Ignatius, jeune Américain passionné de musique (il travaille dans une radio) et un peu trop porté sur la boisson, se réveille un matin avec une terrible gueule de bois. Lentement, il se souvient. On le suspecte d’avoir assassiné sa fiancée, l’amour de sa vie. Harcelé par les reporters des télévisions locales, il n’a plus aucun souvenir de cette soirée fatale. Ce n’est que 24 heures après ces événements qu’il constate une modification physique. Deux petites cornes lui poussent sur le front. Des cornes de démon. Tentant de cacher ces appendices, il va rencontrer quelques connaissances et constater que ses nouveaux attributs ne gênent personne. Au contraire, les gens, à son contact, ne peuvent s’empêcher de dire la vérité, de dévoiler les secrets les plus enfouis au fond d’eux. Du dentiste érotomane à la mère ayant envie d’abandonner son enfant, il va découvrir son nouveau pouvoir.
La première partie du film d’Alexandre Aja, avec Daniel Radcliffe en démon de la désinhibition, est d’une drôlerie assumée. Mais rapidement le drame va s’imposer. Ignatius est inconsolable et il va utiliser son nouveau pouvoir pour tenter de démasquer le véritable assassin
Tout le film est porté par l’interprétation de Daniel Radcliffe qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus. Son personnage est à des lieues de Harry Potter. Il est cependant crédible de bout en bout.
« Cornes » de Joe Hill est un roman extrême, qui dévoile les pires travers de cette Amérique trop puritaine pour être équilibrée. Dans sa transposition à l’écran, il a bien évidemment fallu couper certaines scènes, beaucoup trop explicites ou provocatrices. Cela reste cependant très enlevé et loin du politiquement correct. Diable oblige !
Transparent, solitaire, timide et taiseux : Sébastien Nicolas est l'archétype de l'homme effacé que personne ne remarque. Derrière ses grandes lunettes de vue, il observe le monde, son agitation, ses plaisirs. Lui est incapable de vivre normalement, comme paralysé par son apparence. Alors cet agent immobilier terne et docile, a trouvé un dérivatif à sa non-vie : il s'approprie celle des autres.
Interprété par Mathieu Kassovitz, le personnage principal du film de Matthieu Delaporte, a aménagé sa cave en laboratoire de transformation.
Il observe, écoute sa future proie puis se glisse dans ses habits. Postiche et prothèses en latex lui permettent de ressembler comme deux gouttes d'eau à ces hommes dont il envie la vie. Il se transforme en fleuriste, marié, un enfant, fan de Gad Elmaleh et alcoolique repenti.
Le jeu est excitant, mais dangereux. Sébastien tente de tout arrêter mais replonge quand il croise la route d'un célèbre violoniste à la retraite. Voilà l'existence dont il aurait rêvé. La tentation est trop forte.
La magie du maquillage
Interprétant les deux rôles principaux, Mathieu Kassovitz réalise une performance digne des grands acteurs américains. Il change de personnalité au gré de ses déguisements, modifie sa voix, sa démarche. Mais au fond de lui il reste le même être torturé, incapable de trouver sa place.
Et quand tout se met à déraper, il se sent acculé, perdu. A moins que cela soit là la véritable chance de sa vie. D'une autre vie exactement, celle dont il pourrait enfin orienter les choix.
Présenté comme un thriller « machiavélique », « Un illustre inconnu » est surtout une fable sur le destin. Peut-on l'infléchir ? Le modifier ? Transformer sa vie en œuvre de bonté alors qu'on est plongé dans un abîme de noirceur ? Sébastien Nicolas a-t-il droit à une seconde chance ?
Le DVD s'agrémente d'un making of assez complet avec interview du réalisateur et de l'acteur principal ainsi que quelques scènes coupées précédées dles explications de Matthieu Delaporte et du scénariste-producteur Alexandre de la Patelière. Mais le plus intéressant reste le reportage sur les effets spéciaux. On découvre comment on transforme Sébastien Nicolas en violoniste plus vieux de 20 ans. Un bel hommage à ces artistes de l'ombre que sont les maquilleurs.
« Un illustre inconnu », Pathé Vidéo, 14,99 euros.
La beauté est subjective. Son prix aussi. Comment décider de la réelle valeur d'une œuvre d'art ? Cette question restera toujours sans réponse et taraude les esprits depuis des siècles. Il n'empêche, tout sens de la mesure semble désormais perdu. Régulièrement, on apprend qu'un artiste a pulvérisé son précédent record. Des millions, puis des dizaines de millions. Bientôt des centaines pour une simple toile et certains experts envisagent sérieusement la possibilité de passer dans la catégorie milliards... Le marché de l'art est devenu le nouveau terrain de jeu des plus grands prédateurs jamais répertoriés sur notre planète : les spéculateurs. Ils s'attaquent depuis quelques années à celui de la bande dessinée. Des planches originales viennent récemment d'affoler les ventes aux enchères parisiennes. Si Hergé a un peu "déçu", d'autres dessinateurs ont vu leurs œuvres très disputées. Simple effet de mode ou profond phénomène de société ? Telle la valeur de l'art, la discussion demeure ouverte.
