vendredi 20 juillet 2012

BD - Les Jeux olympiques à la sauce Simpson


Si vous vous posez des questions sur l'origine des jeux olympiques, vous n'apprendrez pas grand chose dans cet album hors série des Simpson, mais la version Bart et Homer ne manque pas d'intérêt. Bart est aculé. Il risque de passer ses vacances en classe de soutien s'il n'obtient pas une très bonne note à son dernier devoir : « Raconte l'histoire des Jeux Olympiques de façon créative ». Trop fainéant pour se documenter, il décide de se tourner vers son père, le roi de la débrouille. 
Le devoir va prendre la forme d'une vidéo, tournée avec l'aide de la famille. Ils y répondront à des questions incongrues comme « Pourquoi les premiers athlètes concouraient tous nus ? » ou « Le bowling a-t-il été une épreuve olympique ? » Les réponses, totalement délirantes, sont dans le ton de l'univers créé par Matt Groening. Bonus, vous trouverez au centre de l'album une double page de Sergio Aragonès présentant la ville de Londres cet été en plein Jeux Olympiques.

« Les Simpson en route vers l'or », Jungle, 10,45 €

jeudi 19 juillet 2012

BD - Cauvin et Bercovici : sportifs, mais pas trop...



Quand Cauvin et Bercovici, les créateurs des Femmes en blanc, décident de s'attaquer aux sports de compétition, on est sûr que le grand gagnant sera le rire. Scénariste prolixe ayant exploré quasiment tous les univers, Raoul Cauvin se tourne vers le sport vers le tard. Fringant septuagénaire, il passe au crible de son humour acerbe quelques disciplines sportives parmi les plus en vue. 
A tout seigneur tout honneur, il débute par le football. Il analyse notamment les blessures causées par ce sport, de l'entorse à la pubalgie (« qui contraint la victime à imiter la démarche de John Wayne ») en passant par le célèbre coup de boule, peu commun mais toujours spectaculaire... Parmi les sports à éviter, la boxe et le rugby en prennent plein les dents. 
Des histoires courtes, sur un comique de répétition, mis en images par Bercovici, l'homme aux 100 albums en 35 ans de carrière... Il se serait dopé lui, que cela n'étonnerait personne !

« Sports de compétition », Dupuis, 10,60 €

mercredi 18 juillet 2012

Roman - Jacques Anquetil, idole mal aimée

Paul Fournel signe un portrait subjectif et passionné de Jacques Anquetil, un géant du cyclisme mondial.


La Caravelle. Jacques Anquetil, dans les années 50 et 60, a hérité de ce surnom. Ce cycliste français filiforme, spécialiste du contre la montre, allait vite, très vite. Aussi vite que cet avion, fierté de la technologie française de l'époque. Paul Fournel a une dizaine d'années quand il découvre ce coureur d'exception. Le gamin vient de trouver son idole, son modèle. Paul Fournel a doublement fait du vélo, ses jambes pédalent, son esprit et son imagination réécrivent les exploits d'Anquetil. 60 ans plus tard, il raconte dans cette biographie très subjective le parcours hors norme de ce sportif de légende, imbattable mais toujours devancé dans le cœur des Français par son malheureux rival, Poulidor.

Alors que le Tour de France après une première semaine très roulante va aborder la première épreuve de vérité (un contre la montre, ce lundi), ce livre de Paul Fournel parle d'une époque où les cyclistes étaient les seigneurs de la route. Des idoles, faisant vibrer des milliers de spectateurs. Dans les années 50, ce sport va se professionnaliser. Les équipes nationales vont être abandonnées au profit des marques. La France est à la pointe, notamment depuis l'arrivée sur le circuit de Jacques Anquetil. Ce Normand, grand, blond, dur à l'effort, aime par dessus tout l'épreuve du contre la montre. Sa légende il va la construire dans le Grand Prix des Nations et quelques étapes du Tour de France. Son secret : repousser les limites de la souffrance. Pour lui, s'entraîner c'est avoir mal. Et pour gagner, il faut encore aller plus loin dans la douleur.

