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dimanche 26 mai 2024

Une revue BD : Métal miaulant…


Pour son retour à la tête de Métal Hurlant, Jean-Pierre Dionnet coordonne un spécial… chats. L’animal préféré des décérébrés du net dans la revue de BD et de science-fiction ?

Pas si étonnant que cela tant les félins, par leurs attitudes mystérieuses et ambiguës sont encore ce qui se rapproche le plus des aliens.

On retrouve au sommaire quelques solides signatures (Jean-Claude Denis, Cestac, Olivia Clavel ou Panaccione) et des auteurs moins connus mais qui méritent le détour comme Bon Op’t Land, Manolo Carot, ou Seera sur un scénario désopilant de Jean-Luc Cornette.

« Métal Hurlant, spécial chats », Les Humanoïdes Associés, 290 pages, 19,95 €

lundi 24 avril 2023

BD – Mario Marret et Albert Algoud : deux existences bien remplies

Média très efficace, la bande dessinée peut également servir à raconter la vie de personnages d’exception. Deux exemples avec Mario Marret, militant de gauche qui a marqué le XXe siècle, de la Résistance à l’exploration du Pôle Sud ou Albert Algoud, connu pour ses émissions sur Canal+ mais qui a débuté comme professeur en Haute-Savoie.


De Mario Marret, chacun conserve le souvenir qu’il désire. Car ce militant de gauche a traversé le XXe siècle en multipliant les vies. Quatre exactement si l’on en croit cette grosse biographie écrite par Nina Almberg et dessinée par Laure Guillebon. Ouvrier anarchiste, il a commencé sa carrière de militant en se dirigeant vers l’Espagne au moment de la Guerre d’Espagne. Mais il n’a pas le temps de franchir la frontière, se contente d’aller aider les milliers de réfugiés parqués sur la plage d’Argelès après la Retirada.


Rapidement, ses connaissances en radio lui permettent de se rendre utile au sein de la Résistance. Repéré, il devient un espion… pour les USA. D’Algérie puis dans la région de Lyon, il va participer activement à la Libération de la France. C’est ce statut de spécialiste radio qui lui donne l’occasion de rebondir dans les années 50. Il va participer à des expéditions au Groenland puis en Antarctique sur la base française de Terre Adélie.

C’est dans le froid qu’il change à nouveau de métier : cinéaste. Il filme cette vie extrême et ses deux premiers films documentaires remportent des prix à Venise. Il va poursuivre dans cette veine, témoignant des grèves en France ou des guerres d’indépendance en Afrique. Enfin sur la fin de sa vie, il deviendra un psychanalyste renommé. Pourtant, cette BD très politique montre combien Mario Marret est de nos jours complètement oublié. Un album qui va réparer cette regrettable erreur.

Le prof devenu comique 


Albert Algoud lui est toujours connu. L’amuseur public, plume de nombreux comiques, animateur sur Canal+ et diverses radios, continue à écrire. Son dernier sujet ? Lui, tout simplement. Il signe le scénario de cette BD racontant ses débuts dans la vie active, quand il a révolutionné l’enseignement dans un collège de Haute-Savoie. L’homme qui a sauvé sa vie est dessiné par une amie, Florence Cestac qui s’était déjà essayée au genre avec la vie de Charlie Schlingo. Sans compter les titres où elle raconte en détail sa jeunesse ou la création de Futuropolis.


À la fin des années 70, Albert Algoud débarque au collège de Roc-les-Forges avec l’envie de faire le maximum pour ses élèves. Ce fan de littérature populaire et de Tintin va vite comprendre que pour capter l’attention d’une trentaine d’ados, mieux vaut sortir des sentiers battus. Séance cinéma, sorties, constructions, expériences : il multiplie les initiatives.

Trois années de bonheur total mais qui deviennent répétitives. Et puis arrivent les années 80, la libération des ondes et ses premières armes à la radio. Repéré pour son humour dévastateur, il va durant quelques mois mener de front les deux carrières. Mais entre l’Éducation nationale et la célébrité à la télévision, Albert Algoud va choisir les paillettes face à l’abnégation. Même si en lisant ces pages, on a la bizarre impression qu’il regrette un peu. Ou du moins qu’il a été aussi heureux, voire plus, dans sa classe que sur les plateaux de télévision.

