samedi 25 février 2017

BD : Oublier les malheurs de l’enfance




Espé, après avoir illustré des séries réalistes scénarisées par Corbeyran (Le Territoire, Sept jours pour une éternité ou Châteaux Bordeaux), délaisse ces mondes imaginaires pour se pencher sur une histoire triste et dramatique : la sienne. Il a huit ans et sa maman est souvent absente. Elle fait des crises. Seule solution : l’hospitaliser dans une clinique psychiatrique. Sous forme de petites histoires courtes, il raconte comment il vit cette situation si compliquée. Une mère entre folle hystérique et zombie rendue amorphe par les médicaments. Mais il a quand même de beaux moments, comme cette balade en famille au Pic de Nore près de Carcassonne. Rarement une BD parvient à ce point à émouvoir le lecteur. Une réussite qui en plus se termine sur une note optimiste avec la naissance du premier enfant de l’auteur, dans une maternité d’Ariège où il a décidé de s’installer avec sa petite famille.
➤ « Le perroquet », Glénat, 19,50 € 

De choses et d'autres : Parlez-vous le baraki ?





Il existe des spécificités locales qui méritent le détour. Carrément une encyclopédie en ce qui concerne le baraki, terme belge se rapprochant du beauf français. Philippe Genion, expert en belgitude (c’est son troisième ouvrage sur le sujet) résume ce livre par ce sous-titre savoureux : « De l’art de vivre en jogging en buvant de la bière ». Il faudrait aussi rajouter « en mangeant des frites et des fricadelles avec les doigts devant un match de foot à la télé ». Il suffit de passer quelques jours dans n’importe quelle petite ville du Plat Pays wallon pour en croiser des dizaines dans les friteries, cafés et autres lieux publics où ils aiment se rencontrer. Dé- couvrir le quotidien d’un baraki est hilarant.
Je n’aime pas me moquer des gens (jusqu’à preuve du contraire, le baraki reste vaguement humain), mais je ne peux que me gondoler aux descriptions de l’auteur. A 99 % masculin, le baraki n’est jamais efféminé mais peut parfois se décliner au fé- minin : « Les femelles barakies portent le plus souvent des tee-shirts ornés de petites perles style faux diamants ou de petits clous en métal argenté formant des lettres genre Macumba Club ». Et à la fin du livre, conquis, vous vous exclamerez, « Alley, encore une jatte ? »
➤ « L’encyclopédie du baraki », Philippe Genion, Points, 10 €

vendredi 24 février 2017

BD : Paul Dini et le justicier masqué




De l’influence des héros imaginaires dans nos vraies vies, tel aurait pu être le titre de cet album de BD dessiné par Eduardo Risso et écrit par Paul Dini. Ou plus exactement des héros que l’on a imaginé. Paul Dini raconte dans ces pages comment Batman, le personnage dont il écrivait les aventures (Batman, la série animée) au moment des faits, lui a permis de surmonter l’épreuve. Dini dans cette autofiction se décrit comme un geek heureux, gagnant bien sa vie en faisait ce qu’il aime le plus : raconter des histoires. Mais un soir, dans un jardin public, il est agressé par deux jeunes voyous. Laissé pour mort, le crâne défoncé. Et de se demander pourquoi dans la réalité il n’y a pas de super-héros masqué pour vous défendre. Une longue introspection très édifiante sur l’état d’esprit actuel des Américains, blancs, cultivés et célibataires.
➤ « Dark Night, une histoire vraie », Urban Comics, 14 €

