lundi 14 mai 2012

BD - Petit et Cro-Mignon le Larh-Don de Dav, Vatine et Cassegrain


Comment vivaient les enfants au temps des hommes des cavernes ? On sait tout de la bravoure et de l'intelligence de Rahan et Tounga, mais que faisaient-ils quand il étaient petits ? La réponse se trouve dans ce premier recueil de gags de Larh-Don, Fils de l'âge bête. Un parti-pris comique très réjouissant. Dav et Olivier Vatine ont écrit les scénarios mis en images par Didier Cassegrain.

Bref du très beau monde pour une série humoristique rapidement devenue une des vedette de la revue Lanfeust Mag. Larh-Don, blondinet gaffeur, est très peureux. La moindre petite bête le fait fuir. Aussi quand il doit partir à la chasse au T-Rex, il n'est pas rassuré. Larh-Don n'est pas seul à faire rire le public : son père, grosse brute très limitée est une ressource inépuisable de gags. Les copains de Larh-Don aussi sont des pros de la bêtise. Notamment les jumeaux Bouzhofion et Krothofess principaux générateurs d'humour caca boudin.

Mais la meilleure série de gags reste celle mettant en avant les efforts de mimétisme avec les animaux. Cela commence toujours bien mais finit en catastrophe...

« Larh-Don » (tome 1), Soleil, 10,50 € 

dimanche 13 mai 2012

BD - Enquête et kung fu avec les aventures de Ling-Ling

Ling-Ling est une jeune Chinoise téméraire. Orpheline, elle ne veut pas devenir esclave, ou pire, épouse. A 13 ans, elle rejoint un maître de kung fu. Bien qu'à la retraite, il accepte de la former. Cinq années de rudes épreuves mais aussi de joie et d'amitié pour la fillette se transformant en femme. A la fin de son apprentissage, elle part pour le vaste monde, laissant son maître au silence et à la méditation. 

Les aventures de Ling-Ling sont écrites par Escaich (la moitié de Béka des Rugbymen) et dessiné par Marc N'Guessan. Abandonnant le pur réalisme, le dessinateur toulousain simplifie son trait, lui donnant grâce et légèreté, toujours avec cette lisibilité remarquable. La première enquête de Ling-Ling, parue en janvier, raconte comment elle est embauchée au bureau des rumeurs, sorte d'officine secrète chargée de découvrir les secrets les mieux gardés. 

La seconde, chez votre libraire depuis fin avril, relate la recherche de perfection d'un calligraphe. Intrigues innovantes, planches truffées de gags, pléthore de jeux de mots, personnages attachants : cette série a tout pour elle.

« Ling-Ling » (tomes 1 et 2), Bamboo, 13,90 €






 




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samedi 12 mai 2012

Thriller - La Suède des lourds secrets dans "Hanna était seule à la maison" de Carin Gerhardsen

Adolescente étranglée sur un ferry, jeune mère retrouvée morte dans un container : double crime pour les policiers suédois Sjöberg et Westman.


Coup d'essai coup de maître. « La maison en pain d'épices », premier roman policier de Carin Gerhardsen s'est imposé comme un de ces petits bijoux de suspense psychologique à la suédoise. Avec « Hanna était seule à la maison », l'ancienne consultante en informatique devenue romancière confirme son talent. On retrouve les deux policiers de Stockholm au centre de la première enquête: Conny Sjöberg, le père de famille placide, et Petra Westman, belle, célibataire et parfois imprudente. Conny et Petra, faux couple, dont les déboires personnelles apportent encore plus d'humanité à un thriller qui vous fera frissonner jusqu'à la dernière page.

Avant de retrouver les figures connues, la romancière plante le décor, présente les personnages secondaires. Une jeune fille, issue d'une famille à problèmes, est étranglée sur un ferry qui fait la liaison entre Stockholm et la Finlande. Sa petite sœur de 14 ans se retrouve seule, confrontée à une situation qu'aucune adolescente ne devrait connaître.

En faisant son jogging, l'inspectrice criminelle Petra Westman découvre au milieu des buissons un nourrisson dans un état d'épuisement avancé, à proximité du cadavre d'une femme sans aucun papier d'identité.

Au même moment, une petite fille de 3 ans se réveille et découvre qu'elle est seule chez elle. Son papa est en voyage à l'étranger et sa maman est sortie avec son petit frère. Hanna se retrouve sans personne, enfermée à clé dans l'appartement familial. Et le temps s'écoule...

