dimanche 2 septembre 2012

Billet - Je rentre, tu rentres... Pour les sceptiques nostalgiques, c'est la rentrée !


Plus de doute, les vacances sont finies. La meilleure preuve c'est que demain, vous aurez entre les mains le dernier cahier été de l'Indépendant. Terminés le sable, la mer, les petits restos, les concerts gratuits... Pourtant ces lieux ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Une fois de retour dans votre HLM ou pavillon de banlieue, vous pourrez encore rêver en regardant vos photos de vacances. Et si cela ne suffit pas, n'hésitez pas à vous connecter sur les webcams qui diffusent en continu les beaux paysages de nos beaux départements. Le conseil général des Pyrénées-Orientales est à la pointe à ce niveau.
Cinq webcams balayent parfaitement la région. A tout seigneur, tout honneur : le pic du Canigou. Filmé depuis Perpignan, c'est le véritable baromètre du Pays catalan. La vue sur Collioure et son clocher sera aussi une parfaite piqûre de rappel de vos vacances. Paulilles, véritable paradis de calme et de tranquillité ne perd pas de son charme en arrière-saison.
Dans l'Aude, la ville de Narbonne propose quelques vues de la ville. Vous pourrez aussi « admirer » le port de Leucate même si, il faut l'avouer, la vue n'a rien de glamour ni de touristique. Ferrals-les-Corbières dispose de deux webcams en activité, lesquelles donnent une bonne idée de la météo et de la tranquillité de la cité audoise.
Ah que de beaux souvenirs ! Mais désormais vous pouvez pleurer, c'est la rentrée...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant le 1er septembre.

samedi 1 septembre 2012

BD - Texas cowboys, l'Ouest, le vrai selon Trondheim et Bonhomme



Voilà le genre d'album qui peut vous réconcilier avec le genre du western. Texas Cowboys est entre l'hommage et la BD culte. Pas étonnant de retrouver à sa conception deux auteurs de génie : Lewis Trondheim au scénario, Mathieu Bonhomme au dessin. Harvey, jeune journaliste à Boston, est envoyé au fin fond du Texas pour rédiger un article sur les mœurs locales. Le rédacteur en chef n'a pas peur des clichés. 
Il balise le papier d'Harvey : « Je veux des coups de feu tirés dans le dos et je veux des gorges tranchées qui forment un sourire vomissant du sang ! » Harvey n'a aucunement l'intention de se plier à ses exigences. Il profite de ce reportage pour tenter de retrouver le meurtrier de sa mère. Une histoire de vengeance se met en place, agrémentée de bandit masqué, de joueuse de poker belle à se damner, de shérif corrompu... 
Un total de 150 pages au format comics, découpées en 9 gros chapitres bénéficiant d'une page de garde imitant les couvertures des revues du siècle dernier. Comme Tarantino au cinéma, le duo Trondheim/Bonhomme prouve que l'on peut faire du neuf avec de vieilles recettes remises au goût du jour.
« Texas cowboys », Dupuis, 20,50 €

vendredi 31 août 2012

Billet - Et si vous changiez de réseau social ?

A l'heure où l'action Facebook joue au yo-yo, le leader mondial des réseaux sociaux doit faire face à l'arrivée de concurrents inspirés directement de son concept. Cet été est apparu, en version bêta, Thechangebook.org. Ça ressemble à Facebook, ça a le goût de Facebook, mais c'est différent. Les créateurs expliquent « Thechangebook fonctionne sans publicité. Il est financé par Actualutte qui est garant de la préservation de l'identité des membres du réseau. » Pour Actualutte, Facebook fait trop penser à un Big Brother puissance un milliard (le nombre d'abonnés), à l'affût des goûts de chacun pour ensuite revendre ces informations aux sociétés mercantiles.
La société de Mark Zuckerberg doit également faire face à une initiative élitiste. L'entrepreneur suédois Erik Wachtmeister va lancer un réseau social visant les « 1% au sommet », appelé Best of All Worlds. Selon M. Wachtmeister, « les 1% au sommet des internautes, des personnes qui sont en pointe dans leur domaine : banquiers d'affaires, gens de la communication et des médias, de la mode, de la politique... Il ne s'agit pas de la jet-set ou des riches, mais de gens sophistiqués qui ont bon goût ». Sympa pour les 99% restants.
Quant au meilleur, toujours pour la fin ! La semaine prochaine vous pourrez vous inscrire sur flèchebook, le réseau social du paléolithique. Un site dérivé de la série animée « Silex and the city » adaptée de la BD de Jul. Tous les soirs à 20 h 45 sur Arte à partir de lundi. A ne manquer sous aucun prétexte.


Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.

jeudi 30 août 2012

Roman - Appétissante "Brioche" confectionnée par Caroline Vié pour Lattès

Caroline Vié, critique de cinéma, signe un premier roman plein de malice sur un milieu qu'elle connaît parfaitement


Mais qui est cette Brioche, personnage principal du roman ? Le lecteur, au fil des pages, tentera de mettre un nom sur cette star américaine, objet de tous les fantasmes de la narratrice. Tout le roman est bâti comme une longue lettre s'adressant directement à l'être adulé, jamais nommé, dont le nom est remplacé par trois points de suspension. Un jeu souvent amusant, parfois énervant tant il se complique et devient dramatique sur la fin.
La narratrice de « Brioche » est journaliste critique de cinéma. Un milieu que connaît très bien Caroline Vié, l'auteur, pour s'y être fait une signature depuis quelques années. On sent qu'une bonne partie du roman est directement inspiré de souvenirs réels. Interviews à la chaîne sous le dictat d'attachés de presse hystériques, invitation à des premières en province ou des festivals moins bling bling que Cannes : ces passages réjouiront les cinéphiles curieux des coulisses. C'est croqué avec humour et malice. Mais ce n'est que l'enrobage de l'histoire.

Coup de foudre
En fait, cette pigiste, toujours prête à dire oui à son rédacteur en chef, a un peu décroché de la réalité. Tout commence lors d'une séance de promotion d'un film où ce mystérieux acteur a le premier rôle. Il renverse son coca light sur le cachemire de la journaliste. S'excuse platement sans se rendre compte qu'il vient de déclencher une machine infernale nommée coup de foudre. En cours d'entretien, elle constate, mais sans oser lui dire de vive voix, « Ta beauté m'est apparue comme une évidence. J'ai compris ce que signifiait le mot perfection. Tu en étais le synonyme, mieux l'incarnation. Je ne voyais plus que la forme de tes lèvres charnues comme la guimauve des petits nounours en bombec. Je t'ai contemplé. Tu ressembles à une brioche. »

Cinéma et folie
Parmi les indices, la star a dix kilos de trop. Des rondeurs qui vont faire dérailler la critique. Elle ne vivra plus que dans l'attente d'une nouvelle rencontre. Passent quelques mois. Enfin le retour. Nouvelle rencontre. Joie, il la reconnaît. Mais cela ne va pas plus loin.
La journaliste, qui habituellement évite ces voyages organisés, accepte une invitation dans un festival exotique. Ce n'est pas la qualité de la sélection qui l'a décidée, simplement le fait que sa brioche préférée serait présente.
Après, sans trop en dévoiler, leurs relations se compliquent. Elle a enfin sa star pour elle toute seule. Mais pas sans quelques larmes. De lui : « Que tu as de la chance, mon amour, tu fais partie de cette rare catégorie que les larmes embellissent. Elles ne te défigurent pas. Elles coulent le long de tes cils recourbés laissant de longues traces salées sur tes joues. »
Ce premier roman de Caroline Vié parle de cinéma et de folie, deux sujets très semblables finalement.