« Pédalant comme un forcené »

Paul Fournel, gamin de dix ans déjà passionné de vélo, est « petit et rond ». L'opposé d'Anquetil. Il s'identifie pourtant au cycliste. « La Caravelle a traversé mon enfance cycliste dans une mystérieuse majesté. Trop jeune pour comprendre, j'étais bien assez vieux pour admirer. Je dévorais des yeux ce champion avec ses allures d'étoile sur pointes et je faisais d'inlassables tours de la maison pédalant comme un forcené avec mes jambes grassouillettes, les pieds en canard. » Ce livre hommage retrace les grandes étapes de la carrière d'Anquetil, analyse son rapport avec la compétition, les médias, le dopage. Rien n'est laissé dans l'ombre. Ce n'est pas un panégyrique, le temps a fait son office. Et Paul Fournel a quand même beaucoup mis de lui dans ce texte parfois aussi sec et brutal qu'un démarrage de finisseur.

Parmi les grands exploits, les records de l'heure. En 1956, à Milan, le Français s'attaque au plus beau des titres. « Anquetil va tourner en rond, en cage, pendant une heure, sans bouger, au bout de la souffrance. Une heure à fond dans l'absolu du vélo. Pour Jacques, rien n'est plus beau que le record de l'heure. On ne peut pas y faire deuxième. C'est tout ou rien. »

De l'éternel deuxième il en est aussi beaucoup question dans ce livre. Poulidor ne gagne pas. Mais Poulidor est adulé des foules. Anquetil gagne, mais n'est pas aimé. Paradoxe français, qui place Paul Fournel, à l'époque, dans le « mauvais camp »...

Ce livre permet aussi de remettre à sa place un coureur peut-être un peu trop intelligent. Il n'a pas caché qu'il courrait pour l'argent. C'est riche et sa famille à l'abri du besoin qu'il a quitté la compétition. Là aussi il était un précurseur salué par la plume de Paul Fournel.

« Anquetil tout seul », Paul Fournel, Seuil, 16 € (disponible au format poche chez Points)

mardi 17 juillet 2012

BD - La grande évasion d'Esteban



Esteban est la série fétiche de Matthieu Bonhomme. Ce dessinateur réaliste virtuose s'est illustré en illustrant les aventures du Marquis d'Anaon sur des scénarios de Vehlmann. Là, c'est seul qu'il anime les péripéties de cet Indien de Patagonie, embarqué sur un baleinier au début du siècle. Alors que les trois premiers titres sont réédités, le quatrième, la nouveauté, se déroule presque exclusivement à terre, dans un pénitencier à l'extrême sud de l'Amérique. L'équipage du baleinier est emprisonné. 
Esteban décide de faire évader ses compagnons. Il va réussir à se faire embaucher comme gardien dans cette zone de non droit. Il devra tromper la vigilance des soldats pour mettre au point un plan d'évasion. Les marins, habitués aux rudesses des éléments, supportent les brimades. 
Esteban a plus de difficulté à endosser l'uniforme de tortionnaire. Une superbe leçon de vie par un auteur à suivre que l'on retrouvera à la rentrée dans un tout autre exercice : un western avec Lewis Trondheim au scénario !