jeudi 23 février 2017

DVD : avec "Nocturama", la nuit, la jeunesse se meurt



Déconcertant. Abrupt. Sombre. Il n’y aura jamais assez de termes pour décrire la première impression à la fin de « Nocturama », film de Bertrand Bonello qui sort en DVD. Parler du terrorisme est particulièrement risqué ces dernières années. Le projet, dans les tuyaux depuis 2011, a mis longtemps avant d’être bouclé. Et entretemps il y a eu le 13 novembre 2015... Cela n’a pas empêché le réalisateur de Saint-Laurent et de l’Apollonide d’aller jusqu’au bout de son idée. Un film dual, en deux parties bien distinctes. La première heure se déroule dans Paris. Sept jeunes, sans un mot, se déplacent rapidement. Ils prennent le métro, vont dans des parkings souterrains, récupèrent des sacs plastiques. La tension est permanente, la caméra les suit dans cette course effrénée qui ne laisse que peu de temps de respiration au spectateur pris dans cette maestria effrénée.
■ Attentats
Une longue mise en place qui finalement aboutit à une série d’attentats simultanés dans divers lieux de la capitale. Un directeur de banque est abattu à bout portant, des bombes font exploser un étage d’une tour dans la Défense, des voitures et même une salle de réunion du ministère de l’Intérieur. On comprend aux cibles que ces jeunes sont en rébellion contre la société, mais il n’y a pas de message frontal dans Nocturama. Au contraire, le réalisateur raconte dans un entretien en bonus au DVD qu’il est parti du constat que la France est devenue une « cocotte-minute » prête à exploser. Et d’estimer que « de temps en temps dans l’Histoire, il y a une insurrection, une révolution. Un moment où les gens disent stop. Il y a un refus. » C’est ce que portent ces jeunes issus de tous les milieux. Avec quelques symboles forts comme cette gamine de banlieue qui badigeonne la statue de Jeanne d’Arc d’essence avant d’y mettre le feu.
Une fois les attentats perpétrés, ils se donnent tous rendez-vous dans un grand magasin juste avant la fermeture des portes. Un ami, employé comme vigile, neutralise le système de surveillance. La seconde partie du film passe de la vitesse à la lenteur, de la lumière à l’obscurité. Ils attendent, sans nouvelles des événements à l’extérieur. Ils sont coupés du monde et décident, pour passer le temps de profiter de toute cette société de consommation triomphante. Musique à fond, beaux habits, maquillage et bijoux, ils s’offrent une parenthèse. Comme pour oublier qu’ils sont devenus depuis quelques heures des meurtriers.
Ce portrait de la jeunesse insurgée sonne juste. Le réalisateur a fait un savant mélange en jeunes acteurs et amateurs, recrutés directement dans ces milieux d’extrême gauche toujours à la limite de la lutte armée, du terrorisme. Un film parfaitement maîtrisé au niveau de la réalisation, à la bande son très soignée, la première partie directement écrite par le réalisateur pour amplifier la tension, la seconde composée de reprises comme « My Way » ou la musique d’Amicalement vôtre. C’est virtuose, même si on regrette une fin un peu pauvre en propositions, sans la moindre surprise pour le spectateur.
 ➤ « Nocturama », Wild Side Vidéo, 14,99 € le DVD


De choses et d'autres : De Mehdi à Marcelin


A l’affiche depuis hier au cinéma, le film « Split » de M. Night Shyamalan raconte l’histoire d’un homme qui a 23 personnalités cohabitant dans son esprit. Une schizophrénie extrême terrifiante. Mehdi Meklat semble, lui aussi, souffrir de cette maladie mentale. Le jeune homme, célèbre depuis ses interventions sur le Bondy Blog, est la coqueluche des médias. Il assure une chronique sur France Inter et vient de publier un roman au Seuil.
A priori l’exemple même du jeune de banlieue qui s’en sort, tout en restant fidèle à son milieu d’origine. Problème, Mehdi est aussi Marcelin. Une schizophrénie issue des réseaux sociaux. Quand il s’est lancé sur Twitter, Mehdi, pas encore connu, a utilisé le pseudonyme de Marcelin Deschamps. Et ses messages étaient tout sauf des appels à la tolérance. Diatribes antisémites, appel au meurtre de Charb, misogynie exacerbée et apologie du terrorisme.
Devenu connu, Mehdi a repris son nom d’origine. Mais les tweets sont restés. Une fois le pot aux roses découvert, il s’est justifié en disant qu’il s’agissait d’un personnage fictif. Histoire d’explorer « la notion d’excès et de provocation ». Pourquoi pas, les comptes parodiques sont légion sur Twitter. Mais encore fallait-il le préciser d’entrée. Pris au premier degré, ces messages de haine ont conforté dans leur position radicale certains lecteurs. Et au final, Mehdi Meklat n’aura fait qu’amplifier la tendance détestable de la libération de la parole raciste. 

