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lundi 20 avril 2015

BD - Spirou, du statut de héros à celle de star


Les personnages de bande dessinée ne sont pas à l’abri de la folie des grandeurs. Prenez Spirou, le groom rouge qui lutte contre l’injustice depuis des décennies. Sa participation à un film adapté d’une de ses aventures le propulse aux sommets de la célébrité. De simple héros de papier, il devient une star planétaire. Résultat il attrape la “grosse tête” qui donne son titre à ce 8e volume de la collection “Le Spirou de...” 
Le scénario, loufoque et bourré de références, est de Makyo et Toldac. Deux complices (ils ont notamment écrit Les Bogros et ADN ensemble) qui semblent avoir joué du ping-pong de situations allant crescendo dans l’absurde. Pour mettre en images cet album de plus de 70 pages, on retrouve Téhem, excellent avec sa série vedette “Malika Secouss”. 
Fantasio, journaliste brimé, décide de se lancer dans la littérature. Il romance l’histoire au centre de “La Mauvaise tête” de Franquin. Le livre remporte un succès d’estime, mais tape dans l’œil d’un producteur de cinéma qui décide de l’adapter sur grand écran. Cette fois le succès est au rendez-vous. Spirou, qui interprète son propre rôle, est happé par la célébrité. Tout l’intérêt de cette variation réside dans cette modification notable de la personnalité. Le gentil héros, simple et modeste, découvre un nouveau monde. Il devient hautain, exigeant, vantard et séduit même une Miss Météo, ce qui permet à la presse people d’en faire ses choux gras. 
Et pour une fois, c’est Fantasio qui reste humain et fera tout pour remettre son ami sur le droit chemin. A côté de cette réflexion sur la perversité du star system, les auteurs truffent le récit de trouvailles comme ce champignon sérum de vérité ou une Seccotine devenue responsable de la rubrique gastronomie. A conseiller à tous ceux qui ne craignent pas de voir leurs héros descendre de leur piédestal.

"La grosse tête”, Dupuis, 14,50 euros

samedi 21 mars 2015

BD - Amours et fusées


La conquête spatiale doit beaucoup aux nazis. Cette vérité, longtemps enfouie dans les méandres de l'histoire officielle, est devenue une source inépuisable de scénarios de films ou de bande dessinée. « Jeu de Dames » de Toldac et Philan en est le dernier exemple en date. Hugo, un jeune ingénieur allemand, ami de Von Braun, fait partie des rares à rejeter l'idéologie raciste d'Hitler. Il passe dans la résistance et quitte l'équipe de l'ingénieur inventeur des V1. A la libération, il est récupéré par les Américains pour travailler sur un projet de fusée à plusieurs étages. Objectif : l'espace. 
Hugo, génie des mathématiques, est un grand sentimental. Marié brièvement à une résistante, Eve, il lui a juré fidélité peu de temps avant qu'elle ne meure sous un déluge de bombes. Quand il rencontre Lola, jeune Américaine sosie d'Eve, ses souvenirs reviennent en masse. Mais qui est-elle exactement ? La guerre froide est propice aux tentatives d'espionnage et de manipulation. Une première partie dense qui pose parfaitement les jalons de l'intrigue, servie par un trait classique et efficace, faisant la part belle aux courbes des fusées... et des femmes.

« Jeu de dames » (tome 1), Bamboo, 13,90 €

lundi 1 avril 2013

BD - Maladie d'amour


Nina, 26 ans, est anhédonique. Ce diagnostic est de José, un psychologue surfant sur la vague des sites de rencontres. Nina, suite au décès tragique de sa mère, a décidé de transformer sa vie en un long cauchemar. Tout ce qu'elle fait doit lui être désagréable. Cette blonde au jolis minois n'a plus sourit depuis des années. Elle ne mange que des légumes qu'elle n'arrive pas à digérer, fait du sport alors qu'elle déteste cela, du water-polo car elle a une aversion de l'eau. S'interdisant tout bonheur, il lui est inconcevable d'aimer, de partager, d'être heureuse. Cela mine son père, un richissime assureur. José, pour échapper à la ruine, accepte de prendre Nina en main et de lui trouver son double affectif. 
Pierre Makyo délaisse pour une fois les longues séries pour écrire un scénario entre science-fiction psychologique et banale histoire d'amour. Le tout est transcendé par Frédéric Bihel et ses couleurs délavées. La mélancolie de Nina est parfaitement retranscrite, tout comme la maturation de José, obligé de reconnaître son attirance pour cette tristesse infinie.
« Tout sauf l'amour », Futuropolis, 18,50 €