«Quatre vies de Mario Marret», Steinkis, 24 €
«Le prof qui a sauvé sa vie», Dargaud, 15 €

dimanche 2 octobre 2016

BD : L'envol des oiselles

cestac,filles des oiseaux,dargaud

Une certaine France du passé, un peu rétrograde, est racontée dans "Filles des oiseaux", nouvel épisode des souvenirs de Florence Cestac. La dessinatrice, longtemps restée dans l'ombre à œuvrer pour les éditions Futuropolis, ose depuis quelques années la BD à la première personne. Son "Démon de Midi" a conquis des milliers de femmes. Place maintenant à la jeune, très jeune Florence Cestac. Normande, fille de paysans, son adolescence n'est pas de tout repos. Elle ne supporte plus les disputes de ses parents. Elle demande alors à être pensionnaire. Bingo ! Elle intègre le pensionnat des Oiseaux, tenu par des religieuses pour les jeunes filles de la grande bourgeoisie. Florence va découvrir un autre monde, plus rigide, mais aussi libre. Notamment quand elle devient la meilleure amie de Marie-Colombe, révolutionnaire avant l'heure. C'est la fin des années 60, mais le mois de mai n'a pas encore tout fait exploser. Ce sera le thème du prochain volume qui s'annonce encore plus subversif. Un regard fin et amusé sur la découverte de la vie et de la liberté par une adolescente.
"Filles des oiseaux", Dargaud, 13,99 euros


lundi 27 avril 2015

BD - Amour d'enfance


Daniel Pennac ouvre sa boîte aux souvenirs. Gamin, il passait ses vacances d'été chez ses grands-parents dans l'arrière-pays niçois. C'est là qu'il a vécu sa première histoire d'amour. Il décide donc de la raconter à sa copine Florence Cestac pour qu'elle la dessine. L'album mélange véritables souvenirs et élaboration de l'album dans une brasserie parisienne. Un récit double qui amène encore plus de fantaisie à l'ensemble. Car Pennac n'est pas tombé amoureux d'une petite Provençale typique. Non, il a succombé au charme de Germaine et Jean Bozignac, couple improbable (il est grand et laid, elle est petite et rigolote) vivant dans un petit cabanon. 
Le garçonnet adore écouter ces vieilles personnes raconter comment elles se sont rencontrées, ont quitté leurs familles respectives pour se marier en cachette et ont survécu en revendant l'immense collection de livres de Jean, des éditions rares et originales. 
Une belle histoire, loufoque et étrange, qui devient encore plus fantaisiste sous la plume de Cestac. Elle aussi est séduite par Germaine et Jean. Au point qu'elle accepte, pour la première fois de sa carrière, d'abandonner son traditionnel nez rond en forme de pomme au four pour un tarin « en quart de brie », plus ressemblant à celui du véritable Jean. Bourré de poésie (et de grande littérature), cet album regonfle le moral du lecteur sensible aux vies bien remplies.

« Un amour exemplaire », Dargaud, 14,99 euros

vendredi 27 février 2009

BD - Charlie Schlingo dernière


Auteur de BD culte ayant élevé le « n'importe quoi » au rang de chef d'œuvre, Charlie Schlingo n'a pas été épargné par la vie. Mais il s'est bien rattrapé, profitant au maximum des rares joies encore permises sur cette terre : l'alcool, les femmes, la déconne... 

Cette biographie écrite par Teulé et dessinée par Cestac fait du yoyo entre émotion et franche rigolade. Une jambe folle à cause de la polio n'a pas empêché Charlie Schlingo de bouffer la vie à pleine dents. Le petit provincial, une fois monté à Paris, s'est lancé à corps perdu dans la bande dessinée, sa passion, cette forme d'expression qui lui a permis d'oublier son triste sort d'handicapé. 

Ses histoires loufoques sont publiées dans Hara Kiri et Métal Hurlant. Il ne rencontre pas le succès populaire, mais une poignée de fans sont fidèles. Josette de Rechange, son héroïne, va traîner ses bas résille dans quelques albums. 

Sa fin fut tragique, la seule chute pas drôle de sa carrière.

« Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps », Dargaud, 18 €