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mardi 30 avril 2024

BD - Trésor et sa bande au cœur de l'île aux mille dangers

Album très copieux que ce second tome des aventures du jeune Trésor écrites par Jean-Baptiste Saurel et dessinées par Pauline de la Provôté.  Pas moins de 72 pages très mouvementées avec quelques excellentes trouvailles pour redonner de l'intérêt à cette chasse au trésor. Un rythme effréné dans la narration, des planches en couleurs, très belles et qui parfois lorgnent manifestement vers l'univers manga : les plus jeunes apprécieront. Les plus anciens, amateurs de la BD franco-belge, risquent de ne pas tout saisir dans le récit. Mais nous sommes en 2024, logique que les BD actuelles n'aient plus rien à voir avec la Patrouille des Castors ou Génial Olivier...

Trésor, vit seul avec son père. Quand il apprend que ce dernier veut vendre le voilier, seul souvenir de sa maman décédée, Trésor décide de voler le navire et de partir avec quelques amis vers une île qui devrait selon un vieux plan, cacher un formidable trésor. Problème, le bateau sombre et l'île est une invention de Trésor pour persuader ses amis de la suivre. Il avoue son mensonge mais ne comprend pas pourquoi cette île aux mille dangers qui ne devrait pas exister, a finalement fait surface. Ils n'ont pas beaucoup de temps pour se poser la question car ils tombent dans un gouffre et se retrouvent avalés par l'île. Avec en plus un robot et quelques méchants aux trousses.

 Cette nouvelle version de l'île au trésor mâtinée de l'histoire de Jonas est trépidante. Même si au final le lecteur se retrouve avec plus d'interrogations que de certitudes. Mais il gagne un nouveau personnage au fort potentiel humoristique avec la création d'un robot remodelé par le plus jeune de la bande, Noisette. 

"Trésor" (tome 2), Dupuis, 72 pages, 12,95 €

samedi 11 mars 2023

Roman - « La Chouette d’or », véritable trésor introuvable

Une journaliste suisse se relance aux trousses de La Chouette d’or. Un jeu de piste et d’énigmes dans un roman qui se déroule en grande partie à Barcelone.


Si Isabelle Mayault, journaliste et autrice, vit en Suisse, c’est la ville de Barcelone qu’elle fait découvrir dans son nouveau roman, La Chouette d’or. Claudia, double de l’auteur, a une vision. Elle voit Beto, le Péruvien, dans le fauteuil de son salon. Quelques heures plus tard, son rédacteur en chef lui apprend que Bepo a été retrouvé assassiné dans son appartement de Barcelone.

Claudia s’envole immédiatement pour la capitale catalane pour relancer son enquête sur la Chouette d’or. Bepo, il y a 18 ans, aurait découvert cet objet au centre d’un jeu de piste et d’énigme. Affirmation qui reste au conditionnel. Claudia, devenu mère, va retrouver la Barcelone de sa jeunesse, quand elle était étudiante et vivait le parfait amour avec Omar.

Le roman, entre nostalgie, découverte de la ville d’aujourd’hui, visions fantomatiques et enquête policière, est foisonnant. On croise des épiciers romantiques, une star du Barça, un ancien footballeur de l’équipe de France et un journaliste de radio (tendance situationniste) reconverti en guide ornithologique.

On découvre aussi au détour des pages les états d’âme de Claudia, pas toujours rassurée dans les rues d’une Barcelone moins sympa que dans sa jeunesse : « En tant que femme, juive et journaliste de surcroît, elle ne se faisait pas d’illusions. Statistiquement, il y avait toujours quelqu’un, quelque part, qui avait envie de la massacrer. Elle aurait aimé vivre une journée dans un monde où ce ne serait pas le cas. […] Non, ce monde-là n’existerait jamais. Et dans ce monde-ci, elle était maudite trois fois. »

Enfin ce roman donne également une explication au fait que jamais personne n’a retrouvé la Chouette d’or. Car le jeu existe vraiment. Et l’explication donnée dans le roman devrait relancer les débats toujours enflammés sur les forums encore très actifs.