« Esteban » (tome 4), Dupuis, 12 €

lundi 16 juillet 2012

BD - Super héros négatifs dans "Dakota" de Dufaux et Adamov



Dans un futur proche, Jean Dufaux imagine un monde parfait. Un monde dominé par les super héros. Ils ont pris le pouvoir après avoir protégé la piétaille. Et leur pouvoir leur est monté à la tête, transformant la terre en vaste apartheid. D'un côté les quelques mutants, invincibles et quasi immortels, de l'autre les collapses, nom générique donné à tout humain banalement normal. Cela pourrait être le Paradis, c'est un véritable enfer. Pour maintenir ce nouvel ordre, la Direction territoriale veille. Tout collapse voulant sortir du rang est sanctionné d'une crise cardiaque foudroyante. 
Dakota, blonde, belle, athlétique, est sergent à la DT. Elle traque les collapses rebelles. Mais parfois elle doit faire face à des super héros rejetant cet ordre établi. Dans ce premier titre dessiné par Adamov, elle croise la route de Flaming Lips (femme fatale aux baisers enflammés) et Dragman (son pouvoir, c'est la séduction...). Ils militent pour l'extermination pure et simple des collapses. Mais s'ils disparaissaient, les super héros deviendraient inutiles... 
Une série de science-fiction loin des clichés des comics américains. Dufaux parvient encore et toujours à étonner le lecteur.

« Dakota » (tome 1), Glénat, 13,90 €

BD - Trolls bien !



Petit troll deviendra grand. Et grand troll deviendra petit... Dans le précédent album des aventures des Trolls de Troy, les personnages imaginés par Arleston et Mourier, victimes d'un sort, sont devenus minuscules. Tous sauf Roken, le plus idiot des trolls, et c'est peu dire. Ils sont donc en position très délicate dans les premières pages de ces 46 planches très denses. Sur des dragons, dans la forêt, perdus dans le carnaval d'Eckmul, sur une grande roue... les décors varient, l'esprit reste le même : gags, jeux de mots et situations cocasses. 
On retrouve tout ce qui a fait le succès de cette série : la duplicité des méchants, la bêtise de certains trolls et les réflexions absolument irrésistibles de Waha, la jeune humaine persuadée d'être une troll. A deux reprises, elle tire ses amis d'un mauvais pas en se creusant la tête, « C'est la magie de quand on réfléchit, ça ». Et cela marche à tout les coup « avec un peu de concentritude... » 
Dommage, la fin est un peu bâclée (dix pages de plus auraient évité certaines ellipses). Par contre niveau dessin, Mourier est au top. Je ne sais pas quelle potion magique il prend, mais ce dessinateur est un génie.

« Trolls de Troy » (tome 16), Soleil, 13,95 €

Livres de poche : 10/18, un demi-siècle d'originalité

Le format poche n'est pas réservé aux reprises. 10/18 a construit son succès en publiant des textes originaux.

Un demi-siècle. En cette année 2012, deux acteurs majeurs de l'édition poche fêtent leurs 50 ans. Si Pocket se contente de proposer des reprises de succès, tous genres confondus, 10/18 a su trouver une voie différente. Originalité et originaux sont les deux forces de cette marque chère à de nombreux lecteurs. L'arrivée en 1980 de Jean-Claude Zylberstein à la direction éditoriale va renforcer l'image de 10/18. Il créé le Domaine étranger où seront proposés les meilleurs textes d'aujourd'hui et d'hier en provenance de toute la planète.

Il permet également à des auteurs populaires français de trouver un second public. La réédition des Nouveaux mystères de Paris de Léo Malet remet Nestor Burma à la mode. Dans le même genre, 10/18 ressortira les polars d'André Héléna, l'écrivain populaire audois, notamment la très culte trilogie noire.

Surtout, la collection Grands détectives a proposé des textes inédits, offrant aux lecteurs de nouveaux horizons. Anne Perry dans l'Angleterre victorienne, Arthur Upfield dans le Bush australien, Alexander McCall Smith au cœur de l'Afrique Australe (avec les enquêtes de Mma Ramotswe) ou Tarquin Hall dont les polars se déroulent en Inde...

Et le succès aidant, les auteurs français ont fait leur apparition dans la collection. On relèvera notamment le succès de la série de Claude Izner se déroulant dans le Paris de la fin du 19e siècle.