« Brioche » de Caroline Vié, Lattès, 17 €

mercredi 29 août 2012

BD - Baldassare en Europe


Suite de la superbe adaptation en BD du roman d'Amin Maalouf par Joël Alessandra. Baldassare, bouquiniste au Liban, acquiert par hasard le livre maudit, celui qui révèle le centième nom de Dieu. Il le vend à un noble Français et pris de remord décide de le récupérer. Après Constantinople, le héros se rend à Smyrne avant de prendre la direction de l'Europe, l'Italie, Amsterdam puis l'Angleterre. Le livre occupe toujours une place prépondérante, mais on suit aussi avec beaucoup d'intérêt l'histoire d'amour compliquée entre le bouquiniste et une veuve qui, finalement, ne l'est pas tant que cela... 
Un jeune héros qui a définitivement beaucoup de succès avec la gent féminine, partageant rapidement la couche d'une rousse irlandaise, propriétaire d'une taverne londonienne. Et pour les amateurs de bonne littérature, le nouveau roman d'Amin Maalouf, « Les désorientés », sort chez Grasset le 5 septembre.

« Le périple de Baldassare » (tome 2), Casterman, 14 €


mardi 28 août 2012

Billet - Comme un décalage entre vacances et rentrée

Il y a comme un décalage dans l'air. Nous sommes en août. Les températures sont plus qu'estivales. Les touristes sont toujours là en masse. Et pourtant flotte dans l'air comme un air de rentrée. Sur les réseaux sociaux, les blogs ou les sites, le mot « reprise » revient en boucle.

Pourquoi cette frénésie de se coltiner à nouveau les soucis d'un quotidien plombé par la crise ? Profitons de ces derniers jours. Enfin, si l'on peut. La famille qui va au ravitaillement (chips, grillades, soda, crème solaire) se trouve happée, dès son entrée au magasin, par des monceaux de fournitures scolaires diverses et variées à l'effigie de Dora ou Batman. Difficile de détourner l'attention des enfants. D'autant que les rayons jeux de plage ont quasiment disparu.

Les mères de famille les plus consciencieuses pourront allier plaisir et efficacité grâce à internet. Plutôt que de bronzer idiot, pourquoi ne pas faire vos courses sur la plage grâce à votre smartphone ? Il suffit de se connecter sur un site de vente par correspondance. Si vous planifiez bien vos achats, les paquets arriveront à domicile en même temps que vous. Et puis à choisir, utilisez la plateforme www.rentreediscount.com vous ferez travailler l'industrie locale. Élu meilleur site de fournitures scolaires en 2011 par Famille de France, la société est basée dans l'Aude et fait travailler des dizaines de personnes dans son centre logistique de Pomas près de Limoux. Voilà vraiment ce qui s'appelle joindre l'utile à l'agréable.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.

lundi 27 août 2012

BD - Lady Spitfire : la fille de l'air


La guerre est une affaire d'hommes. Pas sûr en lisant cette BD écrite par Latour et dessinée par Maza. L'héroïne, Laure Chevalier, est une passionnée d'aviation. En 1940, avec son père un ancien as de la 1ere guerre mondiale, elle rejoint l'Angleterre pour échapper aux hordes nazies en train de déferler sur la France. Elle se retrouvera orpheline, avec une farouche volonté de se venger et de voler. Cantonnée au début dans les transports de troupes en dehors des zones de combat, Laure devra se faire passer pour un garçon afin d'intégrer une escadre de chasseurs. Avec la complicité d'un chef excentrique, elle prendra enfin les commandes d'un Spitfire et pourra démontrer sa virtuosité dans le combat aérien. Cette reconstitution romancée de la guerre côté anglais bénéficie de dessins réalistes dignes des plus grandes séries du genre, de Buck Danny aux Chevaliers du Ciel.

« Lady Spitfire » (tome 1), Delcourt, 14,30 €

dimanche 26 août 2012

BD - Rire en marchant en compagnie des randonneurs de Cazenove et Jytery


Dix ans que Cazenove écrit des scénarios humoristiques. Dix années, des milliers de gags, des séries à succès et toujours le même enthousiasme, la même simplicité qui fait mouche à chaque coup. Les éditions Bamboo ont tenu à lui rendre hommage cette année en éditant quelques albums en grand format. Mais cela n'a pas empêché ce stakhanoviste de la rigolade de signer des albums « normaux ». 
Les Fondus, sous le pinceau de Jytery, partent faire de la rando. Une source de situations cocasses pour cette bande qui a déjà fait rire des milliers de lecteurs en bricolant, jardinant ou à moto... Dans un style franco-belge du plus bel effet, vous suivrez des adeptes du trekking, capables de rejoindre le Népal à pied, ou s'émerveiller pour quelques particularités géologiques rares. Beaucoup présentent Cazenove comme le successeur de Cauvin. Il est vrai que comme le créateur des Femmes en Blanc ou de Cédric, il « dessine » ses scénarios.