« La Chouette d’or » d’Isabelle Mayault, Gallimard, 21 €

 

vendredi 3 mars 2023

BD - Petits marins et grands pirates à la recherche d’un trésor

Le premier tome de Trésor, série destinée aux plus jeunes (à partir de 9 ans), est copieux et plein de péripéties. 80 pages écrites par Jean-Baptiste Saurel et dessinées par Pauline de la Provôté. Le premier, après des études de cinéma, signe sa première BD. Mais il prépare aussi son premier long-métrage. La seconde, plus tournée vers le film d’animation, met son dessin rond et fluide au service de cette histoire de petits marins un peu trop imaginatifs.

Trésor c’est le nom du chef de la bande. Il retrouve ses deux meilleurs amis, Dico et Yav, sur un vieux bateau à voile amarré au port, le Brigantin, propriété de sa maman. Sur ce pont vermoulu, ils vivent des aventures extraordinaires de chasse au trésor et de bataille contre de sanguinaires pirates. Trésor est très attaché au Brigantin car c’est le dernier souvenir qu’il a de sa mère, disparue en mer quelques années auparavant.

Aussi, quand il apprend que son père veut revendre la coque de noix à un brocanteur louche, Trésor mobilise ses amis pour sauver leur navire. Finalement, ils vont prendre la mer, à l’improviste, accompagné par le petit Noisette, à peine 5 ans, et sa grande sœur presque adolescente. Cinq enfants sur une mer déchaînée et un naufrage impossible à éviter. Mais par chance ils coulent à quelques mètres d’une île qui ressemble à celle sur laquelle serait caché le trésor du pirate William Vague Rouge.

Une histoire très inventive, qui va basculer vers le merveilleux, au gré des déboires de Trésor et de son équipage. A souligner les dialogues souvent succulents, avec quantité de mots d’enfants qui feront sourire les plus grands.

« Trésor » (tome 1), Dupuis, 12,95 €


samedi 25 juin 2016

Livre : Evangile tueuse entre Lauragais et Rennes-le-Château

François-Claudius Simon, policier imaginé par Guillaume Prévost, enquête sur les secrets de l'abbé Saunière
Les mystères de Rennes-le-Château sont une mine inépuisable pour les romanciers. Guillaume Prévost, par ailleurs historien apporte son grain de sel dans les nombreuses hypothèses pour justifier la richesse de l'abbé Saunière, le sulfureux curé du petit village audois. L'action se déroule en 1920. Le lecteur retrouve François-Claudius Simon, le héros récurrent imaginé par le romancier. Une cinquième aventure pour prolonger un feuilleton digne des meilleures séries.
Emoi au Sacré-coeur de Paris. Un curé est retrouvé assassiné. Dans une mise en scène très macabre : « ses bras croisés sur ses cuisses retenaint une masse sanguinolente et molle, de la taille d'un gros poing fermé. On avait pris soin d'entourer la chose d'une espèce de ronce et d'enfoncer une croix de bois à son sommet. » Ce que le religieux a entre les bras c'est tous simplement son cœur. Parmi les suspects, les participants à la prière nocturne. Dont François-Claudius dont le nom est inscrit sur le rigiste.

De Limoux au Lauragais
En plein marasme (il tourne alcoolique après sa séparaton avec son amour, restée à Moscou, enceinte), cette mise en cause le remet sur les bons rails. Il va devoir se disculper et découvrir qui est ce tueur, surnomme « L'enfant de choeur » et qui a également tué à Castelnaudary et Carcassonne.
Le roman se déroule en grande partie dans l'Aude, entre l'église de Rennes et une grotte de la Montagne Noire. Une partie locale savoureuse dans sa description du département au début du siècle dernier. La force du roman reste le foisonnement de personnages et les multiples rebondissements, avec au final des révélations sur l'enfance du héros, abandonné par sa mère, élevé par des religieux et finalement au centre de cette histoire de cinquième évangile (la première en vérité) remettant en cause tous les dogmes de la chrétienté actuelle. 
« Cantique de l'assassin » de Guillaume Prévost, NiL, 20 euros

jeudi 2 janvier 2014

Roman - Secrets d'alchimistes à la sauce Loevenbruck

Mais qui se cache sous le pseudonyme de Fulcanelli ? La question lancinante est en filigrane de ce polar d'Henri Loevenbruck.

