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jeudi 2 mai 2024

Cinéma - Une jeune avocate face à sa “Première affaire”


La justice en France n’est pas en très bonne santé. Le sujet est simplement effleuré dans Première affaire, film de Victoria Musieldack. La jeune cinéaste ne s’intéresse pas au côté social du problème, mais plutôt à celui dit de société. Car quel que soit le nombre de juges ou de greffier, il restera toujours des affaires de meurtres avec victimes et suspects.

Tout commence généralement par une garde à vue. Nora (Noée Abita), jeune avocate engagée dans un cabinet spécialisé dans le droit des affaires, se retrouve bombardée avocate d’un jeune majeur, Jordan (Alexis Nieses), suspecté d’avoir tué à coups de barre de fer une jeune voisine. Elle découvre un monde nouveau. La tension de l’attente, la rudesse du policier chargé de l‘enquête, Alexis (Anders Danielsen Lie), les silences, le doute. Mais elle doit avant tout rassurer son client, tout faire pour le faire libérer.

Cette Première affaire de droit commun, est une véritable révélation pour la fragile Nora. Pleine d’empathie, elle aborde la garde à vue avec un point de vue très différent. Cela lui vaudra quelques retours de bâton de son patron, de sa propre famille et même de la mère du suspect. Une œuvre au noir, dans les couloirs sombres, sales et puants d’un commissariat et d’une prison du Nord de la France.

Si l’embryon de romance entre l’avocate et le flic semble presque hors sujet, il donne cependant matière pour mieux appréhender la solitude de Nora. Noée Abita, radieuse, l’incarne avec justesse et fragilité. Et élève le niveau de son jeu avec la métamorphose de Nora au fil de l’évolution du dossier. Le petit oiseau fragile du début peut-il se transformer en redoutable oiseau de proie ?

Film de Victoria Musiedlak avec Noée Abita, Anders Danielsen Lie, Alexis Neises


dimanche 15 mai 2022

Cinéma - Les belles années des “Passagers de la nuit”

À quoi ressemblait  la famille dans les années 80 ? Réponse avec "Les passagers de la nuit", très beau et très sensible film de Mikhaël Hers.


La nostalgie, camarade ! Les passagers de la nuit, film de Mikhaël Hers, s’ouvre le 10 mai 1981, soir de l’élection de François Mitterrand. Sans doute la dernière fois que le France, toutes origines confondues, était en fête. Depuis il y a eu d’autres victoires, mais pas de fête. Encore moins de grand soir. La politique est omniprésente dans cette histoire qui dépeint une famille parisienne dans ces insouciantes et très optimistes années 80. Pourtant, rien ne va plus dans la vie d’Élisabeth (Charlotte Gainsbourg), la mère de deux grands adolescents, Mathias (Quito Rayon Richter) et Judith (Megan Northam). 

Son mari vient de la quitter. Elle se retrouve seule dans cet immense appartement d’une encore plus grande tour du quartier de Beaugrenelle. Une mère au foyer qui va devoir rapidement trouver du travail. Grande insomniaque, elle va tout simplement solliciter Vanda (Emmanuelle Béart), l’animatrice de l’émission de confidences nocturnes “Les passagers de la nuit” qu’elle écoute régulièrement. C’est là, alors qu’elle filtre les appels au standard, qu’elle va rencontrer Talulah (Noée Abita), une jeune un peu paumée, allant de squat en squat. Elle va lui proposer une chambre et agrandir temporairement la famille. 

Après le très remarqué Amanda, avec Vincent Lacoste, Mikhaël Hers récidive dans la chronique sociale. Mais en plaçant son récit dans ces années 80 (de 1981 à 1988 exactement, un septennat…), il offre également à nombre de spectateurs une appréciable bouffée de nostalgie. Que la vie était simple et pleine d’opportunités à cette époque. Élisabeth, avec son don pour l’écoute des autres, va s’épanouir à la radio.  

Mathias peut se rêver en poète ou écrivain. Il a un emploi alimentaire mais propose toujours ses écrits aux maisons d’éditions, attendant avec impatience les réponses par courrier. Judith poursuit ses études et a envie de faire de la politique. A gauche évidemment. Quant à Talulah, petit oiseau fragile, elle va se reposer dans ce havre de paix, mais ses démons intérieurs la font culpabiliser de ce bonheur qu’elle estime ne pas mériter. Quatre parcours de vie typiques de ces années 80, libres et enthousiastes, une période que le réalisateur regrette tant de ne pas avoir vécu à l’âge de Mathias ou Judith. 

Film de Mikhaël Hers avec Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon Richter, Noée Abita, Emmanuelle Béart