Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
mercredi 18 juillet 2012
Roman - Jacques Anquetil, idole mal aimée
mardi 17 juillet 2012
BD - La grande évasion d'Esteban
Esteban est la série fétiche de Matthieu Bonhomme. Ce dessinateur réaliste virtuose s'est illustré en illustrant les aventures du Marquis d'Anaon sur des scénarios de Vehlmann. Là, c'est seul qu'il anime les péripéties de cet Indien de Patagonie, embarqué sur un baleinier au début du siècle. Alors que les trois premiers titres sont réédités, le quatrième, la nouveauté, se déroule presque exclusivement à terre, dans un pénitencier à l'extrême sud de l'Amérique. L'équipage du baleinier est emprisonné.
lundi 16 juillet 2012
BD - Super héros négatifs dans "Dakota" de Dufaux et Adamov
Dans un futur proche, Jean Dufaux imagine un monde parfait. Un monde dominé par les super héros. Ils ont pris le pouvoir après avoir protégé la piétaille. Et leur pouvoir leur est monté à la tête, transformant la terre en vaste apartheid. D'un côté les quelques mutants, invincibles et quasi immortels, de l'autre les collapses, nom générique donné à tout humain banalement normal. Cela pourrait être le Paradis, c'est un véritable enfer. Pour maintenir ce nouvel ordre, la Direction territoriale veille. Tout collapse voulant sortir du rang est sanctionné d'une crise cardiaque foudroyante.
BD - Trolls bien !
Petit troll deviendra grand. Et grand troll deviendra petit... Dans le précédent album des aventures des Trolls de Troy, les personnages imaginés par Arleston et Mourier, victimes d'un sort, sont devenus minuscules. Tous sauf Roken, le plus idiot des trolls, et c'est peu dire. Ils sont donc en position très délicate dans les premières pages de ces 46 planches très denses. Sur des dragons, dans la forêt, perdus dans le carnaval d'Eckmul, sur une grande roue... les décors varient, l'esprit reste le même : gags, jeux de mots et situations cocasses.
Livres de poche : 10/18, un demi-siècle d'originalité
vendredi 13 juillet 2012
L'immense succès du petit livre de poche
Folio, 40 ans, 5000 titres
jeudi 12 juillet 2012
BD - Zen au soleil
Peut-on être zen tout en écoutant de la salsa ? Cette étonnante interrogation vient à l'esprit du lecteur de « Karma Salsa », écrit par Callède et Charlot et dessiné par Campoy. Dans un pays imaginaire des Caraïbes, brûlé par le soleil, Ange, sort de prison. 20 années d'enfer pour le meurtre d'un flic.
mercredi 11 juillet 2012
BD - Une saga islandaise par Dufaux et Aouamri au Lombard
L'Islande, pays froid et rustre, est le cadre de la nouvelle série fantastique de Jean Dufaux. Une saga pleine de magie, de bravoure, de félonie et de morts. Pour illustrer cet ambitieux projet, le scénariste de Giacomo C, Murena ou Djinn s'est adressé à un virtuose du muscle et de l'action. Mohammed Aouamri abandonne pour quelques temps la belle Pelisse de la Quête de l'oiseau du temps pour se consacrer aux aventures du Viking Valgar de Valta.
mardi 10 juillet 2012
BD - Violette, la pin-up burlesque de François Amoretti
Attention messieurs, si vous ouvrez cette BD de François Amoretti, vous avez toutes les chances de tomber raide amoureux de Violette, le personnage principal. Cette blonde aux yeux langoureux est bassiste dans un groupe de rock. Petite amie du chanteur et compositeur de Grrrl spécialisé dans le rockabilly, elle est pulpeuse et tatouée. Deux atouts dans son autre métier, plus alimentaire, celui de mannequin pour dessous féminins. Violette crève l'écran et la scène. Elle est en couverture et quasi présente dans toutes les planches. Et de moins en moins vêtue car elle se lance dans une troisième carrière : stripteaseuse. Rien de graveleux dans cet album. Au contraire, tout en étant très sexy cela reste étonnamment classe.
lundi 9 juillet 2012
Roman - Derniers excès de Sade
La Sibylle, la voyante de la Révolution imaginée par Nicolas Bouchard rencontre le marquis de Sade, vieux et malade mais toujours très imaginatif...
Marie-Adélaïde Lenormand, la voyante de la Révolution française, surnommée communément la Sibylle, est impliquée malgré elle à la préparation du coup d'État du 18 fructidor an V mené par Barras. Le président du Directoire écarte les derniers royalistes. Sans verser le sang selon l'Histoire officielle. Il en va de toute autre manière dans ce roman de Nicolas Bouchard. Mêlant personnages de fiction et véritables célébrités de l'époque, le romancier français utilise son intrigue pour décrire avec minutie les mœurs de l'époque. Corruption, violence et libertinage forment la sainte trinité de ces temps heurtés.
Le marquis de Sade, après des années d'exil et d'emprisonnement, a retrouvé la liberté. Il a sauvé sa tête, mais le libertin sait que les hommes dirigeant le Directoire ne l'apprécient guère. Quasiment ruiné, il rentre à Paris en compagnie de sa maîtresse du moment, Constance, une ancienne actrice. Il a tenté, vainement, de vendre ses dernières propriétés en Provence pour payer ses dettes. C'est donc un homme fatigué, ayant énormément grossi et vivant au jour le jour qui retrouve sa maison de Saint-Ouen.
A peine arrivé, il est sollicité par trois mystérieuses et riches bourgeoises. Membres d'une société de gens de lettres, Les Bellas Almas, elles expliquent à Sade admirer ses écrits, « surtout lorsque ceux-ci s'éloignent des sentiers battus. Vous ne manquez pas d'originalité dans vos idées ni de vigueur dans votre style. » Et elles lui commandent une pièce de théâtre avec comme simple directive : « N'hésitez pas à donner libre cours aux dérèglements de votre imagination. Que la débauche et le stupre s'exposent sur la scène dans toute leur abomination ! » Sade, méfiant, craint un piège. Mais la confortable avance finit par le convaincre. Le marquis se met au travail, trouve un théâtre et un compositeur, les acteurs et actrices étant choisis par les Bellas Almas.
Meurtres déjà écrits
Alors que les préparatifs vont bon train, la Sibylle est assaillie de visions dans son cabinet de voyance. Visions cauchemardesques de meurtres. Et systématiquement, elle constate la présence d'un homme gros et menaçant. Marie-Adélaïde sait que son don est infaillible. Les rêves deviennent réalité. La police découvre des femmes horriblement mutilées après avoir subies les derniers outrages. Seules, mais aussi parfois en compagnie de leur amant. Des mises en scène rappelant étrangement certains passages d'un livre attribué à Sade et encore inédit : « Les 120 journées de Sodome ».
Troisième volet des aventures de la Sibylle, ce roman est parfois aussi sulfureux que l'œuvre de Sade. Nicolas Bouchard pour les besoins de l'intrigue a du décrire certaines scènes quasi insoutenables. Sade, assagi depuis ses années de prison, n'est pas le monstre que l'on croit. Il s'alliera temporairement à la Sibylle pour tenter de sauver sa tête. Et par certains aspects, il est diablement sympathique. Il est vrai que sa philosophie de vie, le plaisir avant tout, dénotait en ces temps où complots et manigances laissaient peu de temps à l'amusement.
« La Sibylle et le marquis », Nicolas Bouchard, Belfond, 19,50 € (également disponible au format poche chez 10/18)