Pour relativiser tout cela, il suffit de regarder une imposture filmée par une télévision néerlandaise. Un poster (10 euros chez Ikea) est présenté dans un musée comme la dernière œuvre d'un jeune artiste. Les visiteurs sont interrogés sur sa beauté, sa signification et sa valeur. Non seulement ils découvrent dans le dessin quantité d'explications tirées par les cheveux, mais les fourchettes de prix données sont très larges. De quelques centaines d'euros (une plus-value déjà correcte), à 2,5 millions. Ne jamais oublier qu'une bonne escroquerie ne fonctionne que si l'on trouve de bons pigeons.
Illustrant le proverbe qui prétend que ce sont dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes, Xavier Dorison s'est ouvertement inspiré de l'Odyssée pour écrire le scénario de sa nouvelle série. Il a transposé les 12 travaux d'Ulysse dans l'Amérique de la fin du 18e siècle, quand l'Angleterre voyait cette riche colonie se révolter et acquérir son indépendance. Ulysse McHendricks, originaire d'Écosse, a fait fortune en distillant du whisky au bord d'une rivière du nouveau monde. Mais la guerre d'indépendance l'a contraint à prendre les armes. Cela fait des années qu'il combat les tuniques rouges anglaises. Il vit l'aventure aux commandes d'un navire qui a la particularité d'être monté sur roues et d'être tracté par 12 pur-sangs.
Dans cette première aventure dessinée par Éric Hérenguel, il doit rejoindre son domaine pour tenter de sauver sa famille. Il prend un raccourci et se retrouve prisonnier d'une vallée hantée par un manitou, un esprit indien sans pitié. Une des plus belles réussites de ce début d'année.
La conquête spatiale doit beaucoup aux nazis. Cette vérité, longtemps enfouie dans les méandres de l'histoire officielle, est devenue une source inépuisable de scénarios de films ou de bande dessinée. « Jeu de Dames » de Toldac et Philan en est le dernier exemple en date. Hugo, un jeune ingénieur allemand, ami de Von Braun, fait partie des rares à rejeter l'idéologie raciste d'Hitler. Il passe dans la résistance et quitte l'équipe de l'ingénieur inventeur des V1. A la libération, il est récupéré par les Américains pour travailler sur un projet de fusée à plusieurs étages. Objectif : l'espace.
Hugo, génie des mathématiques, est un grand sentimental. Marié brièvement à une résistante, Eve, il lui a juré fidélité peu de temps avant qu'elle ne meure sous un déluge de bombes. Quand il rencontre Lola, jeune Américaine sosie d'Eve, ses souvenirs reviennent en masse. Mais qui est-elle exactement ? La guerre froide est propice aux tentatives d'espionnage et de manipulation. Une première partie dense qui pose parfaitement les jalons de l'intrigue, servie par un trait classique et efficace, faisant la part belle aux courbes des fusées... et des femmes.
Plutôt que de ressortir Papy Trenet pour introduire l'événement (Le Soleil a rendez-vous avec la Lune... ), je vais empiéter sur les plates-bandes de mon collègue du dimanche et vous raconter comment une éclipse du soleil est en partie à l'origine d'une des plus grandes passions de ma vie. Au début des années 70, alors que j'étais encore en culottes courtes, ma grande sœur a une idée merveilleuse pour mon cadeau de Noël. Pas très riche, elle m'offre un album de BD. En ce 25 décembre, je me plonge dans Le temple du Soleil, une des aventures de Tintin et Milou. Le choc. Pour la première fois, j'ai l'impression d'être complètement immergé dans une histoire. Que ce soit sur le bateau pour rejoindre l'Amérique du Sud, face à un lama susceptible ou encore au cœur de la jungle amazonienne, accroché aux pattes d'un condor, dans les cavernes ou le fameux temple rempli d'or, tout me semble incroyablement réel. Et puis arrive l'épisode de l'éclipse. Tintin se fait passer pour le maître du soleil auprès des indigènes. Le nez dans la BD, cette disparition puis réapparition du soleil, je les vis à fond.
En août 1999, comme des millions de Français, j'ai observé l'éclipse totale à l'aide de lunettes spéciales. Étrangement, elle n'a pas eu la saveur de celle du Temple du Soleil. Excepté le froid saisissant, le ressenti était bien moindre que sous le trait de Hergé. Alors ce matin, je ne sortirai pas la tête en l'air et me contenterai de relire, pour la centième fois au moins, cet album défraîchi qui m'a tant fait aimer la BD.