10/18, plus qu'une simple marque de livres de poche, est une véritable maison d'édition. Pour preuve, depuis deux ans, quelques titres sortent... en grand format. Le chemin inverse du parcours habituel d'un livre.
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Pocket : auteurs en fête

50 ans, cela se fête. Les éditions Pocket ont célébré leur demi-siècle la semaine dernière à Paris dans une prestigieuse réception au Couvent des Récollets. En 1962, Presses de la Cité se lance dans le livre de poche. Presses Pocket va rapidement s'imposer pour devenir aujourd'hui le numéro 1 du secteur. Pocket jeunesse, une filiale, est également un acteur incontournable du genre.

Des dizaines d'auteurs étaient présents (de Jean Teulé à Maxime Chattam pour ne citer que les plus gros tirages) pour saluer le dynamisme de la marque. Des auteurs mais également tous ceux qui sont du début à la fin de la chaîne, fabricants, correcteurs, commerciaux, diffuseurs... Et tous ont pu repartir avec un souvenir personnalisé : un photomaton en noir et blanc du plus bel effet.


vendredi 13 juillet 2012

L'immense succès du petit livre de poche

Apparu en 1953 en France, le livre de poche, de petite révolution des habitudes de lecture, est devenu un mode incontournable de consommation de la littérature. Pratique, peu encombrant, pas cher : le concept est plébiscité par toutes les générations depuis un demi-siècle. Et à l'heure du numérique, il fait plus que de la résistance.

A la plage, dans les transports en commun ou les salles d'attente : avoir un livre de poche avec soi c'est tromper l'ennui, transformer des heures inutiles en vaste découverte des histoires du monde. Facile à glisser dans un sac ou une poche, peu fragile, d'un coût réduit : le concept est originaire des USA et été popularisé en France au début des années 50 par Hachette. Un lancement laborieux (il était suspecté de « tuer » la littérature), puis un succès éclatant, multipliant les tirages de romans devenus véritablement accessibles par tous. Rapidement les autres maisons d'édition ont voulu occuper le marché. J'ai Lu, Presses Pocket, Folio : le secteur a ses propres marques et couvre plus de 50 % de la production grand format. Avec l'avantage d'un prix divisé par quatre et beaucoup plus de points de vente, notamment toutes les grandes surfaces.

Le livre de poche a radicalement modifié la façon de choisir ses lectures. Le prix modique permet de se décider plus facilement. C'est aussi l'apparition de couvertures accrocheuses, composées comme des affiches de films. Le résumé en dernière page a tout de l'appel publicitaire pour encourager l'achat. Mais le livre de poche n'est pas une simple opération commerciale mettant l'accent sur le packaging. Sinon, le succès ne serait toujours pas au rendez-vous plus de 50 ans plus tard. Le format de poche c'est un peu la seconde vie d'un roman. L'occasion pour une œuvre de trouver d'autres lecteurs et parfois de relancer la carrière d'un auteur passé inaperçu.

Enfin l'apparition du livre de poche a été une bénédiction pour les gros lecteurs. A budget égal, vous avez quatre fois plus à lire et côté encombrement (les collectionneurs), c'est la solution idéale.

Le seul bémol contre ce format vient avec l'âge : les caractères sont forcément plus petits et donc plus difficiles à lire. Mais même à ce niveau des progrès ont été réalisés. Souvent les éditeurs font le choix d'augmenter la pagination...

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LES TOPS DE L'ETE

« Les carnets secrets de Miranda » de Julia Quinn (J'ai Lu)
Alors que la petite Miranda se désolait de ses taches de rousseur et de sa grande bouche, Nigel, le frère aîné de son amie Olivia, a su lui rendre confiance en elle. Ce jour-là, la fillette est tombée éperdument amoureuse... Dix ans plus tard, Miranda, qui fait ses débuts dans le monde, est toujours convaincue qu'il est l'homme de sa vie. Mais comment toucher ce cœur claquemuré dans la haine ?