mercredi 22 février 2017

Cinéma : pour ne pas oublier d'où vient le Front national


CHEZ NOUS. Lucas Belvaux réalise un film engagé contre l’extrême droite. Selon lui, même « dédiabolisé » le Front national a toujours des relents de racisme qu’il cherche à cacher.



Dans ce Nord de plus en plus sinistré socialement, le lien social se délite. Pauline Duhez (Emilie Dequenne) est une fille de Hénart, la ville imaginaire du film « Chez nous » de Lucas Belvaux. Elle y est née, son père, ancien syndicaliste et militant communiste y a toujours travaillé. Devenue infirmière libérale, à domicile, elle s’occupe de ses patients avec beaucoup d’empathie. Souvent des personnes âgées dépendantes, seules et tristes. Pour elle non plus la vie n’est pas tous les jours facile. Divorcée, elle élève ses deux enfants seule. Malgré les horaires à rallonge. Un matin, elle découvre une de ses mamies morte dans la cuisine. Le médecin de la ville, le docteur Berthier (André Dussolier) constate le décès et en profite pour inviter Pauline à dîner chez lui. Pauline a beaucoup d’affection pour le médecin familial qui a tout fait pour permettre à sa mère de guérir d’un cancer. En vain.
■ Candidate
Lors du repas, en tête à tête, Berthier aborde la politique. Cela débute par le classique « tous les mêmes » suivi du « tous pourris » pour finalement faire l’apologie d’Agnès Dorgelle (Catherine Jacob), la présidente du Bloc, le parti d’extrême droite qui cherche à conquérir le pouvoir. Et Berthier de proposer à Pauline de s’engager aux prochaines municipales comme tête de liste pour le Bloc. Elle rétorque qu’elle ne s’en sent pas capable, mais Berthier lui explique qu’elle sera entourée de jeunes diplômés, qu’elle est la meilleure pour comprendre la population de la ville, qu’elle connaît tout le monde. Et surtout que tout le monde l’apprécie.
Pauline va longtemps hésiter. Elle change d’avis après une nouvelle dispute avec son père, retraité, malade, acariâtre, déçu. Et surtout après les conseils d’une amie, enseignante mais qui ne cache plus ses penchants pour la préférence nationale.
Le début du film est un peu déconcertant car tout cela semble trop beau. Le médecin près de ses patients, la jolie infirmière un peu paumée, le vieux militant de gauche râleur... En réalité c’est ce que le Bloc veut nous faire croire. Berthier, intime avec la présidente, lui « vend » litté- ralement Pauline. Parfaite pour le rôle. Et surtout sans la moindre casserole. Car lui, déjà élu une fois, a quelques faits d’armes qui pourraient, s’ils étaient découverts, compromettre sa carrière. Cela n’empêche pas le second du parti (ressemblant étrangement à Louis Aliot) de faire une enquête discrète sur la perle rare du Nord. Tout se passe parfaitement jusqu’à la découverte de la relation de Pauline avec un autre enfant de Hénart, Stanko (Guillaume Gouix), vieille connaissance de Berthier. Ensemble ils ont cassé de l’arabe (ce que Stanko continue à faire avec ses amis néo-nazis et identitaires). Berthier va changer de visage et ordonner sèchement à Pauline de choisir entre sa carrière politique et Stanko, presque la menacer.
Le film change de registre. Chantage, manipulation, mensonges : la seconde partie démasque le parti qui cherche à se refaire une virginité avec des candidats neufs mais qui conserve dans ses rangs, et souvent aux postes de décision, les plus extrémistes et racistes de ses membres, comme protégés par ces nouveaux visages.
Alors que la gauche, déchirée, semble avoir définitivement abandonné toute chance de contrer le FN, ce film est un courageux manifeste pour ouvrir les yeux aux futurs électeurs qui en croyant sanctionner les sortants risquent de faire bien pire.

