vendredi 21 janvier 2022

De choses et d’autres - Mal au casque

 

Un éleveur turc, pour diminuer le stress de ses vaches laitières, a tenté une expérience. Il en a équipé certaines de casques de réalité virtuelle. Tout en restant à l’étable, elles avaient l’impression de se balader dans de vertes prairies. Résultat, les deux mammifères équipés ont produit en moyenne 27 litres chaque jour contre seulement 22 pour les ruminants bien conscients de leur enfermement.

 

Je pense qu’il faut absolument étendre cette expérience à bien des secteurs de notre société sclérosée pour gagner en productivité. Chaque enseignant, entre deux cours, en salle des profs où il boit des cafés debout, devra porter un casque VR qui le propulsera au bord de la Méditerranée, transformant le petit noir en mojito, le chauffage d’appoint en soleil brûlant et les revendications des collègues syndiqués en musique techno. Une fois de retour en classe, il sera plus détendu et aussi efficace que son ministre de tutelle.


De même, les livreurs de pizza et autres repas issus des chaînes de restauration rapide, pour bien comprendre qu’ils sont l’avenir économique de notre pays puisqu’ils représentent la moitié du million de créations d’entreprises en 2021, devront, entre deux commandes, s’entraîner grâce à la réalité virtuelle à troquer leur vélo pour une Ferrari et vivre par procuration des conseils d’administration des géants du CAC40.

Et même moi je vais demander à ma direction d’être équipé. Avec un casque VR me plongeant en pleine séance du dictionnaire à l’Académie française, je suis certain de faire moins de fautes. Et de trouver facilement le sommeil.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le vendredi 21 janvier 2022

jeudi 20 janvier 2022

Absence mortifère au cœur de “Serre moi fort”



Clarisse (Vicky Krieps) quitte le domicile conjugal. Au petit matin, elle part, seule. Un dernier regard vers son mari Marc (Arieh Worthalter) qui dort encore. Elle lui prend juste son briquet. Dans la chambre des enfants, elle remet le garçon dans le bon sens du lit. L’aînée, Lucie, semble la regarder. Clarisse sort par la porte de la cuisine, monte dans une vieille voiture (celle de la jeunesse de Marc) et part vers la mer. Elle a envie de voir la mer…

Les premières minutes de « Serre-moi fort » (Gaumont Vidéo), film signé Mathieu Amalric sont très déstabilisantes. On devine dans l’attitude de la mère une grande tristesse. De la lassitude aussi. Presque du renoncement. Mais pourquoi partir ? Ensuite, c’est un tsunami d’interrogations. Les enfants se lèvent. Constatent l’absence de leur maman. Le père fait comme si de rien n’était. La vie continue. Clarisse est-elle un fantôme comme le suggère Lucie ? À moins que la famille n’existe plus que dans le souvenir de Clarisse ? 

Tiré d’une pièce de théâtre de Claudine Galéa, Serre moi fort, comme les musiques classiques qui rythment le film, va crescendo dans l’émotion. Quand on comprend où se trouve la réalité, on entre en empathie avec cette famille brisée. Et comme Clarisse, on redoute l’arrivée de ce printemps, même s’il conserve son caractère de renaissance. 

 Film de Mathieu Amalric avec Vicky Krieps, Arieh Worthalter 

 


De choses et d’autres - Nourriture automatique

 

Amateurs de bonne bouffe et de gastronomie à la française, passez votre chemin. La modernité aura peut-être raison de ce savoir-faire qui fait des envieux dans bien des pays. Désormais, il existe des restaurants qui ne fonctionnent qu’avec des robots.

 

En Chine il y en a des dizaines qui préparent le wok aussi bien que le cuisinier qui a pourtant un tour de main qui semble inimitable. Les assiettes, chaudes, arrivent par le plafond. Les bras articulés agitent des cocktails à une vitesse qu’un barman ne pourrait pas atteindre, même en phase terminale de Parkinson.