« Les vacances d'un serial killer » de Nadine Monfils (Pocket)
En quittant sa fabrique de boulettes sauce lapin pour l'été, Alfonse s'imaginait pépère au soleil de la mer du Nord... On n'a pas fait 100 bornes que sa femme, mégère aux fausses allures de starlette, et ses gosses, deux ados décérébrés, lui tapent sur le pompon. Et que dire de sa belle-mère et de sa roulotte pourrie qui casse l'esthétique de la bagnole ? Roman hilarant, à déguster obligatoirement en vacances !

« L'impossible pardon » de Randy Susan Meyers (Le Livre de Poche)
Malgré l’interdiction formelle de sa mère, Lulu, dix ans, ouvre la porte à son père. L’homme, ivre et hors de lui, poignarde sa femme et blesse la petite Merry, six ans. Alternant les récits des deux sœurs sur une trentaine d'années, ce roman bouleversant aborde avec force et nuance les questions de la survie, de la culpabilité et de la lente reconstruction de ces enfants meurtries.

« Les heures secrètes » de Elisabeth Brami (Points)
Pierre n’y croit plus vraiment. Veuf, il a fermé sa librairie de la rue Mouffetard et doute de sa capacité à redonner du sens à sa vie. Seules les visites à Léa, son imprévisible belle-mère, illuminent sa vie. En toute complicité, en l’aidant à affronter les blessures de son enfance, l’énergique vieille dame parviendra-t-elle à le convaincre qu’il n’est jamais trop tard pour aimer ?

« Nous, les noyés » de Carsten Jensen (10/18)
Du port de Marstal, les hommes libres se lancent à la conquête des furies océanes. Contre les flots noirs et les terres proscrites, contre le deuil, trois générations de marins affrontent depuis 1848 leur destinée épique. Au seuil de leurs limites, de leurs forces et de leurs rêves, ils gravent, de continent en continent, l'horizon flamboyant d'une odyssée humaine. Une saga danoise par un auteur prometteur.

« Just kids » de Patti Smith (Folio)
C’était l’été de la mort de Coltrane, l’été de l’amour et des émeutes, quand une rencontre fortuite à Brooklyn guida deux jeunes gens dans la vie de bohème, sur la voie de l’art. Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il serait photographe. Avec pudeur et émotion, Patti Smith retrace l'ascension de deux gamins inséparables qui insufflèrent la même énergie à leur vie qu’à leur art.

« Les talons hauts rapprochent les filles du ciel » d'Olivier Gay (Le Masque)
Un serial killer rôde dans les rues de Paris. Plusieurs filles sont retrouvées assassinées de manière atroce dans leur appartement. Leur seul point commun ? Elles fréquentaient toutes le milieu de la nuit et les clubs à la mode. John-Fitzgerald, parasite par excellence, dragueur paresseux et noctambule, va se retrouver au cœur d'une enquête de plus en plus dangereuse, avec l'aide de ses conquêtes d'un soir et de ses amis toxicomanes.

« Meurtre en la majeur » de Morley Torgov (Babel)
Quand l'un des nombreux parasites qui constituent l'entourage de Robert et Clara Schumann est assassiné dans d'étranges circonstances, l'inspecteur Hermann Preiss de Düsseldorf tente de résoudre le mystère, ainsi que l'énigme d'un "la" qui s'obstine à sonner faux sur le piano du maestro. Un roman policier canadien de la collection Babel Noir dans laquelle vous pourrez aussi retrouver « Millénium ».
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Folio, 40 ans, 5000 titres


Parution en poche a souvent été synonyme de littérature populaire. Avec souvent une arrière-pensée péjorative. Le format a acquis ses lettres de noblesses en 1972 avec le lancement de Folio par les éditions Gallimard. La maison d'édition était du lancement du Livre de Poche en 1953. Mais à la recherche effrénées d'une totale indépendance, la famille Gallimard a repris les titres de son catalogue pour les proposer dans une collection de poche jouant ouvertement la qualité littéraire. Résultat des tirages mirobolants pour des œuvres faisant partie du patrimoine français. Record absolu pour « L'étranger » de Camus avec 6,6 millions d'exemplaires. Une quinzaine de titres (de Ionesco à Gide en passant par Orwell ou Goscinny) dépassent les 2 millions d'exemplaires.