La France ne risque pas de connaître cette situation avant un bon paquet d'années. Depuis début 2014, l'État du Colorado (capitale : Denver, comme le dinosaure, spécialité : ski dans les Rocheuses), observe un regain d'activité économique et se retrouve face à un dilemme qui évoque un peu la fameuse « cagnotte » dont le gouvernement Jospin ne savait que faire. Une loi plafonne les ressources issues des taxes et impôts perçus chaque année. En 2014, le dépassement atteint 30 millions de dollars. Selon les textes, le gouvernement doit reverser ce surplus à chaque habitant. Soit une prime de quelque 7 dollars. Mais réticent, il envisage d'organiser un référendum pour demander une dérogation. La raison en est simple : cet argent ne sent pas bon. Au 1er janvier 2014, le Colorado a légalisé la marijuana, tout en la taxant à 30 % (en France, les cigarettes le sont à plus de 80 %). Les prix élevés n'ont pas empêché les locaux et les milliers de touristes d'acheter en masse de quoi passer une bonne soirée entre amis. Des tours opérateurs vendent même des séjours avec visite des fermes où pousse le meilleur cannabis de la région. Un succès phénoménal à l'origine de ces rentrées d'argent très au-dessus des prévisions. Cerise sur le gâteau (un spacecake en l'occurrence), la délinquance est en chute libre. Colorado rime à présent avec Eldorado. Des touristes, un boum dans le commerce et l'agriculture, quasiment plus de chômage, de l'argent et la tranquillité : what else ?
Être ou se rêver artiste : ce dilemme est au centre du nouveau film de Tim Burton retraçant l'incroyable imposture artistique des époux Keane.
Le biopic est devenu un genre à part entière du cinéma contemporain. Il se concentre dans deux directions bien définies : la vie d’une célébrité connue de tous (Yves Saint-Laurent, Truman Capote, Steve Jobs) ou d’un inconnu qui mérite d’être remis en lumière. Walter et Margaret Keane, les personnages principaux de « Big Eyes » de Tim Burton sont passés par tous les statuts d’un bon biopic. Inconnus à leurs débuts, ils sont devenus de véritables stars dans leur domaine, puis sont redescendus de leur piédestal rattrapés par leur escroquerie. Cette histoire de mensonges et de création ne pouvait qu’inspirer Tim Burton, lui qui s’est déjà illustré en revisitant l’œuvre et la carrière d’Ed Wood, le « plus mauvais cinéaste de tous les temps ».
Du scandale Keane, le réalisateur en a surtout conservé la problématique du mythomane pervers narcissique, capable de placer la femme qu’il aime sous sa coupe au point de transformer toute son existence en un mensonge sans fin.
A la fin des années 50, divorcer, même aux États-Unis, n’est pas chose aisée. Surtout si c’est l’épouse qui décide d’abandonner le foyer. Margaret (Amy Adams) quitte son mari et père de sa fille Jane. Elle rejoint une amie à San Francisco et décroche un petit job dans une fabrique de meubles. Mais son ambition, c’est de vivre de sa peinture. Dotée d’un bon coup de crayon, elle passe ses dimanches dans un parc à monnayer ses portraits exécutés au fusain en quelques minutes. Des sommes dérisoires, mais qui permettent à cette femme seule de maintenir la tête hors de l’eau. Elle tente aussi de vendre ses tableaux, des portraits d’enfants, de face, tristes et aux grands yeux sans lesquels on a l’impression de se noyer. C’est dans ce parc qu’elle rencontre Walter Keane (Christoph Waltz), grand baratineur devant l’Éternel, barbouilleur de scènes typiques des rues de Paris.
Vente directe
Agent immobilier dans le civil, il séduit sans peine Margaret, l’épouse alors qu’il tente en vain de percer sur le marché de l’art. Meilleur publiciste que peintre, il a l’idée de s’affranchir des galeries en exposant ses croûtes dans un club de jazz. Paris ne rencontre pas beaucoup de succès, mais les enfants aux « Big Eyes » de Margaret interpellent, elle qui a décidé de signer ses toiles de son nom de femme mariée : Keane. Une erreur fatale.
Walter, constatant le succès de ces compositions étranges et fascinantes, prétend en être l’auteur. Margaret, comme tétanisée, accepte de lui laisser endosser les honneurs, elle, dans le grenier, à l’abri des regards, se contentera de peindre des centaines de portraits rapportant des milliers de dollars.
Le film est fascinant dans la description méthodique de l’enfermement de Margaret dans le mensonge. Elle voudrait dire la vérité, mais redoute que sans le bagou de Walter, ses œuvres ne se vendent plus. Or, ce qui lui importe le plus, c’est d’offrir une certaine sérénité matérielle à sa fille. Dans le rôle de Walter, Christoph Waltz fait une composition très convaincante. Ivre de célébrité, il quitte la réalité, s’enfermant lui aussi dans un déni complet. Une œuvre, deux auteurs, un scandale : Tim Burton transforme le tout en un film touchant et attachant.