De choses et d'autres : Toujours plus vite


De toutes les activités inutiles et chronophages, l’addiction aux séries télé caracole en tête de peloton. Regarder une saison complète, y compris les nouveaux formats qui comptent 12 à 13 épisodes, prend énormément de temps. Même en DVD expurgé des publicités. La mode depuis quelques années : se lancer dans des marathons. Plusieurs heures devant le poste à enchaîner 6 ou 7 épisodes voire toute la saison d’un coup d’un seul. Le lendemain à la machine à café on peut parler des derniers rebondissements de Game of Thrones. Mais on n’est pas très efficace côté boulot... Heureusement l’informatique vient au secours des boulimiques du genre. Un petit gadget sur certains lecteurs vidéo permet d’augmenter la vitesse. Les voix sont à peine déformées et on peut gagner 20 à 30 % de temps. Cette mode a été nommée outre-atlantique le « speed watching » en référence au « binge drinking », action d’ingurgiter un maximum d’alcool en un minimum de temps. Aux esprits chagrins prompts à dénoncer la déformation de l’œuvre originale, je répondrai que parfois on a envie de passer à la version accélérée tant l’action proposée est lente. Un Maigret de 90 minutes peut se résumer en un quart d’heure. Les épisodes de Joséphine ange gardien mériteraient d’être raccourcis (clin d’œil de très mauvais goût, j’admets) d’autant. Quant à la mythique série « Voisin voisine », les 385 épisodes de 58 minutes tiennent sans difficulté en une petite demi-heure.



Voisin Voisine par tibobon

mardi 21 février 2017

BD : Et si nous avions deux vies ?



Baudouin s’est longtemps rêvé guitariste et chanteur d’un groupe de rock. Mais les impératifs de la vie l’ont poussé à entreprendre des études de droit. Résultat, à trente ans, il est juriste dans une grosse société à la Défense, le crédit de son appartement sur le dos, célibataire et presque sans amis. Une situation qui désole son frère aîné, médecin pour une ONG humanitaire en Afrique. Lors d’un de ses retours à Paris, il tente de persuader Baudouin de mieux profiter de la vie. En vain. C’est une petite boule sous le bras qui va le pousser à tout remettre en question. Une tumeur. Et d’après un ami cancérologue du grand frère, il ne sert à rien de tenter de la soigner. C’est trop tard. Mieux vaut essayer de profiter des derniers mois qu’il lui reste à vivre. Baudouin part au Bénin avec son frère et va commencer sa seconde vie. Car comme l’a dit Confucius « On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une ». Une très belle histoire de Fabien Toulmé maîtrisant à merveille narration et coup de théâtre final de ce roman graphique de plus de 270 pages.
➤ « Les deux vies de Baudouin », Delcourt, 27,95 €