On tremble pour Hanna

Le roman se déroule sur trois plans différents, qui vont au final se rejoindre pour un coup de théâtre époustouflant. Si la majeure partie du récit est constitué du déroulement des enquêtes, les passages les plus marquants sont ceux décrivant l'enfermement de la petite fille. Hanna n'a que 3 ans mais est persuadée qu'elle peut se débrouiller comme une grande. Elle trouve à manger (un plat surgelé qui n'a pas le même goût que celui de sa maman mais qui reste délicieux), parvient à s'habiller, se passe de couches et va aux toilettes (une fois sur deux, mais c'est mieux que rien) et même allumer la télé (mais pas choisir le programme). On va suivre l'évolution de sa pensée, le rejet de sa mère qui l'abandonne, l'espoir que son papa (en voyage d'affaires au Japon) revienne le plus vite possible. Inquiète, elle décide de téléphoner pour demander de l'aide. Elle compose des numéros au hasard. Tombe finalement sur une vieille dame qui croit à son histoire et va tout faire pour la retrouver. Mais d'autres dangers guettent Hanna, innocente fillette, proie facile pour ces prédateurs cachés dans l'ombre, en Suède comme ailleurs...

Le portrait de la Suède proposé par Carin Gerhardsen est peu réjouissant. Petra harcelée par son supérieur hiérarchique, Sjöberg, mari aimant, obsédé dans ses rêves par une femme rencontrée au cours de sa précédente enquête. Une femme avec laquelle il va franchir le Rubicon. Pourquoi une adolescente est prête à se prostituer pour quelques billets ? Qu'est-ce qui empêche de réagir un jeune homme sous la coupe d'un père violent et d'une mère infirme ?

C'est sombre, peut reluisant mais terriblement humain. Et l'auteur, en bon feuilletoniste, ménage le suspense, notamment dans l'évolution des sentiments de ses deux principaux personnages. On referme ce livre en se disant, à juste titre, vivement la suite.

« Hanna était seule à la maison », Carin Gerhardsen, Fleuve Noir, 19,90 €  (également disponible en poche chez 10/18)

Billet - Pierre Salviac et le tweet de trop



Twitter ce n'est pas la troisième mi-temps d'un match de rugby très arrosée. Ni le lieu pour y dévoiler ses pires travers. Pierre Salviac, ancien commentateur du rugby à la télévision, chroniqueur sur RTL, s'est cru marrant en recommandant à ses « consœurs », de coucher utile, ainsi « vous avez une chance de vous retrouver première Dame de France ». Tollé immédiat. Beaucoup de journalistes femmes ont dénoncé sa misogynie, sa bêtise voire sa connerie. Il a bien tenté de s'excuser dans un premier temps. Mais Jacques Esnous, directeur de la rédaction de RTL annonçait la fin de la collaboration de Pierre Salviac avec la radio de la rue Bayard.

Paradoxalement, devenir la bête noire d'un réseau social n'a pas que des désavantages. Salviac, se présentant comme « vanneur et persifleur », a vite rebondit. Et de se féliciter : « Le jour où je perds un employeur je franchis allègrement la barre des 10 000 followers. »

En fait, Pierre Salviac doit avoir un sérieux problème avec les femmes de François Hollande. Avant ce tweet assassin contre Valérie Trierweiler, il avait violemment attaqué Ségolène Royal lors de son parachutage aux législatives à La Rochelle. En réaction, il voulait même se présenter car se considérant « plus légitime qu'elle ». Il y avait renoncé en février. Maintenant qu'il a un peu de temps libre, il va peut-être revenir sur sa décision ? Et créer dans la foulée le parti de la Beaufitude. Le poste de président est pile-poil dans ses compétences.
(Chronique "ça bruisse sur le net" parue en dernière page de l'Indépendant ce vendredi 11 mai)

jeudi 10 mai 2012

BD - "Gringos locos" : trois Belges en vadrouille


En 1948, craignant une troisième guerre mondiale nucléaire en Europe, le dessinateur Jijé décide de s'expatrier aux USA en compagnie de toute sa famille. Il emporte dans ses bagages deux jeunes auteurs, Morris et Franquin. Ce périple totalement délirant fait partie de la légende de la BD franco-belge. 


Ces trois génies ne parviendront pas à se faire embaucher par les studios Walt Disney et trouveront une porte de sortie au Mexique, continuant leurs séries respectives (Spirou, Lucky Luke) depuis Tijuana. Yann, le scénariste, a cette idée d'album en tête depuis des années. Il a collecté les anecdotes de la bouche même de Franquin. 

Dessinée par Schwartz, cette épopée est très romancée. Un peu trop au goût des héritiers qui ont bloqué la parution de l'album, puis obtenu le rajout d'un texte présentant « leur vérité ». Un complément documentaire qui enrichit cet album événement, très attendu et particulièrement réussi.

« Gringos locos », Dupuis, 14,95 € 

mercredi 9 mai 2012

BD - La "deuxième génération" après la Shoah


Un peu en écho à « Maus » d'Art Spiegelman, Michel Kichka publie « Deuxième génération, ce que je n'ai pas dit à mon père ». Dessinateur de presse d'origine belge et vivant actuellement en Israël, Michel Kichka est le fils d'un rescapé des camps de la mort. Né en 1954, Michel va découvrir, ce qu'était ces camps. Dans les livres et aussi dans les histoires de son père. C'était presque un enfant quand il s'est retrouvé entre les barbelés en compagnie de toute sa famille. 

