dimanche 13 juillet 2008

BD - Souvenirs d'un déconneur sensible


Fred Neidhardt, avant d'être auteur de BD reconnu, a beaucoup usé ses neurones dans l'imposture. Avec son copain Fabrice Tarrin, ils ont signé quelques faits d'armes pour l'Echo des Savanes. Ils ont même un temps été recruté par Thierry Ardisson pour son émission sur Canal Plus. 

Dernier exploit en date, il s'est fait passer, en direct dans une émission de Jean-Luc Delarue pour un masturbateur compulsif. L'affaire a fait beaucoup de bruit. Neidhardt a retrouvé le goût de faire de la BD en reprenant le Fleurblog de Tarrin et Laurel. Il a racheté les droits et y a déversé ses souvenirs d'enfance. Une année de prépublication pour finalement regrouper le tout dans un album de la collection Shampoing (qui se spécialise de plus en plus dans la publication de blogs, le prochain étant celui de Boulet en septembre). 

Les analystes trouveront certainement des réponses dans ces histoires courtes en culottes courtes à la méchanceté actuelle de Neidhardt. Premiers émois devant des photos de filles nues, premier baiser, jeux dangereux (voire dramatiques), découverte de la masturbation, rapport avec son frère ou ses parents, l'auteur semble jouer le jeu de la vérité, ne laissant rien dans l'ombre. Reste à savoir si tout ceci n'est pas une autre de ses impostures. L'animal est insaisissable et capable de tout pour faire parler de lui ou gagner quelques centimes. A moins que l'image d'avare qu'il s'est forgé au fil des notes n'est pas là aussi une simple posture. 

Le mieux pour pleinement profiter de cet album sentant bon la nostalgie des années 70 reste d'oublier totalement le personnage et de le lire au premier degré. On s'y retrouvera forcément et certaines scènes sont chargées d'une forte émotion. 

"Pattes d'Eph' et col roulé", Delcourt, 12,90 €

vendredi 11 juillet 2008

BD - Les petits canards sont-ils plus utiles que les hommes ?


Rose-Mary, petite secrétaire boulotte londonienne, élevant seule sa fille Sandy, se sent de plus en plus seule. Elle a bien quelques aventures, mais sans lendemain. Sa meilleure amie, pour son anniversaire, lui offre un petit canard jaune. Il va dans l'eau et a des fonctions cachées : « il vibre et a six vitesses... » C'est bien beau mais Rose-Mary estime qu'un canard ne remplace pas un homme. Et son amie de répliquer « Mais un homme ne remplacera jamais un canard ! ». 

La blonde héroïne, en plus des soucis causés par sa fille, fugueuse et allergique à l'école, va tomber amoureuse de deux beaux mecs en même temps. Un collègue de bureau et un neurochirurgien rencontré dans une soirée costumée. Elle va aller de l'un à l'autre, souvent déçue, se consolant parfois avec le petit canard. 

Ce troisième tome de la série de Krassinsky, «Les cœurs boudinés », n'est constitué que d'une seule longue histoire. Une rupture dans la série qui était jusqu'à présent formée de petits récits complets multipliant les personnages. Rose-Mary tire toute la couverture à elle. Le lecteur ne le regrettera pas, d'autant que pour une fois, cette histoire d'amour finit bien...

« Les cœurs boudinés » (tome 3), Dargaud, 13 € 

jeudi 10 juillet 2008

BD - Chasse à la tueuse temporelle

Passionné par le cinéma de série B et les bons mots, Philippe Chanoinat exploite à fond ses deux passions dans une nouvelle série en collaboration avec Phil Castaza, dessinateur mais également coscénariste. 

