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lundi 20 février 2017

Roman : Retour gagnant pour Malaussène et Daniel Pennac

Daniel Pennac exhume son personnage fétiche de la naphtaline. Il est toujours aussi séduisant.





Coucou le revoilou... Malaussène, le héros parisien imaginé par Daniel Pennac, après des millions d’exemplaires vendus de ses précédentes mésaventures, revient sur le devant de la scène littéraire. Il a toujours la même verve, avec un poil de sagesse en plus. « Ils m’ont menti » est le premier tome de la nouvelle trilogie de Pennac au titre évocateur de « Le cas Malaussène ». Oui c’est un cas ce Benjamin Malaussène à la famille recomposée et compliquée immense et labyrinthique racontée dans les six premiers tomes de son existence hors du commun (tous les titres sont disponibles en Folio sous de très belles couvertures signées Tardi).
Près de 20 ans après, certains personnages ont grandi. Notamment les enfants, devenus adultes, travaillant aux quatre coins du monde. Malaussène lui est toujours employé dans la maison d’édition de la Reine zabo, grande prêtresse de la littérature de la « vérité vraie », autrement dit de l’autofiction. Les auteurs racontent leur vie, sans tabou ni garde-fous. Malaussène se charge de les protéger car les révélations ne font pas toujours plaisir.
C’est le cas d’Alceste qui a remporté un incroyable succès avec « Ils m’ont menti », l’histoire de sa famille. Il met la touche finale à la seconde partie, « Leur très grande faute », dans un chalet isolé sur le Vercors. Une région idéale pour les jeunes selon Pennac : « L’immensité convient à l’enfance que l’éternité habite encore. Passer des vacances à plus de 1 000 mètres d’altitude et à 80 kilomètres de toute ville c’est alimenter le songe, ouvrir la porte aux contes, parler avec le vent, écouter la nuit, prendre langue avec les bêtes, nommer les nuages, les étoiles, les fleurs, les herbes, les insectes et les arbres. C’est donner à l’ennui sa raison d’être et de durer. » De la poésie pure, à picorer entre les pages plus classiques sur l’intrigue.
■ Critique sociale et littérature
Car une nouvelle fois de l’exceptionnel arrive dans l’entourage de Malaussène. L’affairiste George Lapieta est enlevé. Le montant de la rançon réclamée est la somme exacte du parachute doré qu’il vient de toucher, un peu plus de 2,8 millions. Critique sociale fait bon ménage avec réflexion sur la littérature quand Pennac explique toute la difficulté de débuter un roman : « Par quel bout attraper le réel ? (…) Décider de raconter une histoire, c’est se soumettre à un début. Dire le réel c’est envisager tous les commencements possible. » Mais pour « Le cas Malaussène », la problématique est différente car il s’agit d’un recommencement. Pour le plus grand plaisir des fans du personnage. 
➤ « Le cas Malaussène » (Ils m’ont menti, tome 1), Daniel Pennac, Gallimard, 21 €

lundi 27 avril 2015

BD - Amour d'enfance


Daniel Pennac ouvre sa boîte aux souvenirs. Gamin, il passait ses vacances d'été chez ses grands-parents dans l'arrière-pays niçois. C'est là qu'il a vécu sa première histoire d'amour. Il décide donc de la raconter à sa copine Florence Cestac pour qu'elle la dessine. L'album mélange véritables souvenirs et élaboration de l'album dans une brasserie parisienne. Un récit double qui amène encore plus de fantaisie à l'ensemble. Car Pennac n'est pas tombé amoureux d'une petite Provençale typique. Non, il a succombé au charme de Germaine et Jean Bozignac, couple improbable (il est grand et laid, elle est petite et rigolote) vivant dans un petit cabanon. 
Le garçonnet adore écouter ces vieilles personnes raconter comment elles se sont rencontrées, ont quitté leurs familles respectives pour se marier en cachette et ont survécu en revendant l'immense collection de livres de Jean, des éditions rares et originales. 
Une belle histoire, loufoque et étrange, qui devient encore plus fantaisiste sous la plume de Cestac. Elle aussi est séduite par Germaine et Jean. Au point qu'elle accepte, pour la première fois de sa carrière, d'abandonner son traditionnel nez rond en forme de pomme au four pour un tarin « en quart de brie », plus ressemblant à celui du véritable Jean. Bourré de poésie (et de grande littérature), cet album regonfle le moral du lecteur sensible aux vies bien remplies.

« Un amour exemplaire », Dargaud, 14,99 euros

jeudi 18 novembre 2010

BD - Un Lucky Luke très politique


Espionnage, fichage, chantage : la nouvelle aventure de Lucky Luke a un air étrangement d'actualité. Le cowboy imaginé par Morris et repris graphiquement par Achdé affronte dans cet album le redoutable Pinkerton. Le célèbre détective privé semble pourtant lui aussi du bon côté de la Justice. 

Il démarre très fort en capturant les Dalton et en démantelant un gang de faux-monnayeurs. Mais ce n'est que façade. Pinkerton n'a qu'une ambition : devenir l'homme de confiance du président Lincoln. A la clé, les juteux contrats de sécurité que l'Etat ne manquera pas de lui commander... Toute ressemblance avec une actualité récente, tant en France qu'aux Etats-Unis n'est pas un hasard. 

Cette aventure de Lucky Luke est scénarisée par un duo d'auteurs n'ayant pas peur de dénoncer. Tonino Benacquista s'est associé à Daniel Pennac pour signer cette histoire qui fait référence aux grandes trouvailles de Goscinny. Une très bonne surprise après les titres en demi-teinte de Laurent Gerra.

"Lucky Luke" (tome 4), Lucky Comics, 9,95 €