En France aussi les premiers restos automatisés viennent d’ouvrir leurs portes. Une enseigne en région parisienne propose des pizzas à Chatelet et à Val d’Europe. La simplicité aurait été de préparer les pizzas à, l’avance et de simplement les cuire à la demande. Mais ça, n’importe qui peut le faire chez soi.



Dans les restaurants Pazzi, c’est un robot qui confectionne votre pizza. Plusieurs bras articulés officient autour du four selon la démonstration en ligne sur le site de l’enseigne. Le plus impressionnant reste le découpage final. Cela devrait donner des idées à quelques réalisateurs de films d’horreur.

Par contre je suis un peu déçu de ne pas voir les bras robotiques jongler avec la pâte en la faisant tournoyer dans les airs. C’est quand même le plus important dans la fabrication d’une pizza : la frime à l’italienne.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 20 janvier 2022

mercredi 19 janvier 2022

Cinéma - La fausse liseuse veut prendre « La place d’une autre »

 Histoire de femmes écrite, réalisée et interprétée par des femmes, La place d’une autre ressemble par certains aspects au Retour de Martin Guerre. Il y a au centre d’intrigue une usurpation d’identité. Mais assumée et révélée d’entrée. Toute la tension du film réside dans la façon de préserver les positions acquises par la fausse liseuse.


En 1914, la France vient d’entrer en guerre. Les hommes sont au front, les femmes seules dans la misère. Nélie (Lyna Khoudri), jeune orpheline, va de foyer en foyer, se prostituant à l’occasion pour manger à sa faim. Quand la Croix Rouge lui propose de venir aider au front comme brancardière, elle accepte. Dans une maison isolée des Vosges, elle soigne des blessés. Une jeune Suisse s’y réfugie. Rose (Maud Wyler) doit rejoindre comme liseuse la veuve française d’un ami de son père récemment décédé. Lors d’un bombardement Rose est grièvement blessée à la tête. Elle semble condamnée.



Nélie y voit un signe pour enfin quitter cette vie de misère et de privations. Elle va endosser l’identité de Rose et se présenter à Eléonore (Sabine Azéma). Sa simplicité, son dévouement, sa gentillesse, vont lui permettre de changer d’existence. Certes, au prix d’un mensonge, mais que ne ferait-on pas pour s’élever dans cette société encore très corsetée par les origines sociales ?

Trois femmes d’exception

Tout bascule quand la véritable Rose fait irruption dans la maison d’Eléonore accusant la jeune liseuse d’usurpation d’identité.

Ce film d’Amélia Georges est une jolie surprise. La reconstitution historique est juste, les costumes mis en valeur par un éclairage naturel très maîtrisé. Les différents coups de théâtre permettent de maintenir le suspense et de montrer les deux jeunes femmes comme des victimes d’un monde où les hommes ont tous les droits. Lyna Khoudri apporte sa fraîcheur et sa beauté lumineuse à un personnage complexe, Sabine Azéma sa grande expérience cinématographique à une bourgeoise pleine d’empathie et Maud Wyler crève l’écran dans cette folie provoquée par une situation qui lui échappe.


Film français d’Aurélia Georges avec Lyna Khoudri, Sabine Azéma
   

De choses et d’autres - La leçon d’Ibiza

 

Depuis trop longtemps, la médisance populaire fait dire que si des hommes et des femmes choisissent le métier de professeur, c’est avant tout pour les vacances qui vont avec. Une totale contrevérité vite démontrée si l’on a un membre de l’Éducation nationale dans son entourage. Non, ils ont avant tout et la plupart du temps la vocation de faire bénéficier leur savoir aux plus jeunes.

 

Mais cette histoire de profs qui sont toujours en vacances va de nouveau être accommodée à toutes les sauces à cause du premier d’entre eux : le ministre Blanquer.