« Les aventuriers du temps » ce sont des hommes et des femmes qui vont pourchasser une tueuse en série sévissant dans les arcanes du passé. Le premier tome montre, classiquement, la formation de la petite équipe. Le commanditaire est Charles Perkins, un adolescent, cloué sur une chaise roulante, inventeur de génie. Il recrute, contre leur gré, Laurent Verneuil, Parisien de 33 ans, expert en cambriolage et grand amateur de belles femmes ; Dante Don Sentenza, Sicilien de 50 ans, ancien parrain de la mafia, rangé, placide et très calculateur ; et enfin Meylin Starck, beauté glacée de 28 ans originaire de Hong-Kong, la meilleure « effaceuse » sur le marché asiatique. 

Charles leur explique leur mission : capturer Jade Monroe, son ancienne gouvernante, partie dans le passé pour éliminer les plus redoutables tueurs de l'Histoire. Dans les premières pages elle tue Jack l'Eventreur avant de faire un sort à Caligula puis Attila. Un dessin nerveux amplifie l'efficacité de cette BD sans temps mort et bourrée de rebondissements.

« Les aventuriers du temps » (tome 1), Le Lombard, 10,40 € 

mercredi 9 juillet 2008

BD - Souvenirs normands


Les éditions Vents d'Ouest lancent une nouvelle collection intitulée « Terres d'origines ». L'éditeur d'expliquer, « Après la littérature, c'est au tour des dessinateurs de rendre hommage aux terroirs qu'ils aiment en les mettant en scène, à travers des récits intimistes, nostalgiques ou contemporains, sensibles ou parfois graves... » 

Les deux premiers titres viennent de sortir. Le premier sur la région lyonnaise, le second, « Les yeux d'Edith », se déroulant à Cambremer, dans le Calvados en Normandie. Jean-Blaise Djian signe une histoire d'adolescents durant les années 50. Nicolas Ryser la met en images, les couleurs (très belles) étant signées Catherine Moreau. 

Gérard et Fernand sont jumeaux. Leurs parents exploitent une ferme. Gérard est timide et bègue. Fernand roublard et déluré. Quand une nouvelle famille vient s'installer au village, les deux frères ne peuvent que remarquer Edith. Elle a leur âge et est dans leur classe. Edith mystérieuse et secrète. Edith aux yeux limpides. 

Un récit en deux tomes explorant les mœurs provinciales de l'époque, de la politique à l'éducation des enfants.

« Les yeux d'Edith » (tome 1), Vents d'Ouest, 13 € 

mardi 8 juillet 2008

BD - Baru et Pierre Pelot face à la noirceur provinciale


Pierre Pelot, auteur de polars enracinés dans la France profonde et Baru, dessinateur de cette même France provinciale et industrieuse, auraient pu se rencontrer dans ce gros bourg de l'Est servant de théâtre à « Pauvres zhéros ». 

Le roman, paru chez Rivages au début des années 80, est adapté par Baru dans cette nouvelle collection frisant l'excellence. Toute l'histoire tourne autour de l'hospice Saint-Maurice. Une institution servant d'orphelinat, d'hospice pour enfants handicapés mentaux et de mouroir pour vieillards. Au cours d'une sortie à la campagne, la jeune fille chargée de surveiller des enfants attardés mentalement, constate que l'un d'entre eux manque à l'appel. Branle-bas de combat pour tenter de le retrouver. Ce petit faits divers est l'occasion pour les auteurs de passer en revue une bonne partie de la population du village. Du maire, notable intouchable utilisant sa fonction pour cacher ses multiples exactions, au journaliste local, obligé de taire ces scandales pourtant évidents. 

Et puis les vrais personnages comme Anastase, toujours à l'affût pour mettre en place une petite combine ou Manucci, un ancien pensionnaire de Saint-Maurice bien décidé de se venger des vexations subies dans son enfance.

« Pauvres zhéros », Casterman/Rivages, 15,95 € 

lundi 7 juillet 2008

Roman - Poison gastronomique

L'amour fou passe par tous les sens. Le goût y joue son rôle. Tiffany Tavernier, dans ce roman très charnel, y rajoute un étrange ingrédient.

Le titre du roman résonne comme ces vieilles expressions de notre enfance, dans une famille nombreuse, quand le repas était l'occasion de tous se regrouper autour des préparations culinaires d'une mère forcément cordon bleu. « A table ! » clame Tiffany Tavernier en couverture de ce court roman qui n'a rien de familial. Au contraire, Marie, l'héroïne, est seule et malheureuse. Cette jeune femme a pourtant des qualités. Professionnelles tout d'abord : « Aujourd'hui, à la satisfaction de tous, elle est conseillère clientèle d'une petite agence bancaire parisienne. Il avait suffi pour cela d'être une fille très performante, polie, séduisante, gaie, bref, en tout point réussie. » Le problème de Marie c'est Eli, son amant. Ce professeur de faculté, marié, père d'une petite fille, elle l'a dans la peau. Lui, se contente de « s'amuser » avec elle, un rendez-vous une fois par semaine, pour varier les sensations de l'amour physique. Marie est sa maîtresse, ou plus exactement une de ses maîtresses, Eli n'hésitant pas à puiser dans le cheptel de ses étudiantes.

Le poison des campagnes
Bien sûr Marie veut plus, beaucoup plus. Qu'il quitte sa femme, qu'il vive avec elle... L'homme marié et infidèle, comme souvent, préfère se défiler, espacer les rendez-vous pour finalement ne plus venir du tout. Du coup rien ne va plus pour Marie. Son efficacité professionnelle s'étiole, sa vie sociale se réduit à peau de chagrin, elle se referme sur elle même, déprime et se pose beaucoup de questions. Elle aime toujours Eli, mais la volonté de se venger prend le dessus sur l'attirance physique. Le déclic se fera à la campagne. Elle va passer deux jours chez son père. Le retraité est passionné de jardinage. Et dans une remise, derrière des outils minutieusement rangés, elle lui demande ce que contiennent ces petites boites bien fermées. « Du poison pour me débarrasser des voisins, petiote ! Et des cons ! » Marie se fige, son père se met à rire. « T'es bien de la ville, toi ! Faut que tu croies ce que les vieux te racontent ! Les cons y en a toujours de trop. Ce qui me préoccupe, moi, c'est les nuisibles. Ils te bouffent tout le jardin si tu les laisses faire. Alors je les tues. » Avant de retourner à Paris, Marie vole une de ces boites contenant de l'arsenic. Elle recherche sur internet les effets, comment l'utiliser, quelle dose... et invite à dîner son bel amant.

Sexe et nourriture
Le roman prend alors une nouvelle tournure. Le jeune femme, au bord de la folie, va se jeter à corps perdu dans ces ultimes rendez-vous, mitonnant de succulents et sophistiqués repas. Voici le menu du premier rendez-vous, celui des retrouvailles : « salade de rattes tièdes à la truffe du Périgord, volaille à la farce truffée champenoise sur lit de pommes fruits caramélisés, sorbets maisons et berlingots à la vanille ». C'est dans un des berlingots qu'elle met un peu d'arsenic. Juste ce qu'il faut pour l'empoisonner lentement, dans d'atroces et longues souffrances.
Tiffany Tavernier, également scénariste pour le cinéma et la télévision, signe un roman hautement sensuel. Le lecteur passe allègrement des recettes détaillées des plats réalisés par l'héroïne, à ses expériences sexuelles débridées, tout aussi détaillées, dans un langage très fleuri à ne pas mettre sous tous les yeux.
« A table ! », Tiffany Tavernier, Seuil, 14,50 €

vendredi 4 juillet 2008

Thriller - Terreur aux antipodes

Le nouveau thriller de Maxime Chattam se déroule dans deux lieux clos : l'observatoire du Pic du Midi et l'île de Fatu Hiva au Marquises.


Envie de vous faire une petite peur durant vos prochaines vacances ? Plongez dans le nouveau roman de Maxime Chattam. Mais attention, la petite peur pourrait rapidement se transformer en gros cauchemar tant cet expert de la littérature de l'effroi parvient à transformer la moindre scène en source de frissons. Cela commence comme un roman politique et scientifique. Dans un futur proche, la Commission européenne, beaucoup plus puissante et autonome qu'actuellement, découvre qu'un de ses membres détourne des fonds pour financer des recherches dans deux lieux situés aux antipodes l'un de l'autre : l'observatoire du Pic du Midi dans le Pyrénées et l'île de Fatu Hiva aux Marquises en Polynésie française.
Une équipe d'enquêteurs est formée, menée par un certain Gerland, secret et déterminé. Il s'adjoint l'aide de trois chercheurs, les trois héros qui feront découvrir au lecteur l'inimaginable. Emma DeVonck, "grande, brune, les cheveux si épais qu'ils formaient une toison indomptable tombant sur ses épaules", docteur en paléoanthropologie, son mari, Peter, biologiste et généticien et le frère d'Emma, Benjamin, sociologue en dynamique comportementale.

Deux lieux symboliques
Emma s'envole pour l'Océan Pacifique alors que les deux hommes rejoignent le Pic du Midi. Ces deux lieux, isolés, coupés du monde, vont être le théâtre de phénomènes aussi étranges qu'angoissants. Et l'auteur de planter le décor, insistant sur le côté extraordinaire. Le pic du Midi : "L'ouvrage de pierre s'accrochait sur le bord de la falaise, ses fenêtres et ses terrasses suspendues dominaient un gouffre béant sous le soleil aveuglant. On ne pouvait que ressentir une première impression mêlée d'effroi et d'admiration. Une promesse à la fois de vertige et de poésie." Toute aussi dramatique l'arrivée d'Emma au large de Fatu Hiva, en bateau, en pleine nuit. "La lune apparut pendant quelques minutes, entre deux rubans de nuages noirs. Elle souligna les milliers de creux que formait la mer devant eux et soudain, l'immense masse de Fatu Hiva déchira l'horizon jusque-là aveugle. L'île était tout sauf accueillante. Ses falaises dominées par des crêtes acérées la faisaient ressembler à une mâchoire sortie des flots. Une mâchoire monstrueuse vers laquelle ils fonçaient."

Terreur à l'état pur
Si sur le Pic du Midi les deux chercheurs sont isolés, ils ont cependant de la compagnie. Notamment d'autres scientifiques qui seraient employés à la vérification de prétendus brevets. Un huis clos tendu se met en place, avec une véritable enquête policière pour découvrir ce qui se trame exactement. Par contre, sur l'île, c'est la terreur à l'état pur. Emma, accompagnée du marin chargé de la conduire sur place, découvre un village désert, avec simplement des traces de sang dans la rue, de nombreuses douilles et des dizaines de chiens morts, comme déchiquetés par un fauve en furie. Et la nuit, barricadés dans une maison, ils sont attaqués : "On frappa encore, et encore, jusqu'à briser des lattes pour découvrir les planches de bois qui scellaient les fenêtre. Emma fut contente de ne pas distinguer la silhouette qui les agressait. A ce moment de la nuit, elle ne voulait rien voir, tout ce qu'elle espérait c'était que la chose parte. Qu'elle s'éloigne."
Il ne faut pas en dire plus, pour ne pas déflorer le suspense et les surprises, nombreuses tout au long de ce roman très rythmé. Sachez simplement que l'auteur a beaucoup étudié la mentalité des tueurs en série pour inventer cette intrigue terrifiante.

« La théorie Gaïa », Maxime Chattam, Albin Michel, 22 € 

jeudi 3 juillet 2008

BD - Bouncer et la veuve noire


Bouncer, le manchot, ne se destinait pas à une carrière à la Blueberry. Jodorowsky (scénario) et Boucq (dessin) pensaient plutôt à une série terminée en deux tomes. Simple, juste l'occasion de montrer l'Ouest américain dans toute son exagération. Le succès aidant, un second cycle a vu le jour, en trois albums. 

Et c'est aujourd'hui un troisième cycle qui débute. « La veuve noire » est une riche propriétaire qui semble vouloir faire le bien de la ville de Barro City. Ses ambitions sont tout autres. Bouncer lui est toujours dans son bar. De gardien il est devenu patron. Toujours aussi bon tireur, il n'hésite pas à jouer d ela gâchette. Pour relancer l'intérêt du lecteur, Jodorowsky a imaginé une nouvelle galerie de personnages. 

Tous plus réussis les un que les autres. De la prude institutrice avançant masquée à la fille du vieil indien alcolique, sauvée du viol par Bouncer en passant par un incroyable tueur, Axe-Head. Ce colosse a une hache enfoncée dans le crâne. L'enlever le tuerait. Et ses maux de tête lui déclenchent de redoutables accès de violence. 

Une histoire passionnante servie par un dessin de plus en plus abouti. Boucq est définitivement l'égal des plus grands.

« Bouncer » (tome 6), Les Humanoïdes Associés, 12,90 € 

mercredi 2 juillet 2008

BD - Le mystère de Baharia et le professeur Challenger


Le professeur Challenger, héros librement inspiré des romans de Conan Doyle, revient chez Casterman après avoir vécu une première aventure, « Le monde perdu de Maple White », en deux tomes chez un autre éditeur. Ventripotent, barbu, très poilu, imbu de sa personne, il a été la risée de la communauté scientifique quand il affirmé à Londres avoir découvert des dinosaures vivants. 

Cette fois, il se lance à la poursuite d'une civilisation cachée en Egypte. Exactement c'est l'égyptologue français Lempereur qui part en expédition. Challenger voudrait être de l'aventure, mais le chercheur français, prétentieux comme il se doit, refuse catégoriquement. Scénarisées par Laurence Tramaux, ces nouvelles aventures conduit le lecteur au pied des pyramides égyptiennes puis dans la vallée des rois, là où se trouve le passage, souterrain, permettant d'aller au-delà du Fleuve des morts. 

Patrick Deubelbeiss, le dessinateur, semble très à l'aise dans ces séries fleurant bon le feuilleton extravagant de la fin du 19e siècle. Son trait, entre réalisme et ligne claire expressive, est tout à fait adapté à ces rocambolesques péripéties exotiques.

« Les mondes perdus de Conan Doyle » (tome 1), Casterman, 11,50 € 

mardi 1 juillet 2008

BD - La fille de la toundra


Voilà une série qui est menée à 100 à l'heure par un scénariste qui n'a jamais caché sa passion pour le sport automobile. Daniel Pecqueur, après le succès de Golden City, s'est lancé dans cette « séquelle » retraçant une folle course à travers toute la planète. 

Dans ce quatrième tome, toujours dessiné par Henriet, le lecteur retrouve le jeune pilote Daytona en mauvaise posture. En pleine toundra, au coeur de la Sibérie, il est tombé dans une rivière glacée. Heureusement, une jeune autochtone le sauve et le soigne. Ce préambule n'est cependant pas le plus important de l'album. C'est du côté de Borano, détective privé, que l'action progresse le plus. 

Chargé par un milliardaire de retrouvé sa fille, otage d'écologistes extrémistes, il se rendra sur une île déserte des Aléoutiennes pour la délivrer. Action, coup de théâtre, le tout dans des situations extrêmes. Et pour maintenir le suspense à son maximum, Pecqueur relance l'intérêt de la course avec l'enlèvement, en Chine, de deux jeunes et jolies concurrentes. 

Ça va vite, c'est distrayant, tout en délivrant un message sur l'écologie et l'avenir de la planète. De la bonne ouvrage, exemplaire de la collection « Série B ».

« Golden Cup » (tome 4), Delcourt, 12,90 €