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L'art au féminin
En filigrane du film « Big Eyes », Tim Burton a également abordé le problème de la création artistique au féminin. Parmi les arguments de Walter pour convaincre sa femme de continuer de signer ses toiles de son seul nom, sans son prénom, la difficulté pour une femme d'être reconnue par la critique. Dans les années 60, le milieu de l'art est dominé par les hommes. C'est toujours vrai, mais moins flagrant. Pourtant les peintures des « Big Eyes » sont d'une facture complètement à l'opposé du monde de Walter Keane. Il a beau dire qu'il ne fait que reproduire les visages des enfants victimes de la guerre (un bobard parmi tant d'autres), ce n'est pas du tout crédible.
Margaret Keane, après avoir divorcé, s'est lancée dans un long et difficile procès pour récupérer son honneur. Certes elle a menti durant des années, cautionnant l'histoire mise au point par son mari pour gagner le maximum avec les toiles et les reproductions, mais elle a finalement gagné. Une évidence pourtant compliquée à démontrer.
Aujourd'hui elle est toujours en vie. Une vieille dame qui continue à peindre ses chers enfants et qui fait une petite apparition dans le film de Tim Burton.
Dans une semaine tout le monde commentera le résultat des élections départementales. Les différents sondages annoncent une progression du Front National. Normal, jamais le parti d'extrême-droite n'a présenté autant de candidats. Mais quand on veut jouer dans la cour des grands, il ne faut pas s'étonner des dérapages à mettre au crédit des zélateurs de la vague bleu Marine.
Pas des racistes dont les commentaires et statuts sur les réseaux sociaux ont fait tomber le masque. Non, plutôt de ces binômes aléatoires qui font furieusement penser à des erreurs de castings, voire à des phénomènes de foire façon Groland. Un blog, radicalement opposé au FN, a renié sa promesse de ne pas se moquer du physique des candidats. Résultat un long diaporama où l'on passe de l'effroi à la crise de rire. Certains font véritablement peur. Un candidat en Charente a le même regard que Poutine, une autre dans les Deux-Sèvres ressemble à la méchante et acariâtre Carmen Cru de la BD de Lelong dans Fluide Glacial. Dans le Pas-de-Calais, une candidate du FN ne rigole pas. Elle arbore même un horrible rictus sur l'affiche officielle. Pourtant, elle travaille dans l'hôtellerie où le sourire est recommandé. Un autre porte de longues rouflaquettes qui lui donnent un petit air de hobbit. Toutes les affiches sont sur le même modèle. Le slogan « Face aux trahisons de l'UMPS, l'espérance Bleu Marine » précède les deux noms. Dénoncer des trahisons, étonnant quand on s'appelle Judas comme ce candidat dans les Vosges. Pour rattraper le coup, le FN a demandé à un certain Jésu, Xavier de son prénom, de se présenter dans la Somme...
Ce dimanche, j'ai fait une longue sieste. La faute à la Formule 1. Le premier grand prix de la saison se déroulant en Australie, le départ en a été donné dès potron-minet. Résultat, sur les coups de 14 h 30, je me suis écroulé dans le canapé et j'ai rattrapé ces deux heures de sommeil perdues inutilement (la F1 a depuis longtemps perdu tout intérêt sportif). La sieste m'a toujours été suspecte. Dormir en pleine journée, seuls les fainéants peuvent apprécier. Ça, c'était vrai quand j'étais jeune. Aujourd'hui, le poids des ans me fait réviser ce jugement un peu trop abrupt. Deux heures, certes c'est trop, mais 20 minutes de pause, l'esprit totalement déconnecté, il n'y a rien de mieux pour se requinquer.
Les entreprises japonaises l'ont bien compris, qui permettent à leurs employés ce repos salvateur. Pourtant, cette pratique est régulièrement attaquée. Récemment des chercheurs ont démontré que la sieste chez les enfants de 2 à 5 ans n'est pas toujours bénéfique car elle nuit à l'endormissement du soir. Sûr que les petits ouvriers du Bangladesh, après une journée de travail de 12 heures, ont moins envie de jouer à la play le soir avant de se coucher que les petits Occidentaux. Une sieste, même de dix minutes, ils se contentent d'en rêver.
La nuit, l'expression « ils tombent de sommeil » est à prendre au pied de la lettre. Alors prions pour que la pause méridienne ne soit pas remise en cause en maternelle. De plus, ils sont tellement mignons quand ils dorment. « Et pendant ce temps, ils ne nous cassent pas les oreilles », renchérit une employée qui aimerait bien pouvoir en faire une de sieste.