Encore en train de profiter de la Méditerranée la veille de la rentrée de janvier, Jean-Michel Blanquer s’est attiré les foudres des syndicats, de l’opposition et de 90 % des Français qui n’ont pas les moyens de se payer quelques jours de farniente à Ibiza en plein hiver.

Pourtant, lors de son arrivée au gouvernement, Jean Castex avait demandé à ses ministres de rester en France pour les vacances de l’été 2020. Jean-Michel Blanquer avait officiellement passé son congé en Bretagne. Rebelote en 2021, mais il avait cependant prévenu qu’il passerait quelques jours « dans un pays limitrophe de la France ». Déjà l’Espagne…

Cet hiver, malgré la 5e vague de Covid, il n’a rien dit et s’est discrètement éclipsé en direction de la capitale européenne des jetclubbers. Le plus incroyable c’est que les autres ministres ont défendu ce droit au congé et au télétravail.

Car la France n’est pas la Suède. Là-bas, une ministre qui avait acheté deux barres chocolatées avec une carte professionnelle a dû démissionner dès son forfait révélé dans la presse.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 19 janvier 2022

mardi 18 janvier 2022

Cinéma - “Nightmare Alley”, le film noir du XXIe siècle

Écrit et filmé comme un classique du XXe siècle, le nouveau Guillermo del Toro mélange hommage et inventivité.

 

La trop gentille Molly (Rooney Mara), complice du rusé Stan (Bradley Cooper). Kerry Hayes/2021 20th Century Studios


Misère, gloire et déchéance d’un arnaqueur, tel aurait pu être le sous-titre de ce Nightmare Alley, film de Guillermo del Toro avec une pléiade de vedettes à l’affiche. Adapté d’un roman des années 40, ce drame, très sombre, suit le parcours de Stan (Bradley Cooper), Américain d’extraction populaire bien décidé lui aussi à mordre à pleine dent dans le rêve américain. Alors qu’en Europe Hitler commence à faire des siennes, de l’autre côté de l’Atlantique, Stan, après un long voyage en bus, débarque sur la côte Est et parvient à se faire embaucher comme homme à tout faire dans une fête foraine. Sous la responsabilité de Clem (Willem Dafoe), le très autoritaire patron de cette bande d’illusionnistes et de simili monstres, il observe et charme Zeena (Toni Colette), une diseuse de bonne aventure. Mais c’est la belle Molly (Rooney Mara) qui fait battre son cœur. Pour elle il fera tout pour quitter le cirque misérable et devenir célèbre. 

Chute inéluctable

La première partie du film, dans des décors entre cauchemar et bidonville, est la plus ressemblante à un film de del Toro. On y retrouve d’ailleurs Ron Perlman, un de ses comédiens fétiche. 

Mais une fois Stan installé à New York, on entre dans une autre histoire. Devenu distingué, respectable, quasi un sosie de Clark Gable, il n’est pourtant qu’un petit escroc qui profite de la crédulité des clients des grands hôtels. Avec sa complice, il met au point un numéro de pseudo-télépathie. L’occasion de profiter de quelques gogos faciles à plumer. Cela ne plaît pas à Molly, mais l’amour la rend aveugle. Aussi quand Stan rencontre une psychanalyste qui lui propose d’arnaquer un gros bonnet, ce dernier plonge immédiatement sans la moindre hésitation. Interprétée par Cate Blanchett, cette blonde fatale semble tirée elle aussi d’un de ces films noirs des années 40 et 50 qui ont fait la légende d’Hollywood. Le rêve américain de Stan va se transformer en cauchemar, avec apparition de spectre et réveil d’une ancienne plaie qui précipitera sa chute. 

Une intrigue machiavélique, à la fin évidente, interprétée par un long gros plan sur Bradley Cooper qui semble totalement habité par son personnage. On retrouve dans ce final toute la noirceur de l’univers du réalisateur d’origine mexicaine. 

