcheur téléphonique désireux de placer des panneaux photovoltaïques sur votre toit ? Les artisans, nouveaux 'sacrifiés' sur l'autel du dieu "Taxagogo" peuvent-ils encore sourire à la fin d'une journée de travail ? Et leurs clients, ont-ils la moindre envie de trépigner de joie en recevant la facture ?
La journée mondiale de la gentillesse ressemble à une vaste escroquerie en ces temps aigris. Même sur les réseaux sociaux les gens n'y croient plus. Les quelques photos de chatons ou de maximes complètement neuneu (une spécialité de Facebook) ne font pas le poids.
En fait, pour recevoir un peu de gentillesse, rien ne vaut la méthode forte préconisée par @Inzecity sur Twitter : "Celui qui ne sera pas gentil aujourd'hui se prendra une grosse mandale ! #JourneeDeLaGentillesse".



D'autres chroniques sur le blog lelitoulalu

mercredi 13 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Serge, Mambo, Laïka... les animaux font aussi la Une de l'actualité

Une grosse épidémie de unes animalières frappe la presse quotidienne ces derniers jours. Grâce à internet, on peut profiter le jour même des premières pages de quasiment tous les journaux régionaux. L'affaire commence avec un "bête" fait-divers à Bordeaux. La virée arrosée dans le tramway d'une bande de joyeux drilles avec un lama. Comme en plus l'animal se prénomme Serge, il devient une véritable star. Sur le net essentiellement. La fréquentation du site internet de Sud-Ouest, le journal local, a littéralement explosé en quelques jours.
À côté du champion toutes catégories, d'autres bestioles tentent de se faire une place sur le front de l'information. L'Union de Reims ouvre sa Une avec "Un petit lézard paralyse le chantier", alors que le Berry Républicain s'intéresse aux "Périples à dos d'ânes". A l'Indépendant nous ne sommes pas en reste. Pour preuve la rencontre entre Alain Delon et Mambo, le chien martyr.
Pondre des lignes et des lignes sur les animaux n'est pas nouveau. Reprenons la presse du 4 novembre 1957. Que trouve-t-on en première page ? Le nom d'une petite chienne russe, star éphémère des étoiles. Laïka, premier être vivant à rejoindre l'espace, est morte 7 heures après le lancement de Spoutnik 2. Entre célébrer l'exploit de l'industrie spatiale soviétique et avoir un pincement au cœur en imaginant la fin atroce du petit animal de compagnie, le choix est vite fait. Mambo, au moins s'en est tiré. Quant à Serge le lama, pas évident qu'il comprenne ce qui lui arrive...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.

mardi 12 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Prude pomme qui censure les BD trop chaudes...

Les grands groupes américains de l'internet sont prudes. Facebook désactive votre compte à la vue du moindre téton, même s'il est tiré d'une œuvre d'art connue et reconnue.
Apple n'est pas en reste sur sa plateforme de vente en ligne. Iznéo, leader de la commercialisation des BD franco-belges sur le marché numérique, pense faire le bon choix en signant un contrat avec Apple. Mais les Américains trouvent quantité de planches un peu trop explicites. Aux USA, la barrière entre érotisme et pornographie est vite franchie. Résultat, Iznéo doit retirer pas moins de 1 500 BD sur les 4 000 titres du catalogue. Avec quelques best-sellers incontournables et parfaitement tout public comme XIII, Largo Winch et même Blake et Mortimer... La pomme sur les iPad ressemble de plus en plus à celle du Paradis, croquée par une Eve responsable de tous les malheurs de l'Humanité.
Ces problèmes de censure sont peut-être la raison cachée de la sortie le 15 novembre prochain de deux versions différentes du tome 9 de la série "Murena" chez Dargaud. L'édition de base, tirée à 100 000 exemplaires, est expurgée d'une scène torride entre un homme et deux femmes. Deux planches que l'on retrouve dans la version "complète", imprimée elle à 7 000 exemplaires sous une autre couverture. Cette modification (pour ne pas parler de censure) en accord avec les auteurs Jean Dufaux et Philippe Delaby, permettra de commercialiser la BD chez Apple. Quant à la version "hot", nul doute qu'elle deviendra rapidement un collector très recherché par les passionnés.

Chronique "net et sans bavure" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.


lundi 11 novembre 2013

BD - Titeuf a 20 ans...