De choses et d'autres : Le nouveau cannibalisme

Arte consacre sa soirée au sang et à ses dérivés. En France, le don est basé sur le bénévolat. Dans d’autres pays, donner son sang induit une rémunération (USA) ou un dédommagement (Allemagne). De ces poches de sang est extrait le plasma, essentiel à la fabrication de nombreux médicaments. Le documentaire d’Arte s’est intéressé aux pratiques d’Octopharma, une société helvétique. Présente en France, elle vend aux hôpitaux ses produits dérivés. Le problème vient de la provenance de la matière première. Aux USA des centaines de centres de collecte tournent 12 heures par jour. Les plus démunis vendent leur sang deux fois par semaine pour quelques dizaines de dollars. Un des intervenants explique se sentir comme « une vache qui fournit du lait ». Ce plasma américain est ensuite congelé, expédié en Suisse et sert de base aux médicaments d’Octopharma. Les associations de donneurs français crient à l’« abomination ». Certains responsables parlent de « nouveau cannibalisme ». La France est autosuffisante en sang. Il faut sans cesse renouveler les appels aux dons mais le système a prouvé son efficacité. L’ouverture à la concurrence des médicaments issus du plasma risque de bousculer cet équilibre. Alors pour pérenniser ce formidable acte de générosité que représente le don du sang, rendez-vous aux multiples collectes organisées dans la région, comme à Pollestres les 22 et 23 février ou à Trèbes le 22 février.

lundi 20 février 2017

Roman : Retour gagnant pour Malaussène et Daniel Pennac

Daniel Pennac exhume son personnage fétiche de la naphtaline. Il est toujours aussi séduisant.





Coucou le revoilou... Malaussène, le héros parisien imaginé par Daniel Pennac, après des millions d’exemplaires vendus de ses précédentes mésaventures, revient sur le devant de la scène littéraire. Il a toujours la même verve, avec un poil de sagesse en plus. « Ils m’ont menti » est le premier tome de la nouvelle trilogie de Pennac au titre évocateur de « Le cas Malaussène ». Oui c’est un cas ce Benjamin Malaussène à la famille recomposée et compliquée immense et labyrinthique racontée dans les six premiers tomes de son existence hors du commun (tous les titres sont disponibles en Folio sous de très belles couvertures signées Tardi).
Près de 20 ans après, certains personnages ont grandi. Notamment les enfants, devenus adultes, travaillant aux quatre coins du monde. Malaussène lui est toujours employé dans la maison d’édition de la Reine zabo, grande prêtresse de la littérature de la « vérité vraie », autrement dit de l’autofiction. Les auteurs racontent leur vie, sans tabou ni garde-fous. Malaussène se charge de les protéger car les révélations ne font pas toujours plaisir.
C’est le cas d’Alceste qui a remporté un incroyable succès avec « Ils m’ont menti », l’histoire de sa famille. Il met la touche finale à la seconde partie, « Leur très grande faute », dans un chalet isolé sur le Vercors. Une région idéale pour les jeunes selon Pennac : « L’immensité convient à l’enfance que l’éternité habite encore. Passer des vacances à plus de 1 000 mètres d’altitude et à 80 kilomètres de toute ville c’est alimenter le songe, ouvrir la porte aux contes, parler avec le vent, écouter la nuit, prendre langue avec les bêtes, nommer les nuages, les étoiles, les fleurs, les herbes, les insectes et les arbres. C’est donner à l’ennui sa raison d’être et de durer. » De la poésie pure, à picorer entre les pages plus classiques sur l’intrigue.
■ Critique sociale et littérature
Car une nouvelle fois de l’exceptionnel arrive dans l’entourage de Malaussène. L’affairiste George Lapieta est enlevé. Le montant de la rançon réclamée est la somme exacte du parachute doré qu’il vient de toucher, un peu plus de 2,8 millions. Critique sociale fait bon ménage avec réflexion sur la littérature quand Pennac explique toute la difficulté de débuter un roman : « Par quel bout attraper le réel ? (…) Décider de raconter une histoire, c’est se soumettre à un début. Dire le réel c’est envisager tous les commencements possible. » Mais pour « Le cas Malaussène », la problématique est différente car il s’agit d’un recommencement. Pour le plus grand plaisir des fans du personnage. 
➤ « Le cas Malaussène » (Ils m’ont menti, tome 1), Daniel Pennac, Gallimard, 21 €