Film de Guillermo del Toro avec Bradley Cooper, Cate Blanchett, Toni Collette, Rooney Mara

De choses et d’autres - Pour quelques milliards de plus

 

Il est parfois des promesses électorales qui nous passent très largement au-dessus de la tête. Quand le candidat Macron a annoncé que la France compterait 25 licornes avant 2025, comme la majorité des Français de ma génération, je n’y ai accordé que peu d’attention.

 

Hier, le président Macron s’est fendu d’un message vidéo pour se féliciter du fait que sa promesse s’est réalisée avec trois ans d’avance. Fier de ses licornes le président.

Une licorne, c’est une société non cotée en bourse qui est valorisée à plus d’un milliard de dollars. Quatre nouvelles sociétés ont atteint ce palier début 2022. Essentiellement dans la finance. Un milliard de dollars ! Forcément, cela semble totalement abstrait pour le commun des mortels qui se demande encore comment il va payer sa note d’électricité à la fin du mois.

En fait cette 25e licorne vient confirmer que malgré la crise sanitaire et sociale, il y a un pognon de dingue qui circule. Mais pas pour tout le monde. Un rapport d’Oxfam dévoile que la fortune des milliardaires a plus augmenté durant les 18 derniers mois (le temps de la pandémie) qu’en dix ans auparavant. On trouve sans doute dans le lot les patrons des licornes si chères au président. Mais attention, pas question de dire du mal de ces hommes et femmes entreprenants.

Les licornes ce sont 200 000 emplois supplémentaires en France. 200 000 boulots dont presque personne ne comprend l’intitulé pas plus que l’utilité. Vous savez, ces titres ronflants avec du « manager » et des anglicismes à gogo. Alors si vous êtes attiré par les licornes, tentez votre chance sur ces emplois d’Head of Growth BtoB ou de Lead Front-End Developer. Et quand vous serez millionnaire, vous pourrez venir me dire merci.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 18 janvier 2022

lundi 17 janvier 2022

Roman - Mémoire russe


Drôle d’endroit pour une rencontre. A Perpignan, sur le quai Rive Gauche, le narrateur imaginé par Jacques Issorel croise la route d’une mendiante. Une Russe, à la vie exceptionnelle. Elle se raconte dans la première partie de ce roman qui fera voyager le lecteur de la Russie soviétique aux USA en passant par l’Italie. Helena était une danseuse prometteuse.

 A 15 ans elle découvre l’amour. Mais à l’époque de Kroutchev, il y avait toujours le risque de déplaire à l’intelligentsia et de se retrouver au goulag. Héléna, fauchée en pleine gloire doit en plus faire le deuil de son grand amour le danseur italien Alessandro Giovanetti. 

Le narrateur, comme pour donner un dernier plaisir à cette pauvre femme perdue, se lance à sa recherche. Un roman passionnant, palpitant comme un thriller, traversant l’Europe et le siècle pour raconter une histoire d’amour à la russe.  

« Une lettre pour Alessandro Giovannetti » de Jacques Issorel, Trabucaire, 15 €

De choses et d’autres - 20 ans et des poussières

 

On n’apprend pas toujours de nos erreurs. La preuve avec cette candidature de Christiane Taubira annoncée samedi. L’élue guyanaise, en 2002, était déjà sur la ligne de départ. Elle a récolté un peu plus de 2 % des voix.
Des poussières me direz-vous. Certes, mais ces 2 % auraient largement suffi à Lionel Jospin pour passer devant Jean-Marie Le Pen et se retrouver au second tour face à Jacques Chirac.
Une division fatale à la gauche plurielle qui avait pourtant toutes les chances de l’emporter tant le bilan du Premier ministre socialiste de cohabitation était bon. 20 ans après, la multiplication des candidatures à gauche va donc précipiter une nouvelle fois le camp progressiste dans une déprime carabinée.