Alchimie, spiritisme, ésotérisme... Autant de pratiques aujourd'hui désuètes mais qui étaient très à la mode il y a un siècle. Dans ce polar mené tambour battant, Henri Loevenbruck emmène ses lecteurs sur les traces du mystérieux Fulcanelli. Si pour le commun des mortels Fulcanelli ne dit absolument rien, par contre les spécialistes et passionnés de transmutation de plomb en or s'étripent encore (par publications interposées) pour savoir qui se cachait derrière ce pseudonyme. Il a publié deux livres, régulièrement réédités. La légende veut qu'il a également laissé un carnet manuscrit avec le début de sa dernière grande œuvre, contenant des révélations si tonitruantes qu'il a préféré les cacher aux profanes.
Un siècle plus tard, ce mystérieux carnet refait surface dans une enquête policière. Radenac, flic de base, est contacté par la fille d'un riche collectionneur. Elle a retrouvé son père mort dans son fauteuil. A priori une crise cardiaque (il allait sur ses 92 ans). Mais l'héritière remarque qu'un titre manque dans sa collection de livres anciens. Le fameux carnet signé Fulcanelli.
Radenac, cartésien mais surtout séduit par la belle orpheline, demande l'aide de son copain Ari Mackenzie, le héros récurrent des romans de Henri Loevenbruck. Ari, ancien des services secrets français, est une pointure du sujet. Mais il a une théorie : Fulcanelli n'existe pas, c'est l'invention du préfacier et de l'illustrateur des deux livres parus dans les années 20. Donc cet hypothétique carnet, s'il existe, est lui aussi un faux.
Il faudra une succession de meurtres pour que Ari revienne sur ses certitudes. Un homme retrouvé poignardé devant une toile symbolique de l'œuvre de Fulcanelli, dans une vieille église de Séville. Et un autre membre d'une société secrète d'alchimistes, découvert mort dans sa maison de campagne au centre d'une savante et macabre mise en scène. En creusant un peu, Ari parvient même à prouver que le nonagénaire n'a pas cassé sa pipe tout seul. Une accumulation de cadavres pour une enquête entre chasse au trésor et course poursuite pétaradante.

Carnet de moleskine
Tout l'attrait de ce roman est dans l'enquête minutieuse menée par l'auteur sur les multiples hypothèses autour de la véritable identité de Fulcanelli. Et plutôt que de voir l'ensemble avec le regard expert de Mackenzie, il fait intervenir Radenac, totalement néophyte et donc ouvert à toutes les suppositions. Une bonne partie de ces 400 pages est constituée des notes de Radenac sur son carnet de moleskine. Il y passe en revue les différents « fulcanisables », de Eugène Canseliet, le préfacier à Pierre Dujols, libraire en passant par Julien Champagne, l'illustrateur ou Camille Flammarion, célèbre astrologue, ami des précédents et intime avec la famille de Lesseps, les « protecteurs » de Fulcanelli.
Et pour couronner le tout, Henri Loevenbruck n'oublie pas de faire progresser l'histoire d'amour entre le héros et une jolie libraire, Lola, fil rouge des aventures de Mackenzie. Ces deux-là s'aiment trop pour être heureux. A moins que l'adversité ne les rapproche et leur ouvre enfin les yeux...
Michel LITOUT
« Le mystère Fulcanelli », Henri Loevenbruck, Flammarion, 21 €