dimanche 12 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Mères envahissantes

mères, facebook, milk, enfants, caca, pipi
Les réseaux sociaux permettent de partager nos petits bonheurs avec le maximum d'amis. Une aubaine pour les mamans. Avant l'avènement de Facebook, quand bébé devenait propre, marchait pour la première fois ou prononçait ses premiers mots, seuls les proches étaient au courant. Aujourd'hui, nombre de mamans s'empressent de publier un statut circonstancié accompagné de photos voire de vidéos. Emportées par leur enthousiasme, elles livrent certains détails dont on se serait passé. 
Un blog répertorie ces moments étonnants et souvent gênants typiques des "Milk" soit "Mother I'd Like to Kill" ou "ces mamans qu'on aimerait tuer"... Attention, âmes sensibles s'abstenir. La Milk aime particulièrement raconter en large et en travers son accouchement, du nombre de fois qu'elle a dû pousser jusqu'à l'ouverture précise du col avant de "démouler le petit père". Trop pressées d'annoncer la bonne nouvelle à leurs amies, certaines Milks publient même la photo du test de grossesse.
Après, c'est bébé la vedette. Du moins le contenu de ses entrailles. Une Milk aime partager ces moments si agréables : première diarrhée, premier caca au pot, vomi, pets, glaires... rien ne nous est épargné.
Enfin la Milk s'adresse souvent à son enfant dans ses textes. Morceaux choisis : "Il y a 7 mois je venais d'inonder notre lit... Aujourd'hui tu adores manger à la cuillère. Le temps passe trop vite ma fille chérie." "Le 15 décembre la date de ta conception. Le 17 décembre la date où ton papa est parti. Tu est née le 10 septembre à 6 h 16".

samedi 11 octobre 2014

BD : Achille Talon online


Achille Talon, greg, carrère, fabcaro, dargaud
Véritable monument de la bande dessinée, Achille Talon n'en finit plus de renaître de ses cendres. Imaginé par Greg pour animer les pages de Pilote (la version hebdomadaire), son embonpoint et son verbe prolixe a rapidement séduit les lecteurs. Une des rares séries dont Greg a conservé la maîtrise de bout en bout. Archétype du personnage à gros nez, Talon tente régulièrement de faire des come-back sous diverses plumes. Cette fois cela semble la bonne. Si le dessin est confié à Serge Carrère, Toulousain talentueux et efficace, les textes incombent à un « jeune » scénariste, surtout connu pour ses histoires caustiques dans Fluide Glacial. Fabcaro, de Montpellier, a simplement décidé de prendre ce personnage, déjà démodé à son époque, et de le plonger dans notre XXIe siècle gangréné par les nouvelles technologies. Notre Chichille national, encore réticent au minitel, va dont se décider à acquérir un smartphone et un ordinateur. L'album débute sur les chapeaux de roues avec ce dialogue surréaliste. Le vendeur d'ordinateur : « Mac ou PC ? » Achille : « Makoupessé... Puisons dans nos souvenirs de voyages pour identifier ce dialecte... Bonjour en aborigène oriental ? » La suite est l'avenant : hilarante.