« Les fondus de la rando », Bamboo, 10,60 €

samedi 25 août 2012

Billet - Aimons-nous vivants


Le Festival Trenet se déroule actuellement à Narbonne. Manifestation qui rend hommage à la chanson française. Le « fou chantant », décédé en 2001, reste très présent dans l'esprit des gens. Jeudi soir, Juliette Gréco était sur scène. Étonnement de Kevin (mon double virtuel, âgé de seulement 22 ans pour comprendre les djeuns et un peu limité question culture générale) : « j'croyais qu'elle était morte Juliette Gréco » Argl ! Je m'étrangle ! Non, cette grande dame de la chanson française continue les galas.

Kevin est victime d'un dommage collatéral des rumeurs infondées du net. L'interprète de « Déshabillez-moi » n'en a pas été la cible directe contrairement à certains. Rien que cet été Elie Seimoun est passé de vie à trépas en quelques tweets malveillants. Internet, friand de quizz, n'a pas encore osé lancer un questionnaire sur les chanteurs où les réponses seraient 1 : mort, 2 : vivant, 3 : prétendu mort, 4 : oublié. Exemples. Jacques Brel : mort (mais comme Trenet, on l'adule toujours). Johnny Hallyday : vivant (après une quasi résurrection). Pascal Sevran : prétendu mort... puis mort pour de bon. Charlotte Julian : vivante (et en tournée avec Age tendre). Stone et Charden : attention, il y a un piège, à moitié mort seulement.
En conclusion, comme le chante le grand poète François Valéry (vivant, mais un peu oublié quand même) « Aimons-nous vivants, n'attendons pas que la mort nous trouve du talent. » Bon, dans son cas, ça risque prendre du temps...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.
PS : Dans la version publiée ce vendredi matin  dans l'Indépendant j'évoquais brièvement les rumeurs sur l'état de santé de Jean-Luc Delarue. Tragique coïncidence, l'animateur de télévision est décédé cette nuit d'un cancer de l'estomac.

Billet - Restaurer, tout un art mis à mal dans une église espagnole

Magie du net, le barbouillage d'une mamie espagnole octogénaire vient peut-être de donner naissance à une nouvelle école de peinture !

Tout commence dans l'église de Borja en Espagne. Une paroissienne, désolée de voir une peinture murale du Christ se détériorer, décide de la restaurer. Le résultat est catastrophique. Le visage de Jésus semble peint par un enfant de 5 ans. « La pire restauration de tous les temps » titrent les journaux espagnols, repris dans le monde entier.

Dans un premier temps, tous se gaussent. Puis cette restauration donne des idées. Et chacun de transformer son œuvre préférée. Le visage « made in Borja » inonde le net. C'est laid, mais tellement présent que l'œil s'habitue. En quelques jours, l'initiative de cette grand-mère, totalement dénuée de talent mais pleine de bonne volonté, fait boule de neige. Une page Facebookvient de voir le jour.

Deux écoles s'affrontent. La première prend le tableau original et y met un autre visage, de célébrité généralement. En opposition, l'autre ne garde que le visage du Christ (celui dessiné par l'octogénaire) et le colle sur d'autres œuvres mythiques. L'effet est saisissant. La Joconde perd son sourire, les participants de la Cène se ressemblent tous, le Cri de Munch devient un dessin d'humour... Une vague de fond énorme, la mode pourrait devenir une école.

Et dans la vraie vie ? Jamais le village de Borja n'a accueilli autant de touristes !

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant ce samedi.