« 20 ans... et toujours à l'école ! » Triste sort pour les héros de bande dessinée souvent condamnés à ne jamais grandir. De Tintin à Spirou en passant par Boule et Bill ou Astérix, ils ne prennent pas une ride en plusieurs décennies d'aventures et de gags. Titeuf rejoint cette cohorte de malheureux, figés dans une époque, un âge, qu'ils voudraient tant quitter. 
En 1993, Zep, dessinateur Suisse « survivant en illustrant la rubrique économique d'un hebdomadaire » se lance dans un 261e projet de BD. La mise en images de ses souvenirs d'enfance. Des gags publiés dans un fanzine et repérés par les éditions Glénat. Dix années plus tard Titeuf domine le marché. 
Aujourd'hui il a 20 ans et Zep raconte cette incroyable success story dans un luxueux album collector. Reprise des meilleurs gags, chronologie originale, bons mots du créateur : ces 100 pages sont une excellente mise en bouche pour ceux (mais cela existe-t-il encore) qui auraient raté le phénomène Titeuf. Et comme le tirage de cet album anniversaire est limité, c'est aussi un excellent placement financier...

« Titeuf » (hors série), Glénat, 18 €

NET ET SANS BAVURE - My Twitter is rich

44,94 dollars, soit 72 % de plus que sa valeur initiale : l'action Twitter termine sa première journée de cotation à New York au plus haut. Marquant Facebook à la culotte, le réseau social de micro-messages prouve qu'il a tout du grand. "Twitter pèse désormais 24,48 milliards de dollars" soulignent les sites et journaux économiques.
En quelques années, ce qui au début n'était qu'une mode de geeks et de bobos est devenu un moyen essentiel d'information instantanée. Twitter star à la bourse : la preuve que sur internet une petite idée peut rapporter gros. Encore faut-il trouver l'armée de bénévoles capable de la faire fonctionner à moindre coût. Facebook et Twitter ne doivent leur réussite qu'à l'utilisation massive de leurs services. Sans les milliards de messages échangés chaque jour, ils ne sont que des coquilles vides. Des tuyaux. Sans plus.
Ainsi je propose que l'argent récolté auprès des investisseurs soit rendu aux réels propriétaires du réseau : les abonnés. Les actions seraient redistribuées au prorata de l'activité et de l'influence. Une action tous les 1000 tweets et par tranche de 500 followers. 711 abonnés et 3646 tweets (@litout) m'enrichissent de quatre actions, soit 180 dollars (environ 134 euros). Pas sûr que mon idée de coopérative virtuelle rencontre un grand succès auprès des patrons américains de Twitter, capitalistes avant tout. Mais il n'est pas interdit de rêver. Du moment que le rêve ne dépasse pas 140 signes...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

dimanche 10 novembre 2013

BD - Trésors à voler pour les Guerrières de Troy



Dany
est un dessinateur hors-pair. Poète avec Olivier Rameau, grivois avec ses blagues sexy, réaliste avec Arlequin ou Bernard Prince : il sait tout faire. Et n'a peur de rien ! Pour preuve il se lance dans l'héroïc fantasy. Sur un scénario de Melanÿn et Arleston, il anime les aventures des Guerrières de Troy. 
Trois jeunes femmes téméraires et souvent court vêtues. Dans le second tome de leurs aventures, Raya, Lynche et Issan viennent de s'évader du château d'Yquem. A travers des souterrains et boyaux peu accueillants, elles progressent jusqu'à la salle du trésor de Myrgl, un monstre serpent qui, tel un dragon affamé, amasse des quantités d'or et de pierres précieuses. Un premier combat avec la bête anime le prologue. 
Ensuite les trois vont partir à la recherche de l'épave du ballon des parents de Lynche. Fillette, elle était la seule survivante. Aujourd'hui elle va tenter de récupérer la cargaison (un autre trésor...) pour aider une ville frappée par la famine. 
Les amateurs de courbes audacieuses et de tenues provocantes vont particulièrement apprécier ces 50 pages dessinées avec sensualité par un Dany au sommet de son art.

« Les guerrières de Troy » (tome 2), Soleil, 14,50 €


BD - Nombrils en vacances et en danger


Rebondissement dans le petit univers des Nombrils créé par Delaf et Dubuc. Karine, la grande idiote coincée s'efface au profit de Vicky, idiote, vantarde, vache et jalouse. Une bimbo embarquée dans des péripéties comiques, mais aussi plus dramatiques. Pour Vicky, l'été s'annonce plutôt bien : vacances, soleil et plage. Mais surtout, surtout, elle a un nouveau voisin hyper-canon. 
Et pour une fois, elle sent qu'elle a sa chance. Elle en oublierait presque que Jenny lui fait toujours autant d'ombre quand il s'agit de draguer des surfeurs musclés ou que Karine est bien trop occupée à répéter avec le groupe de musique d'Albin pour passer du temps avec elle... Et puis, catastrophe : dénoncée pour tricherie par un camarade de classe, Vicky se voit obligée par son père d'intégrer un camp d'anglais. 
Elle laisse ainsi le champ libre à Rebecca, sa grande sœur, qui s'intéresse également de très près au beau James. Pour sa première grande histoire d'amour, Vicky pouvait rêver mieux. Sans compter qu'un tueur en série rôde toujours dans la chaleur de la nuit...

« Les Nombrils » (tome 6), Dupuis, 10,60 €