Tout le monde le dit, mais les candidats continuent à se multiplier. Pas comme des petits pains, plutôt comme de la mauvaise herbe qui envahit tout le champ empêchant la récolte. Ce ne sont plus des territoires en jachère mais des champs de mine condamnés pour des décennies.
Il y a cependant une grosse différence avec 2002, la gauche n’a plus aucune chance de l’emporter en 2022. La candidature de Christiane Taubira n’aura aucune influence sur le scrutin. Juste des poussières, comme en 2002, mais qui ne manqueront à personne de son camp cette fois.
Alors au point où en est la gauche, je ne vois plus qu’une solution, qui est d’ailleurs revendiquée par quelques purs et durs : Lionel Jospin doit lui aussi se déclarer candidat : quitte à rejouer 2002, autant conserver le même casting.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 17 janvier 2022

 

dimanche 16 janvier 2022

Roman - Des générations de malédiction


Les conséquences d’un crime peuvent-elles se propager au-delà des générations ? Cette question est le fil rouge du premier roman de Séverine Vidal. Dans Le goût du temps dans la bouche, tout débute véritablement en 1913. Un jeune homme disparaît. Jamais il ne sera retrouvé. Des décennies plus tard, au cœur des années 50, quand ce fait divers est raconté à la radio, Prudence, mère de famille est comme tétanisée. Elle gardera la chambre une semaine, muette. 

Ses trois enfants, André, l’aîné, Suzanne et Simone ne comprennent pas mais se doutent que cela a un rapport avec la mort récente du père. Une tension familiale qui passe au-dessus de Luc, le fils d’André. Lui aime ces vacances en Charente-Maritime dans cette grande maison en bord de mer où son père s’amuse avec lui, où sa tante Suzanne le pourrit de câlins. 

Le roman de Séverine Vidal saute allègrement d’une époque à l’autre. On retrouve Suzanne et Luc dans les années 2000. Luc qui à son tour a fondé une famille. Son fils, Nico, est le pivot de ce roman. Le dernier d’une lignée qui semble marquée par une malédiction inexplicable. Ce Français a tout quitté pour se perdre à Brunnby en Suède. Il vit presque seul dans une vieille bicoque, donnant des cours de français et jouant épisodiquement dans un groupe rock. 

Les amours de Nico

Il aime le climat froid et hostile de ce pays nordique : « Il se remet à neiger. Nico lève la tête pour sentir les flocons frôler ses joues. La douceur, cette nuit, c’est le vent et rien d’autre. »  Le portrait de Nico apporte tout son sel à ce roman. On devine qu’il a subi un violent traumatisme le poussant à fuir sa famille. Il redoute l’arrivée de Noël tout en découvrant les lettres envoyées régulièrement par Suzanne, sa grand-tante, presque centenaire, cherchant la solution de l’énigme. Car en racontant les errances de Nico, les amours de Suzanne et les remords de Prudence, Séverine Vidal tisse en réalité la toile d’araignée dans laquelle s’est prise cette famille. 

Un texte parfois lyrique, très touchant, qui raconte parfaitement comment les secrets de famille peuvent bouffer des vies. Prudence meurt aigrie, incapable de raconter à Luc, son petit-fils, cet événement qu’elle traîne comme un boulet depuis sa jeunesse. Suzanne aussi cultive le secret. Contrainte par l’époque. Elle vivra plus de 60 ans en « colocation » avec une autre femme. Une simple colocation pour cacher un amour fou qui a traversé le siècle. 

Nico est moins heureux que Suzanne en amour. Il vient de quitter Vilma, une Suédoise impulsive. Et rencontre une autre fille nordique au tempérament de feu mais au prénom français, Maud, comme un signe. Quand arrive le dénouement de l’enquête, la révélation finale, difficile de ne pas être touché au cœur. Car dans toutes les familles, il existe des histoires semblables, occultées, pernicieuses et rarement sans conséquence sur les générations suivantes.    

« Le goût du temps dans la bouche » de Séverine Vidal, Robert Laffont, 19 €