« Les impétueuses tribulations d'Achille Talon » (tome1), Dargaud, 10,60 €

DE CHOSES ET D'AUTRES : Fleurs fanées

hollande, sarkozy, chirac, dosière, élysée, budget
 René Dosière, député de gauche spécialisé dans la chasse au gaspi s'agissant des budgets de l'État, affirme à l'issue de savants calculs qu'un déplacement de François Hollande coûte trois fois moins cher que ceux effectués par Nicolas Sarkozy. Dans cette étude exhaustive, tous les postes de dépenses sont passés au crible. Même ceux qui paraissent anodins.
On apprend ainsi que le budget "fleurs" de l'Élysée atteint 100 000 euros. Une sacrée montagne de bouquets. Pourtant, là aussi le président socialiste réalise de sérieuses économies. Du temps de Sarkozy, l'addition était double. Mais ces sommes, déjà conséquentes, paraissent ridicules en comparaison des années Chirac. René Dosière estime qu'à cette époque, les fleurs coûtaient entre 400 000 et 500 000 euros par an. Quel galant homme ce Jacques. Mais il est vrai que l'homme, même si l'affaire est restée longtemps secrète, avait une réputation de grand séducteur. Le montant astronomique s'explique peut-être par le fait qu'à chaque conquête, en plus de la couvrir de fleurs, il ne pouvait s'empêcher d'en offrir autant à Bernadette.
Pure spéculation de ma part. En réalité, les bouquets sont essentiellement destinés aux épouses des hôtes du président, ainsi qu'à la décoration de l'Élysée lors des réceptions. Et Bernadette adorait recevoir.
Quant à François Hollande, il se peut aussi que les économies résultent de son moyen de locomotion de prédilection. Circulant moi-même en scooter, je n'ai ramené qu'une seule fois des fleurs à ma femme et j'ai failli tomber à trois reprises. Selon elle, mon argument ne tient pas la route...

vendredi 10 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Scène de ménage posthume

gironde, divorce, caveau, cimetière
L'amour, comme le vin, peut parfois tourner à l'aigre. Dans le petit village de Camblanes-et-Meynac au cœur de l'Entre-deux-Mers, région viticole de Gironde, une brouille entre mari et femme s'est prolongée au-delà de leur mort.
En 1977, le couple achète une concession dans le cimetière du village et y fait construire un caveau. Le temps passe, ils se lassent. Une fois divorcés, monsieur précise dans plusieurs lettres adressées au maire qu'il est hors de question que sa femme soit inhumée dans ledit caveau.
Au décès de madame, en 2008, le fils organise les obsèques et demande aux pompes funèbres d'amener le cercueil dans le caveau familial. Le maire de la commune, chargé de la "police des cimetières" s'y oppose. La dépouille de l'épouse rejoint donc le dépositoire commun. Elle y restera jusqu'en 2010. Entre-temps, monsieur passe l'arme à gauche. Il est enterré dans le caveau, facilement reconnaissable à la plaque de marbre orné de sa photo et de cette phrase qui en dit long sur sa détermination : "Pour moi seul".
Les deux époux décédés, le maire prend la décision de les réunir dans leur dernière demeure. Même si le mari lui avait écrit dans une autre lettre : "Je serai à l'intérieur de mon caveau et je repousserai mon ex-femme avec les pieds s'il le faut."
Décidément cette brouille familiale semble durer, même après la mort des belligérants. Mais si ça se trouve, parfois, la nuit, dans le cimetière de Camblanes-et-Meynac, des cris d'outre-tombe sortent de terre. Et les voisins, en mal de repos éternel, de pester, "qu'ils nous fichent la paix avec leurs scènes de ménage, ces deux-là... »

BD : Infirmière familiale


duvivier, giroud, lapière, secrets, dupuis
L'album débute par une randonnée dans les Pyrénées espagnoles. La femme est prise de violents maux de tête. Elle explique à son compagnon qu'elle fait une rupture d'anévrisme. Les secours interviennent elle est évacuée vers l'hôpital de Perpignan puis héliportée à Montpellier pour une longue opération de huit heures. Au réveil, elle se souvient de ses frères et sœurs, de ses parents et de cette vie si dense mais aussi si compliquée. La femme, c'est Marianne Duvivier, la dessinatrice de cet album de la série « Secrets ». L'idée de cette autobiographie dessinée, scénarisée par Denis Lapière, est venue d'une discussion avec le scénariste Frank Giroud. Giroud et Duvivier ont raconté en plusieurs albums des secrets de familles imaginaires. Cet album, qui clôt la collection (une vingtaine d'albums au total), s'articule aussi autour d'un secret. Comme si la réalité rejoignait la fiction. Marianne Duvivier se remémore sa jeunesse, son père absent accaparé par ses activités de militant politique de gauche impliqué dans l'indépendance du Congo, ses sœurs, malades la transformant en infirmière familiale, et mortes tragiquement, sa mère si malheureuse, victime consentante. Et puis aussi sa découverte de la bande dessinée, l'opportunité d'en faire un métier épanouissant. Jusqu'à ce gros pépin de santé et la réalisation de ce roman graphique de 100 pages, noir sur le fond, lumineux par ses couleurs et le message final d'une famille réunie et apaisée.
« Secrets, heureuse vie, heureux combats », Dupuis, 19 €