En 40 ans, le catalogue Folio ne cesse de s'enrichir. Aujourd'hui ce sont plus de 5000 titres qui ont connu une version poche. Dans tous les genres c'est le meilleur qui est publié. Car à côté de la collection générale (reprenant des romans français et étrangers), on peut retrouver des polars (avec nombre de « Série Noire »), la science-fiction (tout le catalogue Denoël) et la littérature jeunesse (Folio Junior). Dernière création en date, Folio 2€ proposant des livres à petits prix, dont certains inédits.

Depuis janvier, Folio fête ses 40 ans. Chaque mois un titre du catalogue est réédité sous une élégante jaquette anniversaire accompagné d'un bonus. En mars, par exemple, « Candide ou l’Optimisme » de Voltaire paraît dans une édition exceptionnelle illustrée par Quentin Blake. La trentaine de dessins, en noir et blanc et en couleurs, n'étaient parus jusqu'ici que dans une édition de luxe au Royaume-Uni. Et ne manquez pas en juin « Sa majesté des Mouches », le chef-d'œuvre de William Golding, est accompagné, dans cette édition au tirage limité, d'une préface inédite de Stephen King.
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Point.2, l'autre format poche

Depuis avril 2011, un nouveau format de livre de poche a fait son apparition dans certaines librairies. « Point Deux » (ou Point.2) est, selon le slogan de l'éditeur, « le plus portable des livres ». D'un format deux fois plus petit qu'un poche normal, l'innovation vient du fait que les pages ne se tournent plus de droite à gauche, mais de bas en haut. Papier ultra léger, reliure flexible au point qu'il reste naturellement ouvert quand il est posé, il tient dans une seule main. L'encombrement est véritablement minimal. Une cinquantaine de titres sont déjà proposés. Un nouveau concept de lecture, comme pour prouver que les éditeurs croient toujours à l'avenir du papier...


jeudi 12 juillet 2012

BD - Zen au soleil



Peut-on être zen tout en écoutant de la salsa ? Cette étonnante interrogation vient à l'esprit du lecteur de « Karma Salsa », écrit par Callède et Charlot et dessiné par Campoy. Dans un pays imaginaire des Caraïbes, brûlé par le soleil, Ange, sort de prison. 20 années d'enfer pour le meurtre d'un flic. 
Ils sont nombreux à l'attendre car il aurait dérobé 2 millions à un caïd de la pègre locale. Mais Ange a bien changé. De tueur sans foi ni loi il est devenu une sorte de moine bouddhiste. Zen en toute circonstance. Enfin presque. Quand il apprend que la femme qu'il aimait est morte et qu'il a une fille de 19 ans, il change ses plans et va tenter de récupérer le magot pour lui assurer un avenir radieux. 
Nerveux, violent, dépaysant : un album idéal pour les vacances.

« Karma Salsa » (tome 1), Dargaud, 13,99 €


mercredi 11 juillet 2012

BD - Une saga islandaise par Dufaux et Aouamri au Lombard



L'Islande, pays froid et rustre, est le cadre de la nouvelle série fantastique de Jean Dufaux. Une saga pleine de magie, de bravoure, de félonie et de morts. Pour illustrer cet ambitieux projet, le scénariste de Giacomo C, Murena ou Djinn s'est adressé à un virtuose du muscle et de l'action. Mohammed Aouamri abandonne pour quelques temps la belle Pelisse de la Quête de l'oiseau du temps pour se consacrer aux aventures du Viking Valgar de Valta. 
A la recherche de sa femme bien aimée, il va tomber dans un piège fomenté par Hildegirrd. C'est cette dernière, belle et ensorcelante, qui donne tout son sel à cet album promis à un beau succès.

« Saga Valta » (tome 1), Le Lombard, 13,50 € (il existe une édition luxe en noir et blanc à 20,50 €)