mercredi 8 mai 2024

Un périple : Darwin par Moatti

 


Tiré de faits historiques vérifiés, le voyage de Darwin autour du monde à bord du navire HMS Beagle, de 1831 à 1836, a donné à Michel Moatti, romancier originaire de Montpellier, une formidable matière transformée en roman d’aventures. Pour raconter ce périple, l’auteur s’est appuyé sur le livre de Darwin, Le voyage du Beagle, mais a aussi imaginé les carnets de Morgan Moss, cartographe du bord.

Darwin vivra souvent très mal ce voyage. Il n’avait pas décidé de partir. C’est le capitaine Robert FitzRoy qui l’a engagé, presque de force, juste pour lui tenir compagnie… intellectuellement. Mais le jeune scientifique anglais en a profité, entre les crises, pour affiner ses observations et débuter sa grande œuvre sur l’origine des espèces.

« Darwin, le dernier chapitre », Éditions Hervé Chopin, 464 pages, 21 €

mardi 7 mai 2024

Une intégrale : Les aventures de Jack Aubrey

 


Jack Aubrey, célèbre héros de romans maritimes, est né à Collioure. Exactement, son auteur, Patrick O’Brian, a écrit les nombreux romans dans la ville catalane. Une œuvre qui a connu un succès mondial, avec de multiples adaptations au cinéma.

Les éditions Omnibus - Presses de la Cité remettent les aventures du marin britannique en lumière en proposant l’ensemble des romans (dont le dernier inachevé) dans ces 5 énormes volumes de plus de 1 000 pages chacun. Les passionnés adoreront. Ceux qui découvrent cet univers n’en manqueront pas une miette.

« Les aventures de Jack Aubrey » par Patrick O’Brian, Omnibus, cinq tomes de 31 à 33 €

lundi 6 mai 2024

Un guide : Randonnées et vins

 


Après les bières, les éditions Helvetiq s’attellent désormais à la découverte des meilleurs vignobles de France, épaulées par l’auteur et œnophile Damien Courcoux. Il a signé Randos vins en France, un guide qui s’adresse à celles et ceux qui aiment déguster un bon verre de rouge, de blanc ou de rosé après une longue promenade. Cinquante vins bio vous sont ainsi proposés dans toute la France.

Dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, trois randonnées sont associés à trois domaines : Ansignan et le domaine du Château Gastigno, Peyriac-de-Mer et le château Montfin, Cassagnes et le domaine Modat.

« Randos Vins en France », Helvetiq, 296 pages, 29,90 €

dimanche 5 mai 2024

BD - Dragons au combat contre les avions allemands


 Étonnante uchronie que cette nouvelle série de fantasy imaginée par Nicolas Jarry et David Courtois : Si l'Allemagne a bien déclaré la guerre au monde libre en 1939, la bataille dans les airs est encore plus spectaculaire. En plus des Spitfire face aux Messerchmitt 109, des dragons s'affrontent pour les deux camps.

Le premier tome de cette série qui en comptera quatre se penche sur le destin d'une famille britannique. Le père est un as de l'aviation. Il a des dizaines de victoires à son actif. Il forme par ailleurs son fils, l'aîné, qui sera son coéquipier. A terre, la mère s'inquiète pour ses deux plus jeunes enfants. Alexandra, à peine adolescente et Michaël, le petit dernier.

Alexandra, la narratrice, explique son premier contact avec une femelle dragon. Elle est liée à la bête fabuleuse. Elle devrait pouvoir devenir la « pilote » de cette redoutable machine de guerre. Mais sa mère refuse et l'envoie se réfugier avec son frère, aux USA. Pile au moment où les Allemands déclenchent leur grande offensive aérienne. L'avion du père est abattu, le bateau des enfants coule.
Par chance, ils arrivent à se réfugier sur un phare isolé. C'est de là qu'Alexandra va apprendre à maîtriser son compagnon ailé. Dessiné par Vax, cet album, histoire complète qui présente la série, mélange combats aériens de fer, de feu et d'écailles. Des compositions graphiques époustouflantes. Comme quoi la guerre, parfois, c'est presque joli...

«Guerres et dragons» (tome 1), Soleil, 64 pages, 15,95 €

samedi 4 mai 2024

BD - Espagne, terre atomique pour Guy Lefranc

 


Roger Seiter, le scénariste de cette 35e aventure du reporter Guy Lefranc s'est inspiré d'un véritable fait divers pour la trame du scénario.
Au début des années 60, en pleine guerre froide, les USA maintenaient en permanence plusieurs bombardiers en vol avec des bombes H dans les soutes pour répondre à toute attaque soviétique. Les avions partaient des USA, traversaient l'Atlantique et se tenaient en permanence à proximité des frontières de l'Est. D'autres avions, basés en Europe, étaient chargés de ravitailler en vol les bombardiers qui faisaient des veilles de 24 heures.