jeudi 9 octobre 2014

BD : Superhéros enfantin


voleur vert, intrépide, comics, marcus, guérin, lapeyre, ankama
Qui n'a pas essayé, en étant enfant, de se lancer dans la réalisation d'une bande dessinée. Marcus, l'animateur d'émissions sur les jeux vidéo diffusées sur plusieurs chaînes de télé, a imaginé le personnage de l'Intrépide du haut de ses dix ans. Un super héros aux prises avec un super méchant, le Voleur Vert. Quatre pages inachevées qu'il a osé ressortir du grenier pour en parler à ses fans. Résultat l'Intrépide a une seconde chance près de 30 ans plus tard. Toujours sous la supervision de papy Marcus, Rémi Guérin écrit un nouveau scénario et confie le dessin à son complice de toujours Guillaume Lapeyre (ils ont déjà City Hall à leur actif). Le héros va traverser le temps, quittant dans un premier temps ses années 70 pour l'époque actuelle. Un combat avec le Voleur Vert et le voilà propulsé à l'époque des dinosaures. Cela ne vole pas très haut (contrairement à l'Intrépide...), mais l'humour très présent sauve l'entreprise encore un peu enfantine.

« L'intrépide » (tome 1), Ankama, 13,90 €

BD : La vengeance du cocu


rabaté, lingue sale, province, vents d'ouest
Pascal Rabaté aime les petites gens. Il n'a pas son pareil pour raconter des histoires anodines et pourtant passionnantes. Il écrit dessine, réalise... Un homme à tout faire qui regorge de projet, de récits, d'épopées. Le scénario du « Linge sale » il aurait pu le dessiner mais il a préféré confier la création graphique de ce cocu magnifique à Gnaedig. Le cocu c'est Pierre Martino. Ce gentil mari, quand il découvre sa Lucette dans les bras de Verron, pète les plombs. Il va chercher un fusil, s'engouffre dans la chambre d'hôtel adultère et tire sur le couple enlacé. Pas de chance, il s'est trompé de porte. Dans sa fuite il blesse un gendarme. 20 ans plus tard, il sort de la Santé et reprend son histoire là où il l'avait laissé. Mais entre temps Lucette s'est mariée avec Verron, a eu des enfants, qui eux même sont en couple... Pas grave pour Martino, il dégommera tout le monde ! Excellent de la première à la dernière page.

« Le linge sale », Vents d'Ouest, 19,50 €

mercredi 8 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Petits trains en direct

sncf
Rien de tel pour une entreprise à l'image de marque un peu poussiéreuse de communiquer sur un gadget cool et moderne. Prenez la SNCF, moquée dans le meilleur des cas pour ses grèves et retards récurrents, dans le pire ses catastrophes à cause d'aiguillage défaillant.
Depuis hier, ils ont mis en ligne sur leur site la carte interactive de géolocalisation des trains en temps réels. Une sorte de GPS global pour tous les utilisateurs du réseau. Si vous êtes à bord du train, vous pouvez déterminer où vous vous trouvez exactement. Si vous attendez en gare, vous aurez une idée du retard éventuel à la minute près. Et depuis chez vous, vous ne pouvez vous empêcher d'admirer, sur une jolie carte de France, tous ces points voyageurs. Chaque train est identifié par son numéro, son type et le trajet. Ces précisions permettent de constater la différence entre la vitesse d'un TER, arrêt à toutes les gares, et celle d'un TGV, bolide lancé jusqu'à sa destination finale. Le terme "à deux vitesses" n'a jamais été utilisé à meilleur escient. Quand l'un donne l'impression de faire du surplace, l'autre avale les kilomètres tel un pacman affamé.
À mon grand regret, je n'ai jamais eu de train électrique dans mon enfance. Aujourd'hui, grâce à cette application, non seulement j'ai l'impression d'être un chef de gare, mais en plus c'est le trafic de toute la France que je supervise. Sur ce je vous laisse : le TGV 6233 Paris - Perpignan est arrêté en gare de Montpellier depuis plus de cinq minutes. Pas normal. Je vais sur le champ m'enquérir de la raison auprès de la SNCF.

DVD : Brigitte Bardot, cinq films éclectiques

bardot, BB, studiocanalBrigitte Bardot vient de fêter ses 80 ans. La fantastique actrice a délaissé depuis des décennies les plateaux. Sa vie l'a mené ailleurs. Près de ses animaux de compagnie, loin des hommes. La vieille dame aux positions politiques parfois extrêmes ne doit pas faire oublier la comédienne qui a marqué des générations. Pour ceux qui ne la connaissent pas ou ceux qui voudraient la redécouvrir, Studiocanal propose un coffret de 5 films pour bien prendre conscience de l'étendue du talent de la jolie blonde. De la comédie « Cette sacrée gamine » au drame « Le mépris » en passant par le sulfureux « Repos du guerrier » ou tout simplement le western dans « Shalako ». Dans ce dernier film, certainement pas le meilleur de sa carrière, elle interprète le rôle d'une noble Européenne venue chasser dans l'ouest américain. Une fine gâchette qui tue dans les premières images un puma puis quelques coyotes, avec une joie non dissimulée. Des images qui plairont aux détracteurs de la passionaria de la cause animale. Mais ce n'est que du cinéma, un rôle, forcément de composition... Elle partage la vedette de Shalako avec Sean Connery, vedette mondiale surtout connue à l'époque pour son interprétations d'un certain Bond, James Bond...

« Coffret Brigitte Bardot, 5 DVD », Studiocanal, 29,99 euros.  

DE CHOSES ET D'AUTRES : Pierre, papier, ciseaux

spock, sheldon, jeu, investissement
Entendu fugitivement hier matin à une radio du service public, une publicité destinée à vanter les mérites de l'investissement dans la pierre-papier. Peu habitué aux arcanes de la finance, je ne saisis pas tout de suite qu'il est question de gros sous.
Pour moi, grand gamin devant l'éternel, pierre et papier riment forcément avec ciseaux. Ce jeu, parfait pour tout comprendre des statistiques et du hasard, reste la meilleure façon, rapidement et sans contestation possible, de désigner un gagnant (ou un perdant lorsqu'il s'agit d'une corvée).
Il existe aussi une version plus élaborée pour les geeks, popularisée par Sheldon dans "The Big Bang Theory" : pierre, papier, ciseaux, lézard, Spock.

Dans l'annonce écoutée hier, il n'était question que de pierre et de papier. En gros, la belle voix mâle d'un investisseur avisé nous conseille de choisir les sociétés civiles de placement immobilier. Si vous ne disposez que de quelques milliers d'euros, plutôt que d'acheter un garage dans un village de 300 âmes à 25 kilomètres du premier centre urbain, vous feriez mieux d'acquérir une part de ces fameuses pierre-papier. Soit quelques mètres carrés d'un bureau loué à prix d'or à des entreprises en plein développement.
Enfin, en théorie... Dans la réalité française d'aujourd'hui, on constate beaucoup plus de bureaux vides que d'open-spaces grouillants d'animation. La publicité a beau être alléchante, les faits sont têtus. Et même si dans le jeu le papier l'emporte sur la pierre, dans la vraie vie (celle où l'on traîne dettes et hypothèques), une propriété en pierres sera toujours plus rassurante que quelques parts en papier d'une société virtuelle.