Lui seul en sortira vivant. En racontant son enfance, l'auteur raconte aussi toute la difficulté de communiquer et de vivre avec un rescapé de la Shoah. On se laisse entraîner dans ces souvenirs d'enfance entre joies simples et prises de conscience. Et le récit devient universel quand il aborde les difficultés de communication à l'intérieur d'une famille ou la perte d'un être cher (son petit frère). Un roman graphique à mettre entre toutes les mains. Des fils... et des pères.

« Deuxième génération », Dargaud, 17,95 €

mardi 8 mai 2012

BD - "Conquistador" de Dufaux et Xavier : la folie de l'or


Après la série sur les Croisades, Jean Dufaux (toujours avec Xavier au dessin), entreprend de romancer l'épopée des conquistadors. Le premier tome, fort de 64 pages, débute alors que Cortés est toujours considéré comme une divinité par l'empereur aztèque. Mais les prêtres doutent de plus en plus et les Espagnols sentent qu'il va falloir faire vite pour mettre la main sur le fabuleux trésor. Des montagnes d'or qui font saliver les nombreux mercenaires embarqués avec Cortés. 

L'album raconte comment une petite troupe est formée avec pour mission de dérober le plus de métal précieux. Premières pages sur la formation du commando, puis place à l'action et entrée en scène du fantastique. Les mercenaires ont réveillé une créature mythique et elle n'est pas contente... 

Superbement dessinée, cette série est palpitante. Dufaux est toujours aussi bon dans la création de personnages atypiques.

« Conquistador » (tome 1), Glénat, 14,95 € 

lundi 7 mai 2012

Billet - Quand mentir ou "jouer du pipeau" devient un art...

En pleine campagne électorale, on redécouvre le charme des bonimenteurs invétérés et autres affabulateurs compulsifs. Si vous n'êtes pas trop à l'aise dans le mensonge, rabattez-vous sur le Pipotronic, un petit logiciel libre adaptable à toutes les situations.

A la base, ce générateur de phrases convenues est un hommage au langage technocratique. De nombreuses versions circulent en fonction des circonstances. Admettons, vous avez réussi à vous incruster dans une soirée karaoké réservée aux prix Nobel de physique-chimie (ils sont comme tout le monde, après le boulot ils aiment se détendre). Pour bramer « Les lacs de Connemara » de Sardou ou ânonner « Voyages, voyages » de Désireless, pas de problème. Vous savez faire. 

Mais si entre les chansons il faut parler ? Rabattez-vous sur la version « Physicotron » imaginée par Lorraine Montel. « Histoire de passer pour un génie de la science, un Einstein méconnu, un type à la pointe de la modernité. Bref, pour faire semblant d'être un physicien des particules » explique-t-elle. Reste à placer dans la conversation, et au bon moment : « Inversement, les protons du noyau échangent de l'énergie avec les ondes gamma de charge inconnue en fusionnant avec des photons incidents de masse plus élevée. » Pas évident que cela impressionne un prix Nobel, mais l'effet est garanti sur cette mignonne brunette. Elle chante moins bien que Magali Vaé (c'est dire) mais a d'autres atouts remarquables.

Merci Physicotron !

(Chronique "ça bruisse sur le net" parue vendredi 4 mai en dernière page de l'Indépendant)

dimanche 6 mai 2012

BD - Paroles de bêtes dans les aventures de Cerise, fille de Laurel


Cerise est une petite fille de 9 ans comme les autres. Intelligente, joueuse, espiègle, elle aime les animaux. Tous les animaux, des chats de la maison (Brume et Pelote) aux araignées ou escargots. Aussi quand elle voit un sale gamin écraser un pauvre gastéropode, son sang ne fait qu'un tour. Recueillant la pauvre petite bête agonisant dans ses mains, cette dernière lui donne le don de communiquer avec les animaux. Un début un peu tiré par les cheveux mais qui permet ensuite à Laurel, la dessinatrice (et mère de Cerise) de multiplier les gags et histoires courtes. 

Directement inspirées de sa vie (Laurel est la célèbre blogueuse de « Un crayon dans le cœur ») ces scénettes sont parfois poétiques, souvent drôles et amusantes. Cerise, petite fille un peu naïve, est souvent la victime des blagues de sa mère. Mais elles ne sont jamais méchantes et on sent une réelle complicité entre elles. Cela fait tout le charme de ce premier album.

« Cerise » (tome 1), Le Lombard, 10,60 € 

samedi 5 mai 2012

BD - Adorable Caroline Baldwin...


La belle et sexy Caroline Baldwin poursuit son combat contre les méchants. La brune s'attaque cette fois à une organisation secrète qui projette d'assassiner, à Montréal, les présidents des Etats-Unis et de la Chine. Aventure rondement menée par André Taymans, l'auteur de la série, sa création la plus personnelle. 

D'ailleurs il décline son héroïne sur le net, avec un clip vidéo et prochainement un long métrage. Le projet n'est encore qu'en phase d'écriture, mais Caroline a suffisamment de potentiel pour qu'elle s'épanouisse sur grand écran.

« Caroline Baldwin » (tome 16), Casterman, 11,95 €