Lors d'un plein, au-dessus de l'Espagne, un B52 explose en vol, cinq bombes H tombent à proximité d'Alméria. Un reportage du feu de Dieu pour le journaliste Lefranc, en vacances dans la région. Exactement il est à la recherche d'une ancienne combattante républicaine qui a connu son oncle, engagé dans les brigades internationales pour protéger la jeune République.

Double enquête donc pour le héros imaginé par Jacques Martin et qui désormais est dessiné par plusieurs repreneurs, Régric pour ce Bombes H sur Alméria. Sa recherche de la vérité sur la mort de son oncle se croisera finalement avec la récupération d'une bombe. Dessin fidèle à l'original, intrigue réglée au millimètre : ce 35e titre d'une série idéalement relancée tient toutes ses promesses de nostalgie doublée d'une bonne dose de vintage.

«Guy Lefranc» (tome 35), Casterman, 48 pages, 12,50 €

vendredi 3 mai 2024

Cinéma - “Frères” abandonnés au cœur de la forêt

Tiré d’une histoire vraie, le combat de deux frères inséparables qui ont survécu 7 ans en forêt. 

 


La vie est parfois plus incroyable que les plus alambiqués des scénarios de cinéma. Olivier Casas, pour son second film, n’a rien imaginé. Il s’est contenté de mettre sur grand écran l’histoire de Michel de Robert, un homme rencontré dans un café et qui a bien voulu lui confier le secret le liant à son frère.

En 1948, Patrice et Michel, deux frères de 4 et 5 ans, sont dans un centre de vacances en Charente-Maritime. Ils vivent collés l’un à l’autre. Leur mère Marielle (Alma Jodorowsky) oublie d’aller les chercher. Ils vont passer quelques jours de plus dans le centre jusqu’à un dramatique fait divers. Patrice, persuadé que les gendarmes vont le mettre en prison, s’enfuit. Il se réfugie avec son petit frère dans la forêt.

Loin de toute civilisation, coupés du monde civilisé, par tous les temps, les deux enfants vont survivre durant 7 ans. Ce n’est qu’une fois Patrice adolescent qu’il a voulu retrouver la civilisation. De cette aventure incroyable, Olivier Casas a tiré la matière d’un film fort et émouvant. Il a donné un peu plus de chair au récit en recréant le lien existant entre les deux frères, une fois adultes, installés dans la vie.

Patrice (Mathieu Kassovitz) est psychiatre. Michel (Yvan Attal) architecte. Le premier ne s’est jamais remis de cette escapade. Quand Michel apprend qu’il a disparu du jour au lendemain, il a un mauvais pressentiment et va tout mettre en œuvre pour le retrouver et le sauver à son, tour. Les deux « sauvages » renouent avec la vie en forêt, mais au Canada, encore plus loin de toute civilisation.

En faisant le parallèle entre la vie au grand air des enfants et des adultes, le réalisateur capte l’attention du spectateur. Il le sort de l’intrigue rectiligne, ajoute une dimension psychologique importante à cette amitié fraternelle à l’épreuve de toutes les difficultés. Qui peut aussi se révéler destructrice. Patrice n’a jamais véritablement trouvé sa place dans la société et Michel, en accordant trop d’importance à son frère, met en péril sa famille.

Le début du film, un peu lent, aux images trop appliquées, sont heureusement chassées dès que la forêt et la nature (de France comme du Canada), entrent dans le champ de la caméra. Une bouffée d’air pur envahit la salle obscure, la vie simple, les rires d’une existence dure mais enchantée, le chant des oiseaux ou du vent, nous démontrent combien on passe trop souvent, happés par nos vies urbaines et pressées, à côté de l’essentiel.


Film d’Olivier Casas avec Mathieu Kassovitz, Yvan Attal, Alma Jodorowsky.

 

jeudi 2 mai 2024

Cinéma - Une jeune avocate face à sa “Première affaire”


La justice en France n’est pas en très bonne santé. Le sujet est simplement effleuré dans Première affaire, film de Victoria Musieldack. La jeune cinéaste ne s’intéresse pas au côté social du problème, mais plutôt à celui dit de société. Car quel que soit le nombre de juges ou de greffier, il restera toujours des affaires de meurtres avec victimes et suspects.

Tout commence généralement par une garde à vue. Nora (Noée Abita), jeune avocate engagée dans un cabinet spécialisé dans le droit des affaires, se retrouve bombardée avocate d’un jeune majeur, Jordan (Alexis Nieses), suspecté d’avoir tué à coups de barre de fer une jeune voisine. Elle découvre un monde nouveau. La tension de l’attente, la rudesse du policier chargé de l‘enquête, Alexis (Anders Danielsen Lie), les silences, le doute. Mais elle doit avant tout rassurer son client, tout faire pour le faire libérer.

Cette Première affaire de droit commun, est une véritable révélation pour la fragile Nora. Pleine d’empathie, elle aborde la garde à vue avec un point de vue très différent. Cela lui vaudra quelques retours de bâton de son patron, de sa propre famille et même de la mère du suspect. Une œuvre au noir, dans les couloirs sombres, sales et puants d’un commissariat et d’une prison du Nord de la France.

Si l’embryon de romance entre l’avocate et le flic semble presque hors sujet, il donne cependant matière pour mieux appréhender la solitude de Nora. Noée Abita, radieuse, l’incarne avec justesse et fragilité. Et élève le niveau de son jeu avec la métamorphose de Nora au fil de l’évolution du dossier. Le petit oiseau fragile du début peut-il se transformer en redoutable oiseau de proie ?

Film de Victoria Musiedlak avec Noée Abita, Anders Danielsen Lie, Alexis Neises


mercredi 1 mai 2024

En vidéo, “Ces messieurs de la Santé”

Si Raimu a beaucoup fait pour populariser le cinéma de Marcel Pagnol dont on célèbre cette année les 50 ans de sa mort, il a également été un comédien de cinéma aux rôles multiples et variés. La preuve avec la sortie en vidéo de la version restaurée par Pathé de Ces Messieurs de la Santé, film de Pière Colombier.


En 1934, habitué des succès populaires, il adapte cette pièce de théâtre traitant des carambouilles d’un escroc de la finance. Le casting, grandiose, est mené tambour battant par ce monstre sacré du cinéma. Cette comédie satirique oubliée mérite d’être célébrée à sa juste valeur.


En supplément dans le DVD et le blu-ray, À l’ère des grandes affaires : entretiens autour du film avec Jean Garrigues, Didier Griselain et Isabelle Nohain-Raimu.

mardi 30 avril 2024

BD - Trésor et sa bande au cœur de l'île aux mille dangers

Album très copieux que ce second tome des aventures du jeune Trésor écrites par Jean-Baptiste Saurel et dessinées par Pauline de la Provôté.  Pas moins de 72 pages très mouvementées avec quelques excellentes trouvailles pour redonner de l'intérêt à cette chasse au trésor. Un rythme effréné dans la narration, des planches en couleurs, très belles et qui parfois lorgnent manifestement vers l'univers manga : les plus jeunes apprécieront. Les plus anciens, amateurs de la BD franco-belge, risquent de ne pas tout saisir dans le récit. Mais nous sommes en 2024, logique que les BD actuelles n'aient plus rien à voir avec la Patrouille des Castors ou Génial Olivier...

Trésor, vit seul avec son père. Quand il apprend que ce dernier veut vendre le voilier, seul souvenir de sa maman décédée, Trésor décide de voler le navire et de partir avec quelques amis vers une île qui devrait selon un vieux plan, cacher un formidable trésor. Problème, le bateau sombre et l'île est une invention de Trésor pour persuader ses amis de la suivre. Il avoue son mensonge mais ne comprend pas pourquoi cette île aux mille dangers qui ne devrait pas exister, a finalement fait surface. Ils n'ont pas beaucoup de temps pour se poser la question car ils tombent dans un gouffre et se retrouvent avalés par l'île. Avec en plus un robot et quelques méchants aux trousses.

 Cette nouvelle version de l'île au trésor mâtinée de l'histoire de Jonas est trépidante. Même si au final le lecteur se retrouve avec plus d'interrogations que de certitudes. Mais il gagne un nouveau personnage au fort potentiel humoristique avec la création d'un robot remodelé par le plus jeune de la bande, Noisette. 

"Trésor" (tome 2), Dupuis, 72 pages, 12,95 €

lundi 29 avril 2024

BD - Rani Lakshmî Bâî, la Reine qui osa défier les Anglais

 


Suite de la vie mouvementée, marquée par la rébellion et l'envie de liberté, de la reine indienne Rani Lakshmî Bâî. Toujours dessinée par un Gomez au sommet de son art, cette souveraine indienne a osé remettre en cause la domination des colonisateurs anglais. Pourtant rien ne la destinait à devenir une légende su sous-continent, symbole de cette révolte comme l'occupant, l'oppresseur. 

Alors que le roi, son époux, est à l'article de la mort, ils décident d'adopter un jeune enfant pour assurer leur descendance. Car une loi anglaise stipule que s'il n'y a pas d'héritier, c'est la Compagnie des Indes (et donc le Royaume Uni, qui récupère dans son giron l'état. Cette adoption, normalement, assure aux ressortissant de son petit pays, indépendance et liberté.

 Mais la perfide Albion, qui n'a jamais aussi bien mérité son surnom, prétend que cette adoption est illégale et Rani est chassée de son palais dès la mort du roi. Le tome 2 de la série, écrite par Delalande et Mogavino, raconte cette péripétie. Rani aurait pu accepter la sanction, mais contre tous les préjugés elle va décider de lever une armée et de se battre pour conserver cette autonomie. Ce sera le 3e et dernier tome qui devrait paraître en début d'année prochaine.

"Rani Lakshmî Bâî" (tome 2) dans la collection Les reines de sang, Delcourt, 64